Bonjour , après lecture d'un article en anglais sur le cancer de sein , on parle de "myristoylation" d'un domaine rendant la proteine continuellement active . Pouvez vous me donner une traduction de ce mot et en quoi ça consiste , svp ??
Merci d'avance , amicalement .
Bonsoir !
La myristoylation est une modification post-traductionnelle des protéines, qui consiste à la fixation d'un acide myristique (acide gras saturé à 14 carbone C14:0).
Elle se fait par l'intermédiaire d'une liaison amide entre la fonction carboxylique de l'acide myristique et la fonction amine d'un glycocolle en position Nterminale de la protéine.
C'est une modification irréversible, par une myristoÿl-transférase, qui ne concerne que très peu de protéines dans la cellule saine.
La teneur en protéines myristoylées augmente lors de l'action de certains oncogènes ou de certains rétrovirus.
Quand au mécanisme d'action qui tend à maintenir l'activité de la protéine après la myristoylation, je ne pourrai pas te répondre avec précision. Simplement, on peut noter que la greffe d'un acide gras augmente l'hydrophobicité, donc peut modifier la localisation intra-cellulaire de la protéine, et peut peut être par modification de conformation modifier son activité (mais sans aucune garantie, je ne suis pas un spécialiste des modifications post-traductionnelles)
Espérant t'avoir répondu !
Bonne soirée
Merci beaucoup pour cette réponse très précise et très claire , ça a tout a fait répondu à ma question !!!
Bonne dimanche à tous , amicalement .
Salut!
Oui, mais il me semble pourtant que les protéines G (ou en tout cas certaines) voient leur sous unité gamma rattachée à la membrane plasmique par une myristoÿlation, ce qui place la protéine G entière (3sous unité à l'état inactif) en position sous membranaire!Envoyé par Duside
Je crois aussi qu'une protéine de surface de l'hépatite B (je crois me souvenir que c'est la S+PréS1+PréS2, mais je ne suis plus trop sûr!) est rattachée à la membrane par une myristoylation.
A+
Vinc
Primum non nocere.
Bonsoir.
Tout à fait, notamment certaines protéines G ont une sous-unité gamma myristoÿlée, ce qui est un ciblage vers le compartiment membranaire intra-cellulaire.
Pour ce qui est de la protéine de l'hépatite B ... j'avoue n'en avoir aucune idée.
Néanmoins, cette modification ne concerne que très peu de protéines à l'état sain, à un niveau quantitatif, mais je n'ai jamais dit qu'elle n'existait pas
Par contre, le fait qu'elle soit particulièrement représentée en cas de surexpression d'oncogène ouvrirait actuellement la voie à des recherches dans la lutte contre certains cancers (mais je n'en sais que ce mon prof de bioch a bien voulu nous en dire cette année ...)
Bonne soirée !
Salut!
Heu......la protéine G n'est pas à proprement parler cytosolique! Elle est sous membranaire et la myristoylation est une étape de maturation qui n'as pas grand chose à voir avec l'adressage des protéines!
La séquence signal qui permet l'adressage est reconnue, au moment, ou juste après la traduction de la protéine alors que la myristoylation est plutôt post traductionnelle....
A+
Vinc
Primum non nocere.
Si quand même. Protéine membranaire ne veut pas nécessairement dire transmembranaire (séquence signal). Des protéines myristoylées comme c-src ou certaines GTPases sont adressées à la membrane grâce à cette modification. Il existe aussi d'autres modifications par addition de groupements lipidiques (farnésylation, géranylation) qui sont importantes pour l'adressage membranaire de protéines.
Par contre, je n'ai pas compris le rapport entre myristoylation et le titre du fil, dominant négatif?
apparament le rapport est que cette modification de la proteine concernée, rends celle-ci constitutivement active. La modification aurait donc un effet dominant (mais pourquoi negatif?)
yoyo
Pas vraiment en fait. C'est une régulation spatiale mais pas nécessairement d'activité (dans le cas normal). Si on prend la kinase c-src par exemple, sa localisation est régulée en partie par la myristoylation (en partie parce que des interacteurs sont importants aussi) et son activité dépend essentiellement d'un jeu de phosphorylation/déphosphorylation. Tu peux avoir une kinase active mal localisée et une kinase inactive bien localisée... Dans le processus pathologique, une augmentation de la myristoylation ne peut pas être seule en cause me semble-t-il (sauf exception évidemment, mais ca ne me semble pas être un cas général).
Ah ok, merci pour cette précision, c'est interessant. Je trouve qu'on ne prete souvent pas assez d'importance a ce genre de régulation (en tout cas dans mon domaine).
Yoyo
