principe de précaution

Affichage des résultats du sondage: Le principe de précaution risque-t-il de bloquer le progrès ?

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    13 48,15%
  • non

    12 44,44%
  • En vertu du principe de précaution, je ne prends pas le risque de répondre

    2 7,41%
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principe de précaution



  1. #1
    Cécile

    Lu dans le Figaro, à propos de la future charte de l'environnement :

    [...] le principe de précaution provoque de sérieux remous, en particulier au sein de la communauté scientifique dont une partie craint qu'il ne bloque le progrès. «Les académies des sciences et de médecine refusent l'introduction du principe de précaution dans la Constitution qui serait paralysante, qui constituerait un obstacle à la recherche et provoquerait d'innombrables procès», a ainsi lancé le professeur Maurice Tubiana, président de la commission environnement de l'Académie des sciences. Il en veut pour preuve la téléphonie mobile : «On assiste à une montée des inquiétudes alors que le problème le plus grave, dans cette affaire, ce sont les accidents provoqués par les automobilistes qui téléphonent en conduisant. Les sommes gigantesques consacrées à lutter contre des risques incertains peuvent handicaper le combat pour des risques réels.»

    Des arguments qui ne tiennent pas, selon Pierre-Henri Gouyon, professeur de génétique des populations à l'université Paris-Sud Orsay : «Le principe de précaution n'est pas synonyme d'inaction, corrige-t-il sèchement. Les chercheurs doivent descendre de leur petit nuage pour se préoccuper davantage des conséquences de l'innovation. L'Académie des sciences a rédigé un rapport sur les OGM sans entendre les spécialistes de la question, cela ne donne pas l'impression d'une bonne foi absolue.»

    Pas question, pourtant, de nier le principe de précaution, a tranché Yves Coppens, le président de la commission : «Ce principe existe, il n'est pas question de le faire sauter mais de l'expliquer et d'en définir les procédures.» Ce principe doit être manié «avec prudence», a insisté le constitutionnaliste Louis Favoreu. «Il ne doit pas être directement invocable devant les juridictions ordinaires car cela déclencherait des contentieux en cascade. Il existe ainsi, dans notre pays, un droit à l'emploi qui n'est pas directement invocable, sinon des millions de chômeurs pourraient saisir les tribunaux.»
    Qu'en pensez-vous ?

    -----

  2. #2
    Cécile

    Je voulais aussi mettre une troisième option dans le sondage : "en vertu du principe de précaution, je ne prends pas le risque de répondre".
    Mais j'ai merdé ...

    voila qui est rajouté.
    Ÿoyo

  3. #3
    invite37693cfc

    lut,
    ben moi je pense que le principe de précotion,
    certes ralenti un peu la science mais la chose qui ralentile plus est quand même l'argent nan?
    Les politiques de nos états ont peur de voir les nouvelles technologies des sciences entre de mauvaises mains donc ils prennent des précotions. Ou alors ils ont des actions dans un groupe étranger et veulent le favorisé pour gagner encore plus d'argent!

    Bon pour ma part je prends pas le principe de précotion , je suis pas tout à fait d'accord avec il faut faire du cas par cas je pense!

  4. #4
    Bigonoff

    Salut
    -------

    Si on avait un peu plus usé du principe de précaution, on ne se retrouverait pas avec une planète poubelle et à moitié détruite, et en train de "bouffer" de la "m...."

    On n'aurait probablement pas de GSM, mais il n'est pas sûr qu'on serait moins heureux.

    A+
    Bigonoff
    Vive l'Internet libre

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    John78

    Bonjour

    C'est quand même un peu étonnant d'avoir été mettre à la tête d'une commition sur l'environnement un paléontologue ! Comme si il n'y avait pas d'écologue ou de spécialiste des questions d'environnement en France.....

    Ne soyons pas non plus naïf sur la finalité de tout ça, celà tient en 3 lettres : OGM.
    Entre la pression de l'INRA et des firmes agronomiques qui s'impatientent de la lenteur du retour sur investissement en Europe, les décisions pour le moins partiale de l'Académie des Sciences comme le rappelait Gouyon, la mise en taule de Bové, et la remise en cause du principe de précaution par la commition sur l'environnement : tout ça c'est cousu de fil blanc. Je propose donc un autre débat : la légalisation des OGM en France c'est pour :
    -1 ans
    -3 ans
    -5 ans


    Lamentable ce procédé, on prends vraiment les gens pour des c*ns...

    A+
    John

  7. #6
    invite0777d5c1

    Ce principe fait perdre du temps, mais empêche les erreurs : donc au total gain de temps. (Voir Lyssenko par exemple).
    0

  8. #7
    kinette

    Bonjour,
    En fait certains événements de la journée me font penser qu'il faut effectivement au moins un minimum de précautions, sinon on fait des c...

    Donc le principe de précaution oui, mais bien sûr c'est comme tout il ne faut pas abuser non plus.
    En fonction du risque d'erreurs et de la gravité des erreurs il faut adapter le niveau de précaution pour limiter les erreurs (sachant que l'effort pour s'approcher du risque zéro est généralement croissant de façon exponentielle).
    Voili,
    K
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  9. #8
    Yoyo

    Bonjour,

    Je suis d'accord avec kinette, oui au principe de precaution utilise avec parsimonie, NON a son utilisation systematique!

    Si on reviens en arriere, et que l'on regarde les grande decouvertes qui ont marque l'histoire des sciences, combien auraient ete sacrifiees sur le sacro saint hotel du principe de precaution???
    Pasteur n'aurait certainement pas decouvert la vaccination, La radioactivite sans doute pas non plus...etc...

    Biensur il faut controler etre prudent, mais n'interdisons pas tout a cause de peurs aussi irrationnelle que non justifiee... la vie elle meme est dangereuse et je pense que selon le principe de precaution nous devrions interdire les voitures, bien trop dangereuses d'utilisation et revenir a l'epoque des caleches (quoiqu'elles etaient aussi probablement dangereuses)! a l'utiliser dans tous les sens on arrive a de telles absurdites!

    Et puis seule la recherche academique serait touchee par ce principe de precaution, la recherche militaire elle n'en n'aura que faire!... alors imaginez le decalage que cela produira entre civil et militaire... ce n'est guerre rassurant!

    Yoyo

  10. #9
    Cécile

    Bonjour,

    A priori, le principe de précautions concerne peu la recherche, puisqu'elle se passe dans les labos (à part pour les OGM et les recherches sur l'embryon).
    La question intervient plus lorsqu'il s'agit d'appliquer les découvertes. Pour reprendre un de tes exemples, il est sûre qu'avec le principe de précaution, on n'aurait pas mis la radioactivité à toutes les sauces comme dans les années 20 ou 30 ... elixirs ou crèmes de beauté radioactives, sans parles des réveils avec des aiguilles recouvertes de radium (pour les voir la nuit) qui continuent à nous poser des problèmes. Quant à la vaccination, c'est toujours un équilibre à trouver entre les risques de la vaccination et les bénéfices (d'ailleurs, les autorités songent à arrêter le BCG obligatoire, comme dans d'autres pays).
    Donc je pose une question plus générale sur les effets du principe de précaution sur le progrès, non sur la recherche.

  11. #10
    Yoyo

    Bonsoir,

    Alors je fais la meme reponse sur le principe de precaution appliqué au progres.
    Tout depends du benefice potentiel par rapport aux inconvenients eventuels... par exemple sommes nous vraiment sur que les ultrasons utilises pour les ecchographies durant la grossesse sont totalement inoffencif pour le foetus en plein developpement? devrions nous les interdire au nom du principe de precaution?

    Yoyo

  12. #11
    Cécile

    Bonsoir Yoyo,

    Je réponds à ta question par une autre question : y a-t-il des éléments probants faisant suspecter que les ultrasons des échographies sont nocives pour l'embryon ? Si oui (mais je n'en ai jamais entendu parler), il faut faire une analyse de risques pour voir si les risques de l'échographie sont supérieurs aux risques causés par l'absence d'échographie (qui permet quand même de mieux surveiller les grossesses donc de diminuer la mortalité péri-natale).
    Pas simple, le principe de précaution.
    Je prépare actuellement un article sur un sujet qui découle directement du principe de précaution. Il s'agit du livre blanc de la chimie, qui propose une évaluation de toutes les substances chimiques produites au-delà de 10 tonnes. Actuellement, seules les substances mises sur le marché après 1981 font l'objet d'une évaluation, les autres (la grande majorité) ne sont évaluées que très lentement lorsqu'on suspecte leur dangerosité.
    L'avis de toutes les personnes qui ont entendu parler de ce sujet serait bienvenu.

  13. #12
    Cécile

    Le livre blanc nomme d'ailleurs nommément le principe de précaution, et je crois que son analyse explique bien pourquoi ce principe est apparu. Le livre blanc accuse à un moment : Citation:
    le système actuel n'encourage pas l'industrie à promouvoir l'évaluation des risques. Au contraire, les retards dans la procédure d'évaluation sont "récompensés" par un allongement de la période de commercialisation. L'industrie a généralement communiqué des données quand elle jugeait celles-ci utiles pour éviter les restrictions envisagées.

    Il précise plus loin, concernant la future réglementation : Citation:
    Le principe de précaution sera invoqué à chaque fois que la procédure d'évaluation des risques souffrira d'un retard injustifié ou qu'un risque inacceptable sera suspecté. En particulier, si le producteur d'une substance donnée retarde la consignation des informations pertinentes ou des résultats d'essais ....

    Dans ce cas, le principe de précaution s'oppose donc directement à la tendance au "laisser faire" tant qu'on n'a pas toutes les données. Appliqué plus tôt, il aurait peut-être évité les scandales de l'amiante, des éthers de glycol ...
    Je précise que le livre blanc n'est pa rédigé par une association environnementale virulente, mais par la Commission européenne.

  14. #13
    invitef1b6f285

    personnellement,le"principe de précaution"me paraît plus nécéssaire que souhaitable..
    il me semble que c'est un projet concu pour canaliser les dérives du monde "actuel"..donc,plutôt réactif et temporaire que réellement fondateur..mais au vu des menaces potentielles engendrées par les avancées technologiques et scientifiques,il pourrait temporiser de façon positive le foisonnement d'applications contradictoires du"progrès"..
    bien entendu,les réflexions risquent d'être très"délicates"..et sur quelles bases,à partir de quelles valeurs va t'on justifier les décisions?..

    dans l'absolu,je crois que personne ne souhaite subir la censure..

    mais pour ma part,je pense que"le principe de précaution"n'est que le couvercle d'un puits beaucoup plus profond..qui met en perspective le fait que la science avance beaucoup plus vite que les valeurs morales ou éthiques(antiques?quoique certaines me semblent toujours d'actualité)..et ce débordement(salutaire?..)appel le une révision fondamentale des principes et des fonctionnements de nos sociétés.

    par exemple,une réflexion sur la nature et la signification du mot"progrès"..

  15. #14
    inviteb73ce398

    Je pense que le principe de precaution est a applique le plus souvent possible mais ne doit en aucun cas entrer dans la Constitution. C'est une notion beaucoup trop subjective qui arretera toute forme de progres.
    Si on s'arrete sur les risques potentielles de chaque avancee technologique (ou de ce qui existe deja), on ne s'en sort plus et on n'a plus qu'a circuler en carosse ou peut etre char a boeufs, ca va moins vite!

  16. #15
    Cécile

    Pour alimenter le débat :
    Les Académies de Médecine et des Sciences contre le principe de précaution
    PARIS, 1er avr (AFP) - Les Académies de Médecine et des Sciences ont dit "non" mardi à l'inscription du principe de précaution dans un texte constitutionnel, en raison de la paralysie de la recherche que cela pourrait générer.

    Reconnu depuis 1995 par le droit français, le principe de précaution stipule que "l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles".

    Ce texte pourrait figurer prochainement dans la charte de l'environnement promise par le président de la République.

    L'adoption de ce principe de précaution risque de constituer "un frein à toute innovation et de constituer une source de conflits juridiques sans fin puisque chaque citoyen pourra attaquer l'Etat", a souligné le Pr Charles Pilet, de l'Académie de médecine.
    ...

  17. #16
    invitef1b6f285

    "un frein à toute innovation et de constituer une source de conflits juridiques sans fin puisque chaque citoyen pourra attaquer l'Etat", a souligné le Pr Charles Pilet, de l'Académie de médecine.
    ça..c'est un peu le rêve de chaque citoyen frustré ..

    mais dans le refus du principe de précaution,n'y a-t'il pas une acceptation tacite du fait qu'on préfère finalement qu'il y ait des victimes plutôt que de freiner l'innovation,la marche du progrès?..
    il ne reste plus qu'a réfléchir à un pourcentage acceptable..et nous serons dans le cynisme le plus complet..

  18. #17
    inviteb73ce398

    Citation Envoyé par Ulysse
    mais dans le refus du principe de précaution,n'y a-t'il pas une acceptation tacite du fait qu'on préfère finalement qu'il y ait des victimes plutôt que de freiner l'innovation,la marche du progrès?
    Je ne pense pas que ce soit si simple. Il ne s'agit pas de refuser le principe de precaution mais de le voir s'inscrire dans la constitution, ce qui est tres different. Cela signifie, a mon sens, non seulement un frein au progres mais aussi une regression sensible. Juste un exemple qui me vient a l'esprit, la vaccination a ete une avancee majeure de la medecine. Bien qu'a ma connaissance aucun lien direct n'a ete etabli entre vaccination et certaine pathologie (sclerose en plaque au hasard), certains pensent que la vaccination est un risque. Si le principe de precaution s'inscrivait en temps que loi, on serait en droit de demander l'arret immediat de la vaccination, ce qui, a mon sens serait stupide.
    Une autre consequence pourrait etre la mise en place d'un systeme "a l'americaine" en pire (ce qui est "amusant", c'est qu'on y arriverai par une voie differente) ou on demanderait au patient de desengager la responsabilite du medecin en cas de demande de l'utilisation d'un produit qui est sous la loi "du principe de precaution". Ca reviendrait a une espece d'auto-medication controlee ce qui ne me parait pas souhaitable.

  19. #18
    kinette

    Bonjour,
    Je suis totalement d'accord avec Igothic.
    Le principe de précaution est une bonne chose mais le pousser à l'excès aboutit à des absurdités.

    mais dans le refus du principe de précaution,n'y a-t'il pas une acceptation tacite du fait qu'on préfère finalement qu'il y ait des victimes plutôt que de freiner l'innovation,la marche du progrès?..
    il ne reste plus qu'a réfléchir à un pourcentage acceptable..et nous serons dans le cynisme le plus complet..
    Et tu crois que les choses fonctionnent comment?
    Mettons que tu sois médecin. Tu sais que pour telle pathologie, elle est mortelle à x pourcents. Le médicament qu'on possède (ou l'opération, le traitement) entraîne des problème graves dans y pourcents des cas, les y pourcents étant inférieurs aux x pourcents.
    Dans ce cas-là tu fais quoi? En vertu du sacro-saint principe de précaution, sachant que le traitement risque de tuer quelques personnes qui ne seraient pas mortes tu laisses tomber le traitement? Ou alors considérant que le nombre de personnes qui seront sauvée dépasse celui du nombre qui meurt à cause du traitement tu appliques quand même le traitement?
    Ben oui on peut dire qu'il y a un certain cynisme à essayer ainsi de comptabiliser les morts pour en minimiser le nombre tout en sachant qu'il y en aura.
    On pourrait se cacher les yeux en disant qu'on ne veut pas de morts du tout...

    Il faut bien réfléchir sur ce qu'on entend par "risque". On a fait une histoire énorme de l'histoire de la "vache folle" alors qu'il n'y avait finalement qu'assez peu de risques, le nombre de cas déclarés étant faible (mais bon c'est lié à la peur de l'inconnu et au rapports "affectif" que nous avons avec notre alimentation). De même à la moindre détection de salmonelles on fait toute une histoire, alors que les bactéries ne sont réellement dangereuses que pour des personnes vraiment affaiblies, et au sein d'un fromage au lait cru leur croissance est contrôlée par celle des autres bactéries... mais à côté de ça on regarde la grippe comme quelque chose d'assez bénin alors que c'est une des premières causes de mortalité. On ne montrera pas du doigt la personne qui ne s'est pas vaccinée, qui ira travailler en étant malade, qui tousse à la figure des autres et transmet le virus autour de lui...
    On fait toute une histoire si un médicament à l'efficacité prouvée contre une maladie s'avère avoir des effets secondaires pour un cas sur 10 000, des associations hurleront au loup pour qu'il soit retiré du marché. Mais à côté de ça on trouve normal que l'aspirine soit en vente libre (un médicament qui n'aurait peut-être même pas obtenu l'AMM s'il avait été développé aujourd'hui), alros que c'est un médicament pouvant avoir des effets secondaires graves, et on trouvera honteux qu'on fasse un procès à un vendeur de plantes médicinales parce qu'il vent des plantes qui mal dosées ou mal tolérées peuvent tuer...

    Oui la vie est risquée, et on a un risque de 1/1 de mourir...
    Un vrai principe de précaution consiste à essayer de qualifier ces risques et de voir dans quelle mesure ils sont acceptable.
    Non on ne peut pas faire vraiment autrement, même si ça veut dire qu'il y aura peut-être des morts liés à la décision prise.
    OK ça peut être cynique, mais la vie n'est-elle pas elle-même cynique?

    De toute façon il ne faut pas rêver le principe de précaution est généralement invoqué pour des raisons autres que d'éviter des morts, etc... soit ça peut permettre de faire des économies en mettant plus tard sur le marché un médicament trop cher, ça peut permettre de justifier la non-réalisation d'une structure collective qui auraît été utile, ça permet de justifier des retraits de crédits à des équipes de recherche, ou de laisser à l'industrie d'un pays le temps de créer un produit équivalent à celui qu'on ne laissera pas entrer (malheureusement pour les OGM, j'ai bien peur par exemple que les vraies raisons de leur blocage par l'Europe n'étaient pas le principe de précaution lui-même mais le fait que ça permettait de protéger l'Europe contre l'arrivée des semences américaines).

    K, d'humeur cynique...
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  20. #19
    Cécile

    Bonjour Kinette,

    Je trouve que ta charge contre le principe de précaution est un peu rude.
    Dans ce cas-là tu fais quoi? En vertu du sacro-saint principe de précaution, sachant que le traitement risque de tuer quelques personnes qui ne seraient pas mortes tu laisses tomber le traitement? Ou alors considérant que le nombre de personnes qui seront sauvée dépasse celui du nombre qui meurt à cause du traitement tu appliques quand même le traitement?
    Dans ce cas là, tu discutes avec le patient en lui disant exactement ce que tu as écrit : "elle est mortelle à x pourcents. Le médicament qu'on possède (ou l'opération, le traitement) entraîne des problème graves dans y pourcents des cas", et le patient décide en connaissance de cause. C'est quand même au patient de décider du traitement qu'il accepte, à condition qu'il ait toutes les données en main.

    Un vrai principe de précaution consiste à essayer de qualifier ces risques et de voir dans quelle mesure ils sont acceptable.
    Le principe de précaution intervient lorsque, justement, on ne sait pas qualifier les risques, que ceux-ci sont peut-être très importants, ou peut-être négligeables. Dans ce cas, cette non connaissance ne doit pas être un frein à l'adoption de mesures de précautions

    Quant au risque, il est bien connu qu'on accepte beaucoup moins bien un risque sur lequel on n'a aucun contrôle (par exemple la pollution) qu'un risque qu'on contrôle (par exemple la cigarette), même si ce dernier est plus élevé. Moi, je ne fume pas, et je n'ai pas envie qu'on me dise : "la pollution est bien moins dangereuse que la cigarette, alors arretez de m'emm...".

  21. #20
    kinette

    Bonjour,
    Mon attaque n'est pas contre le principe de précaution mais le fait qu'on dise "mais c'est horrible d'accepter un certain niveau de risque et de se résigner à ce qu'on ait des conséquences négatives, qu'il y ait des morts (des "dégâts collatéraux"... hum, en ce moment c'est peut-être pas trop le truc à sortir, surtout que si les dégât collatéraux deviennent trop importants... mais bon on s'éloigne du sujet...).

    Faut pas rêver dans des problématiques de santé, d'aménagement, etc... il y a toujours des choix à faire, avec des conséquences plus ou moins gênantes.
    Et pour ton exemple "discuter avec la personne, etc..." désolée mais il y a des cas où les décisions doivent être collectives (ex. pour une épidémie dangereuse, qui va menacer non seulement la personne atteinte mais aussi les personne potentiellement contaminées pa celle-ci, faut-il demander à la personne si elle souhaite oui ou non un vaccin dangereux?). Et il y a aussi des cas où le personne ne sera pas consciente (trop mal en point, bébé, etc...), ou n'aura pas une vision assez large pour voir les conséquences globales ou à long terme de sa décision.

    En ce moment ce qui m'énerve beaucoup est la récupération de ce principe de précaution qui devraît être justement un principe de sagesse et de réflexion par tout un tas de mouvements qui l'utilisent pour leur propre intérêt. Et on n'est justement plus dans le principe de précaution mais dans l'agitation de peurs irrationnelles.

    C'est quand même au patient de décider du traitement qu'il accepte, à condition qu'il ait toutes les données en main
    Justement le problème est là: les gens n'ont pas toutes les données en main pour prendre des décisions, mais ont maintenant face à eux des "reportages" spectaculaires sur les effets rarissimes de telle ou telle chose (effets souvent non prouvés), des témoignages plus ou moins honnêtes... ils entendent plein de "on-dit" sur l'effet des méchantes ondes qui vont vous tripatouiller les gènes... et c'est justement là qu'on parle le plus du "principe de précaution"...
    Je ne vois pas trop comment ils peuvent s'y retrouver au milieu de tout ça...

    A mon avis un des premiers "principes de précautions" serait de donner aux gens une info fiable qui permette de faire la différence entre les "on-dit", les arnaques, ce qui relève réellement du principe de précaution et ce qui n'est que prétexte. Mais bon l'outil de base s'appelle l'esprit critique, sans lequel ça ne peut hélas pas marcher, puis ensuite y a la lisibilité de l'information.

    K.
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  22. #21
    Cécile

    Salut Kinette,

    En ce moment ce qui m'énerve beaucoup est la récupération de ce principe de précaution qui devraît être justement un principe de sagesse et de réflexion par tout un tas de mouvements qui l'utilisent pour leur propre intérêt. Et on n'est justement plus dans le principe de précaution mais dans l'agitation de peurs irrationnelles.
    Là, je suis bien d'accord.

    A mon avis un des premiers "principes de précautions" serait de donner aux gens une info fiable qui permette de faire la différence entre les "on-dit", les arnaques, ce qui relève réellement du principe de précaution et ce qui n'est que prétexte.
    C'est ce qu'on essaie de faire. Mais comme tout le monde a le droit de s'exprimer (et j'en suis bien contente), même les mouvements que tu dénonces, et qui font aussi leur "info". Donc, la meilleure arme est, comme tu dis, l'esprit critique.

    En fait, on est d'accord. Notre différence d'appréciation vient de ce que je parle du principe lui-même, et que tu parles de ce que les gens en font. C'est vrai qu'il faut prendre en compte les deux.

  23. #22
    John78

    Citation Envoyé par kinette
    (malheureusement pour les OGM, j'ai bien peur par exemple que les vraies raisons de leur blocage par l'Europe n'étaient pas le principe de précaution lui-même mais le fait que ça permettait de protéger l'Europe contre l'arrivée des semences américaines).

    C'est texto l'argumentation évoquée par un représentant de Monsanto lors d'un débat sur les OGM auquel j'avais assisté. C'est bien, la leçon est bien récitée..... Pour info on disait aussi exactement la même chose pour la viande aux hormones et gavée d'antibiotique : protectionnisme déguisé.

    Les peuples en Europe sont très majoritairement contre les OGM, la mobilisation populaire et syndicale est forte, je croyais que l'Europe avait pour une fois abandonné son discours bureaucratique et adoptait une ligne démocratique, mais non je me trompais....

    Bravo Kinette, bel exercice de désinformation. Mais tant que je serais sur ce forum celà ne passera pas. Que l'on soit pro-OGM je l'accepte sans problème, que l'on dise n'importe quoi pour justifier les OGM, je l'accepte beaucoup moins.

    Jonathan

  24. #23
    kinette

    Hello John,
    Attention ne pas comprendre n'importe quoi non plus à ce que je dis: je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de BONNES raisons pour interdire les OGM. On en a déjà parlé et je pense être assez claire là-dessus. D'autres part, je ne suis pas sûre que ce soit une si mauvaise chose de faire un peu de protectionnisme (vu que c'est aussi la politique que mènent les USA, de façon masquée).
    Seulement, il faut bien voir que la mesure qui a été prise ne l'a pas été PARCE QUE il y a des risques de passages des gènes vers des espèces sauvages qui s'hybrident ou parce qu'au niveau alimentaire ça peut entraîner des allergies. Si ça avait été les seuls problèmes, faut pas rêver, ils seraient passés, comme sont passés bien des choses (ex. tous les élevages de poissons exotiques en "semi-liberté", avec les risques de pollution génétique des poissons locaux, ou d'envahissement des rivières, ex2 l'utilisation de nouveaux pesticides style gaucho, qui il faut le rappeler continue: http://www.tf1.fr/news/economie/0,,981718,00.html, ex. la continuation de la vente des tortues de Floride, celle de l'importation d'espèces exotiques pour le marché de NAC malgré les risque d'importation des virus et bactéries, ...)

    DONC JE N'AI RIEN DIT POUR JUSTIFIER LES OGM!!!!
    Et Montsanto ce ne sont pas mes copains...
    Je n'aprécie pas quu'on déforme mes propos.

    K, un peu colère là surtout qu'on dérive du sujet.
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  25. #24
    John78

    Kinette :
    "Seulement, il faut bien voir que la mesure qui a été prise ne l'a pas été PARCE QUE il y a des risques de passages des gènes vers des espèces sauvages qui s'hybrident ou parce qu'au niveau alimentaire ça peut entraîner des allergies. Si ça avait été les seuls problèmes, faut pas rêver, ils seraient passés, comme sont passés bien des choses "

    Certes, mais se n'est pas non plus par mesure protectionniste de Bruxelle, c'est ça que je disais. Argument rabaché par les pro-OGM, que tu le veuilles ou non. Si les OGM reste a peu pret interdis en France, c'est d'abord parcequ'il y a une mobilisation de plein de gens d'horizons très divers, scientifique compris. Or quand on s'interresse au problème, ces derniers mois, on constate un glissement, en cati mini, de diverses "autorités" scientifique ou non qui rende des avis pro-OGM sans consultation ni débat.


    DONC JE N'AI RIEN DIT POUR JUSTIFIER LES OGM!!!!
    Et Montsanto ce ne sont pas mes copains...
    Je n'aprécie pas quu'on déforme mes propos.

    Mouais, j'ai peut etre un peu poussé le bouchon cette fois.....


    J

  26. #25
    inviteb73ce398

    Citation Envoyé par Cécile
    Dans ce cas là, tu discutes avec le patient en lui disant exactement ce que tu as écrit : "elle est mortelle à x pourcents. Le médicament qu'on possède (ou l'opération, le traitement) entraîne des problème graves dans y pourcents des cas", et le patient décide en connaissance de cause. C'est quand même au patient de décider du traitement qu'il accepte, à condition qu'il ait toutes les données en main.
    Ca doit deja etre le cas (sinon il faut profiter de la possibilite de pouvoir changer de medecin!!) et tout le probleme reside dans "toutes les donnees en main". Comme le disait Kinette le risque zero est une utopie. Meme les scientifiques ne sont pas systematiquement d'accord sur les effets et consequences de certains traitement, procedes, etc... alors en tant que patient, il est souvent bien difficile d'avoir un avis objectif sur la question d'un traitement. Et, a mon avis, le risque est que le choix du patient se transforme en , non pas entre choisir un traitement ou un autre, mais d'avoir la possibilite de se faire soigner ou pas parce que, quitte a se desengager de certaines responsabilites, les medecins pourraient tout simplement (comme ca se fait aux US) demander en gros si oui ou non vous acceptez les risques de vous faire soigner. Ce qui n'est pas vraiment un choix. C'est ce qui me faisait dire qu'on arriverait a un systeme identique par des voies tres differentes puisqu'aux US, ce n'est pas le principe de precaution qui leur a fait mettre ce systeme en place, mais les poursuites judiciares assez systematiques en cas d'effet indesirables d'un traitement (ce qui commence a arriver en France si je ne m'abuse).
    En ce qui concerne l'exemple de la pollution, je ne crois pas qu'il soit tres bon puisque les risques sont connues et maintenant assez largement documentes. La question est: est ce qu'il faut privilegier la vie des citoyens plutot que l'avenir economique d'un pays? Ca n'a plus grand chose a voir avec le principe de precaution.

  27. #26
    invitef1b6f285

    c'est un sujet qui met à contribution les limites de notre propre objectivité..

    je comprend ce que tu dis kinette,et en même temps ça ressemble un peu au syndrome de la balance..chacun met ses poids sur le plateau qu'il a choisit,pour faire pencher l'aiguille..alors, pour équilibrer le bon docteur,face à l'urgence stressante de son serment d'hypocrate et tenant dans les mains un médicament à"pourcentage"de guérison.. je pourrais te citer certains laboratoires américains qui,dans les années 80,bien protégés sous le voile de dignité impénétrable de la"recherche"ont tentés de stériliser des femmes indiennes..en faisant d'abord des expérimentations-prétexte pour la contraception sur cette matière première humaine ignorante et résignée,et finalement bien plus "matière"qu'humaine pour certains..
    les tests de radio-activité en russie durant les années 50..qui se sont déroulés avec des cobayes humains non volontaires parce que tous simplement"pas au courant"..(irradiations de villages et de leur population,juste pour voir? ou pour étudier c'est pareil..)tout ça pour dire que les"travers possibles"vont dans les deux sens..et les morts aussi.

    maintenant hors des deux extrêmes,juste au milieu,il y a quoi?..

    si on le prend par l'angle du principe de précaution,c'est une tentative théorique de trouver un juste milieu donc,plutôt canaliser que contrôler..ce qui somme toute me paraît assez louable..mais aussi pour poser une réflexion sur les différents chemins d'évolution de la recherche et de ses applications..un souci de protection de notre patrimoine naturel(bien utilisé ça pourrait éviter de scier la branche sur laquelle l'humanité est assise..la planète)ce projet pourra peut-être aussi aider à dégager plus de nuances entre compréhension/connaissance et exploitation..
    sur le papier c'est plutôt encourageant.

    c'est une 1ere étape à mon avis,qui n'est pour l'instant qu'une réaction face aux dérives actuelles..
    le monde devient un"village"pour le meilleur et pour le pire.

    mais la chose importante pour moi,c'est que ça nous pousse à plus de"profondeur" dans l'examen des valeurs fondatrices de nos sociétés modernes..qui doivent elles aussi se transformer pour évoluer.

  28. #27
    Cécile

    Quand on regarde l'histoire des technologies, on se rend compte que pour la plupart des catastrophes sanitaires dues à l'homme, les causes étaient connues, mais des considérations autres que sanitaires ont primé (aspects socio-économiques, force de l'habitude, etc. ). C'est par exemple le cas de l'amiante, dont le danger a été suspecté dès 1930, et pour lequel un lien avec les cancers a très vite été démontré. Mais il a fallu plusieurs décennies pour prouver d'où ça venait, et convaincre les plus sceptiques. Sans compter bien sûr le lobbying des producteurs d'amiante (notamment Eternit et Saint Gobain) pour retarder au maximum l'interdiction. Résultat : des dizaines de milliers de morts.
    Le principe de précaution aurait-il évité ça ? Pas sûr, mais il aurait peut-être accéléré l'interdiction, donc minimisé les morts.

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