Bonsoir ou Bonjour à toutes et à tous,
Deux des neuf planètes du système solaire accomplissement leur révolution autour du Soleil dans un sens contraire par rapport aux autres planètes.
Peut on m'expliquer pourquoi ?
D'avance merci.
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Bonsoir ou Bonjour à toutes et à tous,
Deux des neuf planètes du système solaire accomplissement leur révolution autour du Soleil dans un sens contraire par rapport aux autres planètes.
Peut on m'expliquer pourquoi ?
D'avance merci.
Oui, facile, parce que c'est faux ! Toutes les planètes tournent autour du soleil dans le même sens.
Désolé, reformules ta question ...
A+,
Argyre
Non, toute les planètes orbitent dans le même sens. Par contre, elles peuvent tourner sur elles-même dans le même sens que leur mouvement orbital (d'Ouest en Est : sens direct ou prograde) ou dans le sens inverse (retrograde).
Les 3 planètes rétrogrades sont : Venus, Uranus et Pluton. Mais en fait, on peut tout aussi bien dire que ces planètes tournent dans le sens direct... la tête en bas, c'est à dire en ayant un axe incliné de plus de 90° par rapport au plan de l'orbite.
Pour Uranus, quasiment "couché" sur son orbite, on peut dire au choix qu'il tourne dans le sens retrograde avec un axe de rotation incliné d'un angle de 82° par rapport à son plan orbital ou qu'il tourne dans le sens direct avec un axe incliné de 98°.
Pareillement on peut dire au choix pour Vénus qu'elle possède un axe incliné de 3° par rapport à son plan orbital et une rotation rétrograde (très lente :243 j) ou alors qu'elle tourne dans le sens direct mais avec un axe renversé à 177°.
Et pour Pluton, pareillement c'est au choix 119° direct ou 61° retrograde.
Pour Uranus, l'explication la plus commune c'est que la rotation est directe lors de la formation de la planète et qu'une des collisions violentes survenues dans les premier âges du système solaire, comme tous les corps ont du en subir, a pu incliner l'axe de rotation.
Pour Pluton, je sais pas
Pour Vénus y'a aussi cette explication par l'impact précoce, mais possiblement un autre phénomène assez subtile, proposé par Laskar.
repost :
http://www.imcce.fr/Equipes/ASD/Venus/venus0.html
La rotation inhabituelle de Vénus résulte d'un état d'équilibre entre deux forces de marées les effets de marée solide, et les effets de marée atmosphérique (Gold et Soter, 1969). Dans le cas des marées solides, le Soleil déforme la planète et crée un renflement dans la direction du Soleil (et dans sa direction opposée), mais si la planète tourne plus rapidement sur elle-même que sa révolution autour du Soleil, ce renflement se décale par rapport à la direction planèteSoleil, et en raison de la non-élasticité de la planète ne revient pas immédiatement dans la direction du Soleil. Il se crée alors un décalage angulaire d (Fig. 2) entre le bourrelet et la direction du Soleil, qui induit un couple de rappel sur la rotation de la planète ayant pour effet de freiner celle-ci. Cet effet durera tant que la vitesse de rotation de la planète est supérieure à sa vitesse de révolution et aura donc tendance à amener la planète dans un état synchrone avec sa période orbitale (c'est ce qui s'est produit dans le système Terre-Lune). Si cet effet avait été le seul présent, la prédiction de Schiaparelli aurait été vérifiée.
Figure 2: Effet de marée solide exercé par le Soleil sur Vénus.
En réalité, dans le cas d'une planète dotée d'une atmosphère épaisse comme Vénus, un deuxième effet de marée est à prendre en compte : l'effet de marée thermique atmosphérique (Fig. 3). Dans ce cas, le Soleil chauffe l'atmosphère au point subsolaire, et pour équilibrer les pressions, se produit alors une redistribution de la masse de l'atmosphère dans les régions plus éloignées, avec une composante importante perpendiculaire à la direction du Soleil. Ici encore, si la rotation de la planète est plus rapide que sa révolution autour du Soleil, on aura un décalage d entre l'orientation de ce bourrelet de marée atmosphérique et la perpendiculaire à la direction du Soleil. On comprend alors que si d < p/2, ce bourrelet entraine un couple accélérateur pour la rotation de la planète. Quand ce couple est suffisamment important, comme c'est le cas pour Vénus, l'équilibre synchrone devient instable, mais apparaissent deux nouvelles configurations d'équilibre, l'une prograde, l'autre rétrograde (Correia et Laskar, 2001).
Figure 3: Effet de marée thermique exercé par le Soleil sur Vénus.
La question restante est de savoir sous quelles conditions initiales (période de rotation, et orientation de l'axe à la fin de la phase de formation du système solaire ) une planète peut-elle arriver dans un tel état d'équilibre ?
On peut montrer que pour un grand domaine de conditions initiales, sous l'effet des forces de marée, mais aussi de la dissipation pouvant s'effectuer à la frontière entre le noyau et le manteau de la planète, l’obliquité de celle-ci (angle entre le plan de l'équateur et le plan orbital) va lentement évoluer vers 0 ou 180 degrés, tandis que sa rotation atteint une position d'équilibre entre les diverses forces de marée, avec seulement quatre possibilités, deux correspondant à un état prograde (F0+,Fp+) et deux à un état rétrograde (F0-,Fp-) (Fig. 4). Une fois que l'on connaît la période de rotation de l'un des état finals, on peut déduire la période de rotation des trois autres. En supposant que l’état actuel est proche de l’ équilibre on peut alors déduire que les deux états rétrogrades ont une période de 243.0 jours, et les deux états progrades une période de 76.8 jours.
Figure 4: les quatre états finals de Vénus.
Il faut souligner que les états rétrogrades F0- et Fp- correspondent tous deux à l'observation actuelle de la planète, mais à des histoires tout à fait différentes : dans le premier cas, (F0-), la planète, supposée être initialement en rotation prograde, va ralentir sous l'influence des effets dissipatifs, pendant que son obliquité évolue vers zéro degré, puis elle s'arrête, et se met à tourner en sens inverse pour atteindre sa vitesse de rotation finale de 243 jours.
Dans le second scénario, (Fig. 5), la planète qui peut être initialement avec une obliquité de presque 0 degrés, va voir son obliquité augmenter considérablement sous l'influence des perturbations planétaires, au point de pouvoir se retourner, tout en ralentissant, pour finalement atteindre ici aussi une vitesse finale rétrograde de 243 jours.
Figure 5: Exemple d'évolution possible de l'obliquité de Vénus au cours de son histoire. La fréquence de précession (en secondes d'arc par an) est tracée en fonction de l'obliquité de l'axe (en degrés). L'obliquité initiale est de un degré, et la période initiale de trois jours. La fréquence de précession initiale est 16 secondes de degrés par an, mais à cause de la dissipation par effets de marée, et de la friction noyau-manteau, la planète ralentit et la fréquence de précession diminue. L'obliquité entre alors dans une zone chaotique très importante (en gris), résultant des perturbations planétaires. L'obliquité peut alors augmenter fortement, jusqu'à ce que les effets dissipatifs la conduisent en dehors de la zone chaotique, pour une forte valeur de l'obliquité. Les différents effets dissipatifs peuvent alors amener l'obliquité vers 180 degrés (Correia and Laskar, 2003).
Dans la figure 5, la fréquence de précession de l'axe de rotation de Vénus est tracée en fonction de son obliquité. La trajectoire correspond à une obliquité initiale de 1 degré et une période initiale de 3 jours. La fréquence de précession est alors d'environ 16 secondes de degrés par an (période de 81 000 ans). La précession est alors en résonance avec les oscillations du plan de l'orbite de la planète résultants des perturbations gravitationnelles des autres planètes. Ces perturbations produisent une très large zone (en grisé dans la figure) dans laquelle le mouvement de l'axe de la planète sera chaotique, et pourra subir de très fortes oscillations pouvant amener l'obliquité au-delà de 70 degrés (La Terre serait actuellement dans cette situation en l'absence de la Lune) (Laskar et Robutel, 1993).
Une fois que l'obliquité atteint une valeur élevée, les effets dissipatifs de marée et de friction noyau manteau peuvent faire basculer la planète, et l'amener à l'état filial rétrograde F,-. En raison de l'existence de cette zone chaotique, qui est traversée par l'axe de la planète au cours de son histoire, toutes les conditions initiales peuvent conduire à l'un quelconque des quatres états finals (F0+,Fp+, F0-,Fp-). Si on se limite à des rotations initiales progrades, comme semble le suggérer les modèles de formation planétaire, seuls les trois états (F0+, F0-,Fp-) sont atteignables.
La rotation inhabituelle de Vénus ne nécessite donc pas l'hypothèse d'un fort impact en fin de formation du Système solaire qui aurait fait basculer la planète, comme cela a été parfois avancé. En fait, en tenant compte uniquement des effets dissipatifs de marée et de friction noyau-manteau, une large part des conditions initiales admissibles conduisent Vénus à l'état actuel, quelle que soit son obliquité initiale, mais cela par deux scénarios possibles conduisant au même état apparent final.
- Dans un cas, la planète se retourne et finit avec une obliquité de 180°.
- Dans le deuxième scénario, la planète ralentit, s'arrête, et redémarre dans l'autre sens, alors que son obliquité tend vers 0°.
Nous aboutissons donc à une forme de paradoxe où la rotation rétrograde de Vénus apparaît comme le résultat probable d'une évolution naturelle, et non pas le résultat (toujours possible) d'une forte collision accidentelle; mais en même temps, pour une grande partie des conditions initiales progrades, il est possible d'arriver à cet état par deux chemins entièrement différents, qu'il n'est pas possible de distinguer au vu de l'état final actuel de la planète (Correia et Laskar, 2001).
Carpenter, R. L. : 1964, Study of Venus by CW Radar, Astron. J. 69, 2
Correia, A., Laskar, J.: 2001, The Four final Rotation States of Venus, Nature, 411, 767-770, 14 june 2001
Goldstein, R. M. : 1964, Venus Characteristics by Eart-Based Radar, Astron. J. 69, 12
Gold, T., et Soter, S. 1969. Atmospheric tides and the resonant rotation of Venus. Icarus 11, 356-366.
Laskar, J., Robutel, P. 1993. The chaotic obliquity of the planets. Nature 361, 608-612.
Parcours Etranges
Je voulais juste exprimer mon admiration pour un tel message...
J'en suis baba ! Gilgamesh, ça fait la force de FSG ce genre de message !
merci Gwyddon.
C'est rigolo, j'ai retrouvé mon ancien post sur les travaux de Laskar grace a Google image. FSG est vraiment bien référencé...
a+
Parcours Etranges
Bonjour,
Beau boulot ! Espérons que ta réponse soit bien celle qui est demandée ...
Sinon, pour Vénus, comme tu l'as écrit, sa rotation est très lente. On peut sans doute raisonnablement simplifier en disant qu'elle ne tourne pratiquement pas sur elle-même.
Cordialement,
Argyre