Trouver sa voie : plus dur qu'il n'y paraît...

[Croustiboeuf]

Bonjour à tous,

Tout d'abord, je vous présente rapidement mon cursus : Bac S, année sabbatique, DUT multimédia, Ingé spécialité informatique.

Aujourd'hui j'ai donc 21 ans et je pense n'avoir toujours pas trouvé ma voie. Cela fait maintenant des années que je cherche vers quoi me diriger.

Avant tout, il faut noter que je n'ai jamais vraiment travaillé. Je suis ce qu'on appelle couramment un petit branleur. Toute ma vie je me suis basé sur mes capacités, je n'ai pas réellement mis du mien pour les études et ce avant tout par manque d'intérêt. J'ai toujours choisi de me laisser plus ou moins "porter" par la vague. Au final la seule raison pour laquelle je me retrouve là où je suis actuellement, c'est pour le pseudo "prestige" (meilleure école que je pouvais faire après mon DUT), et pour le salaire. Sauf qu'en toute sincérité, je commence vraiment à douter de ce choix...

Actuellement, je suis en stage en génie logiciel dans une grosse boite française, et je me rends compte qu'au bout d'à peine un mois, je suis déjà lassé de ce que je fais. Avec un peu de recul, la valeur ajoutée de mon travail est proche de zéro, tant sur le plan de l'innovation que sur le plan social. Tous les gens de mon service semblent là par passion de l'informatique, ce qui n'est pas du tout mon cas.

Bien sûr, j'ai déjà pensé à me réorienter, mais dans quoi ? Je n'ai aucun domaine de prédilection, car je suis intéressé par de nombreuses choses, mais malheureusement jamais passionné (problème générationnel sans doute...).
J'ai conscience des nombreuses portes qui me sont encore ouvertes, à commencer par le fameux double-diplôme ingénieur/commerce qui serait peut-être une bonne alternative si je décidais d'abandonner l'intérêt professionnel au profit de l'argent.
Mais, au delà de ça, de l'école de journalisme au master recherche en astrophysique en passant par la médecine, j'ai parcouru de nombreuses formations pour essayer de trouver ma voie mais rien n'y fait. Je me retrouve toujours avec cette fameuse question : "Est-ce que je pourrais faire ça toute ma vie déjà que quelques mois dans un seul domaine me paraissent incroyablement ennuyeux ?"

Vous allez sans doute me demander ce que je cherche exactement dans un travail, et je pense qu'avant tout j'ai besoin de reconnaissance, d'être utile, d'un aspect social et peut-être également une certaine expertise.

Personnellement, j'aime voyager, rencontrer des gens, partager des choses, je suis très diversifié mais comme dans le monde du travail, pas passionné. J'ai clairement profité de ma jeunesse à 100% et ce sans aucun regret. Sauf que le temps passe et les bonnes choses ont une fin

Aujourd'hui, j'ai énormément de mal à m'investir dans quoi que ce soit (problème générationnel une fois de plus peut-être...). En fait, comme beaucoup, je surfe sur la vague sans jamais approfondir, et ce dans tout les domaines.

C'est pourquoi je m'en remets à vous, pour avoir des conseils ou des retours d'expérience.

Si vous êtes ou avez été dans le même cas que moi, comment avez vous réussi à vous épanouir dans votre vie professionnelle ?

Comment avez vous surmonté (ou non) ce dépit provoqué par le monde du travail ?

Est-ce judicieux dans un tel cas de chercher un intérêt professionnel là où il n'y en aura peut-être tout simplement jamais ?
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[grivali]

Actuellement, je suis en stage en génie logiciel dans une grosse boite française, et je me rends compte qu'au bout d'à peine un mois, je suis déjà lassé de ce que je fais.

Bonjour

il arrive qu'il y ait des stages ennuyeux, ça ne me paraît pas dramatique. L'enseignement supérieur a sans doute tendance à abuser des stages...

Avec un peu de recul, la valeur ajoutée de mon travail est proche de zéro, tant sur le plan de l'innovation que sur le plan social.

C'est rare qu'on confie à un stagiaire (en quelle année es tu ?) un boulot particulièrement "innovant". Dans l'informatique le côté social est a priori peu développé.

Est ce que ton école est très spécialisée en informatique ? Souvent les écoles d'ingénieur ont en fait un panel d'options assez larges en dernière année. Et en feuilletant l'annuaire des anciens élèves on constate que certains ont atterri dans des domaines assez éloignés du projet initial.

J'ai conscience des nombreuses portes qui me sont encore ouvertes, à commencer par le fameux double-diplôme ingénieur/commerce qui serait peut-être une bonne alternative si je décidais d'abandonner l'intérêt professionnel au profit de l'argent.

On peut aussi choisir le domaine commercial par intérêt professionnel.

j'ai parcouru de nombreuses formations pour essayer de trouver ma voie mais rien n'y fait. Je me retrouve toujours avec cette fameuse question : "Est-ce que je pourrais faire ça toute ma vie déjà que quelques mois dans un seul domaine me paraissent incroyablement ennuyeux ?"

Tu as "parcouru" mais tu n'as pas vraiment testé ? Qu'est ce que tu as fait pendant ton année sabbatique ?

j'ai besoin de reconnaissance, d'être utile, d'un aspect social et peut-être également une certaine expertise.

Je pense qu'il faut se méfier de certains clichés :
- la passion ; tu n'as pas besoin d'être "passionné" par ton travail. Il suffit qu'il t'apporte certaines satisfactions. La passion a l'inconvénient d'être éphémère, et de finir par conduire à de grosses désillusions. Souvent le cadre dans lequel on exerce son travail est aussi important que le travail lui-même, alors que des métiers a priori "passionnants " finissent par présenter des contraintes insupportables.
-l'utilité ; c'est une notion très subjective, par exemple un artiste est il "utile" ? Un informaticien est sans doute très utile, mais tu ne le ressens pas comme tel.
- la reconnaissance aussi est un truc assez piégeux à mon avis : si tu attends de la reconnaissance sans être toi satisfait (ou pas) de ce que tu fais tu vas rester très dépendant de l'opinion des autres, et te limiter pas mal.

Je pense qu'il ne faut pas paniquer. C'est banal de n'être pas très emballé par ses études (stages y compris). Est ce que tu as d'autres stages prévus dans ta scolarité pour pouvoir essayer d'autres contextes ?
Si tu as besoin de satisfaire ton côté social/utile tu pourrais essayer le bénévolat, il y a pas mal de choses à faire de côté-là.

J'ajouterais qu'il est peut être aussi nécessaire de s'investir pour trouver un intérêt à un sujet (plutôt que d'attendre de trouver un intérêt à un sujet pour s'y investir). Peut être qu'il faut que tu t'astreignes à te "poser" sur un sujet et à y travailler régulièrement avant de décider que ça ne t'intéresse pas ? Est ce que tu n'as pas aussi des difficultés de concentration ?

[Croustiboeuf]

il arrive qu'il y ait des stages ennuyeux, ça ne me paraît pas dramatique. L'enseignement supérieur a sans doute tendance à abuser des stages...

C'est rare qu'on confie à un stagiaire (en quelle année es tu ?) un boulot particulièrement "innovant". Dans l'informatique le côté social est a priori peu développé.

Bonjour,

Tout d'abord, merci de ta réponse.

Ensuite, c'est bien ça le pire, c'est que je sais que mon stage en lui même n'est pas fondamentalement ennuyeux, au contraire je pense même être plutôt chanceux à ce niveau. Je suis en 2ème année de cycle ingénieur donc bac+4.

Est ce que ton école est très spécialisée en informatique ? Souvent les écoles d'ingénieur ont en fait un panel d'options assez larges en dernière année. Et en feuilletant l'annuaire des anciens élèves on constate que certains ont atterri dans des domaines assez éloignés du projet initial.

Non, justement c'est assez généraliste et assez libre, je pourrais sans (trop de) problème(s) aller vers des domaines variés (Réalité virtuelle, Temps réel...) voir bifurquer vers des disciplines annexes comme la bioinformatique.

On peut aussi choisir le domaine commercial par intérêt professionnel.

Oui mais ce serait me mentir de dire que ce ne serait pas mon cas.

Tu as "parcouru" mais tu n'as pas vraiment testé ? Qu'est ce que tu as fait pendant ton année sabbatique ?

Non effectivement, j'ai parcouru mais pas vraiment testé. Mon année sabbatique effectuée assez tôt dans ma scolarité (à 17 ans), je ne l'ai pas du tout "utilisée" à un quelconque but professionnel. Et sinon, toutes les disciplines que j'ai pu étudier, du collège à maintenant, m'ont toujours parues aussi barbantes les unes que les autres...

-l'utilité ; c'est une notion très subjective, par exemple un artiste est il "utile" ? Un informaticien est sans doute très utile, mais tu ne le ressens pas comme tel.
- la reconnaissance aussi est un truc assez piégeux à mon avis : si tu attends de la reconnaissance sans être toi satisfait (ou pas) de ce que tu fais tu vas rester très dépendant de l'opinion des autres, et te limiter pas mal.

Ces deux notions sont assez subjectives j'en conviens, mais il reste que j'ai une fâcheuse tendance à me construire autour des relations sociales que j'ai pu développer avec autrui. Ma satisfaction passe également par celle des autres, tant au sein qu'à l'extérieur de mon travail. Quand je vois les gens de mon service crouler sous le boulot sans recevoir un seul merci ni la moindre reconnaissance, ça me dépite juste. Je peux dire que je me sens reconnaissant envers mon médecin, ou même ma caissière, mais pas vraiment envers l'ingénieur qui a concu la mousse qu'il y a dans mes sièges de voiture...
Peut-être aussi que j'ai été un peu "déçu" par la communauté en école d'ingénieurs tout simplement.

Dans mon cas, je vois mon travail comme étant simplement de gagner quelques sous en participant de manière microscopique à la recette d'une boîte, c'est à dire même pas à aider des individus réels... (enfin pas directement)
Je n'arrive pas pour l'instant à concevoir ma vie sans un accomplissement plus grand que celui de travailler pour gagner de quoi vivre voir bien vivre, chose qui me paraît bien trop commune dans mon environnement...

Je pense qu'il ne faut pas paniquer. C'est banal de n'être pas très emballé par ses études (stages y compris). Est ce que tu as d'autres stages prévus dans ta scolarité pour pouvoir essayer d'autres contextes ?

Oui, il me reste mon stage de fin d'études dans un an.

J'ajouterais qu'il est peut être aussi nécessaire de s'investir pour trouver un intérêt à un sujet (plutôt que d'attendre de trouver un intérêt à un sujet pour s'y investir). Peut être qu'il faut que tu t'astreignes à te "poser" sur un sujet et à y travailler régulièrement avant de décider que ça ne t'intéresse pas ? Est ce que tu n'as pas aussi des difficultés de concentration ?

J'ai déjà essayé, mais arrivé à mon niveau d'études, c'est pour moi extrêmement difficile d'apprendre seul, surtout les disciplines scientifiques (Physique, chimie.... Peut être faudrait-il effectivement que je me force !

Et sinon oui, j'ai beaucoup de difficultés de concentration depuis des années (je m'y suis repris à 5 fois pour écrire ce simple message ! ), mais je ne sais pas si elles sont simplement dues à mon mode de vie de jeune qui a tout, tout de suite, ou non...