Bonjour j'avais une question, j'ai cru comprendre qu'en vol supersonique une dépression ne créait plus d'aspiration (ou je me suis trompé), dans ce cas là y a t il un autre moyen de retenir l'air pour éviter de créer un décollement de la couche limite ?
Ta question n'est pas claire. Un dépression où ? Dépression sur une surface égale aspiration. La portance d'une aile ou de toute surface du même type (hélice, voile de bateau, etc.) est justement due en majeure partie à la dépression qui se forme sur son extrados. Le problème du supersonique est que la trainée augmente énormément avec la vitesse, donc que le rendement global diminue et partant que la consommation de carburant est énorme.
Quant à retenir ou aspirer l'air je ne vois pas où, comment et dans quel but.
Je t'invite à t'initier à la Portance (mécanique des fluides) et au Supersonique.
Aspirer l'air dans un avion supersonique pose un problème redoutable. Le nez et les bords d'attaque du Concorde montaient à environ 120°C tandis que sur le fuselage il y avait un gradient de température jusqu'à environ 90°C vers la queue. Ceci est dû en partie aux frottements sur les côtés mais aussi à ce qu'on appelle en mécaflu à la température d'arrêt. Un mobile allant à une vitesse supersonique percute une molécule d'air et donc la fait passer d'une vitesse nulle à une vitesse supersonique : la température de cette molécule augmente. Il était donc nécessaire de climatiser la cabine du Concorde mais c'était impossible en utilisant un échangeur avec l'air extérieur pourtant à environ -50°C : le simple fait de prélever de l'air et de le faire passer dans l'échangeur aurait élevé sa température au-delà de 120°C. Aucun échangeur ne peut fonctionner dans ces conditions. La clim utilisait donc le carburant comme source froide.
Il n'est donc pas question de retenir ou de prélever l'air pour quelque but que ce soit.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Ne me dites pas que vous pensez à la solution MHD ?Envoyé par Link1003493649
Les techniques utilisées pour limiter les décollements de couche limite consistent à les rendre rapidement turbulentes (une CL turbulente accroche beaucoup mieux qu'une CL laminaire). Sur les bords d'attaque des ailes, tous les avions ont ce qu'on appelle des "vortex", qui sont de petites excroissances dont le but est de rendre turbulente au plus vite les couches limites. Ca consomme plus, mais on risque moins de décrocher.
\o\ \o\ Dunning-Kruger encore vainqueur ! /o/ /o/
on parle plutôt de "vortex generators"; le terme "vortex" désigne lui l'écoulement tourbillonaire lui même.
Non je ne pensais pas à la MHD mais à des petits trous aspirant l'air ralentit de la couche limite, ça a déjà été fait pour retarder le décrochage mais j'ai entendu que comme l'air est compressible en supersonique, le fait de créer une dépression n'aspirait plus l'air après j'ai peut être mal compris.
Mais d'ailleurs puisque vous en parliez, savez-vous où en sont les recherches sur le pintage MHD ? Les fois où je cherche des infos je tombe toujours sur des sites conspirationnistes ou des parlant des ovnis
Je crois qu'on appelle cela un "piège à couche limite".
Il y a eu des études sur le comportement de tels pièges en supersonique mais je n'en sais pas plus.
Dernière modification par Bluedeep ; 14/03/2016 à 11h48.
En regardant sur internet ça m'a plus l'air d'être des entrées d'air pour réacteur les pièges à couche limite, moi je parle de petits trous sur la paroi, le souffle d'une hélice créerait une dépression dans un tube à l'intérieur de l'aile, cette dépression aspirerait l'air plus lent (donc l'air de la couche limite) et cet air supplémentaire à l'intérieur du tube permettrait donc de créer une traction supplémentaire (puisqu'il y a plus d'air éjecté) tout en gardant une couche limite non décollée (et laminaire ?), mais en supersonique l'air étant compressible n'est plus sensible aux dépression je crois d'où ma question, comment aspirer de l'air en supersonique si l'air n'est plus sensible aux différences de pression (sauf si je me trompe) pour éviter le décollement de la couche limite sans avoir forcément recours aux vortex conditionnant la traînée ?
Personne ?
Salut
Le décrochage , c' est à basse vitesse .
Les turbulateurs , c' est pour améliorer les performances à fort Cz .
Fort Cz et vitesse supersonique ne font pas bon ménage .
Oui mais ce que je retiens surtout c'est que cela aspire la couche limite or en vitesse supersonique il y a décollement de la couche limite, les propriétés de l'air changeant en supersonique je me demandais si ce système aspirerait toujours l'air de la couche limite décollée en vitesse supersonique, bon en fait en réfléchissant s'il y a couche limite c'est qu'il y a ralentissement de l'air donc cet air ne doit pas être à vitesse supersonique dans la couche limite décollée donc ça marche peut-être
J'ai lu il y a un moment un papier sur cette technologie. J'en ai conclu que c'est ce que les Américains appellent une self-defeating idea, soit une fausse bonne idée.
Il faudrait percer des petits trous sur tout l'extrados. Du fait de la dépression qui y règne il faudrait un système d'aspiration puissant et un réseau de conduites complexe. Entre le cout de construction du système, le surpoids qu'il engendre et l'énergie qu'il consommerait, les économies espérées seraient au mieux nulles, voire négatives.
Pour un supersonique, comme je l'ai dit, il y a en plus le problème de la température que connaitrait le système.
De plus, si le supersonique a un passé il n'a aucun avenir.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Pourquoi pas pour les missiles?
Ça dépend parce qu'on ne cherche pas à aspirer l'air en dépression mais l'air de la couche limite qui lui est immobile donc pas en dépression.
J'espère qu'il ne t'a pas échappé que si une aile assure la portance c'est à cause de la dépression qui se forme sur son extrados en vertu des lois de Bernoulli. Par conséquent si tu veux aspirer l'air de la couche limite il va falloir que les trous soient à une pression encore inférieure et donc que tu aies un compresseur.
Il va falloir aussi assurer la maintenance du système et en particulier veiller à ce que ces trous ne ses bouchent pas totalement ou partiellement par les poussières en suspension, évacuer l'eau qui va forcément entrer, etc.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Oui mais la couche limite est la partie de l'air ralentie par le frottement visqueux voire arrêtée complètement, en d'autres termes la partie immobile de l'air, plus on s'éloigne de cette couche et plus la vitesse de l'air est grande jusqu'à la vitesse ambiente (en dépression), mais de l'air immobile n´est pas en dépression, après tout quel intérêt d'aspirer l'air en dépression et réduire la portance.
??
J'ai peur que tu doives réviser tes notions dé mécaflu.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
La couche limite c'est l'air arrêté par les frottements donc pas en dépression, la dépression se trouve au dessus de cette couche
Si tu supposes que l'air est arrêté ça veux dire que ça se passe dans une soufflerie, pas avec un avion en vol.
Si la couche limite en contact avec l'aile n'est pas en dépression j'aurai besoin d'une explication physique : d'où vient la portance ?
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Dans un écoulement laminaire la couche limite est très mince donc la portance est grande (si toutefois l'incidence et la courbure sont grandes également) mais lorsqu'il y a décollement de la couche limite au décrochage par exemple ou alors en vitesse supersonique l'écoulement devient turbulent, la portance diminue et la trainee augmente, ce n'est donc plus en dépression
