Diverses questions sur béton ?

[Charles_]

Bonjour,
Comme les habitués du forum bricolage le savent, je suis en train de lire de la doc sur le béton armé et la rdm et je vais donc poster un certain nb de questions au fil de mes lectures.

Je vais regrouper ici ces questions (à moins que les modos ne préfèrent que j'ouvrent un sujet par question).

1. fck selon type de ciment
Ce que j'ai lu:
Dans le cas d'un chantier courant de batiment, pour des bétons CPA CEM I 42,5 ou CPJ-CEM II/A 42,5, dosés à 350kg/m3, prendre en général
f_ck = 25-30MPa (résistance à la compression)
f_ctm= 2,6-2,9 MPa (résistance à la traction)

Ce 25-30 me semble correspondre à la résistance à la compression caractérique à 5% (0,7 x 42,5= 29,75MPa).

si ma supposition est bonne alors puis je dire que, avec un ciment CEM 32,5, je pourrai considérer que:
f_ck = 20-25MPa (résistance à la compression) (0,7 x 32,5=22,82)
f_ctm= 2,2-2,6 MPa (résistance à la traction)

Confirmation des forumeurs ?

Merci et au plaisir de vous lire
-----

[Cram 64]

Bonjour,

Il vaut mieux poursuivre sur ce fil !

Cordialement Cram 64.

[Titiou64]

Bonjour,

non la résistance du béton ne dépend pas uniquement de la classe de ton ciment. IL dépend aussi des granulats, de la quantité d'eau, et de tout un tas de paramètre dont Deaaz t'avais déjà parlé dans l'autre sujet.
Mais pour un béton de chantier (fait à la main s'entend), quelque soit ton ciment et ton dosage, je t'invite à considérer que tu as un C20/25. C'est peut être défavorable mais au moins tu es en sécurité.

[Charles_]

bonsoir titiou,
oui en effet je "connais" l'importance de ces paramètres.
Il existe notamment une formule qui donne un coefficient à appliquer selon le type de granulats.

Je demande simplement si la classe est déterminée, tous autres facteurs pris à des valeurs standards (recommandées si tu préfères), comme étant la valeur caractéristique à 5%.
(Bien d'accord au final qu'il soit préférable de choisir une classe assez pessimiste pour garder une marge de prudence, mais ce n'est pas ici la question: je ne cherche pas à définir ici quelle classe de béton je vais prendre ds mes calculs de rdm, il s'agit de comprendre les jusitifations de ce que je lis)

(en espérant que la formulation de ma question soit désormais plus claire)

Quand je lis un livre, je cherche à tout comprendre, n'est ce pas normal ?

[A voir en vidéo sur Futura]

[Charles_]

NB: après qq questions, qui vont devenir plus techniques à un moment donné, je vais revenir vers mon sujet principal (dimensionnement dalle et poutre) pour proposer mon propre calcul et voir si j'ai compris

[Charles_]

2. Module d'élasticité tangent du béton
Avec un coefficient de fluage recommandé à 2 (s'il n'est pas lu directement sur une abaque compte tenu de la classe du ciment, de l'hygrométrie), on obtient:
Module de déformation effectif tangent du béton (28 jours)= Module de déformation du béton /3
Soit dans un cas courant 32.000/3 = 10.700

Cela signifie t-il que, après stabilisation du fluage, le béton peut, à charge donnée, fléchir 3 fois plus facilement que s'il n'y avait pas eu de fluage?

Cette interprétation me semble étrange: le fluage est bien une déformation permanente (non élastique), mais comment pourrait-elle faire que le matériau en lui même se montrera 3 fois plus sensible aux flexions qu'auparavant ?
Je n'ai probablement pas bien compris ce concept de module de déformation effectif tangent du béton.

[Titiou64]

bonjour,

Le béton possède 2 valeurs différentes de modules de déformation (noté E).

Pour les charges à court terme, appliquée moins de 24h, le fluage n'a pas le temps de se faire. On prend donc une valeur de E=32000MPa (en gros).
Pour les charges de longue durée (poids propre par exemple), la durée du chargement va induire qu'en plus de la flèche instantanée, on va avoir une flèche due au fluage. Pour se simplifier la vie, on prend E=11000MPa

Petit rappel de RdM : la fléche est inversement proportionnel à E (f=k.1/E).

J'espère t'avoir éclairci

[Charles_]

bonjour,

J'espère t'avoir éclairci

Bjr titiou
Oui c tout à fait clair
Merci et bonne journée à toi

[ilovir]

Coucou Charles

Décidément, tu ne lâches pas l'affaire.

Pour le calcul de la déformée de flexion en BA, tu pourras te régaler de calcul intégral. Tu trouveras pas mal d'exposés spécifiques là-dessus.

Dans la pratique, on reste sur des formules simplifiées, ou si on veut plus de précision, sur une intégration graphique. Voir le 7.4.2 de l'EC 2.

Il y a donc d'une part une flèche à long terme avec un module E faible, et une à court terme avec un module E triple. Le module se déduit du fc,k, d'où l'importance de ce dernier.

D'autre part, en béton armé on considère deux inerties de la section : inertie homogène où interviennent tout le béton et l'acier, et inertie fissurée où ne sont présents que le béton comprimé et l'acier.

Il y a donc 4 paramètres en présence : 2 modules d'élasticité, et 2 inerties.

Avec cela, pour chaque cas de figure, les charges se répartissent d'une certaine façon entre les deux inerties, et d'autre part d'une autre façon entre les deux modules.

Comme on est entre les deux extrêmes à chaque fois, il y a donc deux interpolations à faire, ce qui donne deux résultats.

Enfin, il y a une troisième interpolation à faire entre les deux résultats précédents, sur la base d'un cinquième paramètre qui est la part (psi) de fluage déjà réalisée au moment où l'on met en place les ouvrages fragiles (cloisons carrelages).

Ce dernier résultat donne la flèche active ou "nuisible" c'est à dire celle que subiront les ouvrages fragiles : la part due au fluage postérieure à leur mise en œuvre, et les effets des charges d'exploitation. C'est cette flèche qui est à comparer aux critères limitatifs du 1/500 ou 1/300 de la portée selon les cas.

Le principe sera toujours le même, et sans doute la structure du résultat aussi, que l'on fasse les calculs à partir des formules simplifiées, ou qu'on les fasse en utilisant les intégrales.

Mais en fonction du psi, dont le choix est assez arbitraire (entre 0 et 1 - souvent 0.2), le résultat trouvé varie largement.

Au final donc, tous ces calculs pointus, complexes et élaborés, pour un résultat qui dépend d'un paramètre arbitraire en fin de compte.

Mais il ne faut pas trop se focaliser sur ces calculs de déformée en BA. La correspondance entre théorie et réalité est très aléatoire. Ce n'est pas comme avec l'acier où la déformation réelle est quasiment celle calculée.

[Charles_]

Bsr ilovir,
Ça commence a devenir costaud la!
Ça continue à m'étonner ce caractère empirique du béton armé.
Merci pour tes explications détaillées.
Franchement il me reste bcp de pain sur la planche, mais ça avance