Cerveau et douleur
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Cerveau et douleur



  1. #1
    Lechero

    Cerveau et douleur


    ------

    Bonjour à tous,

    j'ai lu (il y a longtemps) que le cerveau n' "éprouvait" pas la douleur. C'est mal dit, mais je ne sais pas comment le formuler rigoureusement.
    En gros, si je me tape le petit doigt de pied dans le coin de la table, j'ai mal (une douleur) mais mon cerveau ne le saurait pas; il ne la sentirait pas. Est-ce vrai ? A partir de quoi peut-on quantifier la douleur ? Qui fut le premier à détecter la douleur (à pouvoir l'analyser, ...) ?

    Merci d'avance, et n'hésitez pas (il en faut surement) à me demander des éclaircissements sur mes questions !

    -----
    A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire (Corneille).

  2. #2
    mach3
    Modérateur

    Re : Cerveau et douleur

    non, le cerveau n’éprouve pas la douleur dans le sens où si on vous le charcute pendant que vous êtes conscients, vous n'aurez pas mal.
    Sinon c'est lui qui analyse les signaux de douleurs venant du reste du corps. Si vous avez mal quand vous vous coupez au doigt, c'est que des terminaisons nerveuses ont envoyé un signal de votre doigt à votre cerveau.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  3. #3
    _Goel_

    Re : Cerveau et douleur

    Yep...
    J'avais une question similaire: comment la douleur est-elle désagréable... j'arrive pas a imaginer qu'on puisse souffrir (et pourtant !!!)
    Le succès c'est d'être capable d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme

  4. #4
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Cerveau et douleur

    Salut,

    Citation Envoyé par _Goel_ Voir le message
    Yep...
    J'avais une question similaire: comment la douleur est-elle désagréable... j'arrive pas a imaginer qu'on puisse souffrir (et pourtant !!!)
    La douleur induit toute une série de signaux dans le cerveau entrainant une série de changements dans le cerveau (et l'état physiologique comme la libération de certaines hormones). Ces signaux sont interprétés comme "rrraaaahhh c'est insuportable, faut que je fasse quelque chose pour que ça s'arrête". En sommes, c'est un signal d'alarme qui force à réagir.

    La même question pourrait se poser pour le plaisir. Pourquoi la libération de dopamine est-elle agréable ? Pourquoi l'activation du "circuit de la récompense" est-il agréable ? A nouveau, c'est une série de changements dans l'état cérébral interprétée comme "mais que c'est bon"

    Le cerveau est un organe bien foutu. Ou presque. Car avoir mal lorsque l'on n'est pas en mesure de changer l'état des choses est inutile. Mais, bon, ça vaut mieux que de ne rien sentir. Ceux qui sont insensibles à la douleur meurent jeune ! (j'avais vu une fois un truc horrible, un garçon avec des moignons à la place des doigts. Il ne sentait pas la douleur et étant petit il rongeait... ses doigts L'utilisation de moufles a été nécessaire (avec parfois "accident" malgré tout) jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il ne devait pas faire ça. Sans compter ceux qui se brulent ou se blessent gravement avant de se rendre compte du problème).

    La soufrance est utile. Il faut en être conscient. Prendre des anti douleurs parcequ'on a mal, c'est génial. Mais il faut avant tout se dire "pourquoi ai-je mal". Et si ça se répète, ne pas dire "nah, je m'en fou, je ne sens rien grâce à Nur####". Il vaut beaucoup mieux consulter son Médecin. (je l'ai fait, résultat des examens : c'est le stress... Grrrr, ça me fait une belle jambe )
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    vilveq

    Re : Cerveau et douleur

    Bonjour,

    Et d'où viendrait le fait qu'une personne peut avoir mal à un endroit qu'il n'a plus. Une personne amputée d'un membre peut avoir mal alors qu'il n'a plus le membre ?
    D'où peuvent bien venir les signaux de la douleurs ?

  7. #6
    mach3
    Modérateur

    Re : Cerveau et douleur

    Et d'où viendrait le fait qu'une personne peut avoir mal à un endroit qu'il n'a plus. Une personne amputée d'un membre peut avoir mal alors qu'il n'a plus le membre ?
    D'où peuvent bien venir les signaux de la douleurs ?
    le cerveau est un organe très plastique, quand une zone devient inutile (membre ou organe correspondant soudainement absent) elle est progressivement utilisée pour autre chose (c'est un peu comme si les zones voisines sur le cortex l'envahissait). Comme cela se fait progressivement, les nouveaux câblages interfèrent avec les anciens. La zone qui gérait la douleur pour le membre disparu a un nouveau rôle, mais du coup son activation pour ses nouvelles fonctions peut déclencher la sensation de douleur.
    Il me semble qu'il y aussi un lien avec les terminaisons nerveuses sectionnées (les nerfs qui allaient jusqu'au membre disparu) qui peuvent interférer.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  8. #7
    Seirios

    Re : Cerveau et douleur

    Bonjour,
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    La douleur induit toute une série de signaux dans le cerveau entrainant une série de changements dans le cerveau (et l'état physiologique comme la libération de certaines hormones). Ces signaux sont interprétés comme "rrraaaahhh c'est insuportable, faut que je fasse quelque chose pour que ça s'arrête". En sommes, c'est un signal d'alarme qui force à réagir.
    Je pense qu'on peut également l'interpréter du point de vue de l'évolution : les individus trouvant la douleur agréable ne devaient pas vivre très longtemps
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  9. #8
    N1C0LAS

    Re : Cerveau et douleur

    Mais dans le détail cela devient vite plus paradoxale et plus complexe : deux exemples :
    -Les blessures provoquent une libération d'endorphines

    -L'apprentissage de la peur de la douleur, lorsqu'elle est inhibée provoque chez les souris une attirance pour le danger et le plaisir de se retrouver dans des situations dangereuses amenant de la douleur. Elles ont mal mais recherchent à revivre ces situations douloureuses.
    "On ne sait jamais de quoi hier sera fait."

  10. #9
    ventilopomme

    Re : Cerveau et douleur

    Citation Envoyé par Seirios (Phys2) Voir le message
    Bonjour,
    Je pense qu'on peut également l'interpréter du point de vue de l'évolution : les individus trouvant la douleur agréable ne devaient pas vivre très longtemps
    ah et les masos , ils ne deviennent pas accrocs à la douleur à cause des endorphines ?
    exclu à jamais du présent

  11. #10
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Cerveau et douleur

    Citation Envoyé par ventilopomme Voir le message
    ah et les masos , ils ne deviennent pas accrocs à la douleur à cause des endorphines ?
    Sans variabilité, pas d'évolutions.
    Sans individus s'écartant de la "norme", pas de variabilité.

    Même lorsqu'un effet découle assez naturellement de l'évolution, il est tout aussi naturel de trouver des individus qui vont à l'encontre de cet effet. Dans la nature l'exception confirme la règle mais l'exception est aussi la règle

    On peut citer des tas d'exemples. Par exemple, les addictions à certains produits. Elles sont généralement néfastes. Et elles sont loin d'être propre aux humains ou même aux mamifères. On pourrait se demander pourquoi l'évolution ne les a pas éliminés. Deux raisons : la variabilité, dont je parlais, et le coût.

    Concernant spécifiquement le masochisme, nous sommes probablement un peu à part car notre cerveau nous dit aussi "jusqu'où on peut aller". Ou pour être plus précis, disons que notre situation est plus complexe car le comportement face à la douleur a aussi une forte composante sociale. Cette complexité rend aussi certainement le lien génotype - phénotype infiniment plus complexe et donc offre moins de prise à l'évolution. Ce qui n'empêche pas un taux de mortalité plus grand chez les adeptes, en particulier sous certaines formes (comme les étranglements volontaires, appelé jeu du foulard chez les jeunes).
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  12. #11
    vilveq

    Re : Cerveau et douleur

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Sans variabilité, pas d'évolutions.
    Sans individus s'écartant de la "norme", pas de variabilité.
    C'est pas les non maso qui sont les individus s'écartant de la norme ?

    Un peu partout dans le monde, le passage de la pubertée à l'age adulte se fait dans la souffrance.
    Certain se font faire des entailles dans le corps pour en garder des stigmates, d'autres mettent des anneaux au cou , bande les pieds des filles, le frappe le torse avec les lames à rasée, se font bruler au fer rouge .. et j'en passe.

    Un peu partout, pouvoir dire que l'on a supporter la douleur fait partie d'une acceptation sociale.

  13. #12
    ventilopomme

    Re : Cerveau et douleur

    Citation Envoyé par vilveq Voir le message
    Un peu partout, pouvoir dire que l'on a supporter la douleur fait partie d'une acceptation sociale.
    Oui mais là tu parles amha de pratique rituelle ...
    car si on pousse ton raisonnement plus loin cela pourrait dire qu'il est normal de souffrir de son corps (hors maladie) dans la vie .
    exclu à jamais du présent

  14. #13
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Cerveau et douleur

    Citation Envoyé par ventilopomme Voir le message
    Oui mais là tu parles amha de pratique rituelle ...
    Tu m'as pris de vitesse. Je suis d'accord.

    Et bien entendu je ne parlais pas de ce genre de pratiques dont il est certainement encore plus difficile de déterminer scientifique l'impact socio-évolutif (ça se dit ça ? ).

    Dans ce genre de pratique, sauf exceptions, ce n'est pas la douleur en soit qui est recherchée. Même si ces pratiques peuvent la justifier par diverses croyances.

    Bref c'est incroyablement complexe. Je me demande même si ce n'est pas encore plus complexe que d'étudier les aspects neurologiqued de la douleur ? (je ne suis pas spécialiste)

    P.S. : et on commence à vachement dériver du sujet initial, ça aussi ça peut faire mal
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  15. #14
    ventilopomme

    Re : Cerveau et douleur

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    P.S. : et on commence à vachement dériver du sujet initial, ça aussi ça peut faire mal
    pour revenir au non maso qui s'ecartent de la norme
    je peux trés bien vivre sans qu'on me fasse mal
    donc je suis content de ne pas faire partie de la Norme
    exclu à jamais du présent

  16. #15
    vilveq

    Re : Cerveau et douleur

    Citation Envoyé par ventilopomme Voir le message
    Oui mais là tu parles amha de pratique rituelle ....
    Je viens justement d'en avoir un exemple ce matin dans ma salle de bain.

    Je regardais ma compagne grimacée en s'épillant. Je lui demande: ça doit faire mal ?

    Elle me répondh oui, mais il faut soufrir pour etre belle. Ils diraient quoi les gens sur la plage?

    .. si ça c'est pas de la souffrance en vue d'une acceptation sociale ...

    Et ça c'est passé chez moi, ce matin, dans ma salle de bain .. pas besoin d'aller dans une tribu indigène en papouasie

  17. #16
    ventilopomme

    Re : Cerveau et douleur

    elle a qu'a faire de l'epil laser
    exclu à jamais du présent

  18. #17
    Seirios

    Re : Cerveau et douleur

    Dans tous les cas, si l'on considère que notre perception négative de la douleur est une conséquence de l'évolution, nos pratiques sociales ne sont pas suffisamment anciennes pour avoir une quelconque influence (du point de vue évolutif).
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  19. #18
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Cerveau et douleur

    bonjour,
    bien sur que le cerveau est là pour avertir qu'il y a un truc qui cloche.
    que ce soit de manière reflexe ( la main sur une plaque chauffante ) ou de signal prolongé ( mal au ventre reccurent par ex ).

    mais par ailleurs certains utilisent les propriétés défensives du cerveau ( je ne parle pas des pathologies sado-maso ).

    prenons un courreur de marathon.
    tous vous parlerons du "deuxième souffle", qui correspond à une euphorie ( liée à la liberation d'endorphines ) après avoir eu un passage à vide et mal un peu partout.
    cet effet est parfois recherché, consciement ou pas!

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