Méthode expérimentale + Psychologie

[invite6861a49e]

Bonjour,

Je me demandais s'il serait possible de vérifier à l'aide de la méthode expérimentale, l'influence sur le comportement des événements traumatiques passés refoulés dans l'inconscient?


La méthode expérimentale:

S’il est facile à comprendre, en revanche le principe de base de la méthode expérimentale n’est pas toujours facile à appliquer. D’une part, il s’agit pour le chercheur de faire varier un facteur ou une variable et de mesurer les effets de cette variation sur le comportement étudié. Il lui faut donc mettre en place les conditions de production d’un phénomène donné par l’intermédiaire de la manipulation de certaines variables déterminantes. D’autre part, il s’agit de manière parallèle, de contrôler systématiquement tous les facteurs – autres que les variables manipulées – susceptibles d’influencer, de fausser, voire de masquer le phénomène à l’étude. C’est ce que véhicule le principe: « toutes choses égales, par ailleurs ». Si, à la suite de la manipulation, le chercheur enregistre un changement dans le comportement, ce changement ne pourra être dû qu’au facteur manipulé, puisque toutes les autres causes possibles de la modification auront été neutralisées.

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[Aigoual]

Je me demandais s'il serait possible de vérifier à l'aide de la méthode expérimentale, l'influence sur le comportement des événements traumatiques passés refoulés dans l'inconscient ?

Dans la citation que tu nous soumets, l’auteur nous rappelle que l’expérimentation repose sur une observation quantifiable et reproductible.

Appliquée aux traumas, tout le problème est de savoir quoi et comment quantifier.
Quant à l’inconscient, il s’agit davantage d’un modèle (un outil) de représentation de la psyché que d’une réalité neurologique.
L’outil est certes supposé valide (en fonction de ce que l’on veut obtenir, bien sûr), mais ce n’est bien sûr pas l’outil que l’on souhaite observer.

Sans parler de la question éthique de la reproductibilité.
On imagine difficilement un scientifique frapper une population d’enfants dans des conditions identiques à intervalles réguliers afin d’étayer ses thèses…
Je sais bien que, dans l’histoire trouble du siècle passé certains s’y sont essayés, mais peut-on encore parler de science et de scientifiques ?

A mon sens, le mieux que l’on puisse obtenir, ce sont des données statistiques réalisées sur des populations traumatisées.
Quelque chose qui nous dirait que, statistiquement, on retrouverait des constantes propres aux femmes battues, aux victimes de déportations ou de guerres, aux enfants violés, etc.

Sans oublier que les individus ne sont pas des statistiques et que les variations d’un individu à l’autre peuvent être très importantes.
Toutes les femmes violées ne s’effondrent pas nécessairement dans des dépressions sans issues et tous les enfants victimes de pédophiles ne sont pas nécessairement condamnés à l’impossibilité de construire leur avenir, même si les statistiques semblent nous le confirmer.

Il faut faire attention à cela, car se fier aveuglément aux statistiques peut provoquer des désastres traumatiques qui se surajoutent au traumatisme initial, brouillant ainsi toutes les conclusions (il y a là interaction entre l’observation et l’observateur, ce qui est méthodologiquement interdit)
D’une certaine manière, les statistiques fonctionnent en double violence, lorsqu’après le premier traumatisme du viol, elles condamnent la victime au traumatisme de la certitude d’une vie détruite.

Cela peut même avoir des conséquences encore plus redoutables lorsque la justice s’appuie sans précaution sur des constats statistiques pour formuler son jugement, comme ce fut par exemple le cas à Outreaux.

Donc, oui à l’observation par expérimentation, mais pas sans discernement…

Aigoual.