L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA
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L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA



  1. #1
    cancerman

    L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA


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    Bonjour

    L'Académie américaine des sciences estime que le programme actuel de la Nasa est voué à l'échec et recommande de retourner sur la Lune pour mieux décrocher Mars...

    Ces experts estiment que capturer un astéroïde nécessitera de nombreuses technologies sans utilité pour aller sur Mars.

    ( la suite ) http://www.20minutes.fr/sciences/139...lon-un-rapport


    http://www8.nationalacademies.org/on...RecordID=18801

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  2. #2
    Geb

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Bonjour,

    Avant tout, je te remercie pour cet article.

    Le rapport original est disponible ici : Pathways to Exploration: Rationales and Approaches for a U.S. Program of Human Space Exploration

    En gros, un groupes de chercheurs a été chargé par le National Research Council en 2010, dans le but de fournir une "étude indépendante du programme d'exploration habité de la NASA", afin qu'une "base reconnue et indépendante établisse les buts à long termes" et non plus les cycles politiques, qui pour l'instant conduisent à une "instabilité" du programme spatial habité américain.

    Étant donné que ce rapport ne devait évaluer que le programme habité, il est donc très critique sur le-dit programme. Cela dit, comme les projets d'exploration habité coûtent en général extrêmement chers, je doute que les recommandations du rapport soient suivies à l'avenir, et qu'elles aient un réel impact sur la politique spatiale américaine dans un futur proche.

    Cordialement.

  3. #3
    saint.112

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    On a déjà discuté en long, en large et en travers de feu le programme Constellation. C’est marrant de voir comme l’esprit science fiction a la vie dure : conquérir Mars, quelle aventure !
    Je ne comprends pas bien ce qu’on peut reprocher à la NASA. Elle a suffisamment merdé avec Constellation, comme elle l’avait fait avec la navette, mais elle réussit superbement dans l’exploration robotisée de l’espace. Il faudrait qu’elle continue dans cette voie uniquement.

    Je ne vois pas bien comment ce type de projet de conquête pourrait de nouveau faire surface avec une chance raisonnable d’être finalement mis en œuvre. On n’est plus dans les années 60.
    Hormis quelques férus de SF, ou des États en mal de prestige et de reconnaissance internationale (la Chine), ça n’intéresse plus grand monde. Même l’ISS sombre graduellement dans l’oubli. Et surtout les parlements ne sont plus prêts à voter un budget illimité pour aller faire des pâtés dans le régolite martien.

    Nico

  4. #4
    noureddine2

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Citation Envoyé par saint.112 Voir le message
    Je ne comprends pas bien ce qu’on peut reprocher à la NASA. Elle a suffisamment merdé avec Constellation, comme elle l’avait fait avec la navette, mais elle réussit superbement dans l’exploration robotisée de l’espace. Il faudrait qu’elle continue dans cette voie uniquement.
    salut , on peut lui reprocher la navette , qui était un mauvais projet ,
    et même le programme lunaire Apollo était trop couteux mais c’était la guerre froide .

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Deedee81
    Modérateur

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Salut,

    Citation Envoyé par noureddine2 Voir le message
    salut , on peut lui reprocher la navette , qui était un mauvais projet ,
    Ne faisons pas de procès a posteriori. C'est vrai, c'était un très mauvais projets. Ceci dit, d'une part il a quand même rendu de bons services (pensons par exemple à la réparation de Hubble). Et d'autre part, lors du lancement du projet, il était sans doute difficile de prédire les aléas tant techniques que financiers.

    Citation Envoyé par noureddine2 Voir le message
    et même le programme lunaire Apollo était trop couteux mais c’était la guerre froide .
    Là, je ne suis pas d'accord.

    Oui, c'est vrai, vu le contexte de l'époque, ils ne pouvaient pas faire autrement que de lancer ce projet. Ca, c'est sûr et certain. Mais même sans ça, je trouve que c'était une bonne idée. Après tout, des grands projets comme ça, on en a besoin. L'homme se nourri de pain mais aussi de rêves
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  7. #6
    saint.112

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    On a parlé de ça aussi en long, en large et en travers.
    La navette a été un fiasco sur plusieurs plans à la fois. D’une part parce qu’elle a complètement raté ses objectifs : de faire un service de navette régulier et pas cher vers l’ISS et assurer des lancements de satellites à bas cout. Sans commentaire. En plus il s’est révélé qu’elle était intrinsèquement dangereuse.
    D’autre part, la NASA avait tout misé sur elle et s’est retrouvée avec rien d’autre qu’un lanceur à peine opérationnel et hors de prix. Ça a ouvert un boulevard pour Ariane, qui n’aurait peut-être pas connu un tel succès sans cette erreur majeur de son concurrent.

    Quant à Apollo, les motivations de Kennedy étaient strictement politiques : damer le pion à l’Union soviétique qui avait pris de l’avance dans le spatial. Il a mis le paquet : 4% du budget fédéral en moyenne pendant une dizaine d’années. En 1966 : 0,5% du produit intérieur brut des USA !
    Mission accomplie au delà des objectifs : l’URSS a jeté l’éponge après des fiascos abyssaux. Voyant cela, les US ont raccroché les gants, estimant tout d’un coup qu’envoyer des hommes faire un tour de claquettes dans le régolite lunaire ne valait sans doute pas le prix que ça coutait.
    OK, ça a donné un peu de science. C’était le cache-sexe pour l’objectif numéro 1 : planter la bannière étoilée sous l’œil des caméras et faire bisque-bisque-rage aux Soviets. Tant qu’à faire on pouvait aussi installer quelques instruments et rapporter un seau de régolite. Les astronautes n'allaient pas seulement installer un transat et siroter un Coca, il fallait bien les occuper à quelque chose d'utile.

    Mais si on parle strictement de sciences il y a plusieurs questions, donc en faisant abstraction du grand Barnum :
    Est-ce qu’il y avait une telle urgence à connaitre la composition du régolite ?
    Est-ce que des rovers robotisés n’auraient pas été capables d’en faire tout autant, sinon mieux ?

    Nico

  8. #7
    Deedee81
    Modérateur

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Citation Envoyé par saint.112 Voir le message
    Est-ce que des rovers robotisés n’auraient pas été capables d’en faire tout autant, sinon mieux ?
    En dehors des aspects politiques et des aspects liés au besoin de rêver, si, c'est mieux. Un rover fait moins bien, mais vu le nombre qu'on peut envoyer pour le même prix, c'est toujours plus efficace.

    Un autre exemple : Mars. C'est infiniment mieux d'y envoyer des rovers. Mais on ne fera pas l'impasse d'un voyage humain. Non pas parce que c'est indispensable ou utile. Mais juste parce qu'on aimerait vraiment le faire.

    Citation Envoyé par saint.112 Voir le message
    D’autre part, la NASA avait tout misé sur elle
    Ci-dessus, je disais qu'on ne pouvait pas facilement leur reprocher d'avoir lancé ce programme. Mais j'avais oublié ça. C'est en effet une très mauvaise idée de mettre tous ses oeufs dans le même panier.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  9. #8
    Geb

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Bonjour,

    Citation Envoyé par saint.112 Voir le message
    En plus il s’est révélé qu’elle était intrinsèquement dangereuse.
    Je voudrais nuancer ces propos.

    Comme je l'ai expliqué par ailleurs à plusieurs reprises sur le forum, l'objectif de la navette a toujours été, dès le début de sa conception en 1969, d'une probabilité d'échec de 1%. En outre, dès 1983, l'US Air Force avait estimé que la probabilité qu'un problème avec un booster survienne (d'une manière exactement analogue avec ce qui s'est passé en 1986 avec la navette Challenger) était de 1 sur 35 vols.

    Par contre, là où le programme navette s'est révélé dangereux, c'est lorsque les cadres de la NASA de l'époque ont décidé d'aller à l'encontre des estimations de leurs propres ingénieurs, et d'affirmer haut et fort dans la presse que la probabilité d'un échec était de 1 sur 100000 (!). La raison qu'ils ont avancé à ce moment-là était qu'un rapport (à l'époque tenu secret) sur les chances de réussite de l'envoi d'un équipage sur la surface de la Lune (soit le programme Apollo) était de 5% (soit une sur 20). Or, les ingénieurs de la NASA y sont parvenus à 6 reprises sans aucun problème majeur (à l'exception d'Apollo 13).

    Autrement dit, les cadres de la NASA, a commencé par son administrateur à l'époque, ont péchés par optimisme, je dirais même par euphorie; celle qui a suivi la réussite (inespérée) du programme Apollo.

    Coridialement.
    Dernière modification par Geb ; 10/06/2014 à 11h42.

  10. #9
    cancerman

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Citation Envoyé par saint.112 Voir le message

    Quant à Apollo, les motivations de Kennedy étaient strictement politiques : damer le pion à l’Union soviétique qui avait pris de l’avance dans le spatial. Il a mis le paquet : 4% du budget fédéral en moyenne pendant une dizaine d’années. En 1966 : 0,5% du produit intérieur brut des USA !
    Mission accomplie au delà des objectifs : l’URSS a jeté l’éponge après des fiascos abyssaux. Voyant cela, les US ont raccroché les gants, estimant tout d’un coup qu’envoyer des hommes faire un tour de claquettes dans le régolite lunaire ne valait sans doute pas le prix que ça coutait.
    OK, ça a donné un peu de science. C’était le cache-sexe pour l’objectif numéro 1 : planter la bannière étoilée sous l’œil des caméras et faire bisque-bisque-rage aux Soviets. Tant qu’à faire on pouvait aussi installer quelques instruments et rapporter un seau de régolite. Les astronautes n'allaient pas seulement installer un transat et siroter un Coca, il fallait bien les occuper à quelque chose d'utile.
    Et alors ? à la place de Kennedy j'aurais fait strictement pareil pour mon pays, du bon sens, il à arrêté au bon moment et il à eu raison pour pas déséquilibrer d'avantage les finances publiques.

    A la guerre comme à la guerre.


    La navette spatiale N'était pas une erreur c'est juste les choix technologiques qui ont été une erreur, deux des défaillances ayant conduit à la perte des navettes américaines n’auraient pas pu se produire sur la navette spatiale Russe, la technologie Russe étant différente.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Navette...spatiale_russe
    Dernière modification par cancerman ; 10/06/2014 à 12h40.

  11. #10
    saint.112

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Moi qui ai grandi durant cette période (je suis né en 1944), je dirais qu’il ne faut pas perdre de vue à quel point on était profondément influencé par la science fiction, jusqu’aux plus sérieux spécialistes de la prospective. C’est une “science“ qui a pratiquement disparu aujourd’hui étant donné que pratiquement rien de ce que ces prospecteurs avaient prévu pour un avenir plus ou moins proche ne s’est réalisé. Ils ont maintenant peur du ridicule.
    Selon le sens commun, on allait vivre, pour notre grand bonheur, dans “l’âge atomique“. Dans les année 40 le chef du DoE (Department of Energy) prédisait que l’électricité produite grâce à l’atome serait tellement abondante et bon marché qu’elle serait “too cheap to meter“. On n’aurait plus de compteur chez soi. Les “big three“ présentaient des concept-cars motorisés par une pile atomique. Même leurs voitures de production courante ressemblaient à des fusées ou à des chasseurs à réaction.
    Les Soviétiques prévoyaient de mettre en orbite de véritables forteresses militaires avec des canons et des lance-fusées. Les Américains envisageaient d’installer des bases militaires sur la Lune. Von Braun a conçu un projet d’exploration martienne consistant à envoyer sur Mars une flottille d’une centaine de vaisseaux avec un équipage d’un millier d’hommes. Ils allaient atterrir grâce à des avions ailés car lui comme tout le monde pensait qu’il y avait une atmosphère.
    On ne doutait de rien. La conquête de ces nouveaux mondes était pour demain. On voyait des villes entières en anneaux en orbite et même au delà, des villes-zeppelin en suspension dans l’atmosphère de Vénus, etc.
    Quand Kennedy a parlé de “new frontier“ (à ne pas traduire par “nouvelle frontière“) c’était toutes ces idées reçues qu’il avait en tête, comme tout le monde. La Lune n’était qu’une tête de pont vers d’autres mondes et il ne fallait être en retard.

    Il ne s’agissait alors donc pas tellement de rêver mais de mettre le pied sur des territoires à conquérir. L’objectif, un peu oublié depuis, était essentiellement impérialiste (à l’Est comme à l’Ouest).

    La NASA a été créée spécialement pour ça. Son coup d’essai, la mission Apollo, a été un coup de maitre… et à mon avis, elle ne s’en est pas remise comme beaucoup de surdoués qui réussissent trop tôt trop vite et ensuite on du mal à gérer leur talent, aveuglés qu’ils sont par leur orgueil et leur narcissisme. D’où ses échecs cuisants avec la navette et l’ISS et même plus tard avec Constellation.
    Par contre, et à mon avis il s’agit en quelque sorte d’une autre NASA, elle a magnifiquement réussi dans un domaine un peu différent, celui de la vraie science : les sondes, les rovers, les télescopes spatiaux, etc.

    Il y a donc à mon avis deux NASA : celle du programme Apollo, autrement dit celle de la science fiction en acte d’une Amérique orgueilleuse, dominatrice et conquérante, qui, suite à son éblouissant succès initial, ne doute de rien mais n’a cessé par la suite de se prendre les pieds dans le tapis.
    Il y a celle de l’exploration de l’univers qui fait de la science avec modestie et réalisme, et pas seulement pour la galerie, et a fait vraiment faire, elle, des progrès considérables à nos connaissances.

    Nico

  12. #11
    Carcharodon

    Re : L'Académie américaine des sciences sévère avec la NASA

    Pour toutes les personnes qui aiment le sujet et se documentent dessus, il est évident que la NASA est au point 0 concernant une mission habitée martienne, et que absolument rien de concret dans ses projets n'envisage un tel voyage.
    Ces personnes n'ont pas vraiment besoin de l'annonce de l'académie des sciences US pour savoir ça.
    Par contre le grand public oui, qu'il puisse connaitre la réalité sur ce dossier qui fait trop fantasmer beaucoup de monde.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

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