Autisme et société - Page 5
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Autisme et société



  1. #121
    shokin

    Re : Autisme et société


    ------

    Ah ! oui, il paraît que le DSM-V s'orientait vers une dyade autistique.

    Lire aussi ici.

    -----
    Dernière modification par shokin ; 12/04/2015 à 12h25.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  2. #122
    Runjulia

    Re : Autisme et société

    Bonsoir,

    finalement (merci Shokin pour le lien) je le trouve pas trop mal développé ce DSM V sur les TSA.
    Il y a encore du chemin mais je retiens que les prévalantes épidémiologiques sont tenues en compte. Il en ressortira certainement quelque chose à long terme.

    Pour répondre à Vep: je croyais que tu parlais des neurotypiques. Donc sorry j'ai mal interprété. Pour certains autistes, il faut quand-même une certaine coercition pour les amener à ne pas répéter à l'envi, la fixation ne s'opère pas de la même manière que chez le neurotype. Il n'y a pas d'espace d'apprentissage (là est le problème fondamental), il faut libérer de l'espace pour que le mécanisme fonctionne (en tout cas dans la thérapie américaine): c'est une difficulté majeure.

  3. #123
    shokin

    Re : Autisme et société

    Compte-rendu de la conférence du vendredi 2 octobre 2015 à l'Espace Duranti de Toulouse sur les spécificités alimentaires chez les personnes avec troubles du spectre autistique :



    Au matin, je marche jusqu'au lieu de la conférence (Espace Duranti, Salle Osète).

    Pour commencer, Thierry Maffre commence à énoncer brièvement les difficultés au niveau alimentaire chez les personnes autistes : l'aspect social, les interactions sociales avant, pendant et après le repas ; la sphère sensorielle, les hypersensibilités au niveau des cinq sens ; le traitement de ces informations sensorielles.


    1. Emmanuelle Gardini, pédiatre notamment orientée vers la gastro-entérologie et la nutrition chez l'enfant.


    Emmanuelle Gardini évoque les difficultés diverses, avec enfants autistes ou non autistes : de 0 à 2 ans, difficultés à faire manger avec la cuillère ; de 2 à 6 ans, alimentation hypersélective ainsi que la néophobie, notamment à l'égard des fruits et des légumes, dont le manque peut créer une carence une vitamine C puis le scorbut. Elle évoque les troubles digestifs comme la diarrhée et la constipation, et les douleurs y associées, qui sont semblables mais plus fréquentes chez les personnes avec troubles du spectre autistique. Quant à la maladie cœliaque, aucune étude ne montre une plus grande prévalence chez les personnes autistes. Elle en vient donc au régime sans gluten et sans caséine (« autisme diet »), en précisant qu'il n'y a pas d'argument scientifique pour généraliser ce régime, prenant du recul par rapport à la théorie selon laquelle le gluten et la caséine dégradés passeraient plus facilement de l'intérieur de l'intestin au sang chez les personnes avec TSA.

    Emmanuelle Gardini continue en listant les aliments pouvant compenser le manque de protéines (rien de nouveau pour les personnes végétariennes) : légumineuses, féculents, œufs, viande, poisson, produits laitiers, crustacés, lait de soja, lait de riz, yaourts, en insistant sur le fait qu'il ne faut pas être trop rigide (par idéologie). La surveillance est essentielle, notamment en ce qui concerne la vitamine C (carence détectée = déjà trop tard). Elle met ensuite en garde contre les arnaques (kits de supplémentation chers et non remboursables), encourage plutôt la voie orale plutôt qu'intraveineuse. (douleur et déshumanisation). Des essais de régime sont envisageables sur trois mois, mais importante est la collaboration entre tous les divers acteurs.

    1. Une maman d'une fille autiste avec constipation demande des conseils. Elle a testé le régime sans gluten, sans résultat. Elle lui donne beaucoup de légumes, peu de viande le soir, parle de stress intériorisé et du contrôle des sphincters.
    Emmanuelle Gardini précise d'abord que l'alimentation est un faible facteur de constipation, qu'il faut régulièrement dans la journée pour éviter la sensation de soif, que l'activité physique régulière est importante, mais que tout cela pèse, « je pense », peu dans la balance. Les facteurs bien plus importants de la constipation sont le comportement émotif, les réactions aux changements, l'anxiété, l'hypersensibilité ainsi que la détente, les méthodes de relaxation. Il faut privilégier les traitements simples et adaptés, pour éviter de devoir recourir aux lavements, aux suppositoires.

    2. Remarque : Merci pour votre conférence. Nous avons essayé un traitement avec notre enfant, mais cela n'a fait qu'empirer, et a même renforcé l'éloignement social. Nous prendrons volontiers rendez-vous avec vous.

    3. Une femme accompagnant un enfant aussi sujet à la constipation demande s'il faut passer par une rééducation.
    Emmanuelle Gardini évoque la kinésithérapie.

    4. Une maman d'un autiste de quatorze ans adopté, qui a des diarrhées chroniques, explique que celles-ci ont disparu avec la proscription du lait. Miracle ? Ça fait trois ans qu'il suit un régime sans gluten et caséine. Les réintroduire ?
    Emmanuelle Gardini encourage à continuer le régime strict jusqu'à la fin de la croissance pubertaire, évoque l'influence du microbiote sur la neurologie, prend bien du recul par rapport aux protocoles d'antibiothérapie.


    2. Thomas Cascales, psychologue


    Bon, sa conférence était un peu moins structurée et, surtout, sans présentation powerpoint, ce qui n'a pas facilité la prise des notes. Pour lui, le tempérament est une donnée de départ. Le corps est le tempérament chez le bébé, puis devient l'humeur chez l'enfant. À un moment donné, il a parlé de statistiques et de néo-fascistes, j'avoue n'avoir pas tout compris à ce qui me semble être un hors-sujet. Il parle aussi de tonicité axiale, d'éveil, de comportement. La sensorialité est l'expression fine du corps (ressentis, impressions, proprioceptions). La conscience de son propre corps vient de la conscience venant d'autrui. Mais c'est plus difficile pour certains bébés. Pourquoi ? « Je ne sais pas. C'est la nature. » Il répètera plusieurs fois ces deux phrases. En ce qui concerne l'intégration sensorielle, il parle de « disharmonie » chez certaines personnes, terme qu'il sait controversé mais qu'il préfère garder. Le démantèlement est le clivage avec l'extérieur. La transmodalité est la capacité à transmettre d'un canal sensoriel à l'autre. La comodalisation est la capacité à faire coopérer le tout. « Reprenez-moi si je me trompe. »

    Dans l'autisme, il y a disharmonie, ce qui implique une incidence sur la relation à l'autre ; l'intersubjectivité est modifiée. La personne autiste a plus recours à la segmentation pour réguler l'afflux de stimulus. Pour terminer, il nous montre trois extraits de vidéos. La première montre une maman qui donne le biberon à son bébé de deux-trois mois et lui dit « Ne t'endors pas. » Et il nous demande « Que pouvez-vous observer ? » Des personnes répondent que le bébé est passif, hypotonique, sans appétit. Il fut diagnostiqué TSA après coup. La deuxième montre un garçon qui mange un seul tortellini en vingt minutes. En fait, il est plutôt hypersélectif, mange seulement par nécessité. Dans la troisième vidéo, un père essaie de nourrir son bébé à la cuillère, mais pas dans les meilleures conditions : visages pas en face l'un de l'autre ; bébé regarde plus la caméra distrayante ; il y a trop de stimulis extérieurs (pas seulement la caméra).

    3. Isabelle Eyoum, orthphoniste et ancienne infirmière

    Elle nous parle notamment du Nostrafon, dont on peut régler la fréquence en hertz (Hz). À 450 Hz, tous les enfants concernés par une étude (notamment des TSA) l'ont approché, soit pour le jeter ensuite, soit pour le prendre et se le poser sur la peau. Elle montre ensuite des photos de divers outils pour aider à manger, notamment pour la désensibilisation du réflexe hypernauséeux (différents types de cuillères, de brosses à dent, de verres, etc.).

    1. Bravo et merci.

    2. Une orthophoniste du CRA Hérault (Montpellier) insiste sur les particularités de la mastication, de la préhension.
    En réponse, dans chaque partenariat, chaque professionnel doit jouer son rôle.

    3. Le père d'un enfant TSA de cinq ans parle de son enfant hypersélectif à la maison mais qui mange de tout ailleurs.
    En réponse, une relation d'emprise s'est installée, de pouvoir de l'enfant sur les parents, relation qu'il faudra désinstaller progressivement. Il est invité à filmer, « médiatiser », les interactions avant, pendant et après le repas, puis à les partager au pédiatre notamment. On insiste encore que manger doit rester un plaisir. Il faut aussi y mettre moins d'intensité émotionnelle, et ne pas trop en faire non plus. La première intervenante raconte « son anecdote ». À la génération de sa grand-mère, on n'avait pas le droit de parler à table. De nos jours, si mes enfants ne parlent pas durant le repas, je suis inquiet. À cela s'ajoutent les difficultés propres aux personnes avec TSA (rigidité, contextualisation difficile, orientation selon le non-alimentaire (couleur de nappe, contexte calme, etc.)).

    4. Une femme, se présentant comme Pascale, voit le point commun entre hypersélectivité et anorexie. Mais quelle différence ?
    Bon, l'anorexie est une pathologie qui implique notamment une différence dans la perception de soi. Ajoutons qu'il n'y a pas de plus grande prévalence de l'anorexie chez les personnes autistes.

    5. Une maman d'un garçon de quatorze ans TSA TDAH dit envisager la ritaline mais craint le risque de perte d'appétit, voire d'état dépressif.
    Certes, il y a des effets secondaires, mais ils ne concernent pas tous les enfants. Il s'agit toujours de mesurer le rapport bénéfice/risques. De plus, si effets secondaires il y a, ceux-ci sont directement visibles.


    Pause du midi


    4. Amandine Rochedy, sociologue


    Bon, elle a surtout parlé de l'aspect quantitatif de son étude auprès de parents. Je n'ai pas noté les chiffres. J'attends de pouvoir trouver le pdf de sa thèse sur l'internet. Elle rappelle que l'hypersensibilité et les interactions sociales sont les deux principaux ensembles de facteurs qui ont un impact sur les situations, notamment alimentaires. De son étude, il ressort, entre autres, que les problèmes alimentaires des TSA se retrouvent le plus entre trois et sept ans et le moins entre douze et seize ans. À côté, les comportements néophobiques peuvent aussi venir de différentes causes : pour dire NON (former son identité), par sécurité (je prends ce que je connais) ou par ses propres choix alimentaires (selon des critères propres à chaque personne ou des critères éthiques). Chez les personnes autistes, dans tout le spectre, les néophobies peuvent être faibles (recherche perpétuelle de nourriture), moyennes ou fortes (hypersélectivité), voire ascendantes ou descendantes (aux différentes périodes de la vie).


    5. Bérangère Simon, orthophoniste


    Elle parle de l'accompagnement différencié avec enfants peu verbaux et adolescents verbaux : ateliers sensoriels, jeu des cinq sens, loto sonore, cherche et trouve (dans une image), contes, comptines, jeux de doigts, loto des odeurs, observation des repas individualités (ou communs entre personnes à buts communs), des attentes des parents, pour que l'acte devienne récompense (la récompense est un rôle), impliquer les enfants dans le repas (sa préparation, son rangement).


    6. Laure Mathieu Serniguet et Gabrielle, du L.A.P.S., CHU de Toulouse


    Elles présentent leur travail au sein du L.A.P.S. et la plupart des points qu'elles énoncent sont les mêmes que ceux de Bérangère Simon.


    7. Sophie Glatigny, éducatrice spécialisée au CERESA


    L'intervention durant le repas est importante, notamment pour observer, identifier et différencier les particularités intrinsèques et celles extrinsèques des aliments quant à leurs liens avec les particularités alimentaires des personnes autistes, pour ensuite diversifier l'alimentation sans brusquer l'enfant. On recherche aussi les causes diverses possibles des particularités alimentaires (causes physiologiques, biologiques, sensorielles, physiques, environnementales, le vécu, les TSA eux-mêmes, etc.).

    1. Est-ce que tous les orthophonistes sont formmés aux TSA ?
    Pas encore.

    2. Question peu audible avec le bruit ambiant et la personne sans micro.
    Il n'y a pas de grille de lecture unique et précise.

    3. Une orthophoniste dit qu'on n'a pas assez insisté, ce jour, sur les troubles du comportement alimentaire (boire tout le temps, par exemple).
    Boire des verres pleins reflète-t-il une recherche de plénitude ? On peut jouer à des jeux qui retardent le "plaisir immédiat" (augmentent petit à petit la durée entre l'effort et la récompense).

    4. Une maman dit que le comportement de son fils s'est amélioré avec un régime sans gluten et caséine.
    Il n'y a pas (encore) d'étude probante, même si ce n'est pas exclu, que le régime sans gluten apporte des améliorations. Il est bien possible que ce ne soit qu'un facteur parmi tant d'autres. Ne pas mélanger expérience empirique personnelle et démarche et études scientifiques.

    5. Quand on essaie de lui faire manger, il crie. Faut-il insister ?
    Si ce n'est que la semoule qu'il n'aime pas, pourquoi insister ? On peut la remplacer par un autre aliment. Le but n'est pas de faire manger de tout mais de veiller à éviter les carences alimentaires.

    6. Un homme dit que son fils était très sélectif auparavant (sans gluten, sans caséine, végétarien) puis qu'il s'est mis à manger des lardons, entre autres. Il insiste sur la patience et la persévérance.

    7. Une femme dit qu'on demande beaucoup à ces personnes (les personnes autistes), grandes comme petites. Pourtant, vous le savez, il n'y a pas un mode de vie unique à imposer à tout le monde, à ces personnes différentes. À nous de nous adapter à ces personnes, aux besoins en partie différents.

    8. En plus de la patience et de la persévérance, il faut leur (aux personnes autistes, grandes comme petites) faire confiance.

    9. Nous sommes mangeurs à tout âge, pas seulement enfants.


    Conclusion


    Le tout se termine avec des remerciements pour notre présence et celle des différents intervenants. Thierry Maffre nous enjoint à remplir le question de confirmation, sur papier (comme je l'ai fait) ou sur la page FaceBook du CRA. Remarques personnelles : ils auraient pu faire une pause au milieu du matin et une au milieu de l'après-midi ; certains titres de présentations powerpoint étaient colorés trop clair sur le fond blanc ; Thomas Cascales n'a pas fait de présentation powerpoint, le micro n'a pas toujours fonctionné et il n'a pas toujours été mis en bouche des personnes qui ont parlé ; une plus grande surface de projection n'aurait pas été du luxe car la lecture de petits caractères du fond de la salle n'est pas aisée. Le tout devrait être plus pensé pour les personnes qui prennent des notes (notamment pour les personnes autistes ).
    Dernière modification par shokin ; 29/10/2015 à 15h29.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  4. #124
    noumen

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par petitelectron Voir le message
    Je souhaite avoir l'avis de personnes, concernées ou pas par l'autisme : Pensez vous qu'il faut absolument révéler son autisme aux gens de son entourage ?
    Pensez vous qu'une personne autiste peut avoir une relation amoureuse avec une personne "normale", ou c'est voué à l’échec.. ?
    Quelle perception avez vous d'une personne autiste ?
    Brassens disait que les filles, ça aime les salades (même mal assaisonnées) et les balades.
    Mon avis n'est pas très vertueux, mais il faut apprendre à savoir raconter des salades et balader les filles (dans un premier temps).
    Les autistes semblent se caractériser aussi par un comportement naturellement vertueux et une honnêteté irréprochable. Il faudrait je crois leur apprendre un peu la malice, contrairement aux gens normaux pour qui elle est naturellement en eux.

  5. #125
    shokin

    Re : Autisme et société

    À chaque personne autiste de voir à quelles personnes elle dit qu'elle est autiste et à quelles personnes elle ne le dit pas.

    Révéler son autisme peut permettre à l'autre de comprendre des caractéristiques qui ne changeront pas. Et puis la personne autiste pourra différencier les personnes ouvertes des personnes moins curieuses (de la neurodiversité).

    En tous les cas, il y aura des aménagements particuliers (en temps comme en espace) à installer clairement, explicitement, l'idéal étant que chaque partie s'intéresse à l'autre, à ses différences, ne cherche pas forcément à ce que l'autre ait les mêmes habitudes (notamment en interactions sociales).

    Quant à l'idée selon laquelle les personnes autistes sont incapables de mentir, elle est tout à relativiser.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  6. #126
    gandhalf.legris

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par noumen Voir le message
    Brassens disait que les filles, ça aime les salades (même mal assaisonnées) et les balades.
    Mon avis n'est pas très vertueux, mais il faut apprendre à savoir raconter des salades et balader les filles (dans un premier temps).
    Les autistes semblent se caractériser aussi par un comportement naturellement vertueux et une honnêteté irréprochable. Il faudrait je crois leur apprendre un peu la malice, contrairement aux gens normaux pour qui elle est naturellement en eux.
    si je devais répondre de la même manière , si vous vous prenez un râteau ; n'êtes vous pas un peu autiste ?

  7. #127
    noumen

    Re : Autisme et société

    Je crois que la société n'est pas prête à accueillir les autistes de manière bienveillante.
    Si un autiste refuse de faire la bise, de dire bonjour, de sourire, de regarder dans les yeux, de dire merci, etc.., alors toute personne "normalement" constituée ne pourra se montrer bienveillante envers lui. C'est humain.
    Les grandes souffrances des autistes n'atteignent pas le cœur du grand public, contrairement aux petites misères de nos chers people.
    Dernière modification par noumen ; 24/10/2015 à 23h40.

  8. #128
    shokin

    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  9. #129
    noumen

    Re : Autisme et société

    La phrase de Spinoza : "Ne pas railler, ne pas pleurer, ne pas détester mais comprendre", voila ce qu'il faudrait rappeler au personnes "normales".

    Face aux comportements a priori déroutants des autistes, ne pas se moquer, ne pas s'attendrir, ne pas s'énerver mais juste comprendre, comprendre pourquoi ils se comportent ainsi.

  10. #130
    shokin

    Re : Autisme et société

    Cela va dans le sens du mouvement pour accepter la neurodiversité (voir aussi ici (en anglais)).

    Au sens large, la neurodiversité accepte toutes les différences : pas seulement les troubles du spectre autistique, mais aussi les schizophrénies, les trisomies et autres atypicités, les personnes non hétérosexuelles, etc.

    Cela pose la question si l'homogénéité doit rester une norme, alors que la neurodiversité pourrait autant avoir sa place (nécessaire) que la biodiversité (ou encore la diversité dans l'alimentation).

    En ce qui concerne l'oculométrie chez les personnes autistes, il y a une conférence vendredi 6 novembre 2015 à Aix-en-Provence.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  11. #131
    noumen

    Re : Autisme et société

    Foucault, dans son histoire de la folie, montre bien comment les "fous" et les idiots" ont été progressivement enfermés, cachés et exclus de la société.
    Foucault avait aussi prédit que nous passerions d'une société d'enfermement (école, usine, hôpital, prison, maison de retraite, etc...) à une société de contrôle (Google, Facebook, Windows 10).
    La transition entre ces deux types de société est en marche, et par conséquent, les autistes aussi sortent progressivement des IME et autres centres hospitaliers.

    @ shokin : Faites-vous parti des intervenants présents à la conférence d'Aix ?

  12. #132
    shokin

    Re : Autisme et société

    On commence à ne plus mettre tous les "fous" dans le même paquet, à différencier la schizophrénie de l'autisme, à différencier les schizophrénies, les zones du spectre autistique, etc.

    À la conférence, je vais juste y assister et prendre des notes, que je partagerai ici.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  13. #133
    noumen

    Re : Autisme et société

    La personne qu'on appelait autrefois "l'idiot du village" devait peut-être souffrir de troubles autistiques...
    Cette personne était bien intégrée et acceptée avec sa différence dans la société.
    Je crois cependant que les avancées dans ce domaine vont permettre d'aider les autistes à développer leur potentiel, qui par certains aspects, peut très largement dépassé celui d'une personne "normale".

  14. #134
    gandhalf.legris

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par noumen Voir le message
    Foucault, dans son histoire de la folie, montre bien comment les "fous" et les idiots" ont été progressivement enfermés, cachés et exclus de la société.
    Foucault avait aussi prédit que nous passerions d'une société d'enfermement (école, usine, hôpital, prison, maison de retraite, etc...) à une société de contrôle (Google, Facebook, Windows 10).
    La transition entre ces deux types de société est en marche, et par conséquent, les autistes aussi sortent progressivement des IME et autres centres hospitaliers.
    @ shokin : Faites-vous parti des intervenants présents à la conférence d'Aix ?
    Je ne me souviens plus qu'il serait moins couteux d'enfermer ceux qui ont un esprit sain et de laisser en liberté les autres

  15. #135
    JPL
    Responsable des forums

    Re : Autisme et société

    "Bien intégré" dans un personnage dont les enfants se moquaient... et lui jetaient parfois des pierres, et à qui les adultes faisaient parfois des farces qu'ils pensaient innocentes. "L'idiot du village" avait bien sa place et son rôle... mais qui en voudrait aujourd'hui car je ne pense pas qu'il était respecté en tant que personne ?
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  16. #136
    noumen

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par JPL Voir le message
    "Bien intégré" dans un personnage dont les enfants se moquaient... et lui jetaient parfois des pierres, et à qui les adultes faisaient parfois des farces qu'ils pensaient innocentes. "L'idiot du village" avait bien sa place et son rôle... mais qui en voudrait aujourd'hui car je ne pense pas qu'il était respecté en tant que personne ?
    C'est vrai ... Quel problème en réalité!
    Jean claude Ameisen pousse pour que les enfants autistes soient de plus en plus intégrés dans le cursus scolaire traditionnel. Ne risque-t-il pas de se reproduire dans les cours de récréation avec les enfants autistes, ce que vous décrivez ?
    Comment les protéger sans les isoler ? Comment les intégrer sans les humilier ?
    Plus de tolérance, plus d'amour, moins de cruauté ... belle utopie.

  17. #137
    gandhalf.legris

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par noumen Voir le message
    C'est vrai ... Quel problème en réalité!
    Jean claude Ameisen pousse pour que les enfants autistes soient de plus en plus intégrés dans le cursus scolaire traditionnel. Ne risque-t-il pas de se reproduire dans les cours de récréation avec les enfants autistes, ce que vous décrivez ?
    Comment les protéger sans les isoler ? Comment les intégrer sans les humilier ?
    Plus de tolérance, plus d'amour, moins de cruauté ... belle utopie.
    bah pourquoi ? en plus de transformer les enfants normaux en réceptacle ambulant de connaissances ; il ne faudrait pas aussi développer les bons comportements ?

  18. #138
    noumen

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par gandhalf.legris Voir le message
    bah pourquoi ? en plus de transformer les enfants normaux en réceptacle ambulant de connaissances ; il ne faudrait pas aussi développer les bons comportements ?
    Il faut que je rentre dans des détails concrets...
    Les autistes sont intégrés dans des classes spécialisées : les CLIS ou les ULIS. Par exemple CM1 CLIS ou 4ème ULIS.
    Ces classes sont très peu nombreuses : 1 dans quelques écoles et collèges.
    Et fait extraordinaire, ces ULIS sont pour la plupart dans des collèges dit "difficiles".
    Si un professeur peut craquer alors qu'il est adulte et instruit et a l'autorité pour lui, comment dans ces conditions peut s'en sortir un enfant autiste ?

  19. #139
    vep
    Responsable des forums

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par noumen Voir le message
    Les autistes sont intégrés dans des classes spécialisées : les CLIS ou les ULIS. Par exemple CM1 CLIS ou 4ème ULIS.
    Pas forcément.
    La plupart de ceux qui sont scolarisés le sont dans les classes classiques avec l'aide d'un AVS / ASEH.

  20. #140
    gandhalf.legris

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par noumen Voir le message
    Il faut que je rentre dans des détails concrets...
    Les autistes sont intégrés dans des classes spécialisées : les CLIS ou les ULIS. Par exemple CM1 CLIS ou 4ème ULIS.
    Ces classes sont très peu nombreuses : 1 dans quelques écoles et collèges.
    Et fait extraordinaire, ces ULIS sont pour la plupart dans des collèges dit "difficiles".
    Si un professeur peut craquer alors qu'il est adulte et instruit et a l'autorité pour lui, comment dans ces conditions peut s'en sortir un enfant autiste ?
    ok mais je veux dire pourquoi ne pas développer l'altruisme , le respect de la différence d'autrui ( des fois on dirait qu'ils manquent d'humanisation ceux qui se prétendent normaux ) .

  21. #141
    baiegeai

    Re : Autisme et société

    je n'avais pas compris que l'autisme était une maladie .
    ce propos est il normal de la part d'un moderateur sur un topic consacré à l'autisme ?
    ses connaissances ne seraient elles pas approximatives ?

  22. #142
    vep
    Responsable des forums

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par baiegeai Voir le message
    je n'avais pas compris que l'autisme était une maladie .
    ce propos est il normal de la part d'un moderateur sur un topic consacré à l'autisme ?
    ses connaissances ne seraient elles pas approximatives ?
    Bonjour
    L'autisme est un trouble envahissant du développement - TED.
    Les termes "troubles " et "maladies" sont utilisés de façon assez indifférenciée.

    Par ailleurs je vous renvoie à ça :
    http://www.inserm.fr/thematiques/neu...mation/autisme
    où on peut lire :
    Il est désormais bien établi que l’autisme et les autres TED sont des maladies dont l’origine est multifactorielle,
    Je peux également vous citer cela :
    http://www.futura-sciences.com/magaz...autisme-10435/
    L’autisme, ou trouble du spectre autistique, est une maladie qui se caractérise par un développement anormal de l’enfant, principalement au niveau social, relationnel, et communicationnel. La maladie existe à différents degrés, avec des formes qui permettent une expression verbale et une vie plus ou moins indépendante, et des troubles bien plus profonds avec des comportements très stéréotypés.
    ou cela : http://www.futura-sciences.com/magaz...complexe-1578/
    L'autisme est une maladie complexe, diverse, et surtout très mal comprise. De ce fait, les différentes thérapies n'ont pas toujours une efficacité absolue et font parfois l'objet de vives polémiques...
    Je sais bien que les Asperger ne sont pas tous d'accord avec le classement de ce trouble dans les TED et nient même que c'est un trouble.
    Mais je me contente de me référer aux connaissances scientifiques actuelles qui font consensus en la matière.

  23. #143
    JPL
    Responsable des forums

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par baiegeai Voir le message
    je n'avais pas compris que l'autisme était une maladie .
    ce propos est il normal de la part d'un moderateur sur un topic consacré à l'autisme ?
    ses connaissances ne seraient elles pas approximatives ?
    Avant de présumer une ignorance de vep (en fait c'est tout le contraire) interroge-toi sur la tienne.

    Le fait que des personnes soient "différentes" et que certaines de ces différences sont des pathologies ou des handicaps, tandis que d'autres ne sont pas des pathologies n'empêche pas que quel que soit le qualificatif il faut tout faire pour ue meilleure insertion dans la société. Ceci implique d'une part de les aider et d'autre part d’œuvrer pour que la société soit plus ouverte.
    Dernière modification par JPL ; 30/10/2015 à 09h56.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  24. #144
    shokin

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par vep Voir le message
    Je sais bien que les Asperger ne sont pas tous d'accord avec le classement de ce trouble dans les TED et nient même que c'est un trouble.
    Ça dépend des personnes Asperger. Maintenant, la plupart de celles qui se sont mises à jouer avec le DSM-V acceptent qu'il fasse partie des TSA (troubles du spectre autistique).

    Après, certains préfèrent éviter le mot "maladie" parce qu'on naît Asperger, on ne le devient pas. Il s'agit d'un fonctionnement différent, avec ses avantages et ses inconvénients, mais qu'on ne choisit pas (on ne choisit pas d'être Asperger ou de ne pas l'être).

    En plus de lire des livres sur le syndrome d'Asperger, et sur l'autisme en général, on peut rencontrer diverses personnes Asperger, et autistes en général, et discuter avec elles, pour se rendre compte qu'il y a de la neurodiversité y compris dans ce spectre.

    Les thérapies ABA, TCC, ESDM, entre autres, aident la personne Asperger à acquérir de l'autonomie, notamment au niveau sociale, à s'intégrer, à réduire/gérer de l'anxiété éventuelles. Mais elles n'éliminent pas le syndrome d'Asperger. De même que le bumétanide n'élimine pas l'autisme, l'implant cochléaire n'élimine pas la surdité, la ritaline (= le ritalin) n'élimine pas le TDA/H.

    Maintenant, nous parlons beaucoup de handicap invisible, quand une personne paraît bizarre mais quand même "acceptable" parce que le handicap ne se voit pas directement (comme une personne sur chaise roulante). Le syndrome d'Asperger fait partie de ces handicaps invisibles (on commence à connaître l'autisme mais encore peu ses différentes zones, dont le syndrome d'Asperger).

    baiegeai, l'erreur est humaine. Ne t'énerve pas si l'autisme est encore assez peu connu. Apporte tes connaissances avec calme et sérénité.
    Dernière modification par shokin ; 07/08/2016 à 14h30.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  25. #145
    vep
    Responsable des forums

    Re : Autisme et société

    Non, mais je connais l'autisme et ce débat autours ds définitions!
    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Après, certains préfèrent éviter le mot "maladie" parce qu'on naît Asperger, on ne le devient pas. Il s'agit d'un fonctionnement différent, avec ses avantages et ses inconvénients, mais qu'on ne choisit pas (on ne choisit pas d'être Asperger ou de ne pas l'être).
    En quoi est-ce incompatible avec la définition de "maladie" ?
    Une maladie n'est pas choisie, pas forcément curable et peu être innée ou acquise.

    Citation Envoyé par shokin
    En plus de lire des livres sur le syndrome d'Asperger, et sur l'autisme en général, on peut rencontrer diverses personnes Asperger, et autistes en général, et discuter avec elles, pour se rendre compte qu'il y a de la neurodiversité y compris dans ce spectre.
    Bien sûr, chacun a sa personnalité propre, ses points forts, ses points faibles, ses qualités et défauts ...


    Citation Envoyé par shokin
    baiegeai, l'erreur est humaine. Ne t'énerve pas si l'autisme est encore assez peu connu. Apporte tes connaissances avec calme et sérénité.
    Alors je suis désolée si j'ai bléssé quelqu'un, mais ce n'était pas du tout intentionnel.
    Ceci dit, je ne considère pas m'être trompée.
    Ou alors, demandez à L'inserm de changer sa définition, à futura science de modifier ses articles ou même à Autisme France : http://www.vaincrelautisme.org/conte...detruit-la-vie et je reviendrai sur ma position sans soucis.
    Il est vrai qu'habituellement on utilise plus le terme de "trouble" que de "maladie", mais je ne comprends pas comment vous pouvez être d'accord avec le premier et pas le 2eme.

    Encore une fois, je suis désolée si ce terme vous heurte et je veux bien ne plus l'utiliser, mais ce n'était ni de l'irrespect ni de la méconnaissance de ma part.
    Dernière modification par vep ; 30/10/2015 à 11h46.

  26. #146
    shokin

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par vep Voir le message
    En quoi est-ce incompatible avec la définition de "maladie" ?
    Une maladie n'est pas choisie, pas forcément curable et peu être innée ou acquise.
    Justement, certaines personnes Asperger considèrent que "maladie innée" serait un oxymore.

    Encore une histoire de définitions.

    De toute façon, je ne pense pas qu'il faille investir nos énergies dans des quiproquos sur les définitions.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  27. #147
    vep
    Responsable des forums

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Justement, certaines personnes Asperger considèrent que "maladie innée" serait un oxymore.
    Une trisomie21, un diabète de type1, une mucoviscidose ... ne seraient pas des maladies ?



    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    De toute façon, je ne pense pas qu'il faille investir nos énergies dans des quiproquos sur les définitions.
    Certes, mais c'est important quand même ... parce que me dire que je manque de respect à quelqu'un quand j'utilise un terme utilisé par la communauté scientifique et les associations de familles de personnes autistes ... c'est un peu fort quand même !
    Et je voudrais bien comprendre pourquoi.

  28. #148
    shokin

    Re : Autisme et société

    Il faudrait que tu demandes à baiegeai.

    On voit que le mot "maladie" est empreint de connotations qui viennent jeter le flou sur sa dénotation (définition). Peut-être que ses connotations péjoratives font que des personnes n'aiment pas utiliser ce mot.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  29. #149
    vep
    Responsable des forums

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    On voit que le mot "maladie" est empreint de connotations qui viennent jeter le flou sur sa dénotation (définition). Peut-être que ses connotations péjoratives font que des personnes n'aiment pas utiliser ce mot.
    Oui, c'est sans doute plus une histoire de représentations que de définitions.

  30. #150
    baiegeai

    Re : Autisme et société

    Citation Envoyé par vep Voir le message
    Bonjour
    L'autisme est un trouble envahissant du développement - TED.
    Les termes "troubles " et "maladies" sont utilisés de façon assez indifférenciée.

    Par ailleurs je vous renvoie à ça :
    http://www.inserm.fr/thematiques/neu...mation/autisme
    où on peut lire :
    Je peux également vous citer cela :
    http://www.futura-sciences.com/magaz...autisme-10435/

    ou cela : http://www.futura-sciences.com/magaz...complexe-1578/

    Je sais bien que les Asperger ne sont pas tous d'accord avec le classement de ce trouble dans les TED et nient même que c'est un trouble.
    Mais je me contente de me référer aux connaissances scientifiques actuelles qui font consensus en la matière.
    je viens de lire les 2 articles, tres pauvres, de futura science qui sont choquants pour les aspergers (autisme sans deficience mentale )
    les aspergers revendiquent une difference et non pas une "anormalité"
    leur niveau d'intelligence est qualifié de " normal ou de deficiente" alors qu'une repartition normale ( surdoués , normaux ) de l'intelligence chez les aspergers est avérée
    bill gates, woody allen ,mark zukenberg et bien d'autres ( david finch , nicolas humeau etc) aspergers , semblent contredire ce tirage vers le bas
    l'article de l'inserm est une vulgarisation dont les termes ne refletent pas forcement la position des scientifiques et servent pour le grand public
    donc je ne vois pas de justification du monde scientifique dans l'appellation maladie
    et si d'aventure par quelques "scientifiques" outsider ,ce serait une volonté d'isoler une population n'ayant pas les memes codes relationnels que d'autres, majoritaires .
    Dernière modification par baiegeai ; 31/10/2015 à 12h20.

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