À partir de l'observation que "le signifiant représente le sujet pour un autre signifiant", Lacan élabore la notion du rapport du sujet au signifiant.
Le champ du langage, le réseau où les signifiants sont en relation, Lacan l'appelle "le grand Autre".
Le grand Autre n'est bien sûr jamais un sujet, il n'est que la texture...cependant pour garantir que le langage soit la place de l'intersignifiance, il faut pouvoir invoquer ce grand Autre comme s'il était représentable par un signifiant. Ce signifiant spécial auquel Lacan assigne le rôle de référent du grand Autre, c'est le Nom-du-Père.
L'approche par l'intersignifiance de Lacan se montre fructueuse pour l'étude des névroses, psychoses et perversions:
- Le névrosé reconnaît l'existence du grand Autre en tant que champ du langage.
"Le névrosé veut savoir quoi? Il veut savoir ce qu'il y a de réel dans ce dont il est la passion, à savoir ce qu'il y a de réel dans l'effet du signifiant" (Séminaire 9, séance du 14/03/1962).- Le psychotique ne reconnaît pas le grand Autre (forclusion du Nom-du-Père). Par conséquent, il n'a pas la capacité d'utiliser le langage, la parole ou le discours en tant que mécanismes de structuration signifiante. Pour le psychotique, le langage fonctionne comme une machinerie. Son rapport au corps échappe à la médiation du signifiant et il ne peut pas bénéficier de la fonction modélisatrice de l'énonciation.
"La notion de la providence, de l'instance qui rénumère, si essentielle au fonctionnement de l'inconscient et qui affleure au conscient, il n'y en a pas trace chez Schreber" (Séminaire 3, page 142).- Étant donné la différence fondamentale dans la relation au grand Autre entre le névrosé et le psychotique (reconnaissance versus ignorance), il n'y a pas de continuité de structure entre la névrose et la psychose, ni de passage de l'une à l'autre, ni de situations intermédiaires entre l'une et l'autre.
- Le pervers reconnaît l'existence du grand Autre en tant que champ du langage, mais il décide qu'il sera plus malin. Il connaît la division signifiante, cependant il veut à tout prix l'éviter, la contourner.
"Une névrose est une perversion ratée. "(Séminaire 22, séance du 18/02/1975).
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