Bonjour,
Je vois souvent abordé ici (et ailleurs) le thème de l'infini en mathématiques (le seul domaine où je peux m'exprimer), généralement cette notion est mal connue, mal définie et mal comprise ; des trois maux qui pèsent sur l'infini découle l'impression que l'infini est plus compliqué que le fini.
En tant que logicien (et je ne parlerais ici que de logique classique du premier ordre) et plus spécifiquement modèle-théoriste, c'est exactement le contraire, mais avant d'expliquer pourquoi je vais essayer de résoudre le problème de la définition.
D'abord, je ne parlerai pas ici de l'infini potentiel tel qu'on peut le rencontrer (deux fois) dans l'expressions .
Définition 1 : un ensemble est fini si et seulement si il est équipotent à un segment initial propre de (c'est à dire à un sous-ensemble de de la forme [0 ; n[) (j'aurais pu écrire : équipotent à un ordinal strictement plus petit que )
Définition 2 (Dedekind) : un ensemble est fini si et seulement si il n'est équipotent à aucune de ses parties propres.
Définition 3 (Tarski) : Un ensemble est fini si et seulement si toute famille non vide de ses parties admet un élément minimal pour l'inclusion.
Ces trois définitions donnant des conditions nécessaires et suffisantes, elles permettent donc de définir le non-fini, c'est à dire l'infini.
La définition 1 a le défaut de nécessiter la définition de (ou de ).
La définition 2 a le défaut de ne correspondre à ce que nous dicte l'intuition qu'avec l'axiome du choix.
Pourquoi affirmé-je que l'infini est plus simple que le fini ?
Tout simplement parce qu'il est très facile d'écrire les axiomes imposant à une théorie de n'avoir que des modèles infinis (si elle a des modèles infinis), il est impossible d'imposer à une théorie de n'avoir que des modèles finis (même si elle en a) !
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