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L'éthique



  1. #31
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : L'éthique


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    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    Et je pense que c'est la seule voie pour la pensée occidentale de trouver un chemin vers les visions du monde portées par les autres civilisations humaines de cette planète, dans laquelle la civilisation occidentale ne représente plus qu'un faible pourcentage de tenants et qui va diminuer drastiquement dans les années qui viennent.
    c'est devenu un discours politique aggressif et qui effectivement ne sent pas bon ( sorte de jihad !)
    puisque tu dérives, je me permet de te rappeler qu'il y a peu, beaucoup de pays revendiquent la démocratie, vision occidentale n'est ce pas.
    je veux bien être "modéré" pour ces propos mais tu m'enerves.

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  2. #32
    Runjulia

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    A plusieurs reprises j'ai fait remarquer que cette notion philosophique était un acquis culturel occidental qui n'est absolument pas partagé par le reste du monde, et les subtiles nuances qu'un philosophe occidental fera entre la déontologie, la morale, et autres sont totalement sans la moindre signification pour un hindou ou un chinois ou un kényan par exemple.
    Ce que j'essaye de dire c'est que ce qu'en occident nous appelons éthique a besoin d'être redéfini afin d'être accessible au reste de l'humanité et cette redéfinition doit s'appuyer sur d'autres bases que nos propres acquis qui leurs sont étrangers. Il faut pour cela trouver un langage commun et celui-ci ne pourra pas être culturel mais basé sur une définition de l'Humain qui nous soit commune. De cela découlera une vision de ce qui est vraiment indispensable pour celui-ci et ce qu'il convient de préserver pour favoriser son évolution éventuelle. Cette conception ne s'appellera plus éthique, mot sans sens pour 80 pour cent de l'humanité.
    Vous décrivez ici ce que l'on appelle communément "morale", vous ne parlez pas d'éthique des sciences. Lorsque vous parlez "mariage des transsexuels", c'est bien de la morale (religieuse ou philosophique). Et plus loin, vous vous contredisez à nouveau : en Inde, le gouvernement, par ses lois tentent d'aller à l'encontre de ces pratiques qui relèvent de traditions, de moeurs, de religion. Cela n'empêche pas certains médecins de pratiquer ces avortements et de contrevenir aux lois. Il y a donc bien eu une réflexion des scientifiques, sur cette question, études scientifiques à l'appui. Et comme le souligne Marie-Hélène, en médecine, il est très difficile d'obtenir un consensus.

    L'éthique des sciences s'inscrit dans une société donnée, quelle qu'elle soit, c'est la réflexion des scientifiques sur la responsabilité dans le champ des applications possibles. C'est aussi une liberté de réflexions. Dans des pays où cette liberté n'existe pas, il n'y a simplement pas d'éthique des sciences.

  3. #33
    invite82b867bc

    Re : L'éthique

    Depuis quand le fait de reconnaître l'existence de l'autre et sa différence est un discours politique et aggressif ? Depuis quand le fait de reconnaître que l'occident et ses valeurs ne sont plus la norme dans le monde contemporain est un discours politique aggressif ?
    Votre réactiion, elle, me semble politique et aggressive !! Vouloir à tout prix maintenir une suprématie intellectuelle sur le reste de l'humanité au nom de la philosophie c'est nier le fait que le reste de l'humanité est capable de penser par elle-même en utilisant d'autres formes de raisonnement que les notres. Vous avez cité le jihad, je vous rappellerai que les penseurs musulmans, AVICENNE en tête ont aussi réfléchi et sur d'autres bases que la philosophie.
    Pour en revenir à l'éthique, il semble que se dégage dans les divers posts le fait qu'il y a plusieurs formes d'étique en médecine adaptées à chaque cas ! Actuellement, dans toutes les grandes sociétés se mettent en place des comités d'étique, dont le rôle est de moraliser les pratiques de ces sociétés. Croyez-vous réellement que ces comités ont un rôle autres que de jeter un voile pudique sur ces mêmes pratiques ? Dans les banques par exemple, ont-ils empêchés les dérives auxquelles on assiste ?
    C'est pourquoi je reste extrêmement dubitatif face aux comités d'étiques que prétendent dans le domaine scientifique établir un certain contrôle social sur son évolution. Je persiste à penser qu'ils utilisent le prétexte de l'éthique pour permettre à celle-ci de continuer à évoluer en faisant le moins de vagues possibles. La philosophie occidentale leur prête son language afin de les crédibiliser.

  4. #34
    mh34
    Responsable des forums

    Re : L'éthique

    Amourabi, à quoi pensez-vous précisément? Au lieu de continuer à parler dans le vague, ce serait bien de donner des exemples précis...
    De surcroit, je vous rappelle que le CCNE n'a qu'un rôle consultatif. . Et je ne comprends pas en quoi ce serait anormal de réfléchir aux conséquences de l'utilisation de certains procédés...
    "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus

  5. #35
    myoper
    Modérateur

    Re : L'éthique

    Pour m'abonner, au passage, si des précisions sont apportées.
    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    Je persiste à penser qu'ils utilisent le prétexte de l'éthique pour permettre à celle-ci de continuer à évoluer en faisant le moins de vagues possibles.
    C'est bien résumé ici la définition ou le but de l'éthique pour tous, toutes origines confondues, car si on peut faire autant de vagues que "l'on" veut, on supprime tout ça et chacun fait ce qu'il veut, comme il veut quitte à mettre en péril ou éliminer toute évolution ; il est donc nécessaire de préciser ce que sont ces "vagues" faute de quoi, le discours enfonce une porte ouverte (et il est normal que sur un tel sujet, les autres participants lui trouvent un sens).

  6. #36
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    ...Et je pense que c'est la seule voie pour la pensée occidentale de trouver un chemin vers les visions du monde portées par les autres civilisations humaines de cette planète, dans laquelle la civilisation occidentale ne représente plus qu'un faible pourcentage de tenants et qui va diminuer drastiquement dans les années qui viennent.
    c'est evidemment à ce passage que je recite que je me réfère.
    je ne sais même pas "définir" LA civilisation occidentalle tellement elle est multiple.
    Quand aux sciences, puisqu'on parle de ça, elles ont tj traversées toutes les civilisations , même si celà te deplait.

  7. #37
    invite82b867bc

    Re : L'éthique

    La civilisation occidentale est multiple, mais uniquement centrée sur l'Europe et plus tardivement sur les U.S.A. Quand à la science, bien sûr le reste de l'humanité ne nous a pas attendu pour en faire. Mais il faut reconnaître que le grand bond en avant sur le plan scientifique est le fait de l'occident depuis 2 siècles environ. Depuis et fort heureusement le relais est pris un peu partout dans le monde par le reste de l'humanité. Mais cette humanité n'a pas les référenciels " moraux " de l'occident qui malgré leur hypocrisie ont empêchés les dérives les plus flagrantes. Et c'est pourquoi je m'interroge sur la notion d'éthique appliquée aux sciences ailleurs qu'en occident et je persiste à penser qu'une réflexion de fond s'impose avant d'aboutir à une situation irréversible qui verra l'ensemble de l'humanité exposée à des choix " inhumains " qu'une telle reflexion aurait pû éviter.
    Il s'agit de considérations d'ordre général, mais si l'on considére les dérives qui ont déjà eues lieu chez nous : expérimentation de vaccins par un grand laboratoire américain il y a 20 ans sur des populations indigènes en Amérique Centrale, avec des effets secondaires multiples ; expérimentation du même ordre en Afrique par des laboratoires européens en payant les gouvernements qui se sont bien gardés d'avertir leurs populations etc... et ce n'est qui ce qui sort de temps en temps.
    Cela uniquement sur le plan médical. Je ne parlerai pas des expériences faites sur des prisonniers en ex URSS des effets des gaz de combat dans les années 60. Je passerai sous silence le dopage des athlètes est-allemands à leur insu, dont les effets se trouvent reportés sur leur santé et sur celle de leurs enfants.
    Bref cette énumération donne juste un avant-goût de ce qui peut arriver. Alors OUI à l'ETHIQUE, mais soutenue par une réflexion et un engagement mondial.

  8. #38
    shokin

    Re : L'éthique

    Au moins, dans l'éthique des sciences, il y a le respect de la démarche scientifique (celle-ci inclue dans la charte du forum), de son évolution jusqu'à maintenant.

    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    et si les êtres humains se sont regroupés c'est uniquement par reflexe de survie, car ils sont foncièrement individualistes.
    D'où tiens-tu cela ?

    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    Il ne faut pas oublier que l'être humain n'est pas seulement un esprit dans un corps, mais ce corps a des besoins impérieux qui conditionnent la quasi totalité des comportements de l'individu qui l'occupe : boire, manger, dormir, se reproduire etc..Tous ces comportements, génétiquement programmés
    Je ne m'y connais pas en génétique. Mais je doute quant à un éventuel déterminisme génétique, comme si l'ADN était le seul facteur influant sur nos comportements.

    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    s'imposent sans la moindre possibilité d'y échapper sauf à laisser son corps mourir, ce qui met fin au débat.
    Quid du suicide et du sacrifice (exemple : "Je coupe la corde pour éviter que nous tombions tous les deux de la montagne.") ? Ne peux-tu pas envisager ces situations dans le débat ?

    Tu sembles penser que seule la survie nous motive, que la survie serait la seule motivation de base, alors que bien d'autres choses nous motivent comme comprendre le monde, contrôler ses gestes, etc.

    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    La possibilité grâce à l'échographie de voir le sexe de l'enfant à naître crée, aux Indes en particulier, de graves problèmes sociaux car on fait avorter les femmes enceintes de filles pour avoir des garçons ! La liste pourrait s'allonger indéfiniment.
    Le choix d'avoir un garçon ou une fille peut relever de l'éthique, mais pas de l'éthique des sciences. Il s'agirait plutôt de l'éthique de la liberté, du libre choix, voire de l'éthique sociale, comme la question d'acheter ou non des choses (jouets, ordinateurs, vêtements, etc.) fabriqués en Chine par des employés qui travaillent dans de mauvaises conditions.

    Discuter d'éthique sociale reviendrait à flirter avec les limites de la charte de ce forum, tout comme invoquer ou suggérer quelque théorie du complot.

    Est-ce que, à cause de la possibilité éventuelle de pouvoir choisir le sexe de l'enfant, les découvertes scientifiques doivent être interrompues ou maintenues secrètes ?

    Ensuite, l'éthique n'est pas - en tout cas pour moi - une notion philosophique.

    Citation Envoyé par amourabi Voir le message
    expérimentation de vaccins par un grand laboratoire américain il y a 20 ans sur des populations indigènes en Amérique Centrale, avec des effets secondaires multiples ; expérimentation du même ordre en Afrique par des laboratoires européens en payant les gouvernements qui se sont bien gardés d'avertir leurs populations etc... et ce n'est qui ce qui sort de temps en temps.
    Cela uniquement sur le plan médical. Je ne parlerai pas des expériences faites sur des prisonniers en ex URSS des effets des gaz de combat dans les années 60.
    Le fait d'expérimenter sur des sujets à leur insu ne relève pas de l'éthique des sciences, tout comme le dopage (éthique du sport).

    Et si l'on parlait des expériences où les sujets sont volontaires et informés, qu'ils soient rémunérés ou non.

    En bref, si tu veux discuter d'éthique en général (et surtout dans des domaines hors science), essaie de trouver un autre forum pour cela. Cela dit, tu n'en trouveras pas beaucoup dont les membres trouveront intéressant d'invoquer des théories du complots ou simplement cracher sur des pratiques.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  9. #39
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : L'éthique

    amourabi,

    cette item du forum est dédié à l'ethique des sciences, et non à la morale en général.
    tes propos peuvent être entendus mais glissent vite hors sujet me semble-t-il.
    il est vrai que la médecine et tout ce qui touche aux interventions sur corps peuvent relever de l'éthique, ou plutôt des éthiques ou même des pratiques, des cultures, etc...
    mais celà devient un débat sans fin plus philosophique que scientifique et qu'on ne peut pas résumer non plus entre "l'occident" et le reste du monde.
    ( approche politique ).
    sinon que dire des ventes d'organes, d'enfants, de l'excision , des comdamnés chinois transformés en ecorchés dans un musée, etc......
    pardon à tous de dériver moi aussi mais j'ai beaucoup de mal avec les propos précedents..!!

  10. #40
    Runjulia

    Re : L'éthique

    , Ansset et Shokin, je me sens moins seule tout à coup...J'ai en effet du mal à trouver le fil de ce fil dans vos propos Amourabi.

    N'ayant pas la science infuse, loin de là, c'est difficile de vous suivre, c'est une espèce de paella faite d'ingrédients qui ne vont pas du tout ensemble et qui a pour conséquence pour le plat en question de ne plus être une paella et donc, indigeste.

    Je suis obtuse (cela doit être mon ADN) et persiste à dire qu'il faut clarifier vos idées tout d'abord en admettant simplement que vous mélangez des tas de concepts, mots, morales, philo, la pâtée du chien...Bref, je ne vois pas trop ce que je peux apprendre de vous ou discuter sur l'éthique des sciences avec vous (sujet qui pourtant m'intéresse), or je fréquente FS surtout pour apprendre, réfléchir avec rigueur, le mieux possible et avec le moins d'approximation.

    Me voilà perdue dans un océan de perplexité et donc pour ne pas me noyer

  11. #41
    shokin

    Re : L'éthique

    Bon, je vais tenter de rendre ces eaux moins troubles.

    1. Il s'agit d'identifier les différences entres éthique et morale.

    A mon avis - mettez-y aussi les vôtres - la morale (ainsi que le droit) se distingue de l'éthique de par l'intervention d'une forme d'autorité dans la "résolution" du conflit, une autorité extérieure aux parties en conflit/dissonance. Cette forme d'autorité (voire sacralisation) peut être un dieu, un principe, un roi, une loi, une monnaie d'échange, un dogme, une maxime, la "raison" du plus fort, le contexte, la hiérarchie, la technique (technicité), etc. Je mets ainsi entre guillemet parce que le conflit n'est pas résolu en lui-même. Car on y a fait intervenir une règle, une autorité qui a pris une décision arbitraire, décison qui aura le risque d'être prise pour les prochains conflits perçus comme similaires. La morale peut apparaître alors comme un développement de règles injonctives (et implicites/tacites, non juridiques). Elle ne respecte pas la démarche scientifique, la science étant plus composée de phrases de types déclaratif et interrogatif, pas impératif.

    Cela dit, étant donné que diverses formes d'autorité sont parfois inévitables, l'éthique peut alors aussi consister à jouer avec celles-ci, une fois que les parties en conflit/dissonance ont accepté l'autorité comme inévitable. Mais, dans un certain "idéal", les parties en conflit résoudraient le conflit sans qu'une forme d'autorité (intérieure ou extérieure) n'intervienne. Une tierce personne peut éventuellement les aider à résoudre le conflit (leur donner des idées, des pistes) en évitant de prendre le rôle d'autorité (en essayant de rester impartiale).

    Voir aussi l'autorité (en sociologie et avec Max Weber), mais aussi cet article sur l'autorité, le pouvoir et la légitimité, ou encore celui-ci que je viens de trouver.

    Dans le précédent article, on peut entre autres lire dès le début :

    Il y a autorité quand un pouvoir bénéficie d’un capital de confiance et quand les individus sur qui le pouvoir s’exerce lui conservent leur confiance. Ce pouvoir est alors perçu comme légitime et il acquiert l’autorité de ce qui échappe à la contestation.
    Le fait de (trop) faire confiance ou de ne pas envisager la contestation ne sied pas à l'esprit critique que l'on trouve dans la science.

    Bien que cela puisse être intéressant, on ne va pas trop ici discuter de sociologie, encore moins de philosophie. On pourrait même penser à l'autorité (en psychologie) dans l'éducation.

    2. Il s'agit de différencier les différentes sous-parties de l'éthique, pour mieux discerner de quoi nous avons le droit de parler sur ce forum.

    - Il y a des problématiques éthiques qui relèvent de l'éthique des sciences. Exemple : l'expérimentation sur des êtres vivants.*
    - Il y a des problématiques éthiques qui relèvent de l'éthique sociale. Exemple : l'achat de produits fabriquées par des employés qui travaillent dans des conditions "inacceptables", insalubres.
    - Il y a des problématiques éthiques qui relèvent de l'éthique des sciences et sociale à la fois. Exemple : l'avortement.
    - Il y a des problématiques éthiques dans beaucoup d'autres domaines.

    Mais la plupart de ces domaines (social, politique, religieux, économique, culturel, ésotérique, conspirationniste, etc.) ne sont pas traités sur ce forum. Donc discuter de l'éthique de ces domaines est également hors-charte.
    L'éthique des sciences peut être abordée sur ce forum, dans cette section.
    Des problématiques concernant à la fois l'éthique des sciences et l'éthique d'un domaine non abordé sur ce forum (éthique sociale, des affaires, politique, etc.) peuvent éventuellement être tolérées, mais peuvent aisément glisser hors-charte.

    * Une question qui revient régulièrement est :

    Comment se fait-il que beaucoup d'entre nous ne se posent pas de questions éthiques quant à des expériences sur des éléments non vivants mais voient leur sensibilité heurtée dès qu'il s'agit d'expériences sur des êtres vivants ?

    Des nuances viennent compliquer l'interrogation :

    - beaucoup d'entre nous sont moins heurtés quant à des expériences sur des plantes que quant à des expériences sur des animaux, voire sur des insectes (tuer ou enfermer des araignées et des mouches, par exemple),
    - si les êtres vivants sont consentants (par exemple : expérience effectuée en toute transparence, ou partiellement), on peut être moins heurté,
    - etc.

    On peut discuter de cette question, entre autres. Mais nous savons que les divers partis pris campent souvent sur leurs positions, faisant alors de la morale et flouant la discussion éthique - ils se sont trompés de forum. C'est un sujet glissant, sensible.
    Dernière modification par shokin ; 23/08/2012 à 15h05.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  12. #42
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : L'éthique

    bonjour,
    belle synthèse shokin. !

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    On peut discuter de cette question, entre autres. Mais nous savons que les divers partis pris campent souvent sur leurs positions, faisant alors de la morale et flouant la discussion éthique - ils se sont trompés de forum. C'est un sujet glissant, sensible.
    je pense qu'il y a peut être confusion entre l'objet de ce site à savoir les sciences, et un eventuel sentiment de dictature de la science en général ( l'autorité ), d'ou les réactions parfois épidermiques.

  13. #43
    Runjulia

    Re : L'éthique

    Oui merci Shokin de ces interrogations et cette systématique. Cela clarifie.

    Quoi ? Voici mes réflexions:

    1) l'éthique des sciences est indépendante d'une philosophie, d'une morale, d'une culture. Pourquoi ? Simplement par la méthodologie scientifique 'normative et universelle'.

    2) l'argument d'autorité "scientifique" peut être utilisé à des fins non scientifiques (économiques, sociologiques, religieux, politiques etc...comme le créationnisme, l'extrémisme racial, et caetera)

    3) Dans une vision non-utilitariste, les scientifiques "peuvent" du verbe pouvoir, "doivent" du verbe devoir, se poser des questions sur la responsabilité des découvertes, depuis que l'on a pris en compte cet aspect des découvertes scientifiques.

    4) Pour ma part; le débat élargi à un débat citoyen (comme le veut une commission européenne) va dévier ce débat vers la morale, et dévaloriser la réflexion "des scientifiques sur leurs sciences et leurs responsabilités".

    Cette réflexion, cette "éthique des sciences" doit absolument rester une réflexion des scientifiques, entre scientifiques, dans un contexte scientifique. Cette réflexion doit rester libre. Le reste relève d'autres domaines, droit, sociologie, philosophie, morale etc. Encore une fois, je le répète à l'envi, l'éthique des sciences n'est ni coercitive ni normative. C'est un cadre pour les sciences. Avec divers bonheur il est vrai. Mais il leur faut cette grande liberté de réflexion. Avec ses faiblesses ou l'absence de réflexion.

  14. #44
    obi76

    Re : L'éthique

    De plus, je me permettrai de dire que l'amalgame minorité de population n'implique pas nécessairement non visibilité dans certains domaines scientifiques, ni même "minorité" d'apport sur le plan scientifique dans certains/plusieurs domaines.
    \o\ \o\ Dunning-Kruger encore vainqueur ! /o/ /o/

  15. #45
    invite15b1b1e1

    Re : L'éthique

    .

    Nous pouvons quand même dire à la défense d'Amourabi que, comme il semble vouloir l'exprimer, l'éthique en général et celle des sciences en particulier n'est pas totalement la même d'un endroit du monde à l'autre.

    Par exemple, le contrat d'occupation rémunérée de l'utérus d'une tierce personne par un foetus qui s'y développera mais n'appartiendra à la porteuse sous aucune forme à la naissance est sur le plan de l'éthique médicale pratiquement impensable en France.

    Un tel contrat ne pose aucun problème aux États-Unis, où l'on considère que le paiement de ce genre de service fourni commercialement par une femme du tiers-monde ne constitue certainement pas une exploitation éhontée de la misère humaine, pas plus que cela ne constitue une instrumentalisation éhontée du corps de la femme.

    .

  16. #46
    baptiste.biaf

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par Runjulia Voir le message
    Oui merci Shokin de ces interrogations et cette systématique. Cela clarifie.

    Quoi ? Voici mes réflexions:

    1) l'éthique des sciences est indépendante d'une philosophie, d'une morale, d'une culture. Pourquoi ? Simplement par la méthodologie scientifique 'normative et universelle'.
    .
    La philosophie, depuis qu'elle apparu en Grèce, se fonde sur la connaissance, le logos (logique) et l'éthique. Ta proposition: l'éthique des sciences est indépendante de la philosophie est dénuée de sens. Je te renvoi à l'article de Wikipedia.

    L’éthique (du grec ηθική [επιστήμη], « la science morale », de ήθος ("èthos"), « lieu de vie ; habitude, mœurs ; caractère, état de l'âme, disposition psychique » et du latin ethicus, la morale1) est une discipline philosophique pratique (action) et normative (règles) dans un milieu naturel et humain. Elle se donne pour but d'indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure.

    Maintenant prétendre que l'éthique en sciences ne renvoi pas au champ de l'interrogation philosophique parce que les sciences sont soumises à la méthode scientifique, c'est carrément de l'art conceptuel. Je te renvoi une fois de plus à Wiki (désolé je n'ai pas le temps d'argumenter).

    La méthode scientifique désigne l'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, qu'il s'agisse d'observations, d'expériences, de raisonnements, ou de calculs théoriques. Très souvent, le terme de « méthode » engage l'idée implicite de son unicité, tant auprès du grand public que de certains chercheurs, qui de surcroît la confondent parfois avec la seule méthode hypothético-déductive. L'étude des pratiques des chercheurs révèle cependant une si grande diversité de démarches et de disciplines scientifiques que l'idée d'une unité de la méthode est rendue très problématique.
    Ce constat ne doit cependant pas être entendu comme une forme d'anarchisme épistémologique. Si la question de l'unité de la méthode est problématique (et ce problème sera abordé plus en détail ci-dessous), cela ne remet pas en question l'existence d'une pluralité de canons méthodologiques qui s'imposent aux chercheurs dans leurs pratiques scientifiques.


    La ou les méthodes scientifiques s’intéressent à l'acquisition de la connaissance et aux théories que l'on peut en tirer, elles n'ont strictement rien à voir avec les considérations éthique.

  17. #47
    myoper
    Modérateur

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par victor.digiorgi Voir le message
    .

    Nous pouvons quand même dire à la défense d'Amourabi que, comme il semble vouloir l'exprimer, l'éthique en général et celle des sciences en particulier n'est pas totalement la même d'un endroit du monde à l'autre.

    Par exemple, le contrat d'occupation rémunérée de l'utérus d'une tierce personne par un foetus qui s'y développera mais n'appartiendra à la porteuse sous aucune forme à la naissance est sur le plan de l'éthique médicale pratiquement impensable en France.

    Un tel contrat ne pose aucun problème aux États-Unis, où l'on considère que le paiement de ce genre de service fourni commercialement par une femme du tiers-monde ne constitue certainement pas une exploitation éhontée de la misère humaine, pas plus que cela ne constitue une instrumentalisation éhontée du corps de la femme.

    .
    Tout à fait, à pays différents, fonctionnements différents et responsabilités différentes sans que la différence soit considérée comme éhontée ; on a même certains pays ou cette même femme sera à moitié enterrée et le visage déchiquetée à coup de pierre si elle exprime sa façon de penser de ce point de vue sans que ça constitue un acte éhonté non plus.

  18. #48
    Jean-GUERIN

    Re : L'éthique

    Bonjour à toutes et à tous,

    Hum ! Quelques réflexions à la lecture du fil, sans doute un peu à l’emporte-pièce …

    Autant la méthode scientifique est quelque chose d’indépendant qui fonctionne selon une logique propre et « universelle », autant l’éthique me semble tout de même éminemment variable en fonction du contexte culturel. Si je rebondis sur les propos de myoper, je ferai le constat suivant.

    Disons que je suis aztèque au XVe siècle. Tout le monde autour de moi est convaincu que pour que le soleil se lève demain matin, il est absolument indispensable de tuer un honorable prisonnier par cardiectomie ce soir … Je ne vois pas comment dans ce contexte raisonner sur l’éthique des sciences, chapitre « expérimentation sur des êtres vivants ».
    La science expérimentale a certes été capable depuis de prouver que le côté indispensable de l’opération en question était faux (a priori, on ne le pratique plus et le soleil se lève toujours) mais je n’ai aucune chance de prouver cela dans ma condition d’aztèque du XVe siècle. Et je ne vois pas non plus dans ces conditions comment appliquer la démarche de shokin dans son §1.

    Donc, il me semble que pour qu’une éthique des sciences puisse émerger, il faut bel et bien un écosystème philosophique et/ou religieux qui le lui permette, ce qui n’est pas le cas de tous ces systèmes. Les prérequis minimaux de cet écosystème me semblent un sujet d’éthique des sciences – dont je ne sais pas s’il est traité quelque part, c’est sans doute le cas.
    D’ailleurs, il ne me semble pas évident que la méthode scientifique elle-même puisse / ait pu émerger dans tous les contextes philosophique et/ou religieux, d’où même question.

    Amitiés,

    Jean
    Γνῶθι σεαυτόν

  19. #49
    Runjulia

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par baptiste.biaf Voir le message
    La philosophie, depuis qu'elle apparu en Grèce, se fonde sur la connaissance, le logos (logique) et l'éthique. Ta proposition: l'éthique des sciences est indépendante de la philosophie est dénuée de sens. Je te renvoi à l'article de Wikipedia.

    L’éthique (du grec ηθική [επιστήμη], « la science morale », de ήθος ("èthos"), « lieu de vie ; habitude, mœurs ; caractère, état de l'âme, disposition psychique » et du latin ethicus, la morale1) est une discipline philosophique pratique (action) et normative (règles) dans un milieu naturel et humain. Elle se donne pour but d'indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure.

    Maintenant prétendre que l'éthique en sciences ne renvoi pas au champ de l'interrogation philosophique parce que les sciences sont soumises à la méthode scientifique, c'est carrément de l'art conceptuel. Je te renvoi une fois de plus à Wiki (désolé je n'ai pas le temps d'argumenter).

    La méthode scientifique désigne l'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, qu'il s'agisse d'observations, d'expériences, de raisonnements, ou de calculs théoriques. Très souvent, le terme de « méthode » engage l'idée implicite de son unicité, tant auprès du grand public que de certains chercheurs, qui de surcroît la confondent parfois avec la seule méthode hypothético-déductive. L'étude des pratiques des chercheurs révèle cependant une si grande diversité de démarches et de disciplines scientifiques que l'idée d'une unité de la méthode est rendue très problématique.
    Ce constat ne doit cependant pas être entendu comme une forme d'anarchisme épistémologique. Si la question de l'unité de la méthode est problématique (et ce problème sera abordé plus en détail ci-dessous), cela ne remet pas en question l'existence d'une pluralité de canons méthodologiques qui s'imposent aux chercheurs dans leurs pratiques scientifiques.


    La ou les méthodes scientifiques s’intéressent à l'acquisition de la connaissance et aux théories que l'on peut en tirer, elles n'ont strictement rien à voir avec les considérations éthique.
    Je ne pense pas qu'une expérience ou une théorie concoctée dans une arrière cuisine avec des des instruments non vérifiés et non vérifiables puisse prétendre d'une quelconque manière approcher, apporter même d'un iota une once de connaissance scientifique.

    Il n'y a pas trente six manières d'effectuer une autopsie. Il n'y a pas mille et une manières de décrire une plante et son cycle de vie. Cela ne signifie pas non plus que les méthodes et les mesures soient figées. C'est là une question épistémologique. Mais ce n'est pas de l'éthique des sciences.
    Je réitère ma formule simple: l'éthique des sciences, ce sont les scientifiques qui se penchent sur leur science et se donne les moyens de réfléchir à leur responsabilité et l'implication de leur science dans la société des hommes. Affirmer que la terre est ronde et le démontrer ne fut pas seulement une aventure scientifique mais aussi une affaire d'éthique des sciences, que d'implications, quel coup de bambou sur le savoir et la connaissance d'une humanité immergée dans sa vision mythique d'elle-même.

    Cette réflexion éthique propre aux sciences se doit d'être libre, la plus visionnaire possible, la moins passionnelle, ouverte sur un monde en devenir.
    Il y a, pour exemple (et pour ma part), un cruel manque de réflexion éthique autour des sciences informatiques.

    Et disons qu'à mon niveau et dans ma culture je regarde ce film de science-fiction "Bienvenue à Gattaca" avec perplexité parce que je le trouve très "dans le champs des possibles", pas si fiction que cela, bien pensé sur des dérives possibles...

    Il m'est évidemment plus difficile de comprendre les implications de certaines sciences mais j'en suis sûre il y a une réflexion éthique à mener pour chacune d'elle et il est même urgent d'en renforcer les bases dans l'enseignement des sciences.

  20. #50
    Amanuensis

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par Runjulia Voir le message
    Je réitère ma formule simple: l'éthique des sciences, ce sont les scientifiques qui se penchent sur leur science et se donne les moyens de réfléchir à leur responsabilité et l'implication de leur science dans la société des hommes.
    Un chercheur appliquant une démarche scientifique peut choisir dans quel domaine il cherche, il ne peut pas choisir ce qu'il va trouver. Que la Terre soit ronde est un constat, indépendant de toute éthique du chercheur !

    Comme souvent, il me semble qu'il y a confusion entre "que chercher", "ce qu'on trouve", "l'application de ce qu'on trouve". L'éthique ne peut s'appliquer qu'au premier et dernier termes, pas au deuxième.

    Et des trois, seul le premier concerne les chercheurs. Mais comment justifier une éthique qui interdirait des domaines de recherche, qui donc encouragerait l'ignorance ?
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  21. #51
    myoper
    Modérateur

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par Jean-GUERIN Voir le message
    La science expérimentale a certes été capable depuis de prouver que le côté indispensable de l’opération en question était faux (a priori, on ne le pratique plus et le soleil se lève toujours) mais je n’ai aucune chance de prouver cela dans ma condition d’aztèque du XVe siècle.
    L'aztèque a bien les moyens de le prouver à ce moment la mais il prendra un risque pour ce faire (ne pas tuer le prisonnier et risquer que le soleil ne se lève pas).
    D’où la question éthique de l'aztèque - à l'époque, on appelait ça: eh, l'azthique* - (que puis-je faire pour quels risques (...) et dans quels buts...).





    * Pardon à tous...

  22. #52
    Amanuensis

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par myoper Voir le message
    L'aztèque a bien les moyens de le prouver à ce moment la mais il prendra un risque pour ce faire (ne pas tuer le prisonnier et risquer que le soleil ne se lève pas)
    Ce n'est pas plutôt "ne pas tuer le prisonnier et risquer que le Soleil se lève quand même et donc risquer de perdre ma position sociale de prêtre et les avantages que cela donne" ?
    Dernière modification par Amanuensis ; 27/09/2012 à 12h25.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  23. #53
    mh34
    Responsable des forums

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Mais comment justifier une éthique qui interdirait des domaines de recherche, qui donc encouragerait l'ignorance ?
    IL y a des justifications, mais elles sont toutes hors-charte...
    "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus

  24. #54
    myoper
    Modérateur

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Ce n'est pas plutôt "ne pas tuer le prisonnier et risquer que le Soleil se lève quand même et donc risquer de perdre ma position sociale de prêtre et les avantages que cela donne" ?
    Je ne voulais pas les mettre sur la table tout de suite, ceux-la (j'ai juste laissé (...) après risques pour le cas ou ça devrait être abordé)...

  25. #55
    baptiste.biaf

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par Runjulia Voir le message

    Je réitère ma formule simple: l'éthique des sciences, ce sont les scientifiques qui se penchent sur leur science et se donne les moyens de réfléchir à leur responsabilité et l'implication de leur science dans la société des hommes. Affirmer que la terre est ronde et le démontrer ne fut pas seulement une aventure scientifique mais aussi une affaire d'éthique des sciences, que d'implications, quel coup de bambou sur le savoir et la connaissance d'une humanité immergée dans sa vision mythique d'elle-même.

    Cette réflexion éthique propre aux sciences se doit d'être libre, la plus visionnaire possible, la moins passionnelle, ouverte sur un monde en devenir.
    Il y a, pour exemple (et pour ma part), un cruel manque de réflexion éthique autour des sciences informatiques.

    .
    Je note avec plaisir Runjulia tu ne parles plus de méthode scientifique à propos de l’éthique, et ceci d’autant plus qu’avant d’être réponse l’éthique est interrogation. Comme te le fait justement remarquer Amanuensis il y a différent moment où cette interrogation se pose et donc différentes réponses possibles.

    La question de la connaissance d’abord, il faudrait en finir une bonne fois pour toute avec les aztèques et l’histoire légendaire du pauvre Galilée victime de l’obscurantisme ecclésiastique. Galilée fut d’abord victime des astronomes de l’époque tenant du système de Ptolémée et comme ce système convenait au pouvoir en place celui-ci le défendait bec et ongles mais toujours avec l’appui des astronomes et du système de Ptolémée.

    La connaissance, y compris la connaissance factuelle de ce qui est, en raison des moyens d’investigations modernes, peut-être soumise à une interrogation éthique. Si une analyse génétique met en évidence une anomalie à propos de laquelle il n’existe aucune solution, faut-il en informer le sujet porteur ou pas ?

    La mise en œuvre de la connaissance est un autre sujet d’interrogation éthique. Je ne citerai comme exemple que celui des OGM. Il suffit à entretenir suffisamment de polémiques. Cette problématique ne se situant d’ailleurs pas exclusivement dans le champ de la biologie, il impacte aussi le monde économique et politique.

    L’interrogation éthique répond à des questions subjectives (ce qui ne veut pas dire douteux) elle concerne de la même manière tout un chacun, pas uniquement les acteurs de la tecno-science. Par question subjective, j’entends des questions qui prennent naissance dans l’esprit humain, l’idée de droit ou d’obligation…toutes ces notions n’ont aucune réalité, on ne trouve aucun droit dans la nature, c’est pourquoi peu importe qui répond, les réponses ne pourront jamais prétendre à une objectivité dites scientifique.

  26. #56
    invite15b1b1e1

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par myoper Voir le message
    Tout à fait, à pays différents, fonctionnements différents et responsabilités différentes sans que la différence soit considérée comme éhontée ; on a même certains pays ou cette même femme sera à moitié enterrée et le visage déchiquetée à coup de pierre si elle exprime sa façon de penser de ce point de vue sans que ça constitue un acte éhonté non plus.
    Exact !

    Mais cet exemple porte en lui un élément d'importance. Celui de la souffrance de la femme ainsi traitée, femme à laquelle on n'aura pas sollicité l'avis au préalable. Nous avons là certes un exemple de différence d'éthique, mais la comparaison porte sur une éthique religieuse et pas scientifique. Nous sommes dans le même domaine que celui des prêtres Aztèques ou Catholiques (de l'inquisition espagnole). La position d'Amourabi est intenable, s'il cherche à comparer des éthiques de tous les types, avec notamment le volet religieux dans le décor d'un raisonnement qui ne se tiendrait plus, face à l'éthique des sciences.

    Cela dit, une Indienne qui loue son utérus à une Américaine ne souffre pas plus que ce que la nature commande et elle le fait librement, par choix personnel, en toute connaissance de causes. Nous avons là un exemple de différence d'éthique scientifique en ce sens que la science et « sa fille » la technique sont utilisées à des fins vues d'un mauvais œil dans un pays et vues d'un bon œil dans un autre pays. Tout ça hors de toute considération idéelle ou religieuse et (donc [?]) dans les limites de l'éthique des sciences.

    .

  27. #57
    invite15b1b1e1

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par baptiste.biaf Voir le message
    L’interrogation éthique répond à des questions subjectives (ce qui ne veut pas dire douteux) elle concerne de la même manière tout un chacun, pas uniquement les acteurs de la tecno-science. Par question subjective, j’entends des questions qui prennent naissance dans l’esprit humain, l’idée de droit ou d’obligation…toutes ces notions n’ont aucune réalité, on ne trouve aucun droit dans la nature, c’est pourquoi peu importe qui répond, les réponses ne pourront jamais prétendre à une objectivité dites scientifique.
    Je ne serais pas aussi catégorique.

    Il est possible d'envisager aujourd'hui une éthique ou d'en jeter les bases à partir des connaissances scientifiquement acquises sur l'être humain, dans le domaine du déterminisme biologique des relations avec autrui, par exemple.

    .

  28. #58
    invité6735487
    Invité

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par victor.digiorgi Voir le message
    Je ne serais pas aussi catégorique.

    Il est possible d'envisager aujourd'hui une éthique ou d'en jeter les bases à partir des connaissances scientifiquement acquises sur l'être humain, dans le domaine du déterminisme biologique des relations avec autrui, par exemple.

    .
    Bien d'accord, avec tout ce que l'on sait en terme de biodéterminisme, de psychologie sociale, et sans oublier la psychiatrie, il y a moyen d'avoir un "certain" confort éthique !

  29. #59
    baptiste.biaf

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par victor.digiorgi Voir le message
    Je ne serais pas aussi catégorique.

    Il est possible d'envisager aujourd'hui une éthique ou d'en jeter les bases à partir des connaissances scientifiquement acquises sur l'être humain, dans le domaine du déterminisme biologique des relations avec autrui, par exemple.

    .
    Y-a-t-il vraiment une éthique religieuse et une éthique scientifique, ou bien est ce juste un abus de langage ? A l’interrogation éthique il n’y a qu’une réponse individuelle, tant dans la version religieuse où l’acte est jaugé en fonction d’une loi morale impérative que valide l’acte de foi, que dans une version séculière où l’acte est mis à l’épreuve des critères d’une réflexion éthique individuelle. Mais les deux se fondent dans la même problématique : le rapport à autrui. Il n’y a d’interrogation éthique que par rapport à autrui et il n’y a de réponse que dans la subjectivité humaine. Cela n’exclue pas les connaissances scientifiques comme éléments de réflexion, mais cela exclu l’idée d’apporter une réponse universelle, ce qui est le propre d’une réponse scientifique. Peux-tu scientifiquement justifier pourquoi il n’est pas bon de tuer ? Par contre je peux très bien scientifiquement justifier du contraire, compte tenu de la théorie du gène égoïste, l’utilité d’un être vivant n’étant que le support d’un patrimoine génétique en vu de la reproduction de son ADN, toute femme ménopausée donc inutile peut être éliminée, de même que les hommes et femmes stériles. Ta position est extrêmement dangereuse, la science peut être instrumentalisée aussi facilement qu’une idéologie ou une religion. Une éthique des sciences et non pas comme tu l’écris une « éthique scientifique » est nécessaire en raison de la puissance considérable des techno-sciences, mais ce qui fonde l’éthique ce n’est pas la science, c’est ma relation à autrui à partir de ma subjectivité, ou l’intersubjectivité des humains.

  30. #60
    myoper
    Modérateur

    Re : L'éthique

    Citation Envoyé par victor.digiorgi Voir le message
    Cela dit, une Indienne qui loue son utérus à une Américaine ne souffre pas plus que ce que la nature commande et elle le fait librement, par choix personnel, en toute connaissance de causes.
    Pas vraiment ; il faudrait dire pour être exact, qu'elle ne souffre pas plus que ce que l'américaine lui commande et la nature ne fait pas de césarienne non plus (et il n'est pas sur qu'elle en connaisse les risques - en fait, je serais très étonné qu'ils soient simplement compris - (http://ticem.sante.univ-nantes.fr/ressources/363.pdf), plus les autres (http://facmed.univ-rennes1.fr/wkf/st..._17%292011.pdf), etc...).

    Citation Envoyé par victor.digiorgi Voir le message
    Tout ça hors de toute considération idéelle ou religieuse et (donc [?]) dans les limites de l'éthique des sciences.
    Il y a forcément une considération idéelle que la cause soit religieuse ou non (sinon il n'y aurait pas de réflection, pas d'acceptation ou de refus) sauf si on considère qu'une mère porteuse fait de la science.

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