Je voudrais préciser quelques points généraux :
- Il faut voir le système nerveux comme un tout. On distingue par commodité le système nerveux central et les différents systèmes nerveux périphériques ayant différentes fonctions. Il y a aussi des aires du SNC dédiées à des fonctions particulières, mais tout cela fonctionne comme un ensemble organique.
- Il y a bien un codage de l'information, ce qui est inhérent à l'information. Quand une terminaison sensorielle est activée par un stimulus elle envoie un message qui obéit forcément à un code. Pour le sytème visuel par exemple, les stimuli reçus par les cônes et les bâtonnets de la rétine font l'objet d'un codage, d'un pré-traitement et d'une intégration dans l'œil lui-même puis l'information ainsi compressée et codée est transmise au cortex visuel qui en fait une image… pour lui-même. Il n'y a pas d'homoncule (mythe qui a eu la vie dure) à destination duquel cette information serait finalement décodée et qui en serait le spectateur ultime.
Il y a en général différentes terminaisons nerveuses sensorielles pour les différentes sensations : pression, chaleur, etc.
Il est peu probable qu'on ressente une sensation précise concernant la chaleur de la pointe d'une aiguille pour la raison suivante.
On constate tous les jours que quand on marche pieds nus dans sa salle de bain on a une sensation de froid sur le carrelage pas sur le tapis de bain. Et pourtant ils sont forcément à la même température. Quand on est à la plage ou à la piscine on a une sensation de froid plus importante quand on sort mouillé de l'eau que quand on est sec et quand il y a du vent que quand il n'y en a pas. Et pourtant l'air et toujours à la même température.
On le sait, nos sensations de froid et de chaud sont extrêmement variables et trompeuses. Ça tient à une raison très simple : les terminaisons sensorielles envoient des informations utiles au cerveau non pas sur le plan du savoir (quelle température il fait) mais sur le plan de la préservation de l'homéothermie. Ce n'est donc pas un thermomètre (il serait très mauvais et ce serait étonnant). Il mesure avec précision le flux de chaleur entrant et sortant. Comme le carrelage a une bien meilleure conduction thermique que le tapis la déperdition de chaleur est bien plus importante, quelque soit sa température en degrés, et ça c'est une information capitale pour l'organisme. Ça nous incite donc à marcher sur le tapis plutôt que sur le carrelage et donc à préserver notre chaleur interne. Ceci naturellement dans le cas où le gradient de température est négatif vers l'extérieur. Si au contraire il fait chaud et donc que la température interne de l'organisme aurait tendance à augmenter on va trouver la fraicheur du carrelage plutôt agréable car elle contribue à évacuer un excédent de chaleur interne.
Par conséquent, une aiguille, d'une masse négligeable, en contact avec la peau va provoquer un flux de chaleur presque nul et les températures vont de toutes façons s'équilibrer tellement vite que le flux va cesser. On a donc l'impression qu'une aiguille n'a pas de température.
Attention, l'influx nerveux n'est pas le déplacement de charges électriques comme les électrons dans un conducteur. C'est une onde dépolarisation qui est en fait basée sur des réactions chimiques.
Nico
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