Bonjour à tous,
Je vais vous proposer un mini-projet d'inductancemètre, encore plus simple que le dernier décrit: le précédent avait encore trois transistors discrets en plus du circuit CMOS, celui-ci n'en a plus aucun. Difficile de faire plus simple donc, une pincée de composants, une heure de câblage sur une plaque perforée, et on dispose d'un adaptateur inductancemètre que l'on peut brancher sur n'importe quel multimètre.
- Les caractéristiques et performances sont aussi sommaires que le circuit: 4 gammes, une précision de quelques pourcents, ce n'est pas du luxe.
Ce n'est cependant pas un gadget inutilisable, il couvre les microhenrys et millihenrys, soit les valeurs les plus courantes en électronique de loisir, et possède une réjection correcte des paramètres mineurs: résistance et capacité parasites.
Examinons le schéma:
Le principe est toujours le même que celui de ses prédécesseurs: l'inductance à tester est incorporée dans un différentiateur de mesure, dont la sortie est récupérée par un détecteur synchrone.
Ce principe offre le meilleur rapport performances/complexité possible.
Le signal de stimulus est un carré généré par un oscillateur, construit autour de l'élément supérieur du 4053. C'est un oscillateur classique, à hystérésis, implémenté d'une manière adaptée au 4053: la sortie inverseuse alimente l'intégrateur via R3, et l'hystérésis est procuré par la sortie non-inverseuse.
Le condensateur d'intégration fait partie de la commutation de gamme, c'est la fréquence de mesure qui est modifiée: de ~100KHz pour la première gamme à 100Hz pour la dernière.
Le signal en quadrature qui permet d'exciter le différentiateur est créé par l'opérateur central: il fonctionne en "slicer", comparateur centré sur la valeur moyenne de la tension du condensateur.
Les deux opérateurs faisant partie du même boîtier, ils ont un seuil identique à un offset de quelques mV près.
On constate que le signal n'est pas pris directement sur le condensateur, mais derrière R1. Cet arrangement est nécéssaire pour corriger le fait que le triangle n'est pas linéaire, mais constitué de segments d'exponentielle: avec un seuil parfaitement centré, on obtient une forme d'onde qui n'est pas exactement en quadrature, mais possède une avance de phase structurelle.
Le mélange avec le signal de référence permet de corriger ce souci en retardant les commutations.
Ce signal attaque la self via la résistance de différentiation R7: sa valeur est un compromis entre la nécéssité d'injecter un maximum de courant, et celle de rester compatible avec le 4053.
Le signal différentié est récupéré par R8 et appliqué au détecteur synchrone, piloté par le signal de référence. Deux sorties complémentaires sont exploitées, ce qui permet une bonne réjection des effets parasites.
La sortie est disponible sur C5 et C6, calibrée pour 200mV fond d'échelle, et une correction de zéro est également ajoutée à ce niveau.
Sur la première gamme, la résolution est donc de 0.1µH avec un appareil 2000 points. Au maximum, on arrive à 200mH à 100Hz, exploitable jusqu'à plus de 1H en gamme 2V, moyennant certaines conditions.
En attendant plus de détails, voici des photos du circuit, qui tient sur une plaquette de 3.5cm x 3.5cm:
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