La démocratie et l'avenir de la recherche Francaise
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La démocratie et l'avenir de la recherche Francaise



  1. #1
    John78

    Bonjour à tous

    Ces dernières semaines s'affiche dans les rues un fort ressentiment contre la réforme des retraites et la politique d'austérité mené par le gouvernement sur les budgets de l'éducation et de la recherche.
    Ces contestations sont elles légitimes ? Je ne le crois pas.
    Prenons l'exemple de la recherche scientifique.

    Avant ce gouvernement, il y avait une majorité de gauche au parlement. La recherche Francaise était elle plus à la fête ? Donnait on vraiment leurs chances aux jeunes ? Les budgets étaient ils si conforme aux attentes ? etc etc.... Personne ne peut répondre par l'affirmative à ces questions. Et pourtant a t'on vu des manifestations et des grêves d'ampleur nationale ? La réponse est non. Soudainement, la gauche se voit balayée aux élections de 2002, et les grêves, contestations, fermeture de campus, manifestations émergent de partout quelques mois après. Quelle coïncidence.....

    Si la gauche avait en effet mené, quand elle était au pouvoir, une véritable politique de gauche (en menant une politique ambitieuse et réformatrice pour la recherche par ex.), sans doutes son électorat ne se serait pas dispersé, offrant à la droite le pouvoir sur un plateau d'argent.
    Désormais, il est trop tard. Trop tard pour reprocher à la droite de mener une politique de droite ! Les contestataires d'aujourd'hui n'avait qu'a voter, et à voter pour le seul candidat de la gauche présidentiable.

    Ca fait beaucoup de choses dans ce fil, merci d'argumenter....

    John

    -----

  2. #2
    Cécile

    Bonjour John

    La recherche Francaise était elle plus à la fête ? Donnait on vraiment leurs chances aux jeunes ? Les budgets étaient ils si conforme aux attentes ? etc etc.... Personne ne peut répondre par l'affirmative à ces questions.
    Les budgets de la recherche n'étaient certes pas conformes aux attentes, mais étaient plus élevés. Ils ont chuté cette année. Quant à l'organisation interne de la recherche, il ne me semble pas qu'elle ait beaucoup évolué (donc les jeunes n'ont pas plus leur chance).

    Désormais, il est trop tard. Trop tard pour reprocher à la droite de mener une politique de droite !
    Je ne pense pas que réduire les moyens de la recherche soit une politique de droite. Il est un fait que la droite actuelle ne considère pas la recherche comme prioritaire (c'est un euphémisme). Cela n'a pas toujours été le cas. De Gaulle, notamment, considérait qu'une recherche forte était nécessaire pour un pays fort comme il le souhaitait, et il y mettait les moyens.

    Si la gauche avait en effet mené, quand elle était au pouvoir, une véritable politique de gauche (en menant une politique ambitieuse et réformatrice pour la recherche par ex.), sans doutes son électorat ne se serait pas dispersé, offrant à la droite le pouvoir sur un plateau d'argent.
    Là, on est d'accord, sauf que je ne crois pas que les questions de recherche aient beaucoup pesé sur les scores des candidats.

  3. #3
    Yoyo

    Bonjour,

    La question est interessante et il y aurait beaucoup a dire. Ceci dit je prefere prevenir immediatement qu'il n'est pas question de parler des raisons des causes ou des consequences de l'echec de la gauche aux dernieres elections.

    Je vous remercie donc par avance de rester sur le sujet qui concerne la politique scientifique menee par nos differents gouvernements.

    Yoyo
    responsable du forum

  4. #4
    inviteb73ce398

    Citation Envoyé par John78
    Avant ce gouvernement, il y avait une majorité de gauche au parlement. La recherche Francaise était elle plus à la fête ?
    Ce qui, a mon sens, signifie que ce n'est pas tellement un probleme de gauche ou droite (est-ce Chirac qui avait annonce que le budget de la recherche devait atteindre les 3% du PIB d'ici a 10 ans?) mais plutot un probleme de politique ambitieuse et de long terme. Cette politique ambitieuse verra peut-etre le jour quand les politiques verront un peu plus loin que le bout de leur mandat.
    L'autre question est: la France a-t-elle les moyens de mener une politique de recherche ambitieuse avec le systeme actuel en place? Je me suis deja un peu exprime sur la question et a mon avis, sans reforme digne de ce nom, ca me parait illusoire (independemment de la presence de la gauche ou de la droite au pouvoir). Et les reformes, meme de loin, on voit ce que ca donne...

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    John78

    Bonjour

    Je réponds en même temps à Igot. et Cécile

    Je crois qu'il y a un vrai clivage gauche/droite sur les finalités de le recherche académique. Si la droite diminue les crédits je pense que c'est parcequ'elle veut que les chercheurs aillent voir les entreprises pour trouver de l'argent. Une façon détournée de faire plus de recherche appliquée, ou plutôt faire moins de fondamental. Peut etre une façon "douce" de réformer le système non pas en imposant aux chercheurs un autre système mais en laissant les chercheurs se débrouiller pour trouver de l'argent en modifiant leurs façon de faire leurs métiers (thématique, gestion du personnel etc etc..).

    A+
    John

  7. #6
    Cécile

    Je pense que vouloir favoriser la recherche appliquée par rapport à la recherche fondamentale est une stupidité majeure. Il suffit de regarder l'histoire des sciences pour s'en convaincre : ainsi, le laser n'a pu être inventé que parce que parce que Einstein s'est intéressé au problème très fondamental de l'émission stimulée, et que d'autres physiciens s'intéressaient à des problèmes fondamentaux d'électrons sur "l'inversion de population". Aucun n'imaginait (ni personne autour d'eux) que ça pourrait avoir les retombées qu'on connaît. L'ancêtre du laser, le maser (avec des microondes à la place d'ondes visibles) avait été surnommé par des collègues des découvreurs "means of acquiring support for expensive research", soit "moyens d'acquérir des fonds pour des recherches coûteuses" !
    La grande majorité des découvertes importantes proviennent directement de recherches fondamentales. Certes, ces recherches sont publiées et accessibles à tous, et on pourrait se dire qu'il est plus rentable de mettre les moyens sur la recherche appliquée. Mais ce raisonnement est faux : ceux qui développent ces recherches fondamentales ont une telle avance dans le domaine que ce sont aussi eux qui développent les applications.

    Pour conclure, voici une tribune de Frank Laloë, directeur du laboratoire Kasler Brossel de l'ENS de Paris, laboratoire à l'origine de deux prix Nobel (Kasler et Cohen-Tannougji).
    Fête ou défaite de la science ?
    Cette année comme les précédentes, on va demander aux laboratoires publics de préparer la
    fête de la science, traditionnellement à la rentrée scolaire. Honnêtement, peut on envisager
    une fête de la science dans notre pays en 2003 ?
    Chacun sait que, dans le monde contemporain, les progrès scientifiques et techniques donnent
    lieu à une vive compétition internationale ; seuls les pays les plus engagés et les plus
    performants parviennent à se maintenir dans le peloton de tête, par un effet de fertilisation
    mutuelle de types d’activités diverses, fondamentales et appliquées, universitaires et
    industrielles. Or cette année l’Etat réduit brutalement ses dépenses de recherche : baisse du
    budget de la recherche votée à l’automne dernier, annulation en décembre de 30 millions
    d’Euros, annulation encore plus dure le 14 mars, et maintenant un gel de 30% des crédits
    affectés aux laboratoires CNRS ! Jamais depuis des décennies on n’avait vu une telle
    réduction. D’autres pays comme l’Allemagne, qui connaissent les mêmes difficultés
    économiques, ne suivent pas la même voie. Ainsi donc, notre pays renonce officiellement à
    faire partie de ce peloton de tête, et ceci pour des années. Certes, la France restera un pays
    développé, mais de seconde catégorie. Il faut l’admettre, même si c’est décevant, même si
    c’est contraire à l’image que nous nous faisons de notre pays, mais c’est ainsi.
    Puisque compétition il y a, prenons l’image d’une course, où plusieurs pays sont engagés pour
    la découverte de territoires lointains. Ils s’équipent pour cela des navires rapides et
    performants. Certains pays, les plus engagés, se dotent de navires modernes aux moteurs
    rapides ; d’autres, par économie, choisissent des bâtiments, certes honorables, mais dont le
    moteur est un petit peu moins puissant. Pour compenser, dans ces pays, chacun se penche
    doctement sur l’étude de ces vaisseaux, proposant de changer la forme des soupapes, la
    couleur des tuyaux et surtout l’organisation de l’équipage. Mais le résultat est connu
    d’avance : une différence de puissance des moteurs, même faible, va entraîner une grande
    disparité de résultats, les plus rapides raflant toutes les découvertes intéressantes! Clairement,
    le rendement des investissements sera plus faible dans les pays qui investissent le moins : une
    réduction de 30% entraînera une diminution bien plus grande du nombre de succès.
    Pour les découvertes scientifiques, il n’y a aucun mystère sur les conditions qui font qu’elles
    fleurissent, car elles sont bien connues : il faut créer dans un pays un contexte général
    d’innovation, tant universitaire qu’industriel, qui par effet coopératif favorise l’émergence des
    nouveautés. Il est facile de quantifier le taux d’investissement nécessaire, celui des pays qui
    réussissent: il est nettement plus élevé que le nôtre, même ramené au nombre d’habitants !
    Comment alors peut on raisonnablement attendre que ce qui est insuffisant partout ailleurs
    fasse des miracles chez nous, et que notre production nationale soit vraiment compétitive ? En
    France, depuis le Général de Gaulle, le pays n’a jamais réellement engagé d’effort à long
    terme pour rattraper son retard dans la recherche et l’innovation ; il a certes eu quelques
    tentatives fort louables, mais qui n’ont pas été poursuivies dans la durée. Comme le rappelait
    Le Monde du 12 mars dernier, non seulement la France investit peu dans la recherche, mais
    l’écart avec les pays de tête se creuse : sur la période 1995-2000 le taux de croissance
    annuelle nous met en queue d’une longue liste, avec un chiffre plus de 5 fois inférieur à celui
    des USA ! Depuis, c’est devenu pire : cette année va probablement voir, non un effort de
    rattrapage, mais la pire réduction des crédits de recherche depuis la seconde guerre mondiale.
    Le navire avance encore, moteur ralenti, comme il peut, sur son erre, mais pour combien de
    temps ?
    Chacun sait, en toute honnêteté, le renoncement inévitable que cela signifie pour l’avenir du
    pays. Mais, pour se donner néanmoins bonne conscience, on se penche sur la structure de sa
    recherche, sur ses particularités, discutant à l’infini pour savoir si les établissements de
    recherche sont bien optimisés, proposant des réformes variées, le tout évidemment avec les
    meilleures intentions. On préfère toujours commencer par réformer ce qui marche le mieux,
    donc le plus visible, car il est tellement plus difficile de s’occuper du reste…alors, on
    commence par le CNRS. Oui, si vous voulez, réformons la recherche fondamentale et
    commençons par le CNRS, dont personne ne prétend d’ailleurs qu’il ne doive pas évoluer.
    Fort bien, si cela nous donne bonne conscience, mais d’un point de vue pratique à quoi bon ?
    à quoi sert d’optimiser à l’infini l’organisation d’un navire si, au fond, on est bien décidé à ne
    jamais alimenter son moteur normalement ? Ce ne serait qu’en essayant, au moins une fois, de
    faire avancer la machine dans des conditions normales qu’on pourrait voir ensuite, de façon
    pragmatique, comment on peut l’optimiser. Si, au contraire, nous nous limitons une fois de
    plus aux litanies nationales de restructuration, de priorité stratégique, de pluridisciplinarité,
    bref tout ce discours politique entendu ad nauseam depuis des décennies, nous perdons tout
    simplement notre temps.
    J’ai la chance de diriger un laboratoire de physique prestigieux, le laboratoire Kastler
    Brossel, qui abrite douze équipes de recherche très activement engagées dans la compétition
    internationale. Ce laboratoire est connu dans le monde entier, deux de ses membres ont
    obtenu le prix Nobel à trente ans de distance, deux professeurs au Collège de France y
    travaillent, plusieurs membres de l’Académie des Sciences, bref c’est un phare de la physique
    française et internationale que m’ont légué mes prédécesseurs. Non seulement, comme tous
    les laboratoires de la recherche publique française, nous sommes soumis à des règles
    administratives compliquées qui dévalorisent les deniers publics en nous empêchant
    d’optimiser nos dépenses, mais il faut maintenant les réduire de 30% ! Comment maintenir ce
    laboratoire en bon état de fonctionnement dans les circonstances actuelles, comment préserver
    l’outil et la tradition intellectuelle qu’il représente ? En stoppant l’activité de trois des douze
    équipes, comme certains me l’ont suggéré ? L’idée semble tellement absurde que, quand j’en
    parle à nos collègues étrangers, ils pensent que je plaisante. Il ne s’agit pas de privilégier telle
    ou telle équipe, tel ou tel laboratoire en prenant encore plus aux autres, dans une tentative
    maladroite de réparer les dégâts : cela ne servirait à rien puisque, on l’a dit plus haut, c’est de
    la constitution d’un tissu national scientifique général de haut niveau qu’il s’agit, pas d’une
    opération ponctuelle. Combien de décennies nous faudra-t-il donc attendre avant que le pays
    se décide enfin à rejoindre le peloton de tête du progrès scientifique dans le monde
    contemporain ?
    Franck Laloë, directeur du Laboratoire Kastler Brossel

  8. #7
    Yoyo

    Salut,

    Merci bien pour ce texte cecile, qui reflete bien amon avis la situation actuelle, si nos politiques (passes, presents et surtout futurs) pouvaient lire ce texte et comprendre l'interet de relancer au plus vite la recherche alors nous aurions deja fait un grand pas dans le bon sens.

    Yoyo

  9. #8
    invitef7177163

    Salut,

    C'est vrai que c'est dommage qu'il y ai une telle baisse des budgets de la recherche. Neanmoins, n'ayans pas vraiment creuser la question en profondeur (les raisons de ces decisions...), je m'abstiendrais de me lancer dans le debat avec des phrase a l'emporte pieces qui stigmatisent si bien les discussions ou les clivages droite/gauche sont de mise. Ce que ce debat risque de provoquer d'ailleur.

    Pour reprendre ce que dit Laloe,

    Ce ne serait qu’en essayant, au moins une fois, de
    faire avancer la machine dans des conditions normales qu’on pourrait voir ensuite, de façon
    pragmatique, comment on peut l’optimiser
    Sans parti pris, on vois tres bien ce qui se passe des que l'on tente une malheureuse reforme de l'education nationale ou de tout autre service public, sans parler de certains services qui se mettent en greve pour des raisons qui ne les concernent meme pas (.. si ce n'est pas purement politique/ideologique, alors qu'on me dise ce que c'est !!!)
    A mon avis, une reforme de la recherche francaise va beaucoup plus loin qu'un simple maintient des budgets. Mais bon, comme je le disais plus haut je m'en tiendrais la. C'est juste le fait d'avoir deja bosse dans des labos public qui me laisse un gout amer en ce qui concerne la mentalite des gens et leur maniere de voir la recherche et sa gestion.
    Si on veut arriver a la tete des USA, il faudrait que la recherche Francaise soit menee de la meme maniere que la bas (j'en parle pour avoir bosse aussi dans des labos US), et sincerement je ne crois pas les chercheur francais capable de pouvoir accepter le systeme US.

    Je vais revenir sur un terrain qui m'est beaucoup plus familier:

    Citation Envoyé par Cécile
    ainsi, le laser n'a pu être inventé que parce que parce que Einstein s'est intéressé au problème très fondamental de l'émission stimulée, et que d'autres physiciens s'intéressaient à des problèmes fondamentaux d'électrons sur "l'inversion de population".
    Non.. on ne doit pas le laser qu'a Einstein. Il est absurde d'attribuer l'invention du laser ou d'autre chose a un seul evenement ou chercheur, alors qu'avant Einstein les journaux scientifiques et conferences permettait deja un brassage enorme des connaissances!
    De meme, si on suit ton raisonnement, Einstein en est venu a sa fameuse emission stimulee en etudiant le rayonnement du corps noir et l'hypothese de Planck sur les quanta d'energie electromagnetique .. doit-on pour autant le laser a Planck, Rayleigh, Jeans, Busen, Kirchoff et Davy? ... non.

    Pour la petite histoire, la theorie du mase optique remonte plutot a Townes, Shawlow et Gould qui ont vraiment defriche cette physique a la fin des annees 50. Cependant, et contrairement a ce que tu laisse entendre a la fin de ton message, ce ne sont pas eux a proprement parler qui ont invente de maniere pratique le laser et ses applications, mais pour la majeure partie des scientifiques d'entreprise privees comme General Electric, Hugues, Bell Labs etc... Et cela reste vrai dans d'autre domaines.
    Il est aussi interessant de noter qu'il y a aussi des prix nobels qui etaient des chercheurs au seins d'entreprises telles que GE, Philips.
    Aussi, il est incroyable que des gens lient encore recherche purement fondamentale avec recherche publique.. beaucoups d'entreprises font enormement ce type de recherche simplement car celle founie par les universitees et le public n'est pas asses precise et poussee afin d'avoir des retombee sur l'innovation industrielle .. innovation, je le rapelle, qui profite a nous tous.. n'en deplaisent a ceux qui repugnent le monde de l'industrie.
    Ce cas de recherche est typiquement celui de Philips par ex. Il depensent des millions d'euros dans la recherche fondamentale afin de pouvoir faire les simulations les plus poussees possibles en tre autre, ce qui se traduira a terme par des produits plus fiables, moins chers etc ect.. Ce cas de figure est en plus assez courant dans les grosses industries.

    Il est assez edifiant de voir aussi que les entreprises a dimention internationale confient beaucoup plus de recherche aux universites US qu'en France (en terme de proportion, et ce en fondamental et applique). Vu que ce sont les entreprises qui finances ces recherches (beaucoups dans le cadre de these, post-doc et autre), la question du budget attribue par l'etat ne se pose plus. Donc la question est .. pourquoi est-ce que les universite Francaise n'ont t'elles que peu de recherche financees par les industriels dans les dommaines exploites deja par ces entreprises? ... probleme de mentalite/efficacite du chercheur/groupe de recherche Francais?

    Je pense que si la recherche Francaise avait ete initialement efficace et de portee mondiale avec les budget qu'elle avait de par le passe ( pas seulement il y a dix, mais aussi avant).. alors je doute tres fort que le budget aurait ete en baisse aujourd'hui.
    Remarque, comment avoir une portee mondiale quand les theses sont quasiment toutes redigees en Francais et que la majorite des chercheurs ont un niveau d'Anglais pitoyable. J'ai deja rencontre des chercheurs a Philips, en Hollande, qui sont tombe sur des theses Francaise d'interet pour leur entreprise, mais qui n'ont pas pus les lire du fait de la redaction en Francais.
    Pour info, en Hollande, on redige les these en Anglais, ce qui permet une meilleure prise de conscience des travaux faits dans ce pays...

    A+

    Max

  10. #9
    Yoyo

    Salut,

    C'est vrai que le niveau d'anglais de la plus grande partie des chercheurs francais est lamentable (pourquoi croyez vous que je suis parti ici? pour le climat ?).
    Mais la c'est quasiment tout le systeme scolaire et universitaire francais qui est a revoir. par exemple je trouve absurde de ne pas avoir eut un seul cours d'anglais entre ma premiere annee de fac et ma 9eme année !

    Ensuite il faudrait deja se debarasser de cet loi Toubon, pour pouvoir faire les theses en anglais...
    Mais le principal probleme est a mon avis; comme tu le souslignes, la mentalite d'un bon nombre de personnes totalement non motives par leur boulot, et bien content de pouvoir etre remunere quoiqu'il se passe.

    Heureusement qu'une autre partie des chercheurs bossent pour deux!
    Yoyo

  11. #10
    Cécile

    Salut Max,

    Je n'ai pas vraiment dit que le laser était dû à Einstein (ou alors, je me suis mal exprimée). Je voulais dire que sans les recherches fondamentales d'Einstein, Kastler et autres, il n'y aurait pas eu de laser. Et que si on avait dit aux chercheurs "trouvez moi une technologie révolutionnaire pour enregistrer et écouter de la musique", ils n'auraient certainement pas cherché de ce côté là. Tout ça pour dire que la recherche fondamentale est indispensable.
    Bien sûr, elle ne doit pas forcément être faite dans le public. Mais il se trouve qu'en France, les industriels ne font pas du tout de recherche fondamentale, et peu de recherche appliquée. Donc si on veut rester actifs dans la recherche fondamentale, il faut y mettre les moyens publics.
    Mais moyens publics ne veut pas dire chercheurs fonctionnaires ! Quant à la mentalité des gens dans les labos, j'ai vu de tout. Des passionnés et des désabusés.
    sincerement je ne crois pas les chercheur francais capable de pouvoir accepter le systeme US
    Le chercheur en place, oui. Mais le futur chercheur ?
    Pour le niveau de la recherche française, j'ai du mal à me rendre compte. Mais je sais que le niveau d'une recherche est difficile à juger.
    Quant à la rédaction des thèses en français, je pense que c'est un faux problème. Les parties vraiment originales des thèses font l'objet de publications en anglais. Les Français ont peut être un niveau d'anglais pitoyable, mais il est suffisant pour rédiger un article (mal, mais c'est le boulot des éditeurs de corriger), pour lire les publis, et pour parler dans les congrès, même avec un accent à couper au couteau. On ne demande pas aux chercheurs d'être agrégés en Anglais.

  12. #11
    Yoyo

    Citation Envoyé par Cécile

    Quant à la rédaction des thèses en français, je pense que c'est un faux problème. Les parties vraiment originales des thèses font l'objet de publications en anglais.
    Oui c'est vrai tu as raison de le sous ligner, mais il est aussi possible que de petits details de resultats (non suffisant pour etre publies) soient interessants !
    Les Français ont peut être un niveau d'anglais pitoyable, mais il est suffisant pour rédiger un article (mal, mais c'est le boulot des éditeurs de corriger), pour lire les publis, et pour parler dans les congrès, même avec un accent à couper au couteau. On ne demande pas aux chercheurs d'être agrégés en Anglais.
    en ce qui concernait mon labo de these on faisait corriger l'anglais pas des boites specialisees la dedans... et malgre cela combien de fois a t'ont eut des remarques simplement parceque nous etions francais...

    Yoyo

  13. #12
    Cécile

    Info toute chaude :
    M. Mer veut "améliorer le rendement de la recherche publique"
    LA BAULE (Loire-Atlantique), 26 juin (AFP) - Le ministre de l'Economie Francis Mer a affirmé jeudi qu'il fallait "améliorer le rendement de la recherche publique pour qu'elle soit plus en adéquation avec les besoins des marchés", au cours d'un colloque sur l'investissement à La Baule.

    La recherche publique "ne doit pas faire plus, mais mieux", a déclaré M. Mer, appelant à une "meilleure gestion" des organismes publics, au choix de thèmes de recherche susceptibles d'aider les entreprises et au "raccourcissement du délai entre la recherche et la mise sur le marché".

    Le ministre de l'Economie, interrogé par la presse après son discours, a nié que les crédits effectivement utilisés par la recherche publique aient baissé en 2003. Selon lui, les organismes "ont été incités à gérer ces budgets avec parcimonie, comme des entreprises, plutôt qu'à constituer des réserves".

    M. Mer a par ailleurs appelé les entreprises françaises à "considérer plus la recherche comme un investissement". Le gouvernement, a-t-il souligné, réfléchit à des incitations dans ce sens.
    Je pense que Francis Mer n'a rien compris à la recherche. Je suis contre le choix de thèmes "susceptibles d'aider les entreprises". D'abord parce que ce n'est pas comme cela qu'on trouve forcément les découvertes qui aident les entreprises (cf. les recherches fondamentales sur l'inversion de population et les lasers). Ensuite parce que la finalité de toute action humaine n'est pas l'entreprise ! L'accroissement des connaissances est au moins aussi important (et même plus, à mon avis).
    raccourcissement du délai entre la recherche et la mise sur le marché
    Là, je suis d'accord. Mais encore faudrait-il voir quels sont les freins. Plusieurs chercheurs m'ont dit que les problèmes venaient surtout des banques, qui rechignaient à prêter de l'argent pour des projets risqués.
    ont été incités à gérer ces budgets avec parcimonie, comme des entreprises, plutôt qu'à constituer des réserves
    Et quand on veut acheter un équipement qui représente 3 ans d'investissement du labo, comment faire sans constituer des réserves ?
    améliorer le rendement de la recherche publique pour qu'elle soit plus en adéquation avec les besoins des marchés
    C'est quoi le rendement d'une recherche ? Le nombre de publications ? Le nombre de brevets ? Le nombre de citations ? Le nombre de retombées industrielles ?

  14. #13
    inviteb73ce398

    Bonjour Cecile,

    Citation Envoyé par Cécile
    Tout ça pour dire que la recherche fondamentale est indispensable.
    Je crois que personne ne le conteste mais l'erreur est souvent d'assimiler recherche fondamentale a recherche academique et recherche applique a l'industrie. Cette dichotomie est nuisible et est probablement une partie de "l'echec" de la recherche francaise. Parce que je suis d'accord avec toi pour dire que la recherche est difficile a evaluer, mais en prenant un certains nombre d'indicateurs on se rend compte que jamais la France n'arrive en tete ou meme proche de la tete d'un classement. C'est quand meme pas de bol que tous les indicateurs soient contre le systeme francais... Effectivement, ici ou la il y a des labos qui s'en sortent plutot bien (comme le labo de physique que tu mentionnes plus haut visiblement) mais il ne faut pas cacher la foret derriere l'arbre. C'est une question de moyen, mais pas seulement.

    Mais il se trouve qu'en France, les industriels ne font pas du tout de recherche fondamentale, et peu de recherche appliquée.
    Que font-ils alors??

    Quant à la rédaction des thèses en français, je pense que c'est un faux problème.
    Je ne le crois pas. Parce qu'une these ne se limite pas au publication paru mais c'est probablement l'un des rares moment ou tu peux te lancer dans des hypotheses audacieuses a partir de ton travail et de ta connaissance theorique du domaine. Et ca, ca me paraitrait important de le diffuser u tout du moins que ce soit accessible au plus grand nombre. C'est aussi comme ca que peuvent demarrer de grand projet. De plus, ca ferait un exercice de redaction non negligeable et pourrait permettre la selection d'un jury international, ce qui valoriserait d'autant plus le travail.

    Les Français ont peut être un niveau d'anglais pitoyable, mais il est suffisant pour rédiger un article (mal, mais c'est le boulot des éditeurs de corriger)
    L'editeur face a un article ecrit en petit negre va le balancer direct. Tu donnes les memes data a un anglophone ou a un francais dont l'anglais est pitoyable, le niveau de publication ne sera pas comparable. Ce qui signifie aussi que la transmission des idees ne se fera pas au meme niveau. La communication en science s'effectue en anglais, c'est peut-etre dommage, mais c'est une realite.

  15. #14
    invite8bb88f80

    Salut John, vieille connaissance, non ?

    Juste une tite remarque sur la recherche française, car le sujet est d'importance et ne se résout pas en deux contribs.

    Je vois pour ma part plusieurs causes au déclin de la recherches française, et sans préjuger d'une pondération, je verrais l'aveuglement des politiques, sans doute éclairés par de doctes conseillers (cf. 95; Jospin et Chirac prêt à booster la recherche systémique et hop, rien en vue), mais prisonniers d'une administration frappée d'incurie.
    Ensuite, bien évidemment, le niveau de financement de l'Etat, en diminution et pas à la hauteurs des enjeux, puis les visée instrumentalistes européennes et enfin, les organigrammes de fonctionnement, commission, recrutement, financements thématiques, le tout assorti de pratiques mandarinales et autocratiques de la part des directeurs de labo, eux-même brimé par une paperasserie orwelienne, et puis le dressage des thésards pour les rendre dociles et vassaux et le fouet contre les originaux.

    Ceux qui sont dans la recherche le savent, les administrations du CNRS sont souvent occupés par des scientifiques qui, ayant raté leur carière, trouvent là matière à promotion. Mais ce n'est pas tj le cas, parfois, quelques directeurs de départements sont des tronches.

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