Effort Anaérobie
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Effort Anaérobie



  1. #1
    Casper75

    Effort Anaérobie


    ------

    Bonjour.
    J'ai appris que le corps pouvait passer en mode "anaérobie" au bout d'un certain temps et se mettre à brûler de sucres sans oxygene.
    Deja je ne comprend pas ce qui fait basculer dans ce mode, car l'oxygène ne fonctionne pas vraiment sur "reserve". On a quelque minutes voir quelques secondes de réserve d'oxygène dans le sang pendant un effort avant de s'evanouir. On est obligé de respirer en permanence.

    Alors pourquoi un coureur va passer dans ce mode au bout de mettons une heure de course ?
    Qu'est ce qui change puisqu'on continu à respirer de la même façon, et qu'on continue donc d'apporter de l'oxygène avec les poumons ? Ou passe l'oxygène si il ne sert plus à brûler les sucres ? Quel est l'impact sur le cerveau d'un tel type de fonctionnement ? Est-ce qu'il manque d'oxygène lorsqu'on est en effort anaérobie ?

    Merfi

    -----

  2. #2
    Gwinver

    Re : Effort Anaérobie

    Bonsoir.

    Ce n'est pas une question de temps, mais plutôt de niveau d'effort.
    En anaérobie, le corps fournit plus d'effort que ce que permet l'apport en oxygène.

  3. #3
    antek

    Re : Effort Anaérobie

    Citation Envoyé par Casper75 Voir le message
    Alors pourquoi un coureur va passer dans ce mode au bout de mettons une heure de course ?
    Au bout d'une heure ou immédiatement, pour fournir de l'ATP selon les possibilités.
    Au départ (de l'effort intense, à partir du repos ou en cours d'effort aérobie) c'est la filière anaérobie alactique qui fonctionne.
    Les différentes "filières" (anaérobie alactique et lactique, aérobie) désignent les modes de production de l'ATP.
    L'électronique c'est comme le violon. Soit on joue juste, soit on joue tzigane . . .

  4. #4
    Sifo-Dyas

    Re : Effort Anaérobie

    Pour les efforts de plus de 7 secondes (environ) :

    Le corps (le cerveau en fait) décide d'activer les fibres musculaires selon l'intensité de l'effort. Effort long et continu mais d'intensité faible : fibres dites lentes ou rouges, peu puissantes mais peu fatigables, riches en mitochondries ; c'est de l'aérobie, on avance lentement mais pendant des heures. Effort court mais intense : fibres rapides, blanches, puissantes mais qui fonctionnent en aérobie car plus réactive.

    La plupart du temps, les 2 voies sont simultanées. Les fibres rapides produisent du lactate, qui est alors recyclé par les fibres lentes qui en tirent de l'énergie, et le taux de lactate dans le sang reste stable.
    Mais il y a un basculement (un seuil), une intensité au-delà de laquelle les fibres rapides produisent plus de lactate que ce que les fibres lentes peuvent consommer : on va alors plus vite qu'en pur effort aérobie (endurance) mais ça dure peu car le cerveau bloque l'effort quand le taux de lactate augmente.

    On s'entraine pour repousser vers le haut l'allure à laquelle ça se produit, notamment en améliorant fortement l'efficacité du système aérobie qui nous évite d'enclencher le système anaérobie et qui, quand c'est impossible de produire un effort sans anaérobie, consomme les lactates produits dans les fibres rapides. On peut aussi, en plus, apprendre à son cerveau à résister à la montée de la lactatémie.

    Bref, si nous n'avions comme système de production d'énergie que le système purement aérobie, nous serions incapables de fournir durant quelques minutes à 1 heure un effort supérieur à celui donné par le seul système aérobie.
    Cordialement. Sifo-Dyas

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Gwinver

    Re : Effort Anaérobie

    Bonsoir.

    Voilà des explications intéressantes, merci.

    Est-ce que ce sont ces phénomènes qui entrent en jeu dans le choix de la cadence de pédalage en cyclisme et de la longueur de la foulée en course à pied en longue distance.

    Au niveau course à pied, est-ce que ceci intervient dans le fameux "mur du 30°km" au marathon.

  7. #6
    agitateur

    Re : Effort Anaérobie

    le mur des 30 kilo, c'est au moins 1H30 pour les super rapides super entrainés, donc selon moi celà n'obéit pas à une règle physio aussi standard que ce dont on parle, faut chercher ailleurs. Et ce sera plus souvent 2 heures ( voir entre 2 et 3 ), ce qui ne change plus grand chose à ce niveau. Ca doit se jouer ailleurs donc ( hormonal par exemple ).
    L'endurance en courant ça m'emmerde tellement que perso, mon mur est plus proche des 3 km.

    Pour rebondir sur les propos de Sifo,
    Je m'étais intéressé au sujet quand je faisais de l'athlé. ( quand j'étais jeune, donc hier ou avant hier, n'est ce pas ).
    Bon, je pratiquais le 100 mètres, alors forcément je m'intéressais aux efforts pas trop longs

    La voie de la phospocréatine est celle qui permet disons l'overboost maximal en terme de puissance. Là c'est turbo + compresseur + réserve de NOS
    Sauf que celà dure la moitié de 7 secondes ( ou alors l"effort est timide mais vraiment pas maximal )
    En sprint, cette voie est épuisée cramée à 30 mètres max, ce qui est la distance pour quitter le starting block et se retrouver parfaitement vertical en posture stabilisée jusqu'à l'arrivée. Et celà dure 3 sec et des bananes, disons 4 pour une tortue.


    @Gwinver,
    Longueur de foulée, ou fréquence de pédalage, pour rester sur l'automobile, ce serait une notion de couple max et de régime maxi de rotation, l'ensemble fournissant une puissance.
    Il y a des petits moulins peu coupleux qui tournent vite, et des gros moulins coupleux qui tournent lentement. A chacun sa plage de régime et d'utilisation optimum.
    En sprint, on cumule un gros moulin ET un régime trés élevé. Dans la vie tout a une contre partie: si le moulin est le meilleur qui soit sur 100 mètres, ça veut dire aussi qu'il pète la culasse à 150 mètres. C'est une voiture de dragster, en somme.

    Il me semble par ailleurs que le concept que fibre blanche / fibre rouge ( que j'avais appris ) a vieillit et mal vieillit, il est mis à mal, je crois.
    En vocabulaire de training, et en ressenti physio associé, il y a d'ailleurs au moins 3 phases ( et pas juste 2 comme blanc / rouge ou aérobie et anaérobie ):
    - P max ou proche de max, à trés haute fréquence,
    - au strict opposé, l'endurance ( l'effort tenable trés longtemps à rythme constant )
    - entre les 2, la résistance. La voie phosphocréatine est morte, et on est au dessus de la puissance aérobie, donc on va chercher en sus l'épuisement anaérobie. L'effort est donc fractionné. Certains entraineurs te diraient que si t'as pas envie de vomir sur du fractionné résistance de sortie d'hiver, alors tu as été trop fainéant

  8. #7
    antek

    Re : Effort Anaérobie

    Ne pas oublier que la longueur de la foulées est aussi un problème purement mécanique.
    L'électronique c'est comme le violon. Soit on joue juste, soit on joue tzigane . . .

  9. #8
    pachacamac

    Re : Effort Anaérobie

    Est-ce que ce sont ces phénomènes qui entrent en jeu dans le choix de la cadence de pédalage en cyclisme et de la longueur de la foulée en course à pied en longue distance.
    Dans le cyclisme que l'on soit un professionnel dans un col du Tour de France, ou un particulier montant une longue cote, on adapte sa cadence de pédalage pour arriver jusqu'au sommet.
    Comme l'effort est long (effort d'endurance) on est en mode aérobie ou l'organisme est en équilibre.
    Par contre si au cours de la montée on veut produire un effort maximum, par exemple pour lâcher un ou des compétiteurs, on passe quasi immédiatement en mode anaérobie prédominant et on sort l'organisme de son équilibre mais on ne pourra maintenir l'effort bien longtemps ( sinon douleurs musculaires, perte de l'efficacité et le cerveau qui "s'embrume" et nous signale par diverse voix qu'on ne peut maintenir cette cadence sous peine de problèmes graves.

    C'est identique pour ceux qui court sur longue distance.
    Dernière modification par pachacamac ; 25/11/2023 à 13h12.

  10. #9
    Bounoume

    Re : Effort Anaérobie

    Citation Envoyé par Casper75 Voir le message
    Bonjour.
    J'ai appris que le corps pouvait passer en mode "anaérobie" au bout d'un certain temps et se mettre à brûler de sucres sans oxygene.
    le corps entier, c'est à dire tous les tissus?

    anaérobie, oui, bien sûr, quand il s'agit du muscle strié....mais Non, quand il s'agit du cerveau.... quasi uniquement aérobie.......
    Est-ce qu'il manque d'oxygène lorsqu'on est en effort anaérobie ?
    dans l'effort, y a pas de muscle dans le cerveau.... celui-ci manquera d'oxygène seulement si le débit de perfusion diminue (collapsus, arrêt cardiaque au pire) ou si la saturation en oxygène du sang baisse beaucoup.... ce qui arrive rarement suite à un effort, chez les gens indemnes de maladie respiratoire comme BCPO ou asthme....
    ma réponse serait donc plutôt NON habituellement...
    mais les informations qu'il reçoit (baisse Ph, nociception musculaire et autres) font que le traitement de ces perceptions va inciter l'individu à arrêter l'effort....
    rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant.... (Pierre Dac...)

  11. #10
    trebor

    Re : Effort Anaérobie

    Citation Envoyé par Casper75 Voir le message
    Bonjour.
    J'ai appris que le corps pouvait passer en mode "anaérobie" au bout d'un certain temps et se mettre à brûler de sucres sans oxygene.
    Deja je ne comprend pas ce qui fait basculer dans ce mode, car l'oxygène ne fonctionne pas vraiment sur "reserve". On a quelque minutes voir quelques secondes de réserve d'oxygène dans le sang pendant un effort avant de s'evanouir. On est obligé de respirer en permanence.

    Alors pourquoi un coureur va passer dans ce mode au bout de mettons une heure de course ?
    Qu'est ce qui change puisqu'on continu à respirer de la même façon, et qu'on continue donc d'apporter de l'oxygène avec les poumons ? Ou passe l'oxygène si il ne sert plus à brûler les sucres ? Quel est l'impact sur le cerveau d'un tel type de fonctionnement ? Est-ce qu'il manque d'oxygène lorsqu'on est en effort anaérobie ?

    Merfi
    Bonjour à tous,
    De l'info détaillée ici sur ce lien.
    https://www.eufic.org/fr/une-vie-sai...et-danaerobie/
    Faire tout pour la paix afin que demain soit meilleur pour tous

  12. #11
    Sifo-Dyas

    Re : Effort Anaérobie

    Pour le mur du marathon, une étude solide a montré qu'il ne dépend ni des réserves de substrats énergétiques, ni de la déshydratation et encore moins de la glycémie mais de la casse musculaire indiquée par les taux de certains marqueurs sanguins.
    Les coureurs les moins entrainés pour la longue distance sont ceux qui frappent le mur, surtout s'ils sont partis vite et ont imposé à leurs muscles des efforts d'intensité et de durée pour lesquels ils n'étaient pas préparés.

    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3583862/

    Mais ça n'empêche pas les industriels et les vendeurs de mettre sur le marché diverses poudres et autres produits vendus comme "énergétiques" ou "de l'effort" alors que scientifiquement on sait que c'est l'entrainement qui manque et non tel ou tel produit.
    Cordialement. Sifo-Dyas

  13. #12
    Sifo-Dyas

    Re : Effort Anaérobie

    Citation Envoyé par Gwinver Voir le message
    Est-ce que ce sont ces phénomènes qui entrent en jeu dans le choix de la cadence de pédalage en cyclisme et de la longueur de la foulée en course à pied en longue distance.
    Pour la cadence en cyclisme, elle ne dépend que de la force à appliquer.

    Quand on produit une forte puissance (champion ou cycliste moyen qui veut aller vite sur un court moment), on augmente la cadence sinon la force à produire à chaque tour de pédale est très importante et c'est dur pour les muscles et les tendons.

    Mais quand on roule peinard, pas besoin de tourner les jambes comme un pro puisqu'à chaque tour on appuie peu sur les pédales et on ne traumatise pas son corps. Et une cadence réduite ou moyenne basse économise de l'énergie, car au plus on tourne les jambes pour la même puissance externe produite, au plus on consomme d'oxygène et on doit produire de l'énergie interne.
    Pour s'en rendre compte, il faut avoir fait du home trainer à rouleaux, sans résistance. Le simple fait de pédaler à une cadence très élevée essouffle, car même si on ne produit guère de puissance réelle, on tourne fort les jambes et il faut de l'énergie juste pour cela.

    Bref, selon la puissance qu'on développe, on va tourner plus ou moins vite les jambes, selon si l'on veut économiser son énergie ou au contraire en produire un max tout en préservant son corps. Voir un débutant se forcer à mouliner, alors qu'il a une puissance faible, c'est bizarre mais c'est le conseil qu'on lit parfois dans les forums de cyclisme. Et voir quelqu'un qui pour aller vite met tout à droite quitte à forcer comme un dingue sans avancer, c'est tout aussi bizarre.
    Cordialement. Sifo-Dyas

  14. #13
    Sifo-Dyas

    Re : Effort Anaérobie

    Citation Envoyé par antek Voir le message
    Ne pas oublier que la longueur de la foulées est aussi un problème purement mécanique.
    C'est d'ailleurs uniquement un problème mécanique et de rendement énergétique plus que de filière aérobie ou anaérobie : au plus le contact au sol est loin devant le corps, au plus on se freine, les champions ont le pied qui entre en contact juste devant le centre de gravité et en allant vers l'arrière, ça va avec une cadence élevée.
    https://www.youtube.com/watch?v=9p7NT_elwk4

    Et au plus le nombre de pas est réduit, au plus la force à produire à chaque pas est importante, et comme en cyclisme pour aller vite il faut avoir une cadence élevée, sinon on va avoir des douleurs.

    Et il y a aussi une histoire d'oscillation du centre de gravité, au plus les pas sont longs, au plus le centre de gravité oscille vers le haut puis vers le bas, il faut donc plus d'énergie que s'il reste à peu près à l'horizontale comme chez les champions.
    https://www.youtube.com/watch?v=i4c841d2JJE

    C'est d'ailleurs pour cela qu'à partir d'une certaine diminution de l'allure la course est moins efficace que la marche, car la marche produit moins de puissance mais consomme moins d'énergie à allure égale car le centre de gravité est plus stable (enfin quand on sait bien marcher et qu'on court mal). Disons que courir à 5 km/h ne sert à rien.
    Cordialement. Sifo-Dyas

  15. #14
    agitateur

    Re : Effort Anaérobie

    La 1ere vid avec Kipchoge est d'ailleurs trés intéressante sur la biomécanique.

    Prenons les 2 coureurs de l'avant plan, le maillon blanc en tête et derrière lui le maillot vert bariolé.

    Le maillon blanc à un excellent rendement, la position et le mouvement sont excellents. Le pied attaque le sol à la verticale du centre de gravité, le pied pose à plat avec un mouvement de translation vers l'arrière. Il y a une force propulsive immédiate pendant tout le contact.

    Le maillot vert, derrière, est bon bcp moins éfficient. Le pied entre en contact sol en avant du corps, avec le talon en appui et en freinage / amortissement, avant la phase propulsive qui débute plus tard. Il y a une perte d'énergie utile, de la fatigue musculaire "pour rien".

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