AEGIS , Antimatière, Gravité

[illusionoflogic]

Je me réexplique, àmha, il est difficile de tester l'asymétrie antimatière/matière. Une des raisons est que l'antihydrogène est composé d'un antiproton et d'un positron, or (et j'espère que ça n'engage pas que moi), j'ai l'impression que des différences caractéristiques ne peuvent apparaitre avec ce noyau antihydrogénoïde, ainsi que le principe d'équivalence. Pourquoi ? Parce que si je ne me trompe pas, il est impossible de tester l'interaction nucléaire forte avec un seul antiproton (je rappelle à toutes fins utiles que c'est cette interaction qui fournit la part la + importante, dans la répartition des masses, au sein d'un atome ou antiatome), je pense quelle ne peut être testée qu'avec un minimum Z=2 (mais pour moi, c'est encore trop peu, un Z=3 qui correspond à l'antilithium serait acceptable pour déceler qqchose, àmha) car justement elle n'existe pas la glu entre antiproton avec un seul antiproton (c'est logique non ?). Et je pense aussi que AEGIS ne pourra pas tester directement l'effet de l'INF, puisqu'il manque des antiprotons. Et je ne parle même pas des isotopes d'antiatomes ...

J'espère vraiment que c'est + limpide là
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[Deedee81]

Salut,

Une des raisons est que l'antihydrogène est composé d'un antiproton et d'un positron

On peut déjà avec l'antihydrogène (et il faut commencer par là, c'est déjà tellement difficile à fabriquer !!!!) tester les asymétries relatives à l'interaction électromagnétiques, la gravitation.
On peut aussi tester si la très importante constante de structure fine a la même valeur (ce qui est confirmé, c'est déjà ça).

Pour l'interaction faible, il est préférable de le faire avec des neutrinos, des mésons B et K. Là, il y a bien une asymétrie et elle a déjà été abondamment testée (mais pas encore tout à fait à fond, il reste en particulier à s'assurer si les neutrinos sont de type Dirac ou de type Majorana).

Enfin, la mesure de la masse de l'antiproton EST une vérification de l'asymétrie pour l'interaction nucléaire (interaction forte) puisque ses propriétés découlent directement de l'interaction (forte) des trois quarks qu'il contient.

La mesure des propriétés nucléaires de noyaux plus complexes sera extrêmement intéressante. Mais ça, c'est pour dans de très nombreuses années. Si on est encore vivant. Donc, pour le moment, voyons ce que donne AEGIS. C'est déjà pas si mal

Enfin, faudrait peut-être que tu précises ce que veux dire "inf". "infarctus" ?

[Gilgamesh]

Pour faire suite à la remarque de DD, très concrètement on ne sait tout simplement pas fabriquer de noyau avec plus d'un antinucléon (le plus simple serait l'antideuton).

[illusionoflogic]

Hello,

Enfin, faudrait peut-être que tu précises ce que veux dire "inf". "infarctus" ?

INF, acronyme pour Interaction Nucléaire Forte, effectivement je suis d'accord que c'est encore + pire comme défis technologique, mais comme apparemment il n'y a toujours pas de résultats (de différenciation) pour l'INF, comme le dit bongo81, pas de différence d'impulsion-énergie, je pense qu'il faut viser la case au dessus (comme pour le LHC, si il y avait eu un désert de particules, et c'est peu probable ... mais attendons) dans le tableau périodique (et surtout ça évite les confusions antimatière repousse antimatière ... pourquoi ? Parce proton repousse proton ... et pourtant ils tiennent confinés dans le noyau atomique, alors j'imagine bien une différence à ce niveau, mais pas forcément non plus ... je suis pas devin), et matière + antimatière = désintégration est plutôt cavalier, car les 2 s'attirent et s'annihilent ; mais l'existence des mésons à quand même renforcé très fortement le modèle standard des particules, car ils ont une durée de vie, et sont détectés !

Bon, je faisais que passer

@+

[Deedee81]

INF, acronyme pour Interaction Nucléaire Forte

Ah d'accord. Merci. Je dois t'avouer qu'en réalité j'avais compris "INFlation"

Rien à redire de particulier sur le reste de ton message. Mais s'il te plaît respire quand tu écris.

[Juzo]

Je me pose encore une question bête malgré mes recherches : le rayonnement électromagnétique de la matière et de l'antimatière étant identique, sommes-nous sûr que les autres galaxies que l'on observe ne sont pas des antigalaxies ? (galaxies d'antimatière)
Est-ce parce que si c'était le cas on aurait déjà détecté des noyaux d'antimatière provenant des étoiles de ces antigalaxies ?
Ou alors peut-être parce qu'on devrait observer une annihilation avec la matière aux frontières de ces antigalaxies ?
Merci

[Deedee81]

Salut,

Est-ce parce que si c'était le cas on aurait déjà détecté des noyaux d'antimatière provenant des étoiles de ces antigalaxies ?
Ou alors peut-être parce qu'on devrait observer une annihilation avec la matière aux frontières de ces antigalaxies ?

Les deux.

Les antiparticules existent dans le rayonnement cosmique mais restent rares. Et comme il y a de la (anti)matière partout : on trouve toujours du plasma, des traces de gaz, des particules qui voyagent,..., aux interfaces ont aurait émission d'un rayonnement d'annihilation très caractéristique (et qu'on n'observe pas, sauf en petite quantité dans les phénomènes les plus violents).

Cela n'exclut pas qu'une partie de l'univers soit de l'antimatière, fortement éloignée de nous, au-delà de l'univers observable. Mais les physiciens n'aiment pas trop les idées qu'on ne sait pas vérifier (enfin, la plupart des physiciens du moins ).

[bongo1981]

Il me semble qu'on a déjà détecté des anti protons dans les rayons cosmiques, par contre, pas de noyau plus élaboré (anti deutérium, anti hélium etc...)

[Deedee81]

On pourrait en principe fabriquer un deuton. Mais pour cela il faut :
- fabriquer un antiproton et un antineutron ("facile").
- ralentir l'antiproton. Pas évident, mais réalisable (c'est ce qu'ils font avec AEGIS)
- ralentir l'antineutron : très difficile. On ne peut le faire que par collisions sur de l'hydrogène qui n'est franchement pas un très bon modérateur. Sinon, zapppp, annihilation.
- les mettre ensemble. Pas trivial, c'est déjà pas évident avec des neutrons et protons isolés. Je ne sais pas trop pourquoi (section efficace de collision trop faible sauf à très faible énergie ???)

[Gilgamesh]

Il me semble qu'on a déjà détecté des anti protons dans les rayons cosmiques, par contre, pas de noyau plus élaboré (anti deutérium, anti hélium etc...)

Oui, bien qu'un tel noyau soit activement recherché. C'est l'objet de l'expérience AMS (Alpha Magnetic Spectrometer)installée sur l'ISS.

Comme tu dis on trouve relativement pas mal d'antiproton (10^-4 en proportion à 10-20 GeV) dans le rayonnement cosmique primaire celui qui frappe la haute atmosphère du fait que le choc entre deux proton peut produire secondairement des anti protons



Par contre pas moyen de produire des noyaux plus lourd, comportant des anti-neutron, avec ce genre de réaction. La détection d'anti-alpha dans le flux cosmique primaire est donc activement recherché, car en toute probabilité il s'agirait alors d'un noyau provenant d'anti matière native. L'expérience a comméncé en mai 2011 et y'a toujours rien aujourd'hui. Je pense pas qu'il y ait jamais eu beaucoup de physiciens pour parier leur chemise sur sa détection. Mais c'était à tenter, sans aucun doute

[aanyadsouza]

Bon à être ici .. !! Merci de partager des informations .. !! Gardez le partage .. !!

[mej]

Juste pour info le satellite Planck lancé par les européens a détecté indirectement la matière noire en étudiant le fond cosmique et la déviation du rayonnement.Ils ont même été capable de la localiser 380000 ans après le big bang.

[pm42]

Juste pour info le satellite Planck lancé par les européens a détecté indirectement la matière noire en étudiant le fond cosmique et la déviation du rayonnement.Ils ont même été capable de la localiser 380000 ans après le big bang.

Y a t-il un rapport avec AEGIS et le comportement de l'anti-matière vis à vis de la gravité ?