Niveau des mers et variabilité

[invite78d2ef62]

Bonjour

Dans une réponse précédente, vous signaliez une impressionnante différence de deux mètres de niveau entre les Bermudes et la mer du Labrador, pouvant varier selon les vents (et donc sans doute l'amplitude de la NAO). Cela m'amène à une question qui excède le GS proprement dit, celle de la mesure du niveau des mers, par marégraphes ou satellites.

Comment parvient-on à isoler le signal de la variabilité propre aux oscillations périodiques ou quasi-périodiques des différents bassins ? Les 3 mm de hausse enregistrée par Topex Poséidon depuis 1992 sont-ils par exemple la marque d'une accélération de la hausse (par rapport aux 1,7 mm moyens du XXe siècle) due à la dilatation thermique et à la fonte des glaciers ? Ou a-t-on besoin d'une plus longue période pour vérifier s'il s'agit en partie d'une oscillation périodique ?

Merci d'avance de votre réponse (et pour toutes les autres que vous avez la gentillesse d'apporter ici, avec toujours beaucoup de précision).

CM
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[invite24e9d8b7]

Bonjour

Dans une réponse précédente, vous signaliez une impressionnante différence de deux mètres de niveau entre les Bermudes et la mer du Labrador, pouvant varier selon les vents (et donc sans doute l'amplitude de la NAO). Cela m'amène à une question qui excède le GS proprement dit, celle de la mesure du niveau des mers, par marégraphes ou satellites.

Comment parvient-on à isoler le signal de la variabilité propre aux oscillations périodiques ou quasi-périodiques des différents bassins ? Les 3 mm de hausse enregistrée par Topex Poséidon depuis 1992 sont-ils par exemple la marque d'une accélération de la hausse (par rapport aux 1,7 mm moyens du XXe siècle) due à la dilatation thermique et à la fonte des glaciers ? Ou a-t-on besoin d'une plus longue période pour vérifier s'il s'agit en partie d'une oscillation périodique ?

Merci d'avance de votre réponse (et pour toutes les autres que vous avez la gentillesse d'apporter ici, avec toujours beaucoup de précision).

CM

L'augmentation du niveau moyen des océans mesurée depuis 1992 par Topex/poseidon puis Jason 1 a l'avantage d'être une mesure absolue puisqu'elle est référencée par rapport au centre de la Terre. Cela n'était pas le cas avec les marégraphes qui de plus sont côtiers soumis aux influences locales et très inégalement répartis. Il était difficile dans ces conditions d'évaluer les variations du niveau moyen d'autant que, l'altimétrie l'a montré , l'élévation est très inhomogène: depuis 1992 on a mesuré dans certaines régions des élévations de 1 cm par an et des abaissements dans d'autres. Les mesures altimétriques sont de bien meilleure qualité et l'on peut faire confiance au chiffre annoncé de 3mm/an depuis 1992. Cela traduit forcément à la fois le réchauffement des couches superficielles de l'océan et dans une moindre mesure la fonte des glaciers. Cela corrobore les observations d'un accroissement du contenu thermique des 3000 premiers mètres de l'océan déduit des mesures de température depuis 1950. Mais cette augmentation de contenu thermique ne s'est pas faite de manière continue : il y eut même diminution pendant 5 à 8 ans autour des années 65 et 80 pour des raisons inconnues. Il peut y avoir et il y a sans doute des variations pseudo périodiques qui font varier le niveau moyen des océans et seules la pérennité des observations peut nous donner des certitudes. Néanmoins en dépit de ces oscillations l'accroissement très significatif du contenu thermique sur 50 ans et l'accélération du mouvement mesurée par l'altimétrie depuis 1992 sont très certainement la signature du changement climatique.

bv