Emotion : tristesse
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Emotion : tristesse



  1. #1
    philippedelimoges

    Emotion : tristesse


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    Bonjour à tous

    Je m'interroge sur cette émotion qu'est la tristesse. Emotion qui me semble perceptible aussi chez de nombreux animaux (mammifères en particulier). Par son effet affaiblissant, sensiblement psychosomatique, cette émotion va à l'encontre de l'instinct de survie. De plus, mélancolie et dépression sont-elles des états émotionnelles de la même famille que la tristesse ? J'attribue la cause de la tristesse à une perte de sens, à une incapacité à motiver son existence. Cette perception est-elle juste ou n'est-elle pas limitée ?

    Bien à vous

    -----

  2. #2
    shokin

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    Par son effet affaiblissant, sensiblement psychosomatique, cette émotion va à l'encontre de l'instinct de survie.
    Je n'en suis pas sûr, surtout chez l'animal social que nous sommes. Si nous arrivons à exprimer notre tristesse, cela peut constituer un message (demande d'accompagnement et/ou de soutien, par exemple) adressé à une autre personne (capable d'empathie). De plus, serait-il adéquat de se sentir joyeux quand un événement est censé nous attrister ? La tristesse, passagère, peut être suivie de la résilience.

    La tristesse n'est donc pas pathologique, contrairement à la dépression, répertoriée parmi les troubles mentaux. Il me semble que, dans le vocabulaire scientifique, notamment psychiatrique, on n'utilise plus le terme mélancolie.

    Notons que, actuellement, le CIM répertorie aussi la neurasthénie, au contraire du DSM.

    Souvent, on utilise le verbe déprimer plus dans le sens de la tristesse que de la dépression. "Ces nuages gris depuis une semaine, ça me déprime."

    Dans ce pdf, on parle des sentiments et des émotions, dont fait partie la tristesse, mais pas la dépression.
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  3. #3
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    Emotion qui me semble perceptible aussi chez de nombreux animaux (mammifères en particulier).
    Difficile de dire si ne nous sommes pas dans la tête/conscience de l'animal non ?

    Patrick

  4. #4
    philippedelimoges

    Re : Emotion : tristesse

    Merci Shokin pour l'indication de ce PDF. Je vais le consulter avec grand intérêt.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    philippedelimoges

    Re : Emotion : tristesse

    Patrick, si je suis très réservé sur la présence de larmes émotionnelles chez certains animaux, je le suis beaucoup moins en ce qui concerne la tristesse. Il y a maints et maints exemples d'animaux qui ont manifesté un état similaire à ce que nous appelons la tristesse. Cet état est notamment bien attesté chez les grands singes. Il est apparent aussi chez d'autres mammifères (mammifères sociaux). Ce qui est intéressant c'est de savoir la raison d'être de ce phénomène, qui implique (me semble-t-il) une réflexion sur soi ; car pour être triste, si je définis correctement cet état d'esprit, il faut que l'intellect pose (consciemment ou inconsciemment) un constat : perte de sens ou absence de plaisir (cas d'animaux enfermés en cage).

    Bien à vous

  7. #6
    philippedelimoges

    Re : Emotion : tristesse

    Oups ! Après réflexion, je crains de ne pas avoir été très rigoureux ... et je comprends les remarques de mes interlocuteurs. Bref, le mot "tristesse " englobe, me semble-t-il, plusieurs réalités ; et ce mot d'ailleurs expose un état ayant différentes causes. Avant d'approfondir cette émotion, une typologie causale est nécessaire. Personnellement, je distingue 5 situations provoquant cet état de tristesse.
    (1) Tristesse suite à une frustration
    - Suite à un échec (concours ...) - tristesse s'associant à une déception, voire pouvant déclencher une réaction de colère.
    - Suite à un échec amoureux - tristesse qui peut déboussoler un individu et qui peut le faire basculer dans un état mélancolique
    (2) Tristesse narcissique, suite à une exclusion sociale - état associé à la honte.
    (3) Tristesse existentielle
    - soit mélancolie/déprime/ennui avec perte de finalité de vie (atonie générale)
    - soit désespérance en situation de souffrance physique ou psychique (cas de maladie incurable, par exemple)
    (4) Tristesse ponctuelle (ou physiologique), résultant d'une maladie impliquant un mal être qui dure
    (5) Tristesse empathique - réaction d'abattement face à des cadavres, des personnes en souffrances, une situation sociale déprimante.

    Je ne sais pas si cette typologie est justifiée. En tout cas, elle est une base pour moi de réflexion. Elle me permet de répondre à Shokin et à Patrick. Oui, je suis d'accord avec l'un et l'autre sur certains points. Mais elle m'incite aussi à être en désaccord avec eux sur un autre : l'instinct de survie est en contradiction avec la tristesse n°3.

    Si vous avez des critiques, n'hésitez surtout pas : elles m'aideront à approfondir mon étude.

    Bien à vous.

  8. #7
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Pour regrouper toutes ces formes de tristesse, ne pourrait-on pas dire qu'elles sont issues d'une non-acceptation ?
    Selon comment nous réagissons en fonction de notre personnalité et de la nature de nos attentes, la non-acceptation peut déboucher sur des émotions différentes :
    peur, honte, frustration , tristesse, colère...

  9. #8
    philippedelimoges

    Re : Emotion : tristesse

    Réponse à Soulscryer : je retiens cette idée de non-acceptation que vous proposez. Pour l'instant, elle ne me convainc pas. La peur, par exemple, est une réaction face à un danger ; il ne s'agit pas de le refuser : il y a danger et l'organisme réagit physiologiquement à ce danger.
    J'ai actuellement le sentiment, peut-être à tort, que le mot émotion mélange des comportements qui ne sont pas de même nature. La peur est un instinct primaire. La tristesse, la joie ... ne me semblent pas instinctifs. Bref, je n'ai pas de réponse actuellement. C'est même le brouillard qui domine.

    Bien à vous

  10. #9
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Je suis d'accord que la peur est une réaction face à un danger.
    De cette réaction, ne peut-on pas parler d'un refus instinctif concernant l'atteinte à l'intégrité "physique" d'une personne,
    et d'un refus plus complexe, concernant l'atteinte à l'intégrité "psychique" d'une personne (pouvant faire croire à tord à un risque d'atteinte à l'intégrité "physique" : cas de paranoia par exemple)

    La non-acceptation me parait présente dans les deux cas.
    Cependant le premier cas me semble être en accord avec une réalité des faits : peut-on parler d'instinct de refus qui est vitale dans ce cas.
    Alors que le deuxième cas serait plutôt une vue de l'esprit, plus complexe, dont on aurait tout intérêt à se débarrasser si l'on s'accorde sur l'importance de la nuance qu'il peut y avoir entre peur et méfiance ou bien peur et crainte.

  11. #10
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Vision personnelle : Concernant la tristesse, l'intérêt serait de faire un certain travail personnel pour passer de cette dernière à plus rien. Mais la déception et l'anxiété seront probablement sur ce chemin pour un certain temps.


    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Si nous arrivons à exprimer notre tristesse
    Il me semble important de faire la différence entre exprimer (réaction extérieure) et ressentir (réaction intérieure).

    Ressentir de la tristesse me semble aller à l'encontre de l'instinct de survie.

    Exprimer de la tristesse est en effet un appel à l'aide, lorsqu'on la ressent...ou pas ! Que l'on peut qualifier de mécanisme de défense provoqué volontairement, ou instinctivement.

    On peut aussi penser que la volonté aille à l'encontre de cette réaction instinctive, selon comment l'individu a été conditionné.
    Dernière modification par soulscryer ; 10/08/2014 à 02h34.

  12. #11
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Bonjour et juste en passant, pour appuyer un peu le message de shokin assez complet qui fait la part entre les émotions et les pathologies ou le moment ou leur expression devient pathologique, donc contre productives et le fait que toutes ces émotions présentées comme négatives on leur utilité et présentent souvent l'adaptation (ou le temps de leur adaptation) à un nouvel état ou un nouvel environnement qui ne serait pas possible sinon (ou alors comment, humainement ??).
    D'autre part, je rappelle que sans les émotions négatives vécues par les individus, ceux-ci n'ont pas de repères pour reconnaitre les émotions positives (je vais simplifier ici en disant "heureux") ou a quel point ils le sont et donc en "profiter" et ne pas vivre sans affects ou presque. Enfin, ces émotions sont ce qui nous différencient de la machine avec tous les inconvénients de comportement illogiques que ça sous entend mais tous les avantages d'être humain que personne ne regrette souvent.


    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    (1) Tristesse suite à une frustration
    - Suite à un échec (concours ...) - tristesse s'associant à une déception, voire pouvant déclencher une réaction de colère.
    - Suite à un échec amoureux - tristesse qui peut déboussoler un individu et qui peut le faire basculer dans un état mélancolique
    (2) Tristesse narcissique, suite à une exclusion sociale - état associé à la honte.
    (3) Tristesse existentielle
    - soit mélancolie/déprime/ennui avec perte de finalité de vie (atonie générale)
    - soit désespérance en situation de souffrance physique ou psychique (cas de maladie incurable, par exemple)
    (4) Tristesse ponctuelle (ou physiologique), résultant d'une maladie impliquant un mal être qui dure
    (5) Tristesse empathique - réaction d'abattement face à des cadavres, des personnes en souffrances, une situation sociale déprimante.

    Je ne sais pas si cette typologie est justifiée. En tout cas, elle est une base pour moi de réflexion. Elle me permet de répondre à Shokin et à Patrick. Oui, je suis d'accord avec l'un et l'autre sur certains points. Mais elle m'incite aussi à être en désaccord avec eux sur un autre : l'instinct de survie est en contradiction avec la tristesse n°3.
    En fait, vous êtes ici en train de prendre chacune des causes possibles des tristesses et si 8 milliards d'habitants sont tristes à un moment ou un autre, vous aurez 8 milliards de causes suivant leurs importances, leurs présentations, leurs évolutions, qui sont forcément personnelles (chacun son vécu, chacun sa sensibilité, chacun sa physiologie, chacun sa génétique, etc.) et proprement contextuelles (chacun son environnement, sa famille, ses proches, ou pas, leurs réactions, etc.) qui vont donner, pour chaque cas, un chemin et une réponse bien particulière.

    Sinon, dans le cadre de la 3, vous semblez simplement vouloir décrire une dépression, au sens médical du terme qui est par définition pathologique et n'est plus une "simple tristesse".
    C'est typique de la pathologie: cet instinct de survie ne sera pas menacé dans les affects ou émotions normales, seulement dans les cas pathologiques et c'est justement un des points qui permet de la reconnaitre en tant que tel.
    Dernière modification par myoper ; 10/08/2014 à 10h26.

  13. #12
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par myoper Voir le message
    D'autre part, je rappelle que sans les émotions négatives vécues par les individus, ceux-ci n'ont pas de repères pour reconnaitre les émotions positives (je vais simplifier ici en disant "heureux") ou a quel point ils le sont et donc en "profiter" et ne pas vivre sans affects ou presque.
    En effet, on oublie souvent que ces repères se créent au cours de l'enfance, l'adolescence.

    On peut se demander si la gestion des émotions n'entre pas en compte dans ce qui différencie un adulte accompli et un adulte non-accompli : (hors cas pathologique, et tout en considérant l'influence de la génétique, neurologie, et l'environnement sur chacun)
    Je crois que la question de Philippedelimoges est en rapport avec cette idée.

    Citation Envoyé par myoper Voir le message
    Enfin, ces émotions sont ce qui nous différencient de la machine avec tous les inconvénients de comportement illogiques que ça sous entend mais tous les avantages d'être humain que personne ne regrette souvent.
    J'avais dit "passer de la tristesse à plus rien", en fait j'avais oublié l'empathie qui dans ce cas n'est pas propre à soi même.

  14. #13
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    En effet, on oublie souvent que ces repères se créent au cours de l'enfance, l'adolescence.

    On peut se demander si la gestion des émotions n'entre pas en compte dans ce qui différencie un adulte accompli et un adulte non-accompli : (hors cas pathologique, et tout en considérant l'influence de la génétique, neurologie, et l'environnement sur chacun)
    Je crois que la question de Philippedelimoges est en rapport avec cette idée.
    Je ne sais pas si la question de Philippedelimoges a un rapport mais il faudrait préciser ici ce qu'est l'accomplissement ici (l'expérience ?), ce qu'on compte retirer de cette différenciation et de quelle façon ou à partir de quels critères elle va être établie.

    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    J'avais dit "passer de la tristesse à plus rien", en fait j'avais oublié l'empathie qui dans ce cas n'est pas propre à soi même.
    Le second message du fil (shokin) ne l'avait pas oublié, rappelant que si la cause n'est pas propre à soi-même, comme beaucoup de causes d'émotion, l'effet est bien ressenti par lui.

  15. #14
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par myoper Voir le message
    Je ne sais pas si la question de Philippedelimoges a un rapport mais il faudrait préciser ici ce qu'est l'accomplissement ici (l'expérience ?), ce qu'on compte retirer de cette différenciation et de quelle façon ou à partir de quels critères elle va être établie.
    L'accomplissement totale est quelques chose d'utopique, mais dont il me semble nécessaire de s'efforcer à tendre vers. Pour faire simple, il s'agit d'un bien être durable.
    Je me doute bien que nous ne sommes pas loin d'idée philosophiques, mais si l'on accepte cette première explication que je viens de donner, nous aurions beaucoup de chose à en retirer si nous pouvions mettre en place des méthodes dites "scientifiques".

    Le problème, c'est que chaque individu est différent, et de ce fait il ne peut pas y avoir de méthodes précises et reproductibles concernant ce travail intérieur.
    Cependant nous pouvons tenter de mettre en place des principes qui donnent les grandes lignes, et qui seraient réalisable pour tout le monde (ou du moins pour une quantité non négligeable).

    L'accomplissement serait dans un premier temps : le fait d'avoir la capacité à ne plus être "déstabilisé" par les émotions dit "négatives" ainsi que "positives".
    Dans un deuxième temps (mais encore plus utopique) : la capacité à arriver à ne plus déstabiliser autrui par ces mêmes émotions.

    Pour moi, cela passe d'une part par des prises de conscience successives des mécanismes qui nous régissent (impliquant l'expérience), d'autre part par le "détachement" de nombreuses "non-acceptation" qui provoquent des mécanismes conflictuels.

    Il s'agit également d'un choix d'attitude à prendre, pour tendre vers ce bien être le plus durable possible. Un choix qui ne doit donc pas être forcé, mais proposé.

    Cela touche également à la qualité de la résilience de chacun.
    Dernière modification par soulscryer ; 10/08/2014 à 14h26.

  16. #15
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    L'accomplissement totale est quelques chose d'utopique, mais dont il me semble nécessaire de s'efforcer à tendre vers. Pour faire simple, il s'agit d'un bien être durable.
    Je me doute bien que nous ne sommes pas loin d'idée philosophiques, mais si l'on accepte cette première explication que je viens de donner, nous aurions beaucoup de chose à en retirer si nous pouvions mettre en place des méthodes dites "scientifiques".
    Le bien être, ça représente quelque chose d'assez pour moi et d'autres et il ça fait assez longtemps que c'est un champ de recherche scientifique. Les critères peuvent varier suivant les concepts abordés et s'adapte surtout aux domaines de l'étude (en commençant par celles qui sont individuelles ou de populations).
    Par exemple:
    http://www.euro.who.int/__data/asset...96732.pdf?ua=1
    http://fulltext.bdsp.ehesp.fr/Rsi/67/4.pdf
    http://www.coe.int/t/dg3/socialpolic...ends-20_fr.pdf
    http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs220/fr/
    http://www.ipubli.inserm.fr/bitstrea...7/?sequence=15
    Etc...

    Mais "l’accomplissement", ça fait pour moi référence à bien autres choses, en particulier des buts personnels divers et variés, de toutes natures, possibles ou pas, à atteindre mais qui vont dépendre principalement de l'individu concerné.



    Le problème, c'est que chaque individu est différent, et de ce fait il ne peut pas y avoir de méthodes précises et reproductibles concernant ce travail intérieur.
    Cependant nous pouvons tenter de mettre en place des principes qui donnent les grandes lignes, et qui seraient réalisable pour tout le monde (ou du moins pour une quantité non négligeable).
    Je ne vois toujours pas ce que ça peut être mais il y a contradiction car s'il y a des principes valables et réalisables pour tout le monde, ça veut dire qu'ils ouvrent la porte a des méthodes testables et reproductibles, sinon, c'est que chacun fait sa cuisine dans son coin et qu'il n'y a pas de principes utilisables.
    Au passage, la science appelée psychologie marche de cette façon depuis qu'elle existe.


    L'accomplissement serait dans un premier temps : le fait d'avoir la capacité à ne plus être "déstabilisé" par les émotions dit "négatives" ainsi que "positives".
    Dans un deuxième temps (mais encore plus utopique) : la capacité à arriver à ne plus déstabiliser autrui par ces mêmes émotions.
    Ça, se sont des attitudes ou des comportements psychologiques qui se travaillent depuis longtemps en fonction des besoins des individus (grâce aux méthodes comportementales et cognitives, par exemple).
    Certaines personnes peuvent être considérées comme accomplies alors qu'elles sont énormément déstabilisés et sont déstabilisante (parfois par ce simple fait) par beaucoup de choses et souvent, se choisissent ou se créent un environnement relativement protecteur et évitent les conflits. Inversement, d'autres personnes "très maitre d'elles même" ne le sont absolument pas suffisamment pour leur environnement ou leur métier.

    On peut parler de trait de caractère, éventuellement gênant ou pas, mais ça ne va pas plus loin car réduire l’accomplissement à ça désignerait par exemple les machines comme accomplies et tendrait à dire aussi que le comportement humain considéré comme normal (réaction à une émotion négative par définition déstabilisante) serait en fait pathologique ou tout au moins devant être éliminé pour devenir "accompli/un vrai humain", sinon, l'individu ne serait que partiel.



    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    Pour moi, cela passe d'une part par des prises de conscience successives des mécanismes qui nous régissent (impliquant l'expérience), d'autre part par le "détachement" de nombreuses "non-acceptation" qui provoquent des mécanismes conflictuels.

    Il s'agit également d'un choix d'attitude à prendre, pour tendre vers ce bien être le plus durable possible. Un choix qui ne doit donc pas être forcé, mais proposé.

    Cela touche également à la qualité de la résilience de chacun.
    Vous avez apparemment du retard de lecture à rattraper ; je lis que c'est étudié depuis 1913, au moins:
    http://scholar.google.fr/scholar?q=t...ed=0CCAQgQMwAA

  17. #16
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    L'accomplissement étant relatif aux buts personnels, ce que vous dites est relativement vrai.

  18. #17
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    L'accomplissement étant relatif aux buts personnels, ce que vous dites est relativement vrai.
    N'étant pas certain de la partie à laquelle vous faites allusion, je souligne que pour la plupart, les remarques ne sont pas de moi (cf les liens donnés).

  19. #18
    shokin

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    L'accomplissement serait dans un premier temps : le fait d'avoir la capacité à ne plus être "déstabilisé" par les émotions dit "négatives" ainsi que "positives".
    Une personne peut être très expérimentée dans le domaine des émotions (avoir vécu beaucoup de situations des plus diverses) et être très surprise par, subir de plein fouet, une nouvelle expérience, toute préparée qu'elle y soit, même si elle l'a anticipée.

    Après, je ne sais pas si l'on va trouver des méthodes universelles, étant donné qu'il y a des groupes particuliers : les personnes avec surdité, les personnes avec cécité, les personnes avec haut potentiel, les personnes avec autisme, les personnes avec synesthésie, les personnes ayant subi des traumatismes psychologiques, etc., plein de personnes qui ne sont pas "dans les normes".
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  20. #19
    philippedelimoges

    Re : Emotion : tristesse

    Beaucoup de choses ont été dites par Soulscryer et Myoper. Il me faudra du temps pour considérer vos propos (et lire les références présentées). Toutefois, deux réflexions rapides me viennent à l'esprit :
    (1) l'idéal de bien-être "accompli" n'est pas stable selon les périodes et les sociétés : pour un homme de l'antiquité gréco-latine l'accomplissement passe par l'absence de malheurs durant l'existence et une bonne reconnaissance sociale ; actuellement, dans notre société française (et occidentale), l'accomplissement est surtout affectif (la valorisation de l'amour est plutôt exceptionnel). Sans tomber dans un schématisme simpliste, en gros, plus le communautaire est fort plus la reconnaissance sociale est forte (et sa sanction aussi ; la honte par exemple) ; à l'inverse, plus l'individualisme est fort, la quête du moi affectif est dominant. Dans ce dernier cas de figure, l'individu esseulé est plus sensible à ce besoin psychique affectif.
    (2) l'accomplissement est une quête strictement individuelle. Chaque individu à son histoire psychique (durant sa phase pré-adulte notamment) ; ce qui induit un besoin propre et des attentes spécifiques. Bref, il n'y a pas de recette pour accéder au bonheur. Ce qui marche pour moi, ne marchera pas pour l'autre.
    (3) la philosophie, la psychologie et la science (au sens général du terme) ne sont que des moyens pour mieux se connaître et donc améliorer ses chances d'accéder à cette idéal. Mais les vicissitudes de l'existence et "kystes" affectifs personnels sont des paramètres à ne pas négliger. De plus, il n'est pas nécessaire d'être intelligent ou "philosophe" pour être heureux : nombreux sont les hommes qui le sont et qui l'ont été sans avoir goûté à la réflexion du "qu'Est-ce que le bonheur ?". D'une certaine manière, cette quête intellectuel de l'accomplissement exercée par les philosophes ou autres est probablement motivée par une perturbation psychique initiale (attention : ce jugement n'est en aucun cas dévalorisant).
    Avec le temps, il m'apparaît que la réflexion éthologique (pour englober le tout) n'est certes pas négligeable pour l'individu qui s'y exerce, mais elle est beaucoup plus importante dans une démarche sociétale : ce sont les préjugés culturelles (ou personnels) qui sont dangereux. Par exemple, considérer que la peur n'est pas quelque chose de condamnable cela peut éviter des drames personnels (dans une société où le courage est valorisé, le peureux est honteusement mis au ban de la société). La réflexion scientifique est là pour exercer une maïeutique collective et éviter les préjugés et les fanatismes.
    (4) Au sujet de ma typologie des tristesses, elle est hypothétique. Mais la démarche catégorielle me semble opportune. Certes, chaque cas est individuel ; mais je crois qu'on peux catégoriser le réel et c'est, me semble-t-il, le propre de l'activité scientifique. Il importe de recenser autant que possible toutes les expériences pour considérer le plus rigoureusement le sujet étudier.
    (5) la question des émotions, me semble de plus en plus ambigüe. Le terme englobe des comportements divers. Si une émotion est une réaction instinctive (non-contrôlée et immédiate) alors je ne vois pas pourquoi la colère, la tristesse doivent être considérée comme des émotions. Ce sont somme toute des comportements, d'un même niveau que la fatigue. Seuls le dégoût, la surprise, la peur (dans l'état de ma réflexion) peuvent être considérées comme des émotions. Derrière ce mot émotion, il y a un mélange de comportement. Pour certains ce sont les affects psychologiques qui priment ; pour d'autres, ce sont les réactions instinctives ... Bref, le brouillard persiste.

    Je remercie les internautes qui ont participé à cette discussion ouverte. Je n'ai pas pour l'heure le temps de considérer leur propos (fort nombreux). Je m'y pencherai avec attention à un autre moment. Pour l'heure, je dois éplucher mes patates : le ventre à ses attentes, et la cervelle doit s'y plier

    Bien à vous

  21. #20
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    (3) la philosophie, la psychologie et la science (au sens général du terme)...
    [...]
    (4) Au sujet de ma typologie des tristesses, elle est hypothétique. Mais la démarche catégorielle me semble opportune. Certes, chaque cas est individuel ; mais je crois qu'on peux catégoriser le réel et c'est, me semble-t-il, le propre de l'activité scientifique. Il importe de recenser autant que possible toutes les expériences pour considérer le plus rigoureusement le sujet étudier.
    Je précise juste que c'est un des sujets de la psychologie, spécialité scientifique, qui étudie ces états dans tous les sens possibles et imaginables (comme les liens de ce fil pourront en donner une petite idée).

  22. #21
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Est- il reconnu que la colère et la tristesse n'ont pas une nature instinctive ?
    http://www.fruitymag.com/colere-instinct-d1303752.htm


    D'autres part, ces instincts pouvant être non-opportuns selon les situations sociales complexes auxquelles nous pouvons êtres confrontés, le propre de l'homme n'est-il pas d'avoir les ressources nécessaires (variables d'un individu à un autre) pour se détacher (lorsque cela nous semble nécessaire) de certains instincts grâce à l'expérience, la réflexion, l'anticipation, la volonté,... ?
    Dernière modification par soulscryer ; 10/08/2014 à 19h35.

  23. #22
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Il me semble que l'ego est aussi à considérer avec les réactions émotionnelles.

  24. #23
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    Est- il reconnu que la colère et la tristesse n'ont pas une nature instinctive ?
    [...]
    D'autres part, ces instincts pouvant être non-opportuns selon les situations sociales complexes auxquelles nous pouvons êtres confrontés, le propre de l'homme n'est-il pas d'avoir les ressources nécessaires (variables d'un individu à un autre) pour se détacher (lorsque cela nous semble nécessaire) de certains instincts grâce à l'expérience, la réflexion, l'anticipation, la volonté,... ?
    Absolument toutes les émotions sont, de ce point de vue, instinctives et oui, tous les instincts ne sont pas forcément adaptés, surtout dans les situations "complexes" et d'une manière générale, ce qu'on appelle "en société". C'est aussi une des raisons pour lesquelles les enfants sont éduqués et pas considérés comme adulte avant un certains nombre d'années ; certains étant plus ou moins avancés que d'autres. On va dire que c'est quelque chose qui doit être connu depuis quelques centaines d'années et reconnu depuis des dizaines et étudié depuis que la psychologie existe...
    Mais par contre, je doute de la qualité du lien avec horoscope et non référencé.

  25. #24
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Oui, je voulais mettre le point sur le fait qu'un instinct dit de survie, n'est pas forcément adaptée à celle-ci.

  26. #25
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par soulscryer Voir le message
    Oui, je voulais mettre le point sur le fait qu'un instinct dit de survie, n'est pas forcément adaptée à celle-ci.
    Oui, même la fuite devant un prédateur peut faire tomber dans un ravin ou un piège ; absolument tout peut trouver son contre-exemple, en particulier dans les comportements humains. D’où la nécessité, en psychologie, de ne pas généraliser les constats ou raisonnements, même issus d'études scientifiquement valides (c'est un des aspects des sciences dites "molles" comparées aux sciences plus "dures", c.à.d. dont le résultat est plus univoque).

  27. #26
    philippedelimoges

    Re : Emotion : tristesse

    Que les émotions (réactionnelles) ne soient pas toujours adaptés, j'en conviens. La peur provoque des situations exemplaires (paniques aveugles ...). Pour autant, la tradition occidentale a un peu trop tendance à dévaloriser les émotions au profit d'une rationalité idéalisée en vertu suprême. D'abord, je ne crois pas à la toute puissance de la raison : ce n'est qu'une digue morale qui ne résiste pas aux tsunamis de nos émotions. L'amour n'aveugle-t-il pas ? De plus, les émotions (qu'elles soient instinctives ou affectives, je ne rentre pas dans le débat de la signification étroite ou large du terme précédemment évoquée ; seule la définition traditionnelle est prise en compte ici) ont un rôle déterminant dans nos actions : intuition, affectivité personnelles, goûts et dégoûts ... sont les moteurs de nombre de nos actes. Est-ce la raison qui a motivé un Churchill ou un De Gaule en 41 ? J'en doute.
    On fait l'éloge du courage et pourquoi ne ferait-on pas l'éloge aussi de la peur ? Elle est utile, aussi utile que la raison. Elle nous sauve de maints danger. D'ailleurs, le courage est-il un acte raisonnable ?
    Enfin, l'un des grands mérites de Freud c'est d'avoir montré l'influence de notre égo psychoaffectif sur nos agissements.

    Pour revenir rapidement sur la définition du mot émotion, je pense qu'il y a des émotions instinctives archaïques (peur et dégoût en sont pour l'instant des exemples). Et il y a des émotions psychoaffectives (tristesse, amour, joie ..) de nature plus complexe, où l'acquis (personnel ou culturel) à un rôle non négligeable. Actuellement, j'en suis arrivé à porter un regard dubitatif sur la détermination de six émotions primaires. Bref, il y a encore de la cogitation à faire, du moins en ce qui me concerne.

  28. #27
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    Enfin, l'un des grands mérites de Freud c'est d'avoir montré l'influence de notre égo psychoaffectif sur nos agissements.

    Pour revenir rapidement sur la définition du mot émotion, je pense qu'il y a des émotions instinctives archaïques (peur et dégoût en sont pour l'instant des exemples). Et il y a des émotions psychoaffectives (tristesse, amour, joie ..) de nature plus complexe, où l'acquis (personnel ou culturel) à un rôle non négligeable. Actuellement, j'en suis arrivé à porter un regard dubitatif sur la détermination de six émotions primaires. Bref, il y a encore de la cogitation à faire, du moins en ce qui me concerne.
    Je n'ai pas connaissance de ce que Freud ou Hartmann ont réussi à vraiment démontrer de ce point de vue mais il est certain que, comme les liens précédents le sous entendent ou l'indiquent plus ou moins précisément, les émotions doivent avant d'être étudiées, avoir des critères bien précis car sinon chacun peut y mettre ce qu'il veut mais vous pouvez commencer à rechercher de ce coté:
    http://ssi.sagepub.com/content/44/4/695.short
    http://link.springer.com/article/10....0992553#page-1
    http://www.tandfonline.com/doi/abs/1...4#.U-fq2qPqp14
    http://link.springer.com/article/10....3008099#page-1

    C'est très étudié, en particulier chez l'enfant car sont recherchées ou suspectés des comportements pathologiques qui leurs seraient liées.
    http://www.sciencedirect.com/science...03448714000973
    http://www.sciencedirect.com/science...29693X11001230

    Bref, vous en avez pour quelques... temps de lecture...


    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    Que les émotions (réactionnelles) ne soient pas toujours adaptés, j'en conviens. La peur provoque des situations exemplaires (paniques aveugles ...). Pour autant, la tradition occidentale a un peu trop tendance à dévaloriser les émotions au profit d'une rationalité idéalisée en vertu suprême. D'abord, je ne crois pas à la toute puissance de la raison : ce n'est qu'une digue morale qui ne résiste pas aux tsunamis de nos émotions. L'amour n'aveugle-t-il pas ? De plus, les émotions (qu'elles soient instinctives ou affectives, je ne rentre pas dans le débat de la signification étroite ou large du terme précédemment évoquée ; seule la définition traditionnelle est prise en compte ici) ont un rôle déterminant dans nos actions : intuition, affectivité personnelles, goûts et dégoûts ... sont les moteurs de nombre de nos actes. Est-ce la raison qui a motivé un Churchill ou un De Gaule en 41 ? J'en doute.
    On fait l'éloge du courage et pourquoi ne ferait-on pas l'éloge aussi de la peur ? Elle est utile, aussi utile que la raison. Elle nous sauve de maints danger. D'ailleurs, le courage est-il un acte raisonnable ?
    On est ici dans la philosophie ou chacun peut se retrouver, ou pas du tout, mais hors des thématiques de ce forum. Il vaut mieux éviter, je pense...

  29. #28
    philippedelimoges

    Re : Emotion : tristesse

    Oui, Myoper, voilà de la lecture qui va m'occuper Merci pour toutes ces références.
    Quant à mes réflexions "philosophiques" elle résulte des propos de mes prédécesseurs qui ont abordé (si j'ai bien compris) la notion d'accomplissement. Effectivement, on aborde là le subjectif. Donc terrain qui quitte le domaine strictement scientifique .... Je le reconnais et je comprends votre réflexion : neutralité oblige.
    Pour autant, tout débat éthologique interroge inévitablement la vision morale personnelle ou culturelle.

    Cordialement.

  30. #29
    myoper
    Modérateur

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    Quant à mes réflexions "philosophiques" elle résulte des propos de mes prédécesseurs qui ont abordé (si j'ai bien compris) la notion d'accomplissement. Effectivement, on aborde là le subjectif. Donc terrain qui quitte le domaine strictement scientifique .... Je le reconnais et je comprends votre réflexion : neutralité oblige.
    Pour autant, tout débat éthologique interroge inévitablement la vision morale personnelle ou culturelle.
    J'ai bien vu .
    En ce qui concerne ce qui pourrait sortir du cadre scientifique, il suffit de se demander si c'est un jugement de valeur. Si c'est le cas, c'est extrêmement probablement hors champ de la science ; les cas limites étant l'étude (objective) de ces jugements ou de leur établissement ou de leurs conséquences et il s'agit alors de vérifier quel est le domaine d'études psychologiques correspondantes.

  31. #30
    soulscryer

    Re : Emotion : tristesse

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    Pour revenir rapidement sur la définition du mot émotion, je pense qu'il y a des émotions instinctives archaïques (peur et dégoût en sont pour l'instant des exemples). Et il y a des émotions psychoaffectives (tristesse, amour, joie ..) de nature plus complexe, où l'acquis (personnel ou culturel) à un rôle non négligeable. Actuellement, j'en suis arrivé à porter un regard dubitatif sur la détermination de six émotions primaires. Bref, il y a encore de la cogitation à faire, du moins en ce qui me concerne.
    Une émotion dite psychoaffective peut elle influencer un individu jusqu'à lui faire ressentir une peur pouvant être défini comme non archaïque dans ce cas, et dont il ne connais pas l'origine => ego + psychoaffectivté.
    De même pour le dégout.
    Dernière modification par soulscryer ; 11/08/2014 à 08h36.

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