Eléments de calcul tensoriel
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Eléments de calcul tensoriel



  1. #1
    Seirios

    Eléments de calcul tensoriel


    ------

    Bonjour à tous,

    Je suis en train de parcourir le Landau sur la théorie des champs, et il y a un point important que je ne comprends pas dans son introduction au calcul tensoriel : à quoi correspondent les coordonnées covariantes et contravariantes d'un tenseur ? Quelle est la différence entre , et par exemple ?

    Je fais bien la différence entre ces coordonnées pour un vecteur, mais pas pour un tenseur.

    Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

    Merci d'avance,
    Phys2

    -----
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  2. #2
    invité576543
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    Je fais bien la différence entre ces coordonnées pour un vecteur
    Pourrais-tu expliquer avec tes mots à toi cette différence ?

    (Le but de cette question est de permettre d'utiliser ta compréhension de la différence pour un "vecteur" dans une explication de la différence pour un tenseur, c'est à dire pour répondre de manière aussi efficace que possible à ta question originelle.)

  3. #3
    Seirios

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Voilà comment je le comprends :

    Soit E un espace vectoriel euclidien. En considérant l'application , on peut associer une forme linéaire à tout élément de E. Pour des bases de E et de E* données, les coordonnées de x dans E seront ses coordonnées contravariantes, et les coordonnées de dans E* seront ses coordonnées covariantes.
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  4. #4
    invité576543
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    OK.

    Faut alors procéder en étapes.

    Première étape :

    Dans ton texte, tu as bien identifié la notion de forme linéaire. Tu parles de deux espaces, E et E*, qui correspondent à deux choses distinctes, les formes (les éléments de E*) et ce qu'on va appeler par abus les "vecteurs" (les éléments de E).

    Oublions alors totalement l'isomorphisme dont tu parles dans ton message (on y reviendra à la troisième étape).

    Notons au passage qu'avec cet "oubli", l'hypothèse "euclidien" n'a plus aucune utilité. La notion de forme linéaire est bien définie sur tout espace vectoriel, indépendamment de tout produit scalaire ou de bases.

    Seconde étape :

    Sur cette base, il est clair que

    se comprend comme une application linéaire de E dans R.

    Réciproquement, toute application linéaire de E dans R peut se voir comme un .

    Or on peut voir comme une application linéaire de E* dans R, en prenant

    Ainsi, les deux notations peuvent être vues comme des applications linéaires resp. de E ou E* vers R.

    Point important : les deux notations désignent alors des objets dans des espaces différents.

    Maintenant, prenons des applications bilinéaires resp. de ExE, ExE* et E*xE*. Prenons le premier cas, une application A de ExE dans R, c'est .

    Eh bien, on note une telle application , avec

    On fait la même chose dans les deux autres cas, en utilisant des notations différentes, pour ExE dans R, pour ExE* dans R, et pour E*xE* dans R.

    (Il est usuel, mais pas systématique, de "confondre" ExE* dans R et E*xE dans R, qui sont isomorphes via la permutation des arguments.)

    Troisième étape :

    Dans ton texte tu as utilisé un isomorphisme entre E et E*. Cet isomorphisme, si tu regardes bien, vient de la formule sous-jacente à <x,y> dans ton texte, qui est interprété de deux manières : 1) Comme l'application d'une forme linéaire x sur un vecteur y, 2) comme le produit scalaire d'un vecteur x' et d'un vecteur y. Cette double interprétation permet d'identifier x (une forme) et x' (un vecteur), autrement dit de construire un isomorphisme entre E et E*.

    [On remarquera que cet isomorphisme dépend explicitement du produit scalaire. Or il y a une infinité de produits scalaires sur un espace vectoriel : il y a une part d'arbitraire dans le choix du produit, et donc dans le choix de l'isomorphisme. Or les tenseurs tels que définis lors de la deuxième étape sont indépendants du produit scalaire...]

    Si on voulait (mais la question est "pourquoi le faire?") voir , et comme différentes "coordonnées" d'un même objet, il suffit d'utiliser l'isomorphisme entre E et E* pour en dériver un isomorphisme entre ExE et ExE*, et entre ExE et E*xE*.

    On ne le présente pas comme cela en algèbre tensorielle, parce qu'on n'a pas de raison de le faire. En particulier à cause de la dépendance au choix du produit scalaire.

    Du coup, une approche possible (pas suivie par tout le monde, mais la meilleure "au long terme") est d'oublier et comme des coordonnées "d'une même chose" (ou mieux de ne le penser qu'en terme d'isomorphisme entre E et E*), mais de les voir comme des objets différents (vecteur et forme, resp.), ce qui se généralise sans difficulté pour les tenseurs, comme décrit à l'étape 2.

    En espérant que cela aide...

    Cordialement,

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Magnétar

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Bonjour,

    Je te conseillerai de regarder dans la "bibliothèque virtuelle" de physique :

    http://forums.futura-sciences.com/ph...-physique.html

    message #8 premier lien. Le poly est simple et sympa.

  7. #6
    Seirios

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    C'est parfait, merci beaucoup

    Une petite question : si l'on considère le tenseur métrique , on peut donc l'interpréter comme une application de dans ; pourtant, on écrit souvent la forme matricielle , mais une telle matrice ne s'interprète-t-elle comme une application d'un espace de dimension quatre dans un espace de dimension quatre ?

    J'ai également vu écrit : , mais à quoi cela correspond-il ?
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  8. #7
    Seirios

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Magnétar Voir le message
    Je te conseillerai de regarder dans la "bibliothèque virtuelle" de physique :

    http://forums.futura-sciences.com/ph...-physique.html

    message #8 premier lien. Le poly est simple et sympa.
    Merci, je vais aller voir ça.
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  9. #8
    invité576543
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    Une petite question : si l'on considère le tenseur métrique , on peut donc l'interpréter comme une application de dans ;
    Oui

    pourtant, on écrit souvent la forme matricielle , mais une telle matrice ne s'interprète-t-elle comme une application d'un espace de dimension quatre dans un espace de dimension quatre ?
    Oui aussi, mais en prenant en compte un isomorphisme entre E et E*.

    Il y a ainsi plusieurs interprétations d'un même tenseur selon les arguments qu'on fixe. Un tenseur est tout aussi bien une applications de E*xE* dans R, et deux applications de E* dans E (selon qu'on fixe le premier ou le second paramètre; elles sont distinctes si A n'est pas symétrique, mais identiques dans le cas de ).

    Le type de tenseur qui correspond "proprement" (sans faire appel à un isomorphisme entre E et E*) à une application de E dans E sont ceux notés , l'application est

    Note : une matrice carrée peut représenter n'importe lequel des trois types de tenseurs d'ordre 2, mais si on les multiplie entre elles, il s'agit des morphismes de E (ou de E*), des ; la multiplication matricielle est alors

    J'ai également vu écrit : , mais à quoi cela correspond-il ?
    Via un isomorphisme entre E et E*, tu peux construire à partir de (même "logique" que d'y voir des coordonnées différentes d'un même objet). Et, même jeu qu'avant, un tenseur peut être vu comme une application de E dans E*, selon la formule que tu as écrite.

    Cordialement,
    Dernière modification par invité576543 ; 25/04/2010 à 15h30.

  10. #9
    invité576543
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    PS : J'écris "un isomorphisme entre E et E*", le "un" soulignant la généralité (important quand le tenseur métrique ou pseudo-métrique est explicité, comme dans ton message précédent).

    Dans le cas euclidien, il s'agit implicitement d'un isomorphisme précis, celui obtenu avec le produit scalaire. En euclidien on dira l'isomorphisme, et il correspond aux "opérations musicales", baisser ou monter un indice... En minkowskien pareil, mais il y a alors un changement de signe "caché" sous ces opérations, comme le montre la matrice que tu as indiquée...

    Quand on explicite, l'isomorphisme entre E et E* est donné par le tenseur métrique, et est

  11. #10
    Magnétar

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    pourtant, on écrit souvent la forme matricielle , mais une telle matrice ne s'interprète-t-elle comme une application d'un espace de dimension quatre dans un espace de dimension quatre ?
    Regarde ce que tu trouves sur les formes bilinéaire et les espaces euclidiens (d'ailleurs ça doit être vu en prépa je pense), tu verras que l'on peut représenter une forme bilinéaire par un matrice (et il se trouve que le produit scalaire est une forme bilinéaire symétrique définie positive d'où ma référence aux espaces euclidiens). Ici le tenseur métrique peut-être vu comme représentant une telle forme bilinéaire (définie sur ExE , E*xE, E*xE* selon que ses indices sont tous en bas, en bas en haut, ou tous en haut). Et cette forme bilinéaire est en quelques sorte le produit scalaire associé à R4 (je dis en quelque sorte car elle n'est pas définie positive, on parle donc de pseudo-produit scalaire).

    édit : je suis définitivement trop lent à répondre.

  12. #11
    Seirios

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    Oui aussi, mais en prenant en compte un isomorphisme entre E et E*.

    Il y a ainsi plusieurs interprétations d'un même tenseur selon les arguments qu'on fixe. Un tenseur est tout aussi bien une applications de E*xE* dans R, et deux applications de E* dans E (selon qu'on fixe le premier ou le second paramètre; elles sont distinctes si A n'est pas symétrique, mais identiques dans le cas de ).
    L'isomorphisme entre E et E* permet donc de dire que peut être une application de E dans E au lieu d'une application de E* dans E, c'est bien ça ?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    Quand on explicite, l'isomorphisme entre E et E* est donné par le tenseur métrique, et est
    Ce n'est pas plutôt ?


    Sinon, dans le cadre de la relativité restreinte, comment détermine-t-on le tenseur métrique ? Est-ce qu'on part de l'expression de l'intervalle (dont on a choisi l'expression pour qu'il soit un invariant relativiste) pour déterminer le tenseur métrique par l'expression du produit scalaire ?
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  13. #12
    invité576543
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    L'isomorphisme entre E et E* permet donc de dire que peut être une application de E dans E au lieu d'une application de E* dans E, c'est bien ça ?
    Oui, mais j'écrirais "Un isomorphisme..."... Si est l'isomorphisme choisi, alors une application de E dans E est (par exemple, il y a deux choix)

    Ce n'est pas plutôt ?
    Oui. Désolé de la typo, mais tu as corrigé de toi-même...

    Sinon (...)
    Je ne comprends pas trop bien où la difficulté dans la suite, pas le temps maintenant, j'essaierai de comprendre plus tard...

    Cordialement,

  14. #13
    Seirios

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Je ne comprends pas trop bien où la difficulté dans la suite, pas le temps maintenant, j'essaierai de comprendre plus tard...
    Je voulais juste savoir par quel raisonnement on détermine les composantes du tenseur métrique en relativité restreinte. Je pense qu'on part de l'expression pour déduire de l'expression (et on en déduit immédiatement que ), mais j'aimerais savoir si c'est vraiment le cas.
    If your method does not solve the problem, change the problem.

  15. #14
    mariposa

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    Je voulais juste savoir par quel raisonnement on détermine les composantes du tenseur métrique en relativité restreinte.
    Bonjour,

    Pour répondre à cette question il faut commencer par savoir écrire une métrique dans un espace euclidien à 2D (pour que tout soit simple).

    Non?

  16. #15
    invité576543
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    Je voulais juste savoir par quel raisonnement on détermine les composantes du tenseur métrique en relativité restreinte. Je pense qu'on part de l'expression pour déduire de l'expression (et on en déduit immédiatement que ), mais j'aimerais savoir si c'est vraiment le cas.
    Oui, c'est ça.

    On met souvent en avant l'expression de la norme (le ds²), mais la formule du "produit scalaire" est plus fondamentale, puisque celle de la norme s'en déduit.

    Or le "produit scalaire", c'est juste la vision du tenseur (pseudo-)métrique comme application bilinéaire de ExE dans R...

    Cordialement,

  17. #16
    invité576543
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Petit détail de style. Une coutume dans la tribu des physiciens est d'utiliser les indices i, j, k en 3D ou en euclidien, et d'utiliser des indices en grec, typiquement , , en minkowskien 4D...

  18. #17
    mariposa

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    Bonjour à tous,

    Je suis en train de parcourir le Landau sur la théorie des champs, et il y a un point important que je ne comprends pas dans son introduction au calcul tensoriel : à quoi correspondent les coordonnées covariantes et contravariantes d'un tenseur ? Quelle est la différence entre , et par exemple ?

    Je fais bien la différence entre ces coordonnées pour un vecteur, mais pas pour un tenseur.

    Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

    Merci d'avance,
    Phys2
    Bonjour,

    Je possède un certain nombre de livres de Landau et si tu précises la page ou le chapitre cela m'aiderait à d'aider.

    Pour comprendre les tenseurs ta question peut être un point de départ.

    Quelle est la différence entre ces 3 tenseurs?

    La réponse est que ces 3 tenseurs ne se comportent pas de la même façon dans un changement de base et c'est la simple position des indices (haut et/ou bas) qui l'indique explicitement.

    Avant d'entrée dans le vif du sujet voici une question apparemment très simple qui montre ce qu'est un tenseur.

    En physique on écrit souvent des expressions mathématiques sous la forme:

    W = O.V

    où V et W sont des vecteurs et O est un opérateur linéaire qui agit sur V pour donner W.

    Et bien O est bien un opérateur mais c'est aussi un tenseur de rang 2 une fois covariant et une fois contravariant.

    Comment le démontrer?

    Et bien il suffit de faire un changement de base pour examiner le comportement de O. Tu constateras que ce comportement est différent de celui-ci de V et W qui eux sont en fait des tenseurs de rang 1.


    Donc O a double statut:

    1- C'est un opérateur linéaire.
    2- c'est un tenseur de rang 2.

    Je te suggère de résoudre ce "petit" problème qui te permettra de dégager l'essence des tenseurs (et des spineurs pour le même prix) et servir d'introduction à la TRG.

  19. #18
    mariposa

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Après avoir écrit des tas de choses sur les tenseurs j'en profite pour essayer une présentation la plus générale possible.


    La "philosophie" des tenseurs est un jeu mathématiques qui consistent à fabriquer de nouveaux espaces vectoriels à partir d'autres: C'est l'opération produit tensoriel.

    Les vecteurs

    Important: un vecteur élément d'un espace vectoriel répond des axiomes des espaces vectoriels (il faut oublier les flèches des vecteurs du lycée).

    En physique les vecteurs les plus courants sont:

    1- Les matrices.
    2- Les fonctions.
    2- Les opérateurs linéaires.
    3- les formes linéaires.
    4- Les corps

    Le produit tensoriel.

    En MQ par exemple on effectue des produits tensoriels d'espace (il s'agit même des fondements même de la MQ).

    quelques exemples:

    Soient les 3 états P dégénérés |Px>, |Py>, |Pz> d'un atome et |up> et |dw> les états du spin de l'électron. Il s'agit donc de 2 espaces de Hilbert indépendants dont on se propose de faire le produit tensoriel. En présence du couplage spin-orbite ces 2 espaces vont être couplés pour en faire un seul de dimension 6 cad:

    |Px,up>, ||Py,dw> etc... qui représentent des produits directes.

    Un état de ce nouvel espace de dimension 6 sera une combinaison linéaire de ces 6 nouveaux vecteurs de base. Dans ce contexte là on n'appelle pas tenseurs les nouveaux vecteurs mais spin-orbitales.

    la procédure entre des états électroniques et des états vibrationnels est identique et les vecteurs issus du produit s'appellent des états vibroniques.

    Les tenseurs cartésiens.

    Les exemples ci-dessus concernaient la notion de produit tensoriel avec quelques exemples pris sur la MQ (et qui anticipait en filigrane sur la TRG).

    Supposons que l'on a espace vectoriel E de base orthogonale e1, e2, e3 et que l'on effectue un produit tensoriel E.E alors on obtient un nouvel espace vectoriel de dimension 9 dont les vecteurs de base sont:

    (e1.e1) (e1.e2) (e1.e3) (e2.e1) (e2.e2) etc...

    Un tenseur de cet espace s'écrira:

    T = Aij.eij

    avec la sommation sur les 9 couples d'indices.

    Ceci est un tenseur de rang 2


    Quelle différence entre un tenseur de rang 1 et un tenseur de rang 2?


    On écrit cote à cote l'expression d'un vecteur de E et d'un vecteur du produit E.E

    espace E:

    V = Bi.ei (avec sommation sur les i)

    Espace E.E

    T = Aij.eij

    la différence première est qu'ils n'appartiennent pas au même espace et qui d'ailleurs n'ont pas la même dimension. Ce qui fait la différence c'est le comportement dans un changement de base.

    En effet soit M un changement dans E qui agit sur chaque vecteur de base M.ei (que l'on peut regarder comme une rotation) et donc les composantes dans la nouvelle base proviennent de l'action de (M-1), (la matrice inverse) sur les anciennes composantes de M pour avoir toujours le même vecteur V qui lui conserve la direction.

    Que se passe-t-il dans l 'espace produit tensoriel?

    L'action sur le vecteurs de base agissent "2 fois" soit:

    eij = ei.ej devient Mei.Mej

    et donc les rotations sont doubles dans l'espace produit tensoriel et doivent être compensées par le produit de 2 matrices inverses qui agissent sur les anciennes composantes de telle sorte que T conserve une direction fixe.


    C'est pourquoi on dit que V est un tenseur de rang 1 et T un tenseur de rang 2. Il va de soi que si on avait pris le produit tensoriel de 3 espaces E.E.E alors on aurait un tenseur de rang 3.


    Vecteur dual.

    on vient de voir qu'un tenseur est un produit tensoriel d'espace E.E.E.

    On peut élargir l'espace de brique E a son dual E*.

    Si V représente un vecteur colonne dans une base déterminée alors on peut lui associer un vecteur qui est représenté par un vecteur ligne qui a les mêmes composantes (vrai si le corps de l'espace vectoriel est sur R, sinon sur C on prend les complexes conjugués).

    On peut donc faire un produit multiple d'espaces du style:

    E.E.E.E*.E* où E est de dimension n

    On définira un tenseur de rang 5 de dimension n puissance 5 que l'on dira 3 fois covariants et 2 fois contravariants.

    Pourquoi?

    Il suffit de vérifier que les composantes d'un vecteur colonne (cad d'un tenseur une fois contravariant) se transforment dans le sens contraire des vecteurs de base alors que les composantes d'un vecteur une fois covariant se transforment comme les vecteurs de base.


    Comment généraliser le produit scalaire?



    avec la notion de dualité on peut écrire le produit scalaire de 2 vecteurs V et W en mettant un sous la forme colonne (par exemple V, ce sera par définition le vecteur contravariant) et l'autre sous forme ligne ce sera W (donc vecteur covariant).

    On aura donc:

    (W,V) = wi*.vi (somme sur les i)

    A partir de là on peut insérer une matrice Aij quelconque et inventer un nouveau produit scalaire entre V et W:

    (W,V) = wi*Aij.vj (somme sur les i et sur les j)

    Insérons l’opérateur 2 fois identité I = (M-1).M soit :

    (W,V) = wi*.(M-1).M .Aij. (M-1).M. vj

    On voit ainsi la différence de comportement entre les vecteurs V et W selon un changement de base et le tenseur de rang 2 qui se transforment comme 2 fois.


    Certains livres introduisent les tenseurs à partir de l'idée de généralisation du produit scalaire.

    Un tenseur de rang 2 comme forme bilinéaire.

    La plupart des livres de maths élémentaires partent de cette expression pour définir un tenseur de rang 2 comme une forme bilinéaire (2 fois linéaires) cad comme une application d'un couple de vecteurs dans un corps. Comme l'application est vers un espace de dimension 1 on parle de forme bilinéaires et par extension de formes multilinéaires.

  20. #19
    mariposa

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par mariposa Voir le message

    En physique on écrit souvent des expressions mathématiques sous la forme:

    W = O.V

    Considérons cette expression comme une écriture en composantes

    où V et W sont des vecteurs et O est un opérateur linéaire qui agit sur V pour donner W.

    Et bien O est bien un opérateur mais c'est aussi un tenseur de rang 2 une fois covariant et une fois contravariant.

    Comment le démontrer?

    Et bien il suffit de faire un changement de base pour examiner le comportement de O. Tu constateras que ce comportement est différent de celui-ci de V et W qui eux sont en fait des tenseurs de rang 1.


    Donc O a double statut:

    1- C'est un opérateur linéaire.
    2- c'est un tenseur de rang 2.

    donc démonstration.

    Soit:


    W = O.V

    Effectuons un changement de base

    Soit M la matrice de changement de base. On a:

    M. W = M.O.V

    Insérons l'opérateur identité sous la forme [M-1].M


    M. W = M.O. [M-1].MV

    Donc les composantes de V et de W se transforment comme M.V alors les composantes de O se transforment comme M.O.M-1

    a pârtir ce cet exemple il faut voir comment les différents vecteurs se transforment pour identifier leur nature tensorielle.

    Exemple simple et très intéressant:

    Dans R3 le vecteur champ électrique a 3 composantes de même que le champ magnétique. Et pourtant tensoriellement ils sont très différents le premier est un tenseur de rang 1 et le deuxième un tenseur antisymétrique de rang 2

    Antisymétrique veut dire que Tij = - Tij ce qui fait qu'au lieu d'avoir 9 composantes on a seulement 3 composantes indépendantes.

    Dans un espace -temps pseudo-euclidien "R4" le vecteur champ électrique et le vecteur champ magnétique forment ensemble un vecteur qui est un tenseur antisymétrique de rang 2 cad un vecteur de 6 composantes.

  21. #20
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par Phys2 Voir le message
    Je voulais juste savoir par quel raisonnement on détermine les composantes du tenseur métrique en relativité restreinte. .
    Un pointeur qui m'avais aidé après les éléments fournis par Michel est l'article sur wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur...%A9matiques%29

    Exemple usage des formes linéaires (la dualité) en physique http://www.math.ens.fr/culturemath/m...ie/maxwell.pdf

    F(aixi) = aiF(xi) La définition d'une forme lineaire sur l'espace Vectoriel Vn est indépendante de tout choix de base dans cet espace. Il suffit de se donner un algorithme de construction qui satisfasse les contraintes exigées.

    Soit {e1,e2,...,en} une base de Vn. La donnée des n quantités Fi = F(ei) est suffisante pour déterminer entièrement la forme linéaire :
    F(x) = F(xi ei) = xi F(ei) = xi Fi

    Il est donc équivalent (mais fonction de la base choisi) de parler de F ou de parler du jeu des Fi.

    L'espace dual de Vn, noté Vn* est l'espace formé de toutes les formes linéaires sur Vn. Cet espace dual à n dimension muni de l'addition et de la multiplication par un scalaire est un espace vectoriel de dimension n.

    Etant donné une base {e1,e2,...,en} une base de Vn, la base {e*1,...,e*n} de Vn* définie par e*i(ej) = en est la base duale.

    Le produit scalaire est une forme bilinéaire. Sur la même base {ei} : u = uiei et v = ujej, on a u.v = uivj ei . ej avec gij = ei.ej

    Le produit scalaire de deux vecteurs quelconques s'obtient alors :

    u . v = gij ui vj Les quantités gij détermine la métrique de l'espace vectoriel (composantes d'un tenseur 2 fois covariant).



    Patrick

  22. #21
    mariposa

    Re : Eléments de calcul tensoriel

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Un pointeur qui m'avais aidé après les éléments fournis par Michel est l'article sur wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur...%A9matiques%29

    Exemple usage des formes linéaires (la dualité) en physique http://www.math.ens.fr/culturemath/m...ie/maxwell.pdf

    F(aixi) = aiF(xi) La définition d'une forme lineaire sur l'espace Vectoriel Vn est indépendante de tout choix de base dans cet espace. Il suffit de se donner un algorithme de construction qui satisfasse les contraintes exigées.

    Soit {e1,e2,...,en} une base de Vn. La donnée des n quantités Fi = F(ei) est suffisante pour déterminer entièrement la forme linéaire :
    F(x) = F(xi ei) = xi F(ei) = xi Fi

    Il est donc équivalent (mais fonction de la base choisi) de parler de F ou de parler du jeu des Fi.

    L'espace dual de Vn, noté Vn* est l'espace formé de toutes les formes linéaires sur Vn. Cet espace dual à n dimension muni de l'addition et de la multiplication par un scalaire est un espace vectoriel de dimension n.

    Etant donné une base {e1,e2,...,en} une base de Vn, la base {e*1,...,e*n} de Vn* définie par e*i(ej) = en est la base duale.

    Le produit scalaire est une forme bilinéaire. Sur la même base {ei} : u = uiei et v = ujej, on a u.v = uivj ei . ej avec gij = ei.ej

    Le produit scalaire de deux vecteurs quelconques s'obtient alors :

    u . v = gij ui vj Les quantités gij détermine la métrique de l'espace vectoriel (composantes d'un tenseur 2 fois covariant).



    Patrick
    Tout cela est très bien et même juste et hyperclassique.

    En guise d'application:

    Comment fais-tu pour trouver la nature tensorielle des orbitales "d" d'un atome d'hydrogène?

    Où est l'espace dual?

    Où est la métrique?

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