Je vais citer Albert Jacquard dans son livre "J'accuse l'économie triomphante":
"Aujourd'hui les sectateurs de l'économie de marché veulent faire le bien des peuples du sud en leur imposant leurs critères de réussite. Ils retrouvent le comportement des bonnes-dames de la bourgeoisie, prêtes a faire la charité à un pauvre à condition qu'il soit 'méritant'.
De la même manière, La Banque mondiale et le Fond monétaire international devaient apporter une solution au pays dévastés par le conflit , ou trop pauvres pour accéder à un niveau de vie décent. Ils ont incontestablement joué un rôle bénéfique lors des années de remise en état de l'économie mondiale, après les destructions de la deuxième guerre. Puis comme tout organisme, ils ont évolué et adopté une autre finalité. Leur objectif est devenu le maintien et même l'élargissement de leur propre pouvoir.
Aux Nations Unies, la règle est d'attribuer un vote à chaque nation, quelle que soit son importance. A la Banque mondiale et au F.M.I. au contraire, le pouvoir de chaque nation est proportionnel à sa contribution financière. Les pays les plus riches, ceux du G7 en particulier, imposent donc pratiquement leur politique. A travers ces deux organismes ils ont, de fait, un pouvoir exorbitant, qui n'est guère cohérent avec les objectifs de démocratie hautement affirmés.
Au cours des dernières décennies, l'endettement des pays dits du sud à abouti a leur mise sous tutelle. Incapables de rembourser les sommes déjà empruntés, ils sont contraints de solliciter une nouvelle aide. Le F.M.I. leur impose alors un 'Plan d'ajustement structurel' (P.A.S) qui est supposé redresser leur économie. Pour y parvenir, ils doivent ‘réduire’ leur train de vie', c'est à dire dévaluer leur monnaie (ce qui rends plus chers les produits importés et diminue la consommation), privatiser les entreprises, et diminuer les effectifs de fonctionnaires.
Pour commencer à rembourser leur dette, ces pays sous P.A.S sont incités à produire non les biens consacrés à la consommation locale, mais les marchandises qu'ils peuvent exporter. La même médecine étant imposée à de nombreux pays, ceux-ci sont en compétition pour écouler ces biens échangeables sur les marchés internationaux; cette compétition en fait baisser les prix pour le plus grand profit des acheteurs, les grandes sociétés multinationales.
Selon les Nations Unies, l'indice des prix des produits exportés par le Sud est passé de 100 en 1980 à 48 en 1992, autrement dit, ces pays ont du exporter des quantités deux fois plus grandes pour rembourser la même somme. On imagine les conséquences pour leur peuple, déjà à la limite de la survie. Comble d'hypocrisie, cette cure d'amaigrissement imposée aux affamés par les bien nourris enfonce les premier dans une misère toujours plus insupportable et permet au seconds de se présenter comme des sauveurs."
Qu'en pensez vous?
Pour ma part il me semble qu'on devraient arreter de se cacher derriere mille bonnes excuses pour agir et partager.
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