Les scientifiques sont-ils des glandeurs ? - Page 3
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Les scientifiques sont-ils des glandeurs ?



  1. #61
    gatsu

    Re : Les scientifiques sont-ils des glandeurs ?


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    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Vous navez jamais fait de TP sous la conduite d'un enseignant ? Bien dommage
    j'ai deja fait des TPs et j'en ai deja enseigne a la fac si vous voulez tout savoir mais leur design (bases sur les fameux objectifs pedagogiques) ne servent la plupart du temps qu'a sonder ce que les étudiants ont compris du cours, mais d'un point de vue pratique. En tout cas, le but n'a jamais été d'inculquer une quelconque "méthode" scientifique (que je ne saurai pas bien définir de toute façon) en développant des protocoles expérimentaux soi-même. Un tel exercice, qui serait pourtant très intéressant, conduit a des résultats trop fluctuants et est impossible a noter de manière juste.

    On peut par ailleurs se demander ce que cette méthode vaut en dehors du champ experimental...d'ailleurs, elle est probablement plus souvent utilisée intuitivement par les étudiants lorsqu'ils essaient de debugger leurs codes de projet numérique que lors des TPs....c'est mon opinion en tout cas.

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    "Au fond..la musique si on la prend note par note c'est assez nul". Geluck

  2. #62
    noir_ecaille

    Re : Les scientifiques sont-ils des glandeurs ?

    Pourtant j'en ai vu plus d'un, dans le forum biologie, qui devaient répondre à une question en devoir maison -- reliée à un TP à venir Après il y a le TP proprement dit, avec protocole imposé pour l'apprentissage, ou sans protocole imposé durant les TP contrôles. Je ne pense pas que ce soit propre à cette filière non plus (?). Le but est de sensibiliser les élèves/étudiants au décorticage et à l'élaboration de protocoles. Ce n'est pas juste une feuille de route à suivre tel un montage de meuble Ikea. Il y a une analyse essentielle dans toute expérimentation, observation, simulation, et à la clef une synthèse à conduire afin de produire une conclusion. Ainsi en va de toutes les publications scientifiques, et même de toutes les analyses transitoires/laboratoire même.

    La méthode scientifique, n'est-ce pas justement ces savoirs et savoir-faires qui répondent aux exigences de la scientificité ?
    Dernière modification par noir_ecaille ; 23/05/2015 à 05h20.
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  3. #63
    gatsu

    Re : Les scientifiques sont-ils des glandeurs ?

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Pourtant j'en ai vu plus d'un, dans le forum biologie, qui devaient répondre à une question en devoir maison -- reliée à un TP à venir
    C'est vrai que la biologie (du secondaire en tout cas) est la seule matière qui a cette prétention d'enseigner ce qu'est la méthode scientifique (cela ne veut pas dire que ce qu'elle enseigne de fait soit si utile que cela au final).
    Après il y a le TP proprement dit, avec protocole imposé pour l'apprentissage, ou sans protocole imposé durant les TP contrôles. Je ne pense pas que ce soit propre à cette filière non plus (?).
    les TPs contrôles servent a tester la meme chose que des examens écrits i.e. que les étudiants savent utiliser des outils qu'ils ont appris au cours du semestre/trimestre. Par exemple, ce que veut dire "titrer" une solution d'un certain solute, ce qu'est une reaction exothermique ou endothermique etc... il n'y a quasiment aucune place pour l'innovation et pour la découverte d'une façon maline de résoudre le problème (on connait tous la fameuse anecdote mettant en scene Niels Bohr en tant qu'etudiant a qui on avait demande de terminer la hauteur d'un bâtiment avec un baromètre...qui est une excellente representation de l'absence de liberté laissée aux étudiants de tout temps).

    Le but est de sensibiliser les élèves/étudiants au décorticage et à l'élaboration de protocoles.
    Encore une fois ce "but" m'est complètement passe au dessus de la tete. C'est peut être un but théorique avoue en biologie mais de mon point de vue cela s'arrête la.
    Ce n'est pas juste une feuille de route à suivre tel un montage de meuble Ikea.
    Ba moi je pense que si en fait...c'est pas pour rien que les étudiants passant d'un diplôme de Master a une these déchantent rapidement; c'est précisément parce qu'ils n'avaient jamais fait de recherche de leur vie.

    Il y a une analyse essentielle dans toute expérimentation, observation, simulation, et à la clef une synthèse à conduire afin de produire une conclusion.
    et évidemment la conclusion doit être indiscutable pour pouvoir noter les élèves correctement et les ranger dans des boites bons, moyens, mauvais (pour rappel l'evaluation est a present le mot clef de l'enseignement secondaire et supérieur; tout objectif pédagogique ne permettant pas une evaluation chiffrée ne mérite meme pas d'être mentionne).

    Le simple fait que tous les jours des scientifiques professionnels tentent de mettre au point des experiences pour tester des hypothèses qui s'averent soit en tester d'autres ou bien ne pas entièrement confirmer leurs hypotheses ou bien les conduisent a faire des conclusions hâtives me semble corroborer le fait qu'il n'y a rien de telle que la méthode scientifique; cela me semble relever de l'utopie intellectuelle pure et simple.

    Ainsi en va de toutes les publications scientifiques, et même de toutes les analyses transitoires/laboratoire même.
    l'interpretation d'une experience réelle ou numérique est blindée d'a priori sur le problème. Bien qu'Hadamard rapportait que l'inter-subjectivite rendait la science objective, il n'en est pas moins vrai que plusieurs écoles de pensées peuvent émerger sur un meme problème (tout en étant inter-subjective en leur sein) et être extrêmement difficile a départager. Le "genie" revient alors a mettre en place un protocole permettant de départager ces écoles (comme ce qu'avait fait Bell et ensuite Aspect pour tenter de départager de point de vue de Bohr et Einstein en mécanique quantique). Ainsi, ce que tu qualifierais d'aptitude a la portée de quiconque aurait été baigne dans la méthode scientifique, relève de fait du genie dans la vraie science. La manip de Rutherford pour la découverte du noyau atomique était d'une part fantastique, certes, mais également extrêmement chanceuse car les hypotheses qu'il avait utilisées pour inférer l'existence du noyau (i.e. la mécanique de Newton et des interactions électrostatiques) auraient été fausses si les projectiles n'avaient pas été des particules alpha et si l'échantillon d'épreuve n'avait pas été de l'or.

    La méthode scientifique, n'est-ce pas justement ces savoirs et savoir-faires qui répondent aux exigences de la scientificité ?
    je ne peux pas répondre car je ne sais pas trop ce que cela veut dire. Quand j'exerce mon travail de chercheur, j'essaie simplement de ne pas raconter n'importe quoi et de verifier que ce que je dis est relativement sensé compte tenu des hypotheses que j'ai mis dedans; mais ce type de raisonnement est juste de la simple logique.
    "Au fond..la musique si on la prend note par note c'est assez nul". Geluck

  4. #64
    noir_ecaille

    Re : Les scientifiques sont-ils des glandeurs ?

    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    les TPs contrôles servent a tester la meme chose que des examens écrits i.e. que les étudiants savent utiliser des outils qu'ils ont appris au cours du semestre/trimestre. Par exemple, ce que veut dire "titrer" une solution d'un certain solute, ce qu'est une reaction exothermique ou endothermique etc... il n'y a quasiment aucune place pour l'innovation et pour la découverte d'une façon maline de résoudre le problème (on connait tous la fameuse anecdote mettant en scene Niels Bohr en tant qu'etudiant a qui on avait demande de terminer la hauteur d'un bâtiment avec un baromètre...qui est une excellente representation de l'absence de liberté laissée aux étudiants de tout temps).
    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    C'est vrai que la biologie (du secondaire en tout cas) est la seule matière qui a cette prétention d'enseigner ce qu'est la méthode scientifique (cela ne veut pas dire que ce qu'elle enseigne de fait soit si utile que cela au final).
    (...)
    Encore une fois ce "but" m'est complètement passe au dessus de la tete. C'est peut être un but théorique avoue en biologie mais de mon point de vue cela s'arrête la.
    En biologie, il n'est pas si rare qu'un protocole suivi à la lettre donne des résultats inexploitables. Par exemple, mort de toutes les cellules d'une incubation. Il faut être capable d'analyser immédiatement toutes les possibilités ayant conduit à un problème expérimental (cellules trop stressées ? contaminant ? problème de kit ? etc) et de réagir en conséquence. Si par exemple on doit isoler un constituant précis, il faut parfois/régulièrement son propre protocole qu'on n'a pas appris sur les bancs de l'école. C'est particulièrement vrai dans des cas "simples" comme isoler un agent d'intoxication alimentaire, lequel peut être habituel ou nouveau/inconnu (pour la crise de la vache folle, ç'a dû être sportif !).

    Je ne sais pas si cet enseignement (sensibiliser les élèves/étudiants au décorticage et à l'élaboration de protocoles) serait en effet spécifique à la biologie. Je constate seulement qu'on forme les élèves/étudiants à aller plus loin qu'appliquer un modus operandus de façon littérale, non seulement à le comprendre, mais aussi reconnaître rapidement un problème pouvant entraver la lecture des résultats. Je me rappelle un TP avec une incubation foireuse, due à un contaminant complètement inattendu qui venait de la gélose préparée. On a conclu le TP non pas sur la lecture des résultats (personne n'a été épargné), mais sur les conditions : échec d'identification suite contaminant, nécessité de procéder à une incubation non-ensemencée pour déterminer si ça venait vraiment du lot dont la date de péremption n'était pas passée. Le genre de rapport que des labos dressent en cas de pépin.

    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    Ba moi je pense que si en fait...c'est pas pour rien que les étudiants passant d'un diplôme de Master a une these déchantent rapidement; c'est précisément parce qu'ils n'avaient jamais fait de recherche de leur vie.
    Là je pense qu'on peut davantage parler d'écrémage que d'échec. À un moment donné, il faut bien se rendre compte que la recherche est une façon d'innover. On ne réinvente pas la roue, mais on peut explorer des tas de façon de tester cette invention ou de l'utiliser ou de la fabriquer même. Ce n'est même pas propre à la Science puisque pour par exemple côté artisans, il y a des apprentis, des compagnons, des ouvriers, et des maîtres (tout le monde ne peut pas passer maître). Ce qui m'interpellerait, c'est que des étudiants sans innovation soient parvenu jusqu'au niveau maîtrise -- erreur d'aiguillage ou d'ambition ? problème dans l'enseignement supérieur de certaines filières ? Quand on voit les étudiants morfler en années de prépas, bhin heureusement parce que sinon "bonjour les ingénieurs"

    Reste que cette méthode, sa rigueur analytique comme pratique, est essentielle à la scientificité, qu'on soit scientifique ou l'outil/employé sous l'égide d'un scientifique

    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    et évidemment la conclusion doit être indiscutable pour pouvoir noter les élèves correctement et les ranger dans des boites bons, moyens, mauvais (pour rappel l'evaluation est a present le mot clef de l'enseignement secondaire et supérieur; tout objectif pédagogique ne permettant pas une evaluation chiffrée ne mérite meme pas d'être mentionne).
    Un but qu'on ne mentionne pas dans l'enseignement de l'histoire-géographie : être au courant de son environnement (géographique, social, politique...). Ce n'est écrit et "évaluer" nulle part durant tout la scolarité jusqu'au Bac. Pourtant personne n'ignore qu'il bénéficie par exemple des droits de l'Homme, qu'il peut voter aux urnes à sa majorité, ou encore que l'euro est la monnaie européenne du marché commun. Ce n'est chiffré nulle part, mais c'est à intégrer quand même

    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    Le simple fait que tous les jours des scientifiques professionnels tentent de mettre au point des experiences pour tester des hypothèses qui s'averent soit en tester d'autres ou bien ne pas entièrement confirmer leurs hypotheses ou bien les conduisent a faire des conclusions hâtives me semble corroborer le fait qu'il n'y a rien de telle que la méthode scientifique; cela me semble relever de l'utopie intellectuelle pure et simple.
    Justement non. S'il y a des échecs/recâlés, c'est qu'il y a quelque chose qui fait la différence : la méthode/démarche mis en application. Ce que je trouve hâtif, c'est de jeter le bébé avec l'eau du bain. Il y a d'excellentes recherches tout comme il y en a qui sont douteuses ou pire. Une excellente recherche peut par exemple conduire à confirmer qu'il n'y a rien de nouveau. Une recherche douteuse peut par exemple proposer une conclusion biaisée. Il y a des conclusions attendues et inattendues, et seul une démarche rigoureusement scientifique dans le protocole/démonstration, l'analyse et la synthèse octroie ce qu'on appelle la scientificité. Les bidonnacées et autres confuzoaires, quand ils parviennt à survivre un temps, finissent toujours par tomber quoiqu'il arrive.

    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    l'interpretation d'une experience réelle ou numérique est blindée d'a priori sur le problème. Bien qu'Hadamard rapportait que l'inter-subjectivite rendait la science objective, il n'en est pas moins vrai que plusieurs écoles de pensées peuvent émerger sur un meme problème (tout en étant inter-subjective en leur sein) et être extrêmement difficile a départager.
    Tout dépend si on part de rien ou si on s'appuie pour partie des fondations historiques. Reste que même en physique quantique, on a réussit :
    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    Le "genie" revient alors a mettre en place un protocole permettant de départager ces écoles (comme ce qu'avait fait Bell et ensuite Aspect pour tenter de départager de point de vue de Bohr et Einstein en mécanique quantique). Ainsi, ce que tu qualifierais d'aptitude a la portée de quiconque aurait été baigne dans la méthode scientifique, relève de fait du genie dans la vraie science. La manip de Rutherford pour la découverte du noyau atomique était d'une part fantastique, certes, mais également extrêmement chanceuse car les hypotheses qu'il avait utilisées pour inférer l'existence du noyau (i.e. la mécanique de Newton et des interactions électrostatiques) auraient été fausses si les projectiles n'avaient pas été des particules alpha et si l'échantillon d'épreuve n'avait pas été de l'or.
    Je pense que quand les scientifiques sont dans une impasse, leur génie s'exprime par cette capacité à redoubler d'imagination réaliste :
    http://www.futura-sciences.com/magaz...minique-54088/
    Comme aimait à le dire le grand Richard Feynman au sujet de la physique : « The game I play is a very interesting one. It's imagination, in a tight straightjacket » (Le jeu auquel je joue est très intéressant. C’est celui d’avoir de l’imagination à l’intérieur d’une camisole de force). La rationalité et la lucidité ne devraient pas être sacrifiées à la poursuite de rêves qui nous tiennent à cœur.
    Citation Envoyé par gatsu Voir le message
    je ne peux pas répondre car je ne sais pas trop ce que cela veut dire. Quand j'exerce mon travail de chercheur, j'essaie simplement de ne pas raconter n'importe quoi et de verifier que ce que je dis est relativement sensé compte tenu des hypotheses que j'ai mis dedans; mais ce type de raisonnement est juste de la simple logique.
    Ce que vous appelez "simple logique" est loin d'être simpliste. Vérifier n'est pas focément "logique"/déductif, juste prudent. D'autant qu'on peut pratiquer une logique soit déductive, soit inductive. Par exemple les encastrements de sphères de l'univers de Ptolémée étaitent logique, même si ça ne correspondait pas à une réalité tangible et que ça coinçait dans certaines vérifications par l'observation. Il n'y a donc pas qu'une question d'enchaînement qu'on appelle Logique, il y a aussi la Connaissance -- et la confrontation entre ces deux domaines. Savoir et Savoir-Faire
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  5. #65
    contrexemple

    Re : Les scientifiques sont-ils des glandeurs ?

    Si les scientifiques étaient des glandeurs, alors la science serait un chêne.

  6. #66
    gatsu

    Re : Les scientifiques sont-ils des glandeurs ?

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    En biologie, il n'est pas si rare qu'un protocole suivi à la lettre donne des résultats inexploitables. Par exemple, mort de toutes les cellules d'une incubation. Il faut être capable d'analyser immédiatement toutes les possibilités ayant conduit à un problème expérimental (cellules trop stressées ? contaminant ? problème de kit ? etc) et de réagir en conséquence.
    je suis assez dubitatif. La manière dont je le vois est plus que l'un des objectifs pédagogiques du "savoir en biologie" consiste a comprendre que les experiences sont capricieuses et quelles sont les causes les plus courantes d'artefacts expérimentaux.

    Je ne sais pas si cet enseignement (sensibiliser les élèves/étudiants au décorticage et à l'élaboration de protocoles) serait en effet spécifique à la biologie.
    ce n'est clairement pas un enseignement standard dans un cursus de physique comme celui que j'ai suivi...sauf a nouveau lorsqu'il s'agit de projets numériques.

    Je constate seulement qu'on forme les élèves/étudiants à aller plus loin qu'appliquer un modus operandus de façon littérale, non seulement à le comprendre, mais aussi reconnaître rapidement un problème pouvant entraver la lecture des résultats.
    je pense qu'il faut faire des nuances ici que tu ne fais pas. Un technicien en maintenance (informatique, électronique, mécanique etc...) est également formé a reconnaitre certains problèmes et apprend des méthodes de diagnostique au cours de sa formation afin de determiner la cause d'un dysfonctionnement. Je ne dis pas qu'il est impossible d'avoir une idée a soi mais je dis juste que cela est rarement mis en-avant dans la formation académique (et encore moins en classe prepa de mon point de vue). Je ne souhaite donc pas confondre "l'apprentissage de méthodes de diagnostique" et "l'elaboration ab-nihilo" d'un protocole pour mesurer un truc qu'on ne connait meme pas.

    Par ailleurs, par déformation professionnelle sans doute, tu te focalises beaucoup sur l'aspect experimental, mais lorsqu'on fait un calcul dont le résultat est manifestement faux (incoherent par exemple), le meme type de travail de debbugage est a l'oeuvre et c'est ca que j'appelle la "logique" : si ton résultat semble incoherent il faut voir si un de tes premisses n'est pas faux ou si la logique elle meme qui t'a conduit des premisses a la conclusion n'est pas elle meme fausse.


    Je me rappelle un TP avec une incubation foireuse, due à un contaminant complètement inattendu qui venait de la gélose préparée. On a conclu le TP non pas sur la lecture des résultats (personne n'a été épargné), mais sur les conditions : échec d'identification suite contaminant, nécessité de procéder à une incubation non-ensemencée pour déterminer si ça venait vraiment du lot dont la date de péremption n'était pas passée. Le genre de rapport que des labos dressent en cas de pépin.
    ce genre de chose m'est arrive certaines fois et effectivement il faut tenter de comprendre d'ou vient l'erreur ou du reste admettre qu'il y a eu un truc qui ne s'est pas passe comme prévu...les problèmes ne trouvent pas toujours une explication cela dit.


    Là je pense qu'on peut davantage parler d'écrémage que d'échec.
    Je n'ai jamais parlé d'échec. J'ai juste dit qu'ils étaient décontenancés c'est tout. Ce n'est ni bien ni mal mais cela montre que la formation qu'ils ont eue jusqu'alors est très différente de ce qu'ils ont a affronter en these, aussi bons soient-ils jusqu'a la these.

    Ce qui m'interpellerait, c'est que des étudiants sans innovation soient parvenu jusqu'au niveau maîtrise
    je ne comprends pas pourquoi cela devrait t'interpeller. Dans toutes les facs ou j'ai été étudiant et enseignant, l'idée n'a jamais été pour un étudiant d'innover (sauf peut être les khôlles en prepa et a la fac ou bien le système des "supervisions" de Cambridge et Oxford en Angleterre). Les bibliothèques regorgent de bouquins de resolutions de problemes en tout genre ou l'idée est d'appliquer un ensemble de méthodes systématiques (en gros des algorithmes) pour résoudre n'importe quel problème auxquels l'étudiant pourrait être confrontés; je ne vois pas ou est l'innovation la dedans.

    -- erreur d'aiguillage ou d'ambition ? problème dans l'enseignement supérieur de certaines filières ? Quand on voit les étudiants morfler en années de prépas, bhin heureusement parce que sinon "bonjour les ingénieurs"
    Le pinacle de ce type de formation "par la méthode" est évidemment atteint avec les classes préparatoires aux grandes écoles ou les étudiants doivent s'enfourner tous les exercices et problèmes de l'histoire de l'humanité en deux ou trois ans pour savoir comment les résoudre tous....et avoir LA bonne réponse pour avoir LE concours. Il est evident que la démarche et l'état d'esprit que l'on acquiert lorsqu'on sait qu'il y une bonne réponse a un exercice (et que au moins l'auteur de l'exo la connait) et qu'on s'entraine pendant minimum deux ans pour discerner quelle question faire en premier, a quelle vitesse, ce que les correcteurs veulent lire, etc... ne conduit pas a une démarche intellectuelle nécessairement compatible avec l'incertitude de l'existence d'une solution, le sentiment d'impuissance associe au fait que personne ne sait répondre a la question a laquelle on doit répondre, le sentiment de responsabilité vis a vis des conclusions que l'on tire de notre etude qui n'a jamais été faite par le passé et la deception lorsque "cela ne marche pas" dans plus de 70% des cas.


    Un but qu'on ne mentionne pas dans l'enseignement de l'histoire-géographie : être au courant de son environnement (géographique, social, politique...). Ce n'est écrit et "évaluer" nulle part durant tout la scolarité jusqu'au Bac. Pourtant personne n'ignore qu'il bénéficie par exemple des droits de l'Homme, qu'il peut voter aux urnes à sa majorité, ou encore que l'euro est la monnaie européenne du marché commun. Ce n'est chiffré nulle part, mais c'est à intégrer quand même
    certes, mais l'education en histoire-géographie n'a jamais eu pour vocation a former des citoyens. Si tu t'etais informé sur les reformes des programmes ayant eux lieu ces dernières années et a quel point ils ont été "problematises" précisément pour que l'on puisse proposer une évaluation la plus chiffrée possible, tu ne dirais peut être pas cela.


    Justement non. S'il y a des échecs/recâlés
    Je n'ai jamais considere qu'un étudiant en these qui galère était un échec et je trouve cela meme saint qu'il y ait une période plus ou moins longue d'adaptation car la transition avec l'enseignement bien propre academique est souvent abrupte.

    c'est qu'il y a quelque chose qui fait la différence : la méthode/démarche mis en application.
    Penser que ce qui fait la difference vient de la méthode et de la démarche me semble d'une naivete assez importante désolé. La "méthode" (quoique cela recouvre) peut jouer certes, mais le role du directeur de these est précisément de palier aux problèmes de méthodes. la plupart du temps ce qui fait la difference, c'est autre de chose de moins académique : c'est la passion et la persévérance. Et c'est la qu'on en vient au sujet de ce fil. C'est précisément passion et perseverance qui font que le chercheur cherche et réfléchit en premanence a son problème meme si c'est en tache de fond.

    Il y a d'excellentes recherches tout comme il y en a qui sont douteuses ou pire.
    personnellement, je n'ai pas la prétention de pouvoir discerner entre une bonne et une mauvaise recherche a priori (il nous faudrait deja définir sur quels critères on se base).

    Une excellente recherche peut par exemple conduire à confirmer qu'il n'y a rien de nouveau. Une recherche douteuse peut par exemple proposer une conclusion biaisée. Il y a des conclusions attendues et inattendues, et seul une démarche rigoureusement scientifique dans le protocole/démonstration, l'analyse et la synthèse octroie ce qu'on appelle la scientificité. Les bidonnacées et autres confuzoaires, quand ils parviennt à survivre un temps, finissent toujours par tomber quoiqu'il arrive.
    une chose m'intrigue dans ton discours...quid des bonnes recherches qui concluent quelque chose de faux ?


    Reste que même en physique quantique, on a réussit
    qu'est ce qu'on a réussit en mécanique quantique au juste ? Ca fait plus de 80 ans que le débat que je mentionne n'est pas résolu et pas plus tard que la semaine dernière un papier était publie dans le journal Nature sur ce sujet qui devient de plus en plus embarrassant pour les physiciens qui se permettent encore de se poser des questions (note que je discute un problème de fond la, il est evident que depuis les années 1920, la mécanique quantique est une grande réussite de la physique du point de vue confrontation avec les experiences).

    Ce que vous appelez "simple logique" est loin d'être simpliste.
    j'ai jamais dit que c'était simpliste.

    Vérifier n'est pas focément "logique"/déductif, juste prudent.
    je ne vois pas comment on peut monter une experience sans utiliser une raisonnement logique qui va me dire "si je mesure cela, ca veut dire ca"; c'est ca que j'appelle logique et la manière de dépouiller le résultat obtenu est précisément de sonder les relations logiques dans le raisonnement de depart ainsi que la validité des premisses eux memes; bref de la logique.

    Par exemple les encastrements de sphères de l'univers de Ptolémée étaitent logique, même si ça ne correspondait pas à une réalité tangible et que ça coinçait dans certaines vérifications par l'observation.
    certes, mais tant que ces cercles et la logique qui va avec rendent compte des experiences, il n' y aucune raison de s'en débarrasser; je pense qu'on est d'accord la dessus. Et il ne faudrait pas que cela amoindrisse le travail remarquable effectue par Ptoleme sur le sujet juste parce que maintenant on a un modele qui marche mieux.

    Il n'y a donc pas qu'une question d'enchaînement qu'on appelle Logique, il y a aussi la Connaissance
    mouai, il n'y a pas de connaissance avec un grand C il y a des choses qu'on croit savoir point barre. Un raisonnement logique de base commence donc par "si A est vrai et si ma théorie est vraie et si ma théorie prédit que A implique B alors B doit être vrai"; c'est sur ce type de raisonnement que se base toute observation expérimentale. Un excellent exemple a été donne l'an dernier avec la fameuse observation des modes B de polarisations du fond diffus cosmologique (qui faisait pencher la balance en faveur de theories cosmologiques inflationnaires et favorisait de manière indirecte l'existence des ondes gravitationnelles...un gros truc quoi). J'ai écouté plusieurs interview du responsable de l'etude (et lu le papier) et son équipe a étudié les données pendant plusieurs années et ils étaient convaincus de leur conclusion...sauf qu'apparemment le modele de rayonnement produit par les poussières interstellaires (qu'ils ont évidemment soustrait aux signaux observes) n'était pas aussi fiable qu'ils le pensaient et il s'est avéré (aux dernières nouvelles en tout cas) que les signaux rapportes par cette équipe étaient en fait dus quasi-exclusivement aux poussières interstellaires. C'est vraiment dommage.

    Il ne me viendrait pourtant jamais a l'esprit de dire qu'ils ne se sont pas comportes en bons scientifiques. A un moment ou un autre, quand on a passe plusieurs années sur les memes observations, on doit prendre une decision et cela contribue a la responsabilité dont je parlais plus tot.

    -- et la confrontation entre ces deux domaines. Savoir et Savoir-Faire
    cela me semble être une simplification a outrance du travail de chercheur et du metier de scientifique en general. Le Savoir n'existe pas, la science c'est pas une pile d'assiettes ou du reste c'est peut être une pile d'assiettes mais une très spéciale ou, a un moment, vient s'ajouter une assiette differente des autres qui fait s'écrouler la moitié de l'edifice et on repart de la, et avec le sourire s'il vous plait.
    "Au fond..la musique si on la prend note par note c'est assez nul". Geluck

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