Bonjour,
Les fêtes de Pâques approchent, à cette occasion j'ai décidé de vous offrir ce petit inductancemètre/capacimètre.
Présentation:
Il s'agit d'un petit instrument, portable mais complet, qui doit couvrir 99% des besoins des amateurs d'électronique. Les gammes couvertes (fond d'échelle) vont de 20µH à 200H en inductance et de 20pF à 200µF en capacimètre. Pour en étendre l'utilité, un certain nombre d'options sont incluses: possibilité de mesure 4 fils en inductancemètre, présence d'une connection de garde en capacimètre, sortie normalisée à 2V fsd pour interfaçage externe, compensation des cordons de mesure permettant un zéro stable sur toutes les gammes.
Si les prescriptions de réalisation sont respectées, cet appareil permet de faire des mesures à 1% de précision ou mieux dans toute son étendue optimale de mesure, càd de 2µH à 200H et de 2pF à 200µF. Il est aussi possible d'estimer la valeur d'inductances de quelques dizaines de nH voire même de quelques nH en exploitant la sortie externe.
Choix de conception:
Initialement, j'ai souhaité me doter d'un appareil simple et polyvalent, bien que je dispose déjà de moyens plus précis, mais plus lourds, de mesure des composants. Bien qu'il existe quelques appareils du commerce portables ayant une fonction inductancemètre, celle-ci est inutilisable pour les faibles valeurs, et assez imprécise d'une manière générale. J'ai donc étudié un instrument répondant à ces besoins, et en cours de d'étude, j'ai décidé de rendre ce design accessible à des amateurs peu équipés et peu fortunés en adoptant une certaine philosophie.
Dans le choix des composants, cela se traduit par l'utilisation exclusive de composants archi-courants et bon marché; il n'y a pas non plus de composant programmable, ni d'élément mécanique genre sélecteur difficile à se procurer.
Au niveau de la mise au point, il n'est pas nécéssaire de disposer d'appareils de mesure sophistiqués: un multimètre est suffisant.
Mais c'est au niveau de l'étalonnage, ou plutot de son absence, que se situe la plus grande originalité: cet appareil est étalonné par construction, et atteint ses spécifications sans nécéssiter de réglage supplémentaire. Ce qui est un gros atout du point de vue de l'amateur qui doit déjà galérer pour se procurer un misérable condo à 1%... sans parler des selfs.
Description sommaire du fonctionnement:
Le principe de mesure retenu est assez inhabituel: il est basé sur un différentiateur passif, dont l'élément inconnu fait partie. En général, les appareils utilisent plutot une forme de différentiateur actif ou une configuration en pont; ce sont en effet des méthodes qui donnent un résultat théorique exact, alors que le différentiateur passif est intrinsèquement entaché d'une erreur.
Alors pourquoi ce choix? L'erreur, bien qu'impossible à éliminer, peut être gardée dans des limites arbitrairement définies par le choix judicieux des paramètres de fonctionnement, et le circuit passif a par ailleurs un nombre d'avantage: la simplicité, la stabilité, l'absence de bruit propre et une linéarité quasi infinie. Ce dernier point est particulièrement important pour faire des mesures de qualité sur de très faibles valeurs.
Un signal carré d'une fréquence variant selon la gamme est appliquée au différentiateur de mesure; la tension de sortie est redressée et moyennée par un échantillonneur synchrone du signal d'entrée, et immédiatement rééchantillonnée à fréquence fixe, avant d'étre amplifiée d'un facteur dépendant de la gamme, puis détectée et moyennée par un dernier échantilloneur synchrone, dont la sortie est affichée par un module millivoltmètre LCD.
Tout cela peut sembler inutilement compliqué, mais est en fait rendu nécéssaire par le désir de simplification maximale du circuit: la structure des gammes est identique en capacimètre et en inductancemètre, et les commutations de gamme sont faites via la fréquence et le gain exclusivement, et pour garder une linéarité correcte dans les fortes valeurs, il est nécéssaire d'employer des valeurs de résistance très défavorables dans le différentiateur. Cela signifie que dans les premières gammes, la tension récupérée est minuscule: 500µV fond d'échelle dans la 1ère gamme. C'est 10X la tension d'offset du LM324 utilisé, il faut donc employer des méthodes astucieuses pour arriver à traiter ce signal correctement, d'où la nécéssité du double échantillonnage synchrone (qui ne se traduit pas par une complexité correspondante au niveau du hardware).
A suivre....
-----