La mémoire, l'oubli, et la cervelle
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La mémoire, l'oubli, et la cervelle



  1. #1
    Odysseus

    La mémoire, l'oubli, et la cervelle


    ------

    Bonjour,

    Je m'interroge en ce moment sur le phénomène de la mémoire et plus particulièrement sur son décryptage neuronal.
    Les données qui m'intéressent sont les suivantes : les psychanalystes rapportent que, sur leurs divans, de plus en plus de patients se plaignent d'une difficulté croissante à retenir quelque chose, c'est-à-dire qu'ils lisent 20 lignes et ne se souviennent plus de ce qu'ils ont lu (Céline le disait déjà sinistrement, y sont pas artistes... y retiennent pas un mot sur vingt...). Un écrivain actuel parle "d'oublire" pour nommer ce phénomène. Sorte d'Alzheimer généralisé, Histoire évacuée, communication tonitruante qui tend à laver pour ne pas dire formater les cerveaux si on ne s'en prémunit pas etc.
    La question qui se pose à moi est donc de savoir si les neurologues ont apporté la preuve biologique de ce phénomène au niveau du cerveau. J'imagine que oui, que la mémoire possède de multiples zones dans le cerveau (mémoire superficielle, provisoire, ou au contraire gravée etc.) Ce qui, au passage, rejoindrait le phénomène de refoulement dégagé par la psychanalyse, ou simplement le phénomène de réminiscence si vous pensez que la psychanalyse est une fumisterie.

    Je récapitule. Je sais que les neurologues ont identifié différentes zones du cerveau concernant la mémoire. Mais ont-ils mis en évidence ce phénomène précis de l'oublire (en supposant que tout le monde est d'accord là-dessus bien entendu) au niveau neurologique ? Rapport à l'affect etc.

    Merci.
    Cordialement.

    Odysseus

    -----

  2. #2
    invite15c4c1ef

    Re : La mémoire, l'oubli, et la cervelle

    Je ne comprends pas trop ce que tu entends par "décryptage neuronal". Ca semble ne pas vouloir dire grand chose. On est à même de pouvoir identifier les différentes zones en activité d'un cerveau, de savoir grossièrement s'il semble sain, mais ça ne va pas plus loin.

    Pour ce qui est de l'exemple avec l'"oublire", c'est un peu difficile de se prononcer vu qu'on ne connait ni les conditions ni les patients... s'ils souffrent de pathologies particulières, suivent un traîtement médicamenteux, n'aiment pas lire en général, etc.

  3. #3
    karlp

    Re : La mémoire, l'oubli, et la cervelle

    Bonjour Odysseus

    Je crois que le refoulement et l'oubli ne doivent pas être confondus (je ne développe pas parce que ce n'est pas l'objet central de votre message).
    De plus, l'"oublire"* (joli néologisme que je ne connaissais pas) peut procéder d'un problème d'attention plutôt que de mémoire: les sciences cognitives doivent pouvoir vous aider à mettre un peu d'ordre dans ces phénomènes finalement disparates que vous évoquez.

    *J'ai remarqué un phénomène intéressant à ce sujet: si je lis un livre en anglais, je suis incapable de m'en souvenir en français et il faut d'abord que je me le remémore en anglais avant d'essayer de traduire.
    Phénomène analogue avec les livres un peu "techniques" en français: je suis incapable, deux minutes après avoir fermé le livre, de dire ce que j'ai lu. En revanche, si j'aborde une discussion sur le sujet je peux constater que j'ai bien retenu ce que j'ai lu.
    Si dans vos recherches vous trouvez des études sur cet "oublire", pourrez vous nous en faire profiter ?

  4. #4
    Odysseus

    Re : La mémoire, l'oubli, et la cervelle

    Bonjour,

    L'expression de "décryptage neuronal" est effectivement une mauvaise formule, je la retire.

    L'oublire est un néologisme forgé par l'écrivain français Philippe Sollers, je ne le dis qu'en passant car il est souvent mal vu par les gens (la gens latine, je ne trouve pas d'autre généralité que celle-là) du fait de son exposition médiatique, alors que cela fait simplement partie d'une stratégie de communication dans la droite ligne de Debord. C'est de bonne guerre dirions-nous.
    Pour revenir à l'oublire, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de connaître toutes les conditions, les patients, les pathologies etc, pour s'interroger avec rigueur dessus, et ce parce qu'il me semble que tout le monde aujourd'hui est confronté à ce problème (n'est-ce pas ?). Ne pas aimer lire et autres justifications psychologiques sont un tout autre problème et ne m'intéressent pas pour l'instant.
    L'oublire demeure, si je puis dire.
    Pour donner encore un peu plus de champ à cette réflexion, je voudrais l'inscrire dans la perspective de l'éducation, là où au moins tout le monde est d'accord. Y en a qui apprennent vite, d'autres non, d'autres qui ont beau travailler et bosser comme des fous qui n'y arrivent pas, d'autres doués etc. Le problème est donc réel et tout à fait précis.

    Savoir si le processus neurologique de mémorisation est sain est une question très difficile à aborder et dans laquelle l'hygiénisme pointe malheureusement son nez rapidement. Je ne cherche pas à connaître l'éventuelle "santé" du fonctionnement d'un cerveau, mais simplement le "fonctionnement des choses".
    Alors, que se passe-t-il dans le cerveau quand on oublit ?
    On peut certes le décrire de façon subjective et pratiquer une phénoménologie comme disent les philosophes, mais ici, je me place à un niveau matérialiste, celui de la science pure et dure uniquement. La description (subjective) pointe un domaine de recherche scientifique, condition nécessaire et toujours intéressante, mais insuffisante si l'on s'en tenait là.

    Je me répète un peu, excusez-moi, je préfère avancer tranquillement.

    La seule réflexion qui me vient à l'esprit en vous lisant karlp, c'est de souligner le rapport du processus de mémorisation au temps. Il semble exister une maturation, remarque évidente et banale mais qui mérite d'être méditée, car si maturation il y a, on peut la ressentir et la connaître méthodiquement, subjectivement par la sensation (science subjective), et objectivement par la science (science objective).
    Vous mettez également le doigt sur le problème de l'attention. Je pense tout de suite à Kafka disant que le plus grand péché est celui de la négligence... (Céline aussi là-dessus) (La désinvolture et jmenfoutisme stendhalien (SFCDT) se payent _n'est pas aristocrate qui veut_, aristocrate de l'esprit bien sûr ! mais je referme vite la parenthèse)
    Alors oui l'attention, si problème il y a, c'est bien que le sujet n'est pas réellement à sa place, il est ailleurs... savoir où est tout le mystère... Mais bon là je vais me laisser embarquer dans les méandres millénaires de la littérature, alors je reviens au concret biologique, le rapport des neurones à l'attention, pourquoi l'inscription ne se fait-t-elle pas et ne perdure donc pas ? Pourquoi ça ne remonte pas définitivement au cerveau ? Quel est le blocage, l'obstruction, et ce au niveau strictement biologique ?

    Je vais donc méditer le rapport de l'oubli au refoulement et, j'ajoute aussi, le phénomène d'orgie de mémoire (peu répandu à mon avis, mais bel et bien réel je vous assure). Et me renseigner en attendant sur les neurosciences.

    A plus tard,

    Odysseus

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite15c4c1ef

    Re : La mémoire, l'oubli, et la cervelle

    Citation Envoyé par Odysseus Voir le message
    Pour revenir à l'oublire, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de connaître toutes les conditions, les patients, les pathologies etc
    Vu que le fait rapporté dans ton premier poste portait sur le milieu psychiatrique, ce n'est pas à négliger.

    Citation Envoyé par Odysseus Voir le message
    Alors, que se passe-t-il dans le cerveau quand on oublie ?
    Je te propose de consulter un article sur le message nerveux et les neurotransmetteurs pour avoir des explications plus précises.

    Pour simplifier les choses, il n'y a pas eu suffisamment de stimulation pour que les informations soit stockées de manière suffisante dans la mémoire dite "à court terme".

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