Reprendre des études de philo après une grande école de commerce

[klemmm]

Bonjour,

Après avoir fait 2 années de classes prépa HEC et avoir intégré une sup de co, je me pose de grosses questions quant à mon orientation.

J'ai toujours été quelqu'un de très "abstrait" aimant la théorie, et la philo a toujours été la matière qui me correspondait le plus, autant au lycée qu'en prépa. J'étais bonne mais pas brillante, et surtout éblouie par un prof de philo exceptionnel lors de ma dernière année de prépa.
J'ai intégré une école de commerce plus par défaut qu'autre chose, j'étais bonne élève, j'ai fait une prépa, et quand on passe 2 ans à préparer comme un dingue un concours, on a qu'une envie c'est de le passer...Mais aujourd'hui je me sens bien loin de la mentalité des école de commerce et des "managers" par la suite en entreprise, il y a surement du bon par tout mais je sais que cela ne correspond pas à mon moi profond, meme si je peux très bien faire semblant. Ces études sont rassurantes dans le sens où elles ouvrent bcp de portes et j'ai toujours eu une peur profonde d'être enfermée professionnellement parlant, mais je crains que cela ne soit plus suffisant comme raison aujourd'hui, tellement je doute de ce choix.

Aujourd'hui j'ai terminé ma 2nde année d'école et je suis en stage, et je sais que le monde de l'entreprise ne me correspond pas. J'arrive à "jouer le jeu" et faire semblant, mais je sais au fond de moi qu'imaginer me lever tous les matins pour faire ce que je fais n'est pas vraiment imaginable!

Mon souci, c'est que je ne suis pas sure de moi. Reprendre des études de philo, mais si au final j'étais assez médiocre? Et puis l'enseignement n'est pas vraiment une vocation pour moi, peut etre que je me sentirais comme un poison dans l'eau, peut etre pas du tout. Et il y a si peu de places...Il faut vraiment etre brillant j'imagine. J'ai toujours été quelqu'un d'assez paradoxal, besoin de bcp de mouvement dans ma vie pro pour ne pas m'ennuyer (d'ou profil commercial), mais en proie à un stress excessif et destructeur que je dois à tout prix essayer de garder bas pour rester en bonne santé (je n'exagère pas!)

Enfin voilà, j'en dis trop ou peut etre pas assez, mais si des gens sont susceptibles de m'apporter un témoignange d'expérience, ou un simple sentiment en lisant tout cela..je les en remercie d'avance.
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[invite369dec06]

Désolé de déterrer un sujet datant de 1 mois mais l'auteur risque quand même de repasser ce n'est pas si vieux

Coucou à toi d'abord, je peux te dire que je te comprends car moi c'est pareil je préfère de loin tout ce qui est abstrait, et l'idée de travailler dans une entreprise me rend malade

Ce que je peux te conseiller, c'est que si tu es sure que c'est pas juste un coup passager et que tu doive te réorienter, de penser à ce que tu voudrais faire précisemment.

Moi je t'encouragerai à te réorienter et pis tu sais, peut être qu'il y a peu de places, mais quand on ne tente rien, on a rien ^^

Bon courage!

[invitebc1744b6]

Ton cas effectivement est rare mais pas inconnu: j'ai termine l'Essec moi-meme il y a maintenant 3 ans, et je me suis pose les memes questions sans avoir jamais saute le pas - j'ai eu une crise de doute tres difficile a peu pres au meme moment que toi:

J'ai satisfait mon gout pour la theorie en allant vers la Finance, le seul enseignement un peu formel qui survive en ecole, et en suivant une specialite d'economie urbaine j'ai pu me raccrocher a un "sens" et a la recherche du bien commun (des grands mots tout ca). Je ne suis toujours pas sur neanmoins d'avoir fait le bon choix, et suis toujours deconcerte et ecoeure par le peu de contenu de ma formation initiale.

Certains de mes camarades ont fait en parallele des licences et des masteres d'histoire, de philosophie, de langues orientales, de mathematiques, qui leur ont permis d'elargir un peu leur horizon, et je te conseillerais d'en faire autant. La plupart n'ont pas choisi de perseverer mais je suis sur que ces diplomes seront utiles s'ils souhaitent rattraper un jour leur domaine de predilection (une, la fille de ma prof d'allemand en prepa, a tout lache pour faire une maitrise d'allemand, et je crois s'en trouve comblee et se porte a merveille). Dans le sens inverse, j'ai rencontre des etudiants en philo qui ont integre l'ecole de commerce sur dossier et m'ont fait part de leur frustration quant aux debouches des etudes en faculte, la plupart s'orientaient vers le metier de professeur et s'effrayaient de voir leurs potes galerer pendant leurs premieres annees (je trouvais moi leur materialisme legerement suspect pour des etudiants en philo).

J'ai choisi la voie du compromis et ai rejoint le club des managers dans une grande societes privee, et certes je ne suis pas encore satisfait de ma situation mais je dirige des projets dans les services a l'environnement et peux influencer le monde selon une morale surement heritee de Kant, Nietsche, Hegel, Epicure, Seneque, Socrate et quelques autres de mes lectures aprement gagnees sur mon temps de travail.

Je ne reprime pourtant pas l'envie de te conseiller d'aller explorer tes centres d'interets, car il n'y a rien de pire que se tromper d'orientation (meme si la vie offre des compensations assez larges pour rendre ceci supportable, amour, famille et amis n'en sont pas des moindres). Moi-meme ai l'impression que j'aurais ete plus heureux si j'avais decide de devenir chercheur en physique (oui, aucun rapport).

Je vois en resume deux voies: le compromis qui passe par l'ecole et qui consisterait a rattraper un domaine compatible avec tes envies (quelques consultants en ressources humaines ont un "background" philosophique par exemple), ou la rupture qui certes te permettrait de terminer l'ecole mais de continuer par des etudes complement differentes. De toute facon, je te conseille de commencer maintenant a serieusement t'interesser a la philosophie car tout devient beaucoup plus difficile une fois l'ecole terminee. Et la difficulte est tout a fait a ta hauteur vu ta formation initiale, en passant j'ai moi aussi de tres bons souvenirs de mes professeurs de philosophie.

Enfin, demande-toi si ce doute n'est pas du a un questionnement plus large sur le sens de la vie, ta place dans la societe, interrogation qui est finalement tout a fait naturelle, je ne suis pas sur que se refugier dans la recherche academique soit la reponse la plus appropriee ni qu'elle soit si facile. L'entreprise est tout de meme un des lieux de l'action.

Bon courage c'est difficile, le premier pas serait d'aller parler a un professeur de philosophie et de comprendre son parcours et les satisfactions de sa vocation.

[klemmm]

Epicier,

Après être revenue un peu par hasard sur ce forum et sur mon message plusieurs mois plus tard, j'ai découvert ta réponse et souhaiterai échanger davantage avec toi. Est-ce possible? Comment faire ?
Merci

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite06020107]

Ca doit être assez horrible de s'apercevoir aussi loin dans ses études que ce à quoi on a toujours aspiré être se révèle finalement ne pas être la bonne voie...Bon courage!

PS: Tu es dans quelle sup de co, par curiosité?

[invitea60a4d1d]

Klemmme je te comprends tout à fait et saches que ton cas n'est pas du tout rare meme si savoir cela ne resoud pas ton probleme. Moi aussi c'est une peu pareil mais à la base c'etait un peu en sens inverse j'en avais un peu marre des etudes scientifique pures et dures et je voulais integrer une sup de co mais je pense que je vais y reflechir à 2 fois.
N'y a til pas de domaines ou tu peux allier ton gout pour la philo et le commerce? Editeur?
D'autre part tes gouts personnels peuvent influer sur ta maniere d'exercer ton metier comme cela a été dit ds les precedents messages, sert toi de l'ouverture d'esprit que t'apporte ton gout pour cette matiere meme siu cest plus facile a dire qu'a faire quand on a un boss derriere soi et qu'on a des objectifs tres precis a atteindre dont la rentabilité...
Autre solution, cree ta propre entreprise, j'ai lu recemment un article sur des personnes qui mettaient à profit leur connaissance en commerce au service de leur passion ( un pere et son fils fou de cuisine, de biscuits je crois lol diplomés de HEC et ayant ouvert le propre boite, de grands sourires sur le visage ).
Bon courage pour la suite.

[klemmm]

Wouah, je repasse ici après tellement de temps, contente de voir les deux derniers messages, enfin surtout le dernier, car celui d'avant ne fait que retourner le couteau dans la plaie ! (mais sympa quand même ) Pour info, sup de co Grenoble.

Etat stationnaire de mon côté, la fin de mon cursus arrive à grand pas, en décembre je serai diplômée et suis plus sure que jamais que je ne vais pas vers quelque chose qui me rendra heureuse. En ce qui concerne la possibilité d'adapter mon "gout" pour la philo au monde professionnel, je n'y crois pas du tout. Il me semble que je le diabolise mais je vois le monde de l'entreprise privée comme quelque chose à l'opposé de l'ouverture d'esprit et du dialogue, même dans un secteur sympa comme peut sembler l'être l'édition (ces secteurs, édition, musique, ciné, mont toujours bcp attiré au départ, j'ai même choisi un crusus commercial pour pouvoir "apporcher" ces milieux sous un angle professionnel (malheureusement pas de vocation d'artiste cachée ) et je me rends compte aujourd'hui qu'ils sont pires que les autres : très courtisés donc rémunérés à coup de lance-pierre, si c'est pas toi c'est un autre de toute façon les prétendants aux mille talents ne manquent pas, et puis en réalité, pas si facile (même très difficile!) d'y rentrer).
Bref ! En effet il va être temps de savoir quel virage prendre (si j'en prends un déjà), je crois que j'ai définitivement lâché l'idée de reprendre la philo après avoir repris contact avec mon prof qui m'a bien, il faut le dire, découragée (réalité du métier de prof + concurrence normaliens + % rdicule de place au capes ou agreg) et je crois qu'il avait de toute façon raison...

Voilà, je cherche encore l'idée lumineuse et, malheureusement, je crois pas que ce soit dans les bouquins que je puisse la trouver

En espèrant que la remontée de ce message fasse naître de nouveaux commentaires!
Bien à vous,
K.

[invited4f1ce2b]

Bonsoir à tous,
Avant de commencer mon message , je voudrais dire à klemm que c’est très courageux de remettre en question son orientation et qu’il est important de le faire le plus vite possible !!En effet , lorsque l’on ne partage pas les mêmes valeurs ,le mode de vie et le capitalisme étouffant qui sévit dans le monde « très fermé » des managers ,il devient évident qu’il faut changer de filière sous peine d’avoir des regrets tout au long de sa vie !!Si la philosophie est une passion telle qu’elle donnera un sens à ta vie ,alors fonce sans hésiter et au pire tu pourras revenir à ton cher capitalisme sauvage ^^


Enfin bref ceci n’est que mon avis personnel et je ne me serais pas permis de répondre à ce topic juste pour donner mon avis. Mon prof de philosophie de cette année(que j’adore) a eu un parcours qui pourrait t’intéresser : il a d’abord fait une prépa HEC pendant 2 ans puis il a intégré l’ESSEC … ou il a passé 6 mois environ car il ne supportait pas l’esprit qui régnait là-bas .Il a donc fait une fac de philo à la Sorbonne , ou il a brillamment réussi grâce aux méthodes de travail qu’il avait acquis lors de son passage en prépa et grâce à son amour de la philosophie.

Je lui ai demandé par curiosité des explications supplémentaires qui expliqueraient pourquoi recommencer à zéro et ne pas continuer dans cette école prestigieuse qu’est L’ESSEC et là il m’a dit une raison magnifique : voir grandir sa fille, cela n’a pas de prix. Connais-toi toi-même


Voilà, tu vois que c’est quand même possible de changer de filière donc ne perd pas espoir !!


Par ailleurs, tu peux mettre tes compétences au service de l’humanitaire après une prépa HEC ou dans un domaine un peu moins basé sur la recherche du profit maximal.


Voila, en espérant t’avoir redonné un peu d’espoir
A très bientôt j’espère

[klemmm]

Merci pour ce message d'encouragement apocalypse_man !

Malheureusement, dans l'exemple que tu as pris, ton prof n'aura "perdu" que 2 ans au final, moi ça fera quand même 5, et sous réserve d'aboutir à quelque chose ce qui est tout de même d'une probabilité assez faible...

Je crois que "les choses de la vie" provoquent ce genre de réactions; en effet mon rejet et dégoût du monde de l'entreprise privée et de sa réalité sociale ( tout en respectant bcp la notion d'"entreprise humaine" ) ont été renforcés par une dure étape de la vie qui m'est arrivée au début de mon parcours et qui a conditionné mes choix. Au départ j'ai décidé de faire une prépa par indécision et surtout parce que j'avais quelqu'un de malade a la maison qui avait besoin de ma présence, et ma ville natale n'étant pas une grande ville, la prépa (en plus qui avait bonne réputation) était à peu près ma seule option. Et quelques semaines après mon entrée en école de commerce j'ai perdu cet être très, trop, cher et cela a vraiment bouleversé ma conception de la vie, de sa valeur, du travail. J'ai évolué pendant 3 ans au sein de cette école en découvrant certains aspects positifs, mais surtout en confirmant mes craintes quant à la réalité qui m'attendait après. A cela j'ai dû ajouter la perte de toute aide extérieure concernant mon orientation et une transition très brutale entre l'ado protégée et l'adulte devant gérer absolument tout... ce qui m'a rendu plus forte par certains aspects, mais moins inconsciente, plus grave, en proie à des doutes existentiels permanents. Cette école a aussi brouillé bcp les pistes quant à l'évaluation de mes capacités dans un environnement théorique, je ne sais plus de quoi je suis capable.

Je m'apitoye sur mon sort mais tout ça n'est que la conséquence de mes propres choix, alors je n'ai pas trop le droit de pleurer. Je cherche en vain une solution, mais qui reste réalité.
Ouf !

[klemmm]

Bon les choses maturent.... ET aujourd'hui je me posais une question: quelqu'un sait si des doctorats qui mélangeraient économie et philosophie existent ? plutôt du côté philo qu'éco ehe...même si je crois que mon profil s'adapterait plutôt à un doctorat d'éco normative, esthétique, dans le style quoi ... (quelle précision oui je sais!)
Bref, j'suis à la recherche d'inspiration.

MERCI !

[invite06020107]

Wouah, je repasse ici après tellement de temps, contente de voir les deux derniers messages, enfin surtout le dernier, car celui d'avant ne fait que retourner le couteau dans la plaie ! (mais sympa quand même ) Pour info, sup de co Grenoble.

Désolé de ce remuage!

[Huggggggy]

Bonjour à tous.

Je découvre cette discussion aujourd'hui, 7 ans après sa création. Klem, les questions que tu t'es posées m’intéressent beaucoup. Je suis également diplômé d'une école de commerce depuis maintenant un an et et je partage aujourd'hui les mêmes doutes que toi. Contrairement à toi ils naissent tardivement car je ne les ai pas eu au cours de mes études en école. Certainement étais-je aveuglé par le rythme tumultueux du parcours en école de commerce, la sécurité de l'emploi offerte par le diplôme à obtenir, et bien sûr le coût engendré par ces études!
Aujourd'hui, je travaille dans le département marketing d'une grande entreprise. Comme toi, je joue le jeu, je m'adapte assez facilement à l'entreprise, mais je n'y trouve pas ma place et je ne me vois aucun avenir dans cet environnement.
Je ne vais pas épiloguer sur mes questionnements, car j'aurais peur de faire de la redite après les échanges observés sur cette page de forum, mais je me suis dit qu'avec un peu de chance, tu verrais peut être mon message 7 ans après et serait en mesure de venir nous raconter ce que tu es devenue. Je suis très curieux!

J'espère que tu pourras prendre connaissance de ce message.

Merci!

[dimeh]

Envoi un MP stp j'ai bsoin d'te parler

[dimeh]

Huggggggy envoi un MP stp j'ai bsoin d'te parler.

[maryp3]

Bonjour Klemm,

Ton message m'intéresse beaucoup, qq années après, car je me pose les mêmes questions, vraiment de manière très similaire, même sur la "vocation" de prof. Que fais tu depuis ? As-tu réussi à continuer un peu la philo ?

Merci,

Marie

[maryp3]

Salut Huggy,

c'est pareil du coup on se pose les mêmes questions, as tu fait le pas toi ? C'est pas easy easy hein !

Merci,

Marie