Médecine légale

[invitea3f5f698]

Bonjour/Bonsoir tout le monde !

Je m'appelle Teddy, j'ai 16 ans et suis en classe de Terminale S (maths) et je veux faire des études de médecine en vue d'un DESC médecine légale et expertises médicales, pour plus tard être un médecin légiste au service des forces de l'ordre.
Je voudrais donc en apprendre plus sur ce métier, quelles sont les difficultés qu'il implique (aussi bien sur le plan professionnel que le plan personnel), les revenues au fil des années (en fonction du/des lieu(x) de travail, de l'expérience, etc) ...

Je suis ouvert d'esprit, toutes les réponses sont les bienvenues et ce, que vous soyez étudiant (même dans une autre spécialité), ou professionnel .

Merci beaucoup.

PS : la principale chose qui m'intrigue (aussi superficielle qu'elle puisse paraître...) est l'odeur. Je me demande comment un médecin légiste fait pour que ça ne le dérange pas. Est-ce qu'il s'y habitue ? Il y a-t-il un moyen mis en œuvre pour « cacher l'odeur » ?
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[Hazel]

Pas la moindre idée des revenus même si j'ai quelques amis en DESC de médecine légale.
Pour ce qui est de l'odeur, il existe des produits fortement odorants qu'on peut appliquer sous les narines et qui masquent les odeurs ambiantes.

[invitea3f5f698]

Ah ok merci !

[Neutrino]

Juste une précision sémantique de taille : le médecin légiste n'est pas "au service des forces de l'ordre", mais au service de la justice, ce qui n'est pas pareil. Le but du légiste n'est pas d'aider la police, mais d'éclairer le juge qui le mandate, ce qui n'est pas du tout la même chose.

Une partie de l'activité de médecine légale n'est pas pénale (expertise après accident, erreur médicale etc.), et l'activité de médecine légale est aussi "thérapeutique" (les légistes examinent les victimes vivantes, et souvent ce sont les premiers à qui elles parlent).

Quant aux revenus, ce sont les mêmes que les autres médecins hospitaliers à statut et ancienneté équivalents.
cf. la grille salariale des praticiens hospitaliers temps plein

[A voir en vidéo sur Futura]

[invitea3f5f698]

Ah bon ? Merci pour le lien. Est-ce que ça implique d'avoir une base de connaissances sur la justice, ou le travail reste uniquement sur le plan médical et c'est au juge de faire le reste ? Par exemple, imaginons que lors d'une affaire il y ait un présumé coupable qui sera déclaré officiellement coupable ou non-couoable en fonction de la cause de la mort d'une victime. Le médecin chargé de l'autopsie va être appelé à se rendre au tribunal lors du procès ?

[Neutrino]

Ah bon ? Merci pour le lien. Est-ce que ça implique d'avoir une base de connaissances sur la justice, ou le travail reste uniquement sur le plan médical et c'est au juge de faire le reste ? Par exemple, imaginons que lors d'une affaire il y ait un présumé coupable qui sera déclaré officiellement coupable ou non-couoable en fonction de la cause de la mort d'une victime. Le médecin chargé de l'autopsie va être appelé à se rendre au tribunal lors du procès ?

Présumé coupable ça n'existe pas en France, ni ailleurs dans le monde développé. Une personne est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire, et le légiste n'a absolument pas à se mêler de la culpabilité ou de l'innocence de qui que ce soit. Il se cantonne aux faits constatables objectivement.

Le médecin légiste est un expert judiciaire comme les autres, à savoir qu'il répond par un rapport à une question que lui pose un juge, et ne fait que répondre à cette question. Par exemple : "quelle est la cause de la mort?" voire "la mort est elle compatible avec tel ou tel scénario?".

Le juge fait ce qu'il veut, il n'est jamais lié par les conclusions d'une expertise. Un expert n'est pas forcément appelé à défendre son expertise devant un tribunal, mais en matière criminelle, ce sera quasiment toujours le cas. Un expert qui n'a pas été objectif, par exemple, se fera démonter par l'avocat de la défense.

Stricto sensu, un médecin légiste n'a pas à connaître les règles de droit, même si dans la pratique les légistes connaissent un minimum de procédure pour que leurs expertises soient exploitables et inattaquables (par ex, respect des scellés, etc.).

[invitea3f5f698]

Merci encore pour toutes ces informations
Pendant que j'y pense. La spécialité de médecine légale en elle-même, n'est qu'une spécialité, ça signifie qu'un médecin en étant diplômé peut exercer une activité de médecin généraliste, dans son propre cabinet par exemple, et soigner de simples grippes, toux faire des certificars médicaux etc... ?

[Neutrino]

La médecine légale n'est pas une spécialité qualifiante, au sens où ça n'empêche pas de garder sa spécialité de départ et de continuer à l'exercer, surtout si on n'obtient qu'un poste à temps partiel.

A ma connaissance c'est très difficile d'accéder au DESC de médecine légale en passant par la médecine générale, ça dépend vraiment des régions, mais de manière générale c'est très difficile d'accéder à un DESC en passant par la médecine générale, car le DES de médecine générale a des exigences très contraignantes en terme de stages à valider. Ce n'est pas impossible, c'est juste dur, et il faut vraiment tomber la bonne année. Les spécialités OK pour recruter des futurs légistes, ça dépend des régions... chez nous, la dernière légiste recrutée est médecin du travail à la base. A mon humble avis, si une personne est prête à bouger, elle peut devenir légiste si elle le souhaite, la profession manque de vocations, il n'y a juste pas forcément d'opportunité dans une ville donnée à un moment donné (petits effectifs oblige, le recrutement n'est pas régulier).

Cependant, le DESC n'est pas le seul diplôme, il existe encore la capacité de médecine légale, ouverte aux médecins déjà diplômés.

[invitea3f5f698]

Comment accéder à ce métier sans passer par le DESC ?

[Hazel]

On ne peut pas, d'autant que les capacités sont en train d'êtres supprimées univ après univ, et que bientôt ne resteront que les DESC ( si l'on en croit ce qu'en disent les prof des disciplines respectives ).

Par contre pas du tout d'accord avec Neutrino sur la spécialité de Médecine Générale pour les DESC... pour le DESC d'urgence par exemple c'est la voie royale, des choix libre pour terminer sa maquette, le reste de la maquette assez peu contraignante ( médecine adulte, puis urgences adulte et pédiatrie qui recoupe la maquette de médecine d'urgence ), et la possibilité de faire des choix supplémentaires sur demandes spéciales pour qui veut.

En tout cas sur Marseille je connais quelques internes de médecine générale en DESC de médecine légale qui ne semble pas ramer plus que ça pour boucler leur choix.

[Neutrino]

Perso, ça fait 5 ou 6 ans que j'entend que les capacités vont disparaître "prochainement", à mes yeux c'est une hérésie, le cursus d'interne est devenu beaucoup trop rigide. Si c'était aussi simple, les capacité auraient déjà dégagé.

Le DESC d'urgences est un cas particulier : avec le semestre libre ou le semestre professionnalisant aux urgences, et le semestre d'urgences obligatoire de base, l'interne de médecine générale peut rentrer à la fois dans la maquette urgences et dans la maquette médecine générale sans soucis. Et comme dit, personne ne se bat pour aller dans les services d'urgences (en particulier ceux des CHU), sauf les urgentistes en herbe. L'interne aura tout loisir de dégoter un 2ème stage aux urgences quelque part.
(petite digression : à terme, le DESC d'urgences lui même va disparaître, vu que le projet est de faire de la médecine d'urgence une spécialité pleine et entière, faisant l'objet d'un DES).

Pour la médecine légale, il faut du coup qu'il fasse deux stages en médecine légale ou apparentée, un en stage libre et l'autre en semestre professionnalisant. Ce n'est pas impossible, c'est juste que ça laisse la personne totalement dépendante de la bonne volonté de son coordonnateur de médecine générale (avis obligatoire pour le semestre pro), et qu'il faut que les autorités acceptent d'ouvrir deux fois le poste d'interne en médecine légale au choix de stage des médecins généralistes, ce qui n'est pas acquis (un semestre d'interne = dépense de 10 000€ pour l'hosto).

A Marseille les choses roulent bien, normal, les internes sont écoutés à 100% pour les ouvertures de postes, et organisent les choix de stage. Mais dans bien des villes, l'avis des internes n'est pas écouté.
Je sais que chez nous, les exigences de stages spécifiques pour des DESC pour les généralistes sont peu prises en compte, à part pour les urgences ou la médecine du sport par exemple, avec des arguments parfois très méprisants que je ne reproduirais pas ici.

Je ne conseillerais donc pas de prendre médecine générale dans l'optique de faire un DESC, tout du moins pas sans :
1) connaître et avoir discuté avec les responsables locaux ou des gens en poste
2) avoir un bon classement au sein de la promo pour éviter les mauvaises surprises en choix de stage
3) rester alerte de mois en mois et défendre son projet de formation


De toutes façons, Teddy a 16 ans, s'il réussit ses études tout comme il faut, il sera confronté au système dans 10 ans : en 10 ans, tout change... Et le système actuel va gicler dans pas longtemps à mon avis (trop rigide, trop contraignant, trop frustrant, trop inefficace, trop peu lisible...). Il est fort probable que tout ce qui est du registre des "sur spécialités" non qualifiantes (allergologie, médecine légale, etc.) ne fasse plus l'objet d'une maquette de formation aussi contraignante...

[Neutrino]

Juste pour préciser sur la capacité de médecine légale :

Elle sert aussi, et surtout, à permettre à des médecins en exercice de se reconvertir en experts judiciaires ou en experts d'assurances au sein de leur propre spécialité (expertise suite à erreur médicale, expertise en dommage corporel...). C'est par nature un projet de formation continue, qui ne se prévoit pas d'emblée à 30 ans (et de toutes façons, la validation d'un DESC de médecine légale est impossible pour un spécialiste, surtout en chirurgie, car ça n'est pas compatible avec un post-internat dans sa spécialité).

La capacité de médecine légale a donc vocation à perdurer, à moins que le DESC ne devienne accessible par la voie de la formation continue.

[ELISE MARIE]

Bonjour à tous, Nous sommes actuellement en préparation d'un tournage avec un décor d'autopsie / médecine légale. L'époque est très précise : 1982. Existait-t-il déjà des outils à moteur électrique pour ouvrir une cage thoracique (accès poumons) et crâne ou pas? Merci pour votre accueil sur ce forum. Elise Marie

[mh34]

Bonjour.
Bien sûr que ça existe, et depuis très longtemps ; cherchez à craniotomie et thoracotomie.

[antek]

On ne soupçonne pas tout ce qui a été inventé au 19^e siècle . . .

[ELISE MARIE]

Entendu, merci pour vos conseils. Bien cordialement, Elise Marie

[mh34]

Pensez aussi à regarder "sternotomie".

[Flyingbike]

On ne soupçonne pas tout ce qui a été inventé au 19^e siècle . . .

Mh34 n’est pas si âgée

[virgi20290]

Bonjour, est-ce que cela intéresse quelqu’un de s’entraîner sur un dossier d’examen de corps post mortem ? Dans le cadre d’un dossier pénal ? C’est une recherche personnelle, mais peut-être que cela intéresse un étudiant de s’entraîner sur un cas concrets et réel.

[f6bes]

Bjr à toi, Je suppose que c'est sur le DOSSIER que l ' étudiant pourra...."s'entrainer"...pas sur le corps ?
La demande est ambigu!
Bonne journée

[virgi20290]

Bonjour
Non ce n est pas ambigue il suffit de lire : La réponse à votre question est écrite dans mon annonce
Bien à vous