Aux frontières de l'altérité

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L'homme seul n'existe pas, il ne serait alors pas pleinement humain, ni doué d'une sensibilité mentale de ses contacts avec autrui, ce n'est qu'intégré à une société humaine qu'il peut profiter des potentialités que lui confèrent ses gènes.

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[Pierre de Québec]

Quel beau texte que certains diraient plein de sagesse mais que moi je dis appartenir à cette catégorie des textes de philosophie qui sert de phare à ces scientifiques, ingénieurs et techniciens résolument au service du bien-être de l'humanité.

Il y a beaucoup à citer dans ce texte mais je vais me limiter à deux brèves citations pour appuyer un point de vue (le mien) sur le sujet particulier du transhumanisme dans sa forme déshumanisante.

D’ailleurs, eut-il été possible que j’accède à la conscience de moi en ne commerçant qu’avec moi-même, avec mon image ou mon double de chair, en imaginant que je puisse me reproduire par clonage ?

Le désir de son clone relève donc plus d'une forme d'égoïsme pur (commercer avec soi-même) que d'un rêve d'immortalité. Le clonage partielle par la chair (exemple : un organe) ou par des moyens technologiques (exemple : une prothèse) serait-il alors une forme faible d'égoïsme ? Tout dépend de l'intention. De là, mon choix de la seconde citation...

D’un point de vue médical, la prévention du handicap est un devoir qui relève de la raison d’être de la médecine : éviter que la sphère des possibilités naturelles de l’homme ne soit limitée par des processus appelés, dès lors, pathologiques. Lorsque la personne affectée par un handicap est née, elle est cependant à l’évidence, une personne à part entière, jouissant de la plénitude de ses droits et fondée à attendre de la société l’aide spécifique dont elle a besoin.

Les caractères gras sont de moi. Ici, je ne fais pas de distinction entre le handicap de naissance et celui acquis durant la vie par accident ou par le vieillissement du corps. Je vois ici l'argument fort en faveur du transhumanisme mais aussi les limites qui s'imposent. Aider les personnes à surmonter un handicap ou en atténuer les effets débilitants est un devoir qui n'est légitimement limité que par nos seuls moyens technologiques et sociaux.

Par contre, il y a cette forme de transhumanisme qui a déjà court à très petite échelle telle que celle par laquelle des personnes acceptent de se faire implanter des puces RFID pour des raisons strictement commerciale ou de gestion. Il ne s'agit en définitive que d'une forme subtile d'égoïsme sinon d'un renoncement à sa responsabilité comme citoyen.

[fullwood]

Comme d'habitude les positions éthiques et philosophiques de M. Kahn sont remarquables à la fois d'érudition et d'humanité, d'humanisme. Elles sont également compréhensibles et assimilables pour le non scientifique que je suis.
Je ne suis pas scientifique, et la lecture de vos ouvrages ou article a assez profondément changé mon approche du monde ou, quand elle ne la changeait pas m'a permis souvent d'ordonner mes idées et de mettre des mots précis et construire et structurer ma pensée là ou je n'avais que des intuitions imprécises et désordonnées.
Merci pour ce que vous m'avez apporté.

[EauPure]

Par contre, il y a cette forme de transhumanisme qui a déjà court à très petite échelle telle que celle par laquelle des personnes acceptent de se faire implanter des puces RFID pour des raisons strictement commerciale ou de gestion. Il ne s'agit en définitive que d'une forme subtile d'égoïsme sinon d'un renoncement à sa responsabilité comme citoyen.

Sauf si on accepte que nous avons tous un handicap
Par exemple dans une course hippique on met des handicaps sur les chevaux trop fort.
Alors faire l'inverse serait aussi acceptable au nom de l'égalité mais difficile de convaincre les plus fort de ne pas y toucher car on a vue que le dopage des cyclistes n'était pas réservé au plus faible
Alors je suis d'accord avec vous, il faudra légiférer, il y a aussi le cas d'un unijambiste qui ayant une prothèse plus performante à la course qu'une jambe normale finis par dépasser les plus fort.

[A voir en vidéo sur Futura]

[polo974]

J'ai survolé le dossier (très humaniste) et classé en "philo" donc le sujet va probablement être fermé...

Mais quand on lit:

sans les autres, l'individu ne peut pas être lui et devenir le sujet de sa propre vie

alors il est qui?
Il existe, il vit, même s'il n'est pas intégré au sein d'une société et n'en a pas acquis tout ce qu'elle peut éventuellement lui apporter.
(et une société n'apporte pas que du bonheur et un épanouissement parfait).

La voie lucide, responsable, généreuse et par conséquent humaine...

le "par conséquent" représente (hélas) un vœu (pieu) plus qu'une réalité (et certains animaux ont aussi (par moment) ces qualités)...

[Paminode]

Le désir de son clone relève donc plus d'une forme d'égoïsme pur (commercer avec soi-même)

Bonjour,

Encore faudrait-il que mon clone soit moi-même. Or il n'a même pas mon apparence physique, puisqu'il est plus jeune.
Quant à la psychologie, cf. les jumeaux, clones naturels.