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La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution



  1. #31
    Deedee81
    Modérateur

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution


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    Salut,

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    pourquoi mettre les "humains" à part ?
    C'est sans doute un réflexe car la remarque peut aussi s'appliquer aux chiens par exemple.

    Un spécialiste pourra confirmer, détailler ou amender mais il me semble que pour les systèmes centraux un tant soi-peu élaborés :
    - la structure générale du cerveau est innée et programmée, comme le fait d'avoir 5 doigts par exemple. Ainsi, l'aire de Wernicke est à la même place chez tout le monde
    - Le détail n'est pas "programmé", énormément de connexions se font pendant le développement du bébé puis les cellules meurent ou subsistent selon que les connexions sont actives ou pas
    - Puis la plasticité cérébrale modifie les connexions synaptiques, les modifications se faisant en fonction de l'environnement et du vécu

    Pour paraphraser un proverbe :
    La génétique propose, l'environnement dispose

    -----
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  2. #32
    HenriParisien1

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Sauf qu'on ne peut pas mesurer l'information génétique nécessaire pour obtenir un réseau neuronal donné juste en prenant le nombre de neurones et/ou de connexions.
    Il s'agit juste de comparer deux ordres de grandeurs qui sont sans communes mesures pour montrer que l'un de ne peux pas découler entièrement de l'autre. Et c'est également vrai pour le repliement des molécules. Mais ensuite que le code génétique soit soulis à une contrainte "d'économie d'information" est assez naturelle avec la théorie de l'évolution.

    Donc que le code génétique définissent les cellule nerveuses, qui peuvent se "reprogrammer" en fonction des stimulus qu'elles reçoivent pour produire des comportements particuliers, je n'y vois aucun problème. Déduire de ça, que les comportements sont codés par les gènes revient un peu à dire qu'un processeur intel ne peut faire tourner que WINDOWS.

    Citation Envoyé par minushabens Voir le message
    tu dis ça parce que tu ne connais pas la façon dont le génome est traduit en phénotype, c'est-à-dire l'ontogénèse.
    Ce n'est pas mon métier, si c'est ce que tu veux dire. Mais : 1) l'ontogénèse n'est pas la traduction du génome en phénotype mais la croissance d'un organisme, et 2 - sauf cas particulier - le lien entre gènes et phénotype est tout sauf simple.

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    pourquoi mettre les "humains" à part ?
    Pas de faux procès, j'ai pris deux exemples : certaines familles de mollusques dont le réseau neuronale est câblé génétiquement, et l'homme pour lequel ce n'est vraisemblablement pas le cas. Je ne mets pas les humains à part.

  3. #33
    minushabens

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par HenriParisien1 Voir le message
    Déduire de ça, que les comportements sont codés par les gènes revient un peu à dire qu'un processeur intel ne peut faire tourner que WINDOWS.
    essaie de faire butiner et produire du miel une araignée, et tu verras que son "processeur" ne peut pas être "reprogrammé" si facilement.

  4. #34
    Deedee81
    Modérateur

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par minushabens Voir le message
    essaie de faire butiner et produire du miel une araignée, et tu verras que son "processeur" ne peut pas être "reprogrammé" si facilement.
    Non, mais l'araignée new-yorkaise arrête les bandits
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  5. #35
    Amanuensis

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par HenriParisien1 Voir le message
    Pour certain mollusque, la structure neuronale (d'habituellement une centaine de cellule) est la même pour tous les membres de l'espèce.
    Question en digression: De quelle famille s'agit-il?

    (Je connaissais les études sur les planaires, mais ce ne sont pas des mollusques. Et je pensais que tous les mollusques avaient un système nerveux plus complexe que cela, y compris les moules et les huîtres.)
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  6. #36
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par HenriParisien1 Voir le message
    Pas de faux procès, j'ai pris deux exemples : certaines familles de mollusques dont le réseau neuronale est câblé génétiquement, et l'homme pour lequel ce n'est vraisemblablement pas le cas. Je ne mets pas les humains à part.
    non ce n'était pas mon intention.
    je comprend que c'était un exemple, une illustration du propos parmi d'autres.
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    La génétique propose, l'environnement dispose
    Et oui, mon brave monsieur. ( sauf pour les X-Men et autres héros de mon enfance )
    y'a quelque chose qui cloche là dedans, j'y retourne immédiatement !

  7. #37
    Matthieu Trouiller

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Bonsoir,

    je ne fais évidemment aucune propagande créationniste, mais je me pose des questions, que j'espère bien résoudre à l'aide des concepts et des méthodes de la science moderne. C'est d'ailleurs pour cela que je suis venu discuter ici !

    D'ailleurs je n'ai pas dit : ça ne peut pas être du hasard, ça doit être du dessein intelligent ; j'ai dit : ça ne peut pas être du hasard, ça doit être de l'hérédité des caractères acquis.
    Ce qui n'est pas pareil ! L'hérédité des caractères acquis est une vieille hypothèse des théories de l'évolution, débattue dans un cadre scientifique et rationnel, et qui à ma connaissance n'a pour le moment pas été validé.
    Je voulais seulement relancer cette question, car ma connaissance justement ne demande qu'à progresser.

    Par rapport à l'évolution de l'instinct conjointe à l'évolution à celle la physiologie, j'ai sans doute sous-estimé la plasticité cérébrale.
    Pour le terme de "se perfectionner" en effet il n'est pas adéquat, car il a des sous-entendus d'anthropocentrisme et d'absence d'objectivité, dont il faut toujours se méfier.

  8. #38
    Amanuensis

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par Matthieu Trouiller Voir le message
    ça ne peut pas être du hasard, ça doit être de l'hérédité des caractères acquis.
    Cela reste bizarre comme raisonnement. La notion "d'hérédité des caractère acquis" souffre d'imprécision, mais si on prend cela pour le mécanisme proposé par Lamarck, il n'y a pas de cas avéré. Pourquoi le type de fonction dont il est question aurait besoin de ce mécanisme là du simple fait que "on ne voit pas" comment cela apparu par les mécanismes évolutifs décrits dans la théorie courante? Qu'on ne puisse décrire en détail est commun à tellement d'autres fonctions qu'il paraît quand même plus simple de dériver de "on ne voit pas" comme seule inférence "on ne sait pas voir", plutôt qu'aller invoquer un mécanisme exotique et ne permettant pas plus une description en détail.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  9. #39
    myoper
    Modérateur

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par HenriParisien1 Voir le message
    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Sauf qu'on ne peut pas mesurer l'information génétique nécessaire pour obtenir un réseau neuronal donné juste en prenant le nombre de neurones et/ou de connexions.
    Il s'agit juste de comparer deux ordres de grandeurs qui sont sans communes mesures pour montrer que l'un de ne peux pas découler entièrement de l'autre.
    Je n'ai pas compris des ordres de grandeurs de quoi, précisément, il était question et ce qui justifie qu'ils soient pertinent.
    Pangolito et Pangolita sont dans un bateau...

  10. #40
    stefpell

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Bonjour,


    Si l'hérédité des caractères est avoir 8 pattes et tisser du fil ou bien avoir 2 bras 2 yeux...et bien la reponse est oui il y a transmissions d'édifice génétique...sa va de soi...non?

    Cdt
    Le jour que je sais que je ne sais rien, c'est le jour que je sais que je sais tout!

  11. #41
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Salut
    Citation Envoyé par myoper Voir le message
    Je n'ai pas compris des ordres de grandeurs de quoi, précisément, il était question et ce qui justifie qu'ils soient pertinent.
    Moi non plus.
    Je suppose qu'il y a peut être une analogie sous jacente avec l'informatique. ( "taille" du codage ADN/ "taille" des codages de "comportement" ).
    Mais même dans ce cas, la taille d'un compilateur de base est ridiculement petite par rapport à l'ensemble des programmes qu'un ordi peut ensuite "compiler". ( je simplifie ).
    Donc si c'est l'idée de l'argument, elle est bien faible.
    Cdt
    Dernière modification par ansset ; 29/10/2016 à 02h29.
    y'a quelque chose qui cloche là dedans, j'y retourne immédiatement !

  12. #42
    mh34
    Responsable des forums

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par HenriParisien1 Voir le message
    30 000 gènes capables de coder les connexions de 100 milliards de cellules nerveuses. Non ce n'est pas possible.
    C'est pas tant le nombre de gènes que le nombre de transcrits et de protéines qui compte.
    "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus

  13. #43
    minushabens

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    @Matthieu_Trouiller : je pense que tu sous-estimes les possibilités de l'évolution sur le temps long. Tu prends l'exemple d'une guêpe parasitoïde et tu imagines qu'il y a eu une première guêpe qui a pondu dans un insecte qu'elle avait paralysé, alors que sa mère ne l'avait pas fait. Mais en fait il y a beaucoup d'espèces de guêpes parasitoïdes, ça signifie que ce mode de reproduction est apparu avant la divergence de ces espèces, il y a plusieurs millions d'années. Ca a très bien pu se mettre en place graduellement.

    on peut par exemple imaginer que:
    1) le venin paralysant avait à l'origine une autre fonction, par exemple celle de tuer les proies
    2) la guêpe ancestrale avait l'habitude de pondre ici ou là, et parfois près du cadavre d'une de ses proies
    3) les larves écloses sur le cadavre d'un insecte ont pu être favorisées puisque profitant d'une matière organique riche
    4) d'où sélection du comportement : ponte sur cadavre
    5) certaines guêpes qui avaient un venin moins puissant se contentaient de paralyser leur proie sans la tuer
    6) les larves écloses dans des proies vivantes ont pu être favorisées puisque leur réserve de nourriture était plus durable
    7) d'où sélection des guêpes à venin non létal.

    bien sûr c'est purement spéculatif. Ce que je voulais montrer c'est qu'on peut imaginer des scenarios où un comportement se met en place graduellement. Il n'y a pas de contradiction avec la théorie de l'évolution.

  14. #44
    LeMulet

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Je rajouterais une petite couche en faisant remarquer que les découvertes sur le vivant, par exemple le fonctionnement cellulaire, l'organisation cellulaire, la migration cellulaire (en particulier dans le cerveau) etc sont loin d'avoir livré tous leurs secrets.
    A partir de là, ce qui parait mystérieux en terme d'évolution pourrait s'avérer trivial si nous avions plus d'informations.

    Un exemple, pris au hasard, pour illustrer mes propos :
    Le mystère des protéines fantômes. (Sciences&Vie 1190 Novembre 2016)
    Citation Envoyé par Sciences&Vie
    "L'impact pourrait être énorme, révolutionnaire", s'enthousiasme Xavier Roucou, biochimiste à l'université de Sherbrooke, au Canada, qui fut le premier, il y a six ans, à se mettre en chasse des ces fantômes, se heurtant longtemps au scepticisme de ses pairs.
    Aujourd'hui, de plus en plus de biologistes lui donnent raison. "Il y a clairement des centaines, voir des milliers de protéines qui sont passées sous le radar."

  15. #45
    stefpell

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Bonjour,

    J'aimerais bien que Mr. Henri nous résume ce qu'il a retenu de la discussion.

    Personellement la phase où je bloque avec l'évolution c'est le moment que 'les agglomérations de matières aux processus chimiques' aient l'environnement nécessaire (quel genre de situation?) qui favorise la réplication ?

    Si quelqu'un peut débloquer avec quelques arguments ce serait bien.

    Merci à tous pour vos interventions passées, présentes et futures !


    Cdt
    Le jour que je sais que je ne sais rien, c'est le jour que je sais que je sais tout!

  16. #46
    JPL
    Responsable des forums

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Ta question est hors sujet. Relis le titre !
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  17. #47
    Matthieu Trouiller

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Cela reste bizarre comme raisonnement.
    Je me permets de reformuler mon raisonnement, à partir d'un exemple analysé plus précisément.
    Je viens de lire dans la section "Actualités" du Pour la science de novembre 2016, p. 12, qu'une fleur est pollinisée par une mouche qui a priori ne se nourrit pas du pollen des fleurs, mais qui est une espèce de mouche parasite, dévorant les restes de cadavres d'abeilles tuées par d'autres prédateurs (comme des araignées). Les chercheurs ont découvert que la mouche est sensible aux phéromones du venin d'abeille, phéromones libérées lorsque l'abeille est attaquée. C'est comme cela que la mouche repère les cadavres d'abeilles. Il se trouve que la plante en question imite les phéromones de venin d'abeille, ce qui attire les mouches, qui sont donc leurrées et pollinisent la plante.
    Je ne vais pas me lancer dans une réflexion du genre "mais comment est-ce que par hasard une plante peut imiter les phéromones du venin d'abeille ?", parce que ce n'est décidément pas cette question que je pose ici. Je suis tout à fait d'accord pour admettre que même si c'est improbable, il n'en reste pas moins que c'est tout à fait possible que par hasard une plante imite des phéromones de venin d'abeille. Sur des milliards de plantes et des millions d'années, il y a bien une plante qui par hasard va imiter les phéromones de venin d'abeille.
    Ce qui m'intéresse c'est le cas de cette mouche.
    A ma connaissance, les mouches ne reçoivent aucune éducation à leur naissance, et l'ensemble de leur comportement est inné. Par conséquent, cette mouche reconnaît de manière innée les phéromones émises par le venin des abeilles, et l'associe de manière innée à de la nourriture possible.
    Or il y a bien eu un temps où cet instinct n'existait pas. Il y a donc bien eu un moment où une mouche a acquis l'instinct "phéromones de venin d'abeille = éventualité de restes de cadavres d'abeille".
    C'est là qu'intervient mon raisonnement.
    Comment cette acquisition est-elle possible ? Comment ce savoir instinctif s'est-il inscrit dans le patrimoine génétique de ces mouches ?

    1) Soit des mouches cherchant des cadavres d'abeilles finissent par associer l'odeur du venin avec la présence de cadavres, "apprennent" ce fait, et par un mécanisme épigénétique, transmettent ce "savoir" à leur descendant.
    2) Soit des mouches cherchant des cadavres d'abeilles finissent par avoir un descendant ayant une mutation génétique reconfigurant son circuit neuronal de telle façon que de manière innée, il associe l'odeur du venin d'abeille avec la possible présence de cadavre d'abeille.

    Je ne vois que deux solutions pour acquérir un savoir inné : 1) ce "savoir" s'acquiert au cours de la vie, puis s'inscrit dans le patrimoine génétique 2) ce savoir provient d'une mutation génétique ayant reconfiguré le patrimoine génétique de telle façon qu'il devient porteur de ce savoir

    Or qu'est-ce qui est le plus probable ?

    Personnellement, le 1) me semble le plus probable, or il s'agit d'un phénomène d'hérédité d'un caractère acquis. Pourquoi le 1 me semble plus probable ? Parce que le 2) suppose une mutation génétique indépendante de l'environnement qui pourtant permet de s'adapter d'une meilleure manière à l'environnement. Une dialectique entre l'environnement et le génome me semble plus probable pour expliquer que le génome s'adapte à l'environnement d'une manière plus efficace (comme avec l'exemple de ces mouches qui sont plus efficaces quand de manière innée elles savent que les phéromones de venin d'abeille signalent des cadavres d'abeilles).

    D'où mon raisonnement, que je ne trouve pas bizarre mais que je soumets à votre votre critique : pour expliquer la modification des instincts, l'hérédité des caractères acquis me semble parfois une hypothèse plus probable.

  18. #48
    JPL
    Responsable des forums

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Tu as oublié l'explication la plus simple : des mouches recherchent des cadavres d'abeille. Celles qui, à cause d'une mutation survenue par hasard sont sensible à l'odeur des phéromones trouvent leur nourriture plus facilement, donc ont moins de risque de crever de faim et ont plus de descendant. Petit à petit elles supplantent celles qui ne perçoivent pas cette odeur.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  19. #49
    Amanuensis

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par Matthieu Trouiller Voir le message
    Je ne vais pas me lancer dans une réflexion du genre "mais comment est-ce que par hasard une plante peut imiter les phéromones du venin d'abeille ?", parce que ce n'est décidément pas cette question que je pose ici. Je suis tout à fait d'accord pour admettre que même si c'est improbable, il n'en reste pas moins que c'est tout à fait possible que par hasard une plante imite des phéromones de venin d'abeille. Sur des milliards de plantes et des millions d'années, il y a bien une plante qui par hasard va imiter les phéromones de venin d'abeille.
    C'est rarement la suggestion qui est faite. Cela revient à supposer un "saut": à un moment il n'y a rien qui ressemble à la fonction, et, pof, d'un seul coup, "par hasard", dans une individu puis dans la lignée qu'elle engendre, la fonction est là, "finie", toute propre.

    Ce qui m'intéresse c'est le cas de cette mouche.
    A ma connaissance, les mouches ne reçoivent aucune éducation à leur naissance, et l'ensemble de leur comportement est inné. Par conséquent, cette mouche reconnaît de manière innée les phéromones émises par le venin des abeilles, et l'associe de manière innée à de la nourriture possible.
    Or il y a bien eu un temps où cet instinct n'existait pas. Il y a donc bien eu un moment où une mouche a acquis l'instinct "phéromones de venin d'abeille = éventualité de restes de cadavres d'abeille".
    Pareil.

    Comment cette acquisition est-elle possible ? Comment ce savoir instinctif s'est-il inscrit dans le patrimoine génétique de ces mouches ?
    Ce sont deux questions très distinctes. La seconde doit être répondue avant la première.

    Comment ce savoir instinctif s'est-il inscrit dans le patrimoine génétique de ces mouches ?
    Faudrait demander à un spécialiste. Mais on peut imaginer que cela repose sur une protéine unique, élément clé de certaines cellules olfactives, les rendant sensibles auxdites phéromones. Ensuite, faut supposer que le "câblage" pour ces capteurs va associer leur excitation à un tropisme de recherche de la source.

    1) Soit des mouches cherchant des cadavres d'abeilles finissent par associer l'odeur du venin avec la présence de cadavres, "apprennent" ce fait, et par un mécanisme épigénétique, transmettent ce "savoir" à leur descendant.
    Pourquoi pas, mais supposition inutile.

    2) Soit des mouches cherchant des cadavres d'abeilles finissent par avoir un descendant ayant une mutation génétique reconfigurant son circuit neuronal de telle façon que de manière innée, il associe l'odeur du venin d'abeille avec la possible présence de cadavre d'abeille.
    Nan. Juste modifiant les protéines clé des capteurs des cellules olfactives câblées pour le tropisme de recherche de nourriture. Le comportement de recherche peut pré-exister au "détail" qu'est le stimulus déclencheur particulier. Comportement "à large spectre", genre "si ça sent bon, alors aller voir", "sentir" étant "codé" par les capteurs olfactifs, et "bon" étant codé par un câblage éventuellement "approximatif", qui pourra être renforcé par apprentissage individuel.

    Et tout ça n'apparaît pas poser de problème pour une explication évolutive "classique", sans épigénétique.

    Bien sûr, ce ne sont que suppositions. Mais c'est bien suffisant pour ne pas voir dans un tel cas un problème de fond, et s'intéresser à des pistes plus prometteuses.
    Dernière modification par Amanuensis ; 02/11/2016 à 15h39.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  20. #50
    Dynamix

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Le comportement de recherche peut pré-exister
    +1
    Il faut tenir compte du pré-existant .
    La fonction ne crée pas forcement l' organe . C' est souvent un détournement .
    Exemple : la queue préhensile
    La queue existait bien avant la fonction préhension .
    Elle a simplement été détourner de sa fonction initiale .
    Tout comme les nageoires se sont transformées en pattes .
    Dernière modification par Dynamix ; 02/11/2016 à 15h58.

  21. #51
    HenriParisien1

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par myoper Voir le message
    Je n'ai pas compris des ordres de grandeurs de quoi, précisément, il était question et ce qui justifie qu'ils soient pertinent.
    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    Je suppose qu'il y a peut être une analogie sous jacente avec l'informatique. ( "taille" du codage ADN/ "taille" des codages de "comportement" ).
    Mais même dans ce cas, la taille d'un compilateur de base est ridiculement petite par rapport à l'ensemble des programmes qu'un ordi peut ensuite "compiler". ( je simplifie ).
    Donc si c'est l'idée de l'argument, elle est bien faible.
    Ben, c'est mon point. La proposition initiale était celle-ci :
    Citation Envoyé par minushabens Voir le message
    Rien ne s'oppose à ce que les comportements soient codés dans les gènes
    Les gènes n'ont pas la capacité de stocker l'ensemble des connexions nerveuses. C'est les connexions nerveuses qui produisent les comportements. Donc la proposition n'est pas défendable.

    Citation Envoyé par mh34 Voir le message
    C'est pas tant le nombre de gènes que le nombre de transcrits et de protéines qui compte.
    Cela ne change rien au problème. Tu rajoutes un niveau supplémentaire d'intermédiation, mais sans informations supplémentaires.


    --

    Je vais développer un peu l'analogie avec le processeur / gène – programme / comportement.
    Un processeur a un nombre réduit d'instructions. Disons une dizaine et potentiellement c'est une machine universelle capable d'exécuter tous les programmes.
    Mais le fait d'examiner le processeur ne va pas nous dire quel programme il est en train d'exécuter. Et si on souhaite un comportement particulier du processeur : par exemple qu'il génère les décimales de PI, on va devoir lui fournir des informations supplémentaires (via un code source).
    Et inversement, quel que soit le processeur, on peut lui fournir un programme qui générera les décimales de PI.

    Il y a donc une dissociation silicium / logiciel. Tout comme il y a – au moins pour une grande partie – une dissociation gènes / comportements.

  22. #52
    f.oreste

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    @mathieu... vous tromper, comme beaucoup, vous lisez "evolution" et naturellement vous charger un contexte linguistique du finalisme, car le terme evolution est proche de l'idée de progréssion vers une fin, auquel l'un et l'autre de ces deux termes appartiennent...

    en fait il aurait fallut ou plutôt ilfaudrait nommer l'volution, l'ellimination des variants inaptes, ou des plus faibles... car c'est son fonctionnement... la nature ne vise rien, et seul ceux qui ont trouvé des poires sur le chemin mangerons le soit venu, n'auront plus faim et pourrons repartir pour une nouvelle journée le lendemain... les autres, servent de diner aux mouches et autres... rien d'autres

    le problème est que pour nous nous ne percevons(comptabilisons) que les survivants de l'évolution, donc tous ceux qui ont trouvé des poires sur leur chemins, puis des batons, etc... et les ont conservé avec eux(on ne sait jamais)...

    en fait tout carractère acquis provient de mutations génétique, qui peuvent-être positive, négative ou neutre dans un "environement" donné... donc soit cela donne un avantage ou bien ellimine le concurent, ou bien cela ne joue pas, et n'auras un effet que par un changement d'environnement ou cette variable deviendra positive... par exemple l'explosion cambrienne est sans doute le cas le plus flagrant de ce qu'un changement d'environnement à permis aux espèce locale.. soudain l'oxygène ou autres devient disponible en quantité, et cela permet une meilleure chimie energétique pour les cellules donc une plus grande capacité pour les individu de survivre... s'en suit une diversification énorme ou toute les variations de forme et d'espèce devienne "enfin" possible... car les gènes de forme dormant peuvent enfin s'exprimer... à l'inverse en cas de raréfaction environnementale les milieux s'appauvrissent et un plus grand nombre d'individu ne parviennent pas a se reproduire donc a trans mètre leur gène "acquis"

    les araignées, comme les abeilles sont le fruit de 3milliards d'année d'évolution (tout de même) et ont largement eu le temps de produire énormement de variant(individu d'une espèce) porteur eux-même de mutation donc seule quelques'une ont donné jours par accumulation aux espèce que nous connaissons...

    pour finir, le problème du comportement acquis se comprend très bien avec les résistance acquise par les bactérie en face des souche d'antibiotique... c'est un très bon modèle, voilà une bactérie qui trouve un milieux positif et riche et vas se multiplier a outrance, donc en produisant tout un tas de variant d'elle-même toute doté d'erreur de transcription de leur génome(mutation)... et voilà le chnagement d'environnement, la patient à pris des antibio a spectre marge... c'est un massacre dans la population nouvellement implanté et heureuse de bactérie... mais toute ne meurent pas de suite, certainne sont plus ou moins capable de resister au changement d'environnement, docn sont moins sensible à la présence du bactéricide... et si l'on arrête trop les antibios, ces souche de bactéries vont se remettre à croitre et à muter... et la survenue du même antibiotique ne feras que sélectionner les plus résistante, en ELLIMINANT les plus faibles...

    et c'est tout notre problème actuel, de proche en proche, les bactéries ont finit par passer tout nos filets et ont des comportement adéquats, (il faut entendre solution adéquates (stimulus-reponse) donc une réponse adéquate)...

    pour re-finir, n'oubliez pas la variable "temps" dans les étude biologique, car si l'on donne à un singe une machine à écrire celui-ci certes n'écrira pas "notre-dame" de paris... mais avec le temps et les génération, viendras un singe nommé victor hugo qui finira par l'écrire ce gros bouquin ... la variable temps que beaucoup ne prennent pas en compte(ou ne prenait pas en compte, et que vous semblez ne pas tenir vraiment compte du moins dans votre premier post)

  23. #53
    Amanuensis

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par f.oreste Voir le message
    en fait il aurait fallut ou plutôt ilfaudrait nommer l'volution, l'ellimination des variants inaptes, ou des plus faibles... car c'est son fonctionnement
    Définitions: "inapte" = qui va être éliminé

    "plus faible que x" = qui va être plus vite éliminé que x

    seul ceux qui ont trouvé des poires sur le chemin mangerons le soit venu, n'auront plus faim et pourrons repartir pour une nouvelle journée le lendemain...
    et surtout, seul ceux/celles qui ont trouvé plusieurs poires sur le chemin mangeront plus que ce qui suffit à la survie jusqu'au lendemain, et pourront traduire ce surplus en une descendance... (Ou, variante, pourront traduire ce surplus dans la conquête d'une autre, qui, elle, assurera une descendance...)

    (Juste survivre d'un jour sur l'autre est vain, et ne peut en rien expliquer l'évolution.)
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  24. #54
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    @matthieu:
    de fait , il suffit de considérer le mot "acquis" comme l'équivalent de "confrontation à l'environnement" ( et ce pendant des générations successives ), et tout redevient à peu prêt(*) en phase avec théorie actuelle de l'évolution.

    (*) "à peu prêt" car il n'y a pas de finalisme non plus.
    Dernière modification par ansset ; 02/11/2016 à 19h38.
    y'a quelque chose qui cloche là dedans, j'y retourne immédiatement !

  25. #55
    JPL
    Responsable des forums

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    En évolution les mots ont un sens et prétendre changer celui-ci ne peut qu'engendrer confusion ou discours délibérément biaisés.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  26. #56
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    @henri:
    On a fait la même analogie, elle est certes réductrice, mais elle me semble "parlante".
    Cdt
    y'a quelque chose qui cloche là dedans, j'y retourne immédiatement !

  27. #57
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par JPL Voir le message
    En évolution les mots ont un sens et prétendre changer celui-ci ne peut qu'engendrer confusion ou discours délibérément biaisés.
    Certes, j'ai pris cette comparaison pour illustrer le "mot" de manière différente, mais il se peut qu'il reste "gravé" en tant que tel.
    ce n'était pas mon intention.
    y'a quelque chose qui cloche là dedans, j'y retourne immédiatement !

  28. #58
    LeMulet

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par JPL Voir le message
    Tu as oublié l'explication la plus simple : des mouches recherchent des cadavres d'abeille. Celles qui, à cause d'une mutation survenue par hasard sont sensible à l'odeur des phéromones trouvent leur nourriture plus facilement, donc ont moins de risque de crever de faim et ont plus de descendant. Petit à petit elles supplantent celles qui ne perçoivent pas cette odeur.
    Supplanter n'est peut-être pas un terme adéquat.

    Il faut également voir que les populations d'individus qui parviennent à tirer parti de ressources inexplorées ou qui concurencent avec succés des ressources déjà employées par d'autres populations (de même espèce ou pas), voient leur descendance confortées.

    De manière générale, la diversification permet de réduire la pression concurentielle, en exploitant les niches écologiques disponibles.
    Et au final... ce sont les décomposeurs qui ont le dernier mot, jusqu'à la bacterie... et retour à la plante.
    Ce n'est pas parce-que "personne" ne mange le cadavre de l'abeille que ce cadavre est perdu.
    Le cadavre est une ressource disponible face à des bacteries qui se fichent de la concurence, ils sont toujours là en premier.
    La mouche par contre doit faire vite pour avoir le droit à une part de la ressource.

    Il faut voir également la vie comme un cycle avec apport constant par l'énergie solaire.
    La question de l'évolution est donc la question de la meilleur adaptation à un cycle, dans lequel beaucoup de ressources sont disponibles, alimenté par l'énergie solaire.

  29. #59
    JPL
    Responsable des forums

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    C'est hors sujet.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  30. #60
    LeMulet

    Re : La dualité cerveau/action comme problème posé à l'évolution

    Citation Envoyé par JPL Voir le message
    C'est hors sujet.
    C'est ce que disait le dinosaure lorsque son collègue lui faisait remarquer qu'il y avait un drole de truc dans le ciel.

    Au contraire, je vous faisait remarquer que supplanter n'est peut-être pas le terme adéquat.
    Comme vous m'avez bien lu, vous constatez maintenant ou peut-être vous en rappelez-vous, que l'évolution n'est pas juste une histoire de concurence.

    La coopération, le compromis, l'entre-aide, le sacrifice même, sont également et même bien plus, des facteurs primordiaux.
    Imaginez le nombre de cellules qui peuplent votre corps, et qui ne fourniront, elles, aucune descendance.

    Comment intégrez-vous ce fait dans le débat sur la dualité cerveau/action ?

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