Bonjour,
Je me permet de réagir sur ce topic car notre petite fille (Emma, 7 ans et 4 mois) vient d'être confrontée à ce test (Wechsler).
Nous n'avons pas entrepris cette démarche de notre propre initiative mais elle nous a été conseillée par notre pédiâtre car le comportement de notre enfant nous semblait étrange. Ses instituteurs nous ont également fait la remarque au début du second semestre de cette année.
Notre pédiâtre nous a conseillé une psychologue que nous, ma femme et moi, avons vue dans un premier temps sans notre enfant. Emma a ensuite suivi 2 consultations seule avant de passer le test. Les résultats nous ont alors été expliqués lors d'une dernière consultation.
Résultat : QI de 129, qui représente 3% de la population.
L'optique du test était pour nous de savoir si Emma aurait les capacités de sauter une année scolaire. Personnellement, je suis assez réfractaire à ça sachant qu'elle suit l'enseignement scolaire en immersion linguistique (50% des cours sont donnés en français, les 50 autres % sont donnés en néerlandais). J'ai peur de ne pas pouvoir l'aider si elle vient à avoir des difficulter dans la deuxième langue.
Je me suis permis d'enregistrer la conversation lors de la dernière consultation avec la psychologue de manière à avoir un maximum d'éléments à présenter à l'école.
Voici quelques passages :
Emma possède une rès bonne compréhension dans l’abstrait sans besoin de donner 36 exemples ou de concrétiser les choses.
Lorsqu’on aborde une nouvelle notion dans l’enseignement, tout est bâti pour des enfants qui sont autour de la moyenne. On prévoit une manière de hiérarchiser les difficultés, on saucissonne beaucoup pour envisager des unités plus simples quand c’est un tout complexe. On donne des exemples, on illustre afin de concrétiser et aider à comprendre. Cela convient donc à beaucoup d’enfants mais pas à tous.
Dans le cas d’enfants qui ont des facilités, le simple fait d’avoir des morceaux d’explication, puisqu’ils sont à l’aise dans l’abstrait, va leur permettre de tout de suite faire les liens avec des choses qu’ils connaissent, avec d’autres raisonnements dont ils disposent et arriver à comprendre.
Dans l’enseignement, une nouvelle notion est vue sous différents angles et est réabordée 4 à 5 fois en moyenne. Cela ne convient pas pour des enfants ayant des facilités car ils risquent de décrocher quand ils ont l’impression d’avoir tout saisi. Il faut donc leur permettre, si c’est compris, de pouvoir passer à autre chose (travailler dans leur coin, …) sans les obliger à suivre au rythme des autres, ce qui risque de provoquer de l’ennui.Le fait d’avoir un bon raisonnement dans l’abstrait lorsqu’elle possède une partie des explications fournies oralement couplé à une bonne mémoire a pour effet de favoriser l’inattention. Elle n’a pas besoin d’être trop attentive car elle comprend vite. Elle baisse alors son niveau d’attention et de concentration car elle n’en a pas besoin.Il n’est pas dit qu’elle aurait fait de bons résultats dans le cas d’épreuves de mémoire relativement faciles. Elle n’aurait peut-être pas mobilisé toute son attention et sa concentration à ce point-là.
La concentration n’est pas quelque chose de volontaire. Si l’enfant se rend compte que 10% de sa concentration suffit, il n’en donnera pas plus. L’esprit humain est quelque chose de très économique.
Si ça suffit à Emma en écoutant d’une oreille et en faisant autre chose, c’est bon. Il ne faut pas la forcer à se concentrer mais lui donner du travail pour qu’elle se concentre plus. Il lui faut un stimulant sinon elle ne fera pas l’effort, ce qui n’est pas volontaire.Une difficulté adaptée est un stimulant pour Emma. Il faut ajuster les difficultés à ses capacités pour qu’elle doive chercher, pour qu’elle ait envie de se battre pour arriver (motivation, challenge). Sinon, elle a l’impression qu’elle tourne en rond, qu’elle fait toujours la même chose. On ne la tiendra pas en haleine jusqu’à ses 18 ans. Elle risque de s’ennuyer à l’école.
Actuellement, elle nous le dit mais une fois arrivée à l’adolescence, elle risque de le dire autrement et peut-être décrocher et envoyer tout promener. Donc, pour prévoir ça, il ne faut pas que les années s’enchaînent les unes aux autres avec cet ennui qui se répète parce qu’elle va le tolérer un moment mais pas tout le temps. Il faut qu’on en tienne compte à l’école. De son côté, elle doit aussi en tenir compte et s’adapter. Chacun doit pouvoir développer son potentiel au maximum. Sur la même matière, il y a toujours moyen de donner des exercices présentés autrement, des exercices qui vont plus loin afin de garder son intérêt en éveil.La psychologue nous a rassuré mais j'ai toujours des doutes (ma femme moins).Faut-il envisager un saut de classe ?
Il faut d’abord voir avec elle si elle est d’accord, si ça l’intéresse. Son avis est important et il ne faut pas la forcer.
A partir d’un QI de 120, pour autant que le graphique ne soit pas en dents de scie, on considère que l’enfant a tout à fait le bagage nécessaire pour suivre facilement ce qui est dans l’année au-dessus de lui.
Emma a des capacités pour acquérir autrement et plus vite et donc, un éventuel retard sera vite rattrapé. S’il y a une année qu’elle pourrait passé, c’est la 4ème (année plus creuse). De nouvelles notions sont abordées les années impaires et souvent approfondies dans l’année paire qui suit avec quelques nouvelles notions en plus.
Si les professeurs sont d’accord, l’idéal serait de « cumuler » 3ème et 4ème.
En sautant une classe, il y aura effectivement des choses qu’elle n’aura pas vues, elle n’aura pas les pré requis, … mais elle a les capacités pour les apprendre plus vite et autrement. Ce n’est donc pas un soucis.
Elle est donc tout à fait dans les conditions pour que le saut de classe se passe bien. Il faut aussi que l’école soit partante en ayant à l’esprit de ne pas « saboter », de la mettre en difficulté volontairement. Il y a toujours bien quelque chose qu’elle ne connaîtra pas (parce qu’elle ne l’aura pas vu). Quand ça arrive, il faut qu’elle sache qu’elle peut demander une petite explication et lui laisser le temps de chercher.
Il faut une bonne coordination entre les 2 années. Il faut que les enseignants des deux années puissent aider l’enfant là où il en a besoin.
Admettons qu'Emma saute une année et que cela ne se passe pas bien ?
Admettons aussi qu'elle ne saute pas d'année et qu'elle se laisse aller ?
Alors, existe-t-il une bonne solution ?
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