le phénomène de compréhension

[invite5c88c159]

Bonjour,
je n’ai quasiment pas de notion en sciences cognitives, et j’ai récemment eu une idée qui touche à ce domaine. Comme je ne sais pas vraiment moi meme comment l’appeler, je n’ai aucune idée de quoi chercher, ni où, pour me renseigner. Je voudrais donc savoir si cette idée a déjà été creusée, et ce que je pourrais lire à ce sujet.

Lorsqu’on demande une explication à quelqu’un, il y a toujours un moment où on fini par dire :”ahh, je comprends”. Pourtant, on peut toujours aller plus loin dans l’explication: par exemple:
“pourquoi est-tu en retard?
Parce que j’ai oublié de mettre mon reveil
Pourquoi as-tu oublié de mettre ton reveil?
Parce que je suis rentré particulièrement tard et fatigué d’un diner hier soir.
Et pourquoi...
L’exemple est basique, mais je pense que vous saisissez l’idée, et c’est d’autant plus evident lorsqu’il s’agit de phénomènes naturelles, et que l’explication est scientifique. Donc lorsqu’on a le sentiment d’avoir compris, on n’a pas rigoureusement compris. Qu’est ce qui provoque donc ce “ahh, je comprends”? Selon moi, c’est une illusion de notre esprit, comme si notre curiosité naturelle était bridé par un phénomène cognitif, qui nous évite de passer notre temps à dire pourquoi.
Ce phénomène existe-t-il ailleurs que dans mon imagination, et si oui, a-t-il un nom?

Merci de vos réactions
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[kinette]

Bonjour,
Généralement, pratiquement, ce qui importe (et importait pour la survie de nos ancêtres) est de comprendre les causes "proximales", ce qui a déclenché un phénomène. Car l'intérêt de la compréhension est en fait d'avoir un pouvoir prédictif, ce qui permet un meilleur contrôle de son environnement et d'adopter de meilleures stratégies.
Pour un tel but pratique, il n'est pas tellement nécessaire de remonter loin dans les liens de causalité... c'est un peu se fatiguer pour rien

Enfin, c'est mon analyse de la chose...
K

[invite6a26c75d]

Bonjour,
Généralement, pratiquement, ce qui importe (et importait pour la survie de nos ancêtres) est de comprendre les causes "proximales", ce qui a déclenché un phénomène. Car l'intérêt de la compréhension est en fait d'avoir un pouvoir prédictif, ce qui permet un meilleur contrôle de son environnement et d'adopter de meilleures stratégies.
Pour un tel but pratique, il n'est pas tellement nécessaire de remonter loin dans les liens de causalité... c'est un peu se fatiguer pour rien

Enfin, c'est mon analyse de la chose...
K

J'ose espérer que ton analyse se cantonne à une explication du quotidien, et que ton approche de la science (ou de certains autres domaines comme le droit) est tout autre.

"Pourquoi a-t-il commis ce crime ?
- A cause de l'adrénaline !
- Ah ? Ok. Je comprend... Acquitté !"

[kinette]

J'ose espérer que ton analyse se cantonne à une explication du quotidien, et que ton approche de la science (ou de certains autres domaines comme le droit) est tout autre.

"Pourquoi a-t-il commis ce crime ?
- A cause de l'adrénaline !
- Ah ? Ok. Je comprend... Acquitté !"

Bonjour,
Evidemment...

Mais je pense que ça explique pas mal pourquoi on ne passe pas son temps à se questionner et chercher de façon maniaque le pourquoi du pourquoi du pourquoi (ad libitum): quand une interrogation correspond à un problème pragmatique, qu'on essaie de résoudre (afin souvent d'éviter que ça se reproduise), on arrête généralement la recherche des causes quand on considère avoir obtenu un niveau d'explication suffisant pour éventuellement pouvoir agir sur ces causes, dans des conditions similaires.

(ceci dit la curiosité est quelque chose qui varie entre les gens, et certains aiment aller plus loin dans les recherches que d'autres).

Bon ton cas du crime est en fait un peu différent car là le "pourquoi" n'est pas seulement une recherche de cause à effet mais souvent une recherche de "circonstances atténuantes", donc il n'y a plus seulement une recherche de facteurs causals (j'ai failli écrire causaux... mais firefox n'aime pas) mais zôssi une recherche d'intention, de compréhension "psychologique" (là, on fait consciemment ou inconsciemment intervenir des aspects moraux).

Il est assez intéressant de voir comment les enfants s'amusent avec les interrogations (les fameux "pourquoi" dont ils assaillent les adultes)... il y a donc aussi un certain aspect ludique et de plaisir dans la recherche des causalités. Mais les parents enseignent souvent bien rapidement aux enfants qu'il faut arrêter de se poser des questions ("tu nous fatigue avec tes questions" ).

K (c'est pour ceci que les chercheurs restent de grands enfants, qui n'ont pas appris à arrêter de se poser des questions ).

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite5c88c159]

Bonsoir,
kinette, c'est bien comme cela que je vois les choses, et je te remercie meme de parler de "plaisir" de comprendre: on peut dire qu'il existe donc un phénomène qui inhibe notre nature curieuse pour que la recherche de causalité soit équilibré, et qu'on ne recherche pas des causes trop lointaines qui nous seraient inutiles, et que ce phénomène est lié au circuit de "récompense", c'est à dire si je ne me trompe le circuit qui cause le plaisir.

Maintenant pour faire avancer le fil, je vais aller plus loin: je pense que le fait que le mot "pourquoi?" est ambigue en francais (et dans d'autre langues) n'est pas anodin. En effet, c'est souvent la cause de malentendus entre les gens, puisqu'on peut le comprendre comme "quelle est la cause" ou "quelle est la raison, le but, le sens". D'ailleurs, on voit souvent sur les fils de ce forum des gens remettre les pendules à l'heure et reexpliquer la différence entre le "pourquoi" et le "comment": des qu'on essaye d'etre rigoureux, cette ambiguité doit etre levée.
Cette ambiguité vient à mon avis du fait qu'il y a deux manières d'activer le phénomène de "compréhension": l'une est l'explication du "comment" rationnel, et l'autre l'explication du "pourquoi" c'est à dire du sens.
Ceci mène à mon avis à une illusion fort répandue...

Etes-vous toujours d'accord avec moi?

[invited0dc9f76]

Bonjour !

Je n'ai pas tout compris de ce que vous avez dis (je suis justement un enfant) mais j'ai remarqué que se posé la question du pourquoi du pourquoi permettait de découvrir une faille dans un fonctionnement psychologique et, souvent, permet de pouvoir le réparer. Ex. :

(Ceci m'est arrivé il y a pas longtemps, lors d'un cours de musique ou nous étions interrogé 3 par 3 sur une chanson à chanter entièrement)Nous chantions tout doucement et n'importe quoi. Pourquoi ? Car on avait le stress.
Pourquoi avez-nous le stress ? Car tout le monde nous regarde.
Pourquoi cela nous procure-t-il cu stress ? Car les autres se font un avis de nous.
Pourquoi avons-nous peur de leurs avis ? Car ils peuvent se fais des avis négatifs et nous le dire.
Arrivé à là, en réfléchissant, on se dit :
S'ils nous disent leur avis négatifs, ça nous permet de nous améliorer et, donc, de mieux chanter.
Voilà comment ça peut résoudre pas mal de choses.

Au revoir !