[comportement]Passereaux

[Yoghourt]

'soir,
Il y a quelques semaines, lorsqu'il faisait très chaud, j'ai vu un couple de fois un passereau se coucher au sol, ailes écartées, en plein soleil, pendant 10 à 30 secondes. Puis se redresser l'air de rien et s'envoler.
J'ai observé clairement ce comportement de la part d'une mésange charbonnière, et aussi d'un rouge-queue. C'est pourquoi?

Tant que j'y suis, une autre chose qui m'étonne. Ca fait au moins 2 semaines voire plus que j'entends et vois régulièrement un jeune rouge-queue, qui se ballade le plus souvent sur un de mes murs d'enceinte. Avec papa-maman rouge queue qui vient souvent à sa rencontre, et lui donne à manger. Ce soir, c'était du sureau. Et le jeune rouge-queue de crier comme un oisillon pas sorti du nid, en se penchant, et tout. Or ce jeune oiseau est tout à fait capable de voler. Je croyais que le sevrage était une affaire de jours après l'envol???

Cdlt,
Yoghourt
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[invitebf5bba93]

Bonjour Yoghourt, (Bio ?)
"Les repos" dans la terre sont certainement destinés à déranger les parasites. Quelqu’un qui se connaît (mon père qu’est un voyou !) m’a dit il y a maintenant quelques années, que certains parasites confondent la chaleur d’une terre chaude avec un autre animal à sang plus "chaud" et voila l’oiseau débarrassé de certains parasites qui, comme certains humains, naissent idiots. Exemple ; ceux qui sont convaincus que l’intelligence est une question d’âge) ; voir Brassens cité dans ce forum hier ou avant hier. Il se pourrait que les oiseaux très molestes à cause de ces mêmes parasites cherchent à se débarrasser d’eux en leur infligeant plein de poussière dans les voies respiratoires. Ja ! Bon, un peu plus sérieusement, je pense qu’ils cherchaient un peu de fraîcheur.
Ou je suis maintenant il y à un petit torrent de montagne qui dessine un filet d’eau dans une gorge pas trop profonde. J’y passe pas mal de temps avec un chien. Malgré notre présence pas mal d’oiseaux et, spécialement les mésanges charbonnières, ces effrontées, prennent des bains à répétition.
La durée du sevrage, mot que je pense est mal employé en parlant des non mammifères, en fin, disons : la becquée dépend de la espèce d’oiseau, de la facilité de trouver des proies par les parents, du nombre d’oisillons à alimenter, L’âge ou l’état de l’oisillon quand celui-ci quitta le nid, etc., etc. Il y a des grandes différences dans la durée de l’allaitement chez les humains. Je le sais parce que moi par exemple, aurais été allaité au-delà de deux ans ( ?!); coutume mexicaine oblige, alors que mes copains belges n’auraient tété que pendant quelques mois paraît-il.
C’est merveilleux pour moi de trouver quelqu’un comme toi, qui malgré les sollicitations et influences de tout poil qui sévissent à notre époque chez nous, les puceaux imberbes, manifeste la même curiosité que moi envers la nature. Merci

[invitea1267869]

Bonjour,
Juste pour info, les oiseaux, pour se débarrasser des parasites, prennent effectivement des bains de poussière, mais aussi des "bains de fourmis".
Ces oiseaux se couchent au milieu des fourmis, ailes déployées, et se laissent grimper sur tout le corps. Les fourmis, furieuses, secrètent de l'acide formique pour se défendre... c'est un excellent insecticide.

Lognot

[Apus apus]

Bonsoir Yoghourt,

Je vois que les rouge-queues sont maintenant bien rentrés dans ta vie!

Il y a quelques semaines, lorsqu'il faisait très chaud, j'ai vu un couple de fois un passereau se coucher au sol, ailes écartées, en plein soleil, pendant 10 à 30 secondes. Puis se redresser l'air de rien et s'envoler.

Je ne pas sûr qu'on ait une explication définitive là-dessus. Une explication serait que les oiseaux prennent des bains de soleil pour transformer la provitamine D (produite par leur glande uropygienne) en vitamine D. (ce serait alors pas trop différent de ce qui se passe pour nous, d'ailleurs)

Je croyais que le sevrage était une affaire de jours après l'envol???

L'émancipation des jeunes peut durer quelques jours à quelques semaines, ça dépend des espèces... et sans doute aussi un peu des individus...
Mais il faut comprendre un peu le mécanisme cognitif (et évolutif) qui sous-tend ce comportement. Le comportement de nourrissage de la part des parents répond aux stimuli envoyés par l'oisillon. Ce comportement est fortement déterminé, les parents ne peuvent pas résister, ils ne peuvent que répondre au comportement de quémande. Si ce comportement de nourrissage n'était pas aussi déterminé, ce pourrait être une catastrophe pour la "fitness" (ou "valeur sélective", la capacité d'un individu à transmettre ses gènes, d'avoir une descendance pérenne). Un parent qui ne répondrait pas bien à ce genre de signaux (cris de demande de nourriture ou autre posture juvénile) n'assurerait pas une bonne survie à sa descendance. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si beaucoup de femelles oiseaux adoptent un comportement juvenile lors des parades amoureuses, c'est un genre de test: un mâle qui ne répondrait pas bien à ce comportement, ne serait pas un bon candidat.
Le jeune coucou, par exemple, exploite ce déterminisme comportemental. Le jeune coucou, ne ressemble en rien aux oisillons de ces hôtes (et il devient en outre jusqu'à 2 fois plus gros que ces parents adoptifs!), et pourtant ces derniers le nourrissent comme 4! Cela est dû à un ou plusieurs facteurs selon l'espèce hôte parasitée. Le jeune coucou possède un gosier d'un orange-rouge vif qui est un signal très puissant adressé aux adultes (="j'ai faim, par ici la nourriture!"). Il sait en plus "optimiser" (par apprentissage) ses cris de demande de nourriture selon l'espèce hôte qui l'a recueilli (ses cris ne sont donc pas strictement déterminés génétiquement, mais sont ouverts à une certaine variabilité). Dans ce cas, d'ailleurs, ces signaux sont appelés des stimuli supra-normaux (parce qu'il donne une réponse supérieure à la normale, le jeune coucou n'est pas nourrit comme un 1 oisillon isolé, mais comme 4 ou 5 oisillons).

Bon, désolé pour cette parenthèse parasite , mais tout ça pour illustrer le fait que le comportement parentale de nourrissage donne parfois largement place à un certain zèle de leur part, celui-là même exploité par une espèce parasite ou par des immatures qui tardent à s'émanciper (genre "syndrome Tanguy").


Apus.

[A voir en vidéo sur Futura]

[Yoghourt]

Je vois que les rouge-queues sont maintenant bien rentrés dans ta vie!

Y'en a même dans tous les sens, dont 2 boules de plumes accolées et dormantes sur un de mes volets y'a 3 jours!
Etonnemment, je vois nettement moins de pinsons des arbres cette année. Les mésanges sont bien là, mais bien planquées. Les merles et grives toujours en bordure des buissons. Plus de moineaux en vue. Les serins sont devenus plus calmes et discrets. Je pense avoir aperçu un troglodyte ce matin. Manque plus qu'un bassin, et ça fera un vrai p'tit écosystème avec les chats demi-sauvages

Je ne pas sûr qu'on ait une explication définitive là-dessus.

C'est très étonnant à voir en tout cas.

Bon, désolé pour cette parenthèse parasite

Faut pas, c'est très intéressant

genre "syndrome Tanguy"

Que j'observe presque tous les jours! Cris juvéniles de demande + se baisser au max sur les pattes + regarder vers le haut, près à ouvrir le bec dès qu'un parent sera en face. Là où ça fait franchement sketch, c'est quand le demandeur est à 50cm des baies de sureau, sur un muret voire carrément dans le sureau.

Cdlt
Yoghourt