Pourquoi les hommes ont moins de prolactine ?

[Meiosis]

Bonsoir,

Je me demandais pourquoi les hommes ont moins de prolactine que les femmes. En effet chez la femme le taux d'oestrogène est plus élevé que chez l'homme or on sait que l'oestrogène active la production de prolactine mais l'inhibe également via la dopamine et la progestérone inhibe la production de prolactine. L'homme a peu d'oestrogène/progestérone donc il devrait y avoir un taux égal si ce n'est plus de prolactine chez l'homme par rapport à la femme.

À moins que la testostérone inhibe la production de prolactine ?
-----

[noir_ecaille]

La production de prolactine est favorisée par les oestrogènes chez l'homme comme chez la femme. Par ailleurs l'activation directe par la prolactine est plus signifiante que l'inhibition censément induite par la dopamine (voir ceci).

Chez l'homme comme chez la femme, les oestrogènes ont un double mode d'action : à faible dose, la synthèse d'oestrogènes est inhibée rétroactivement, et passé un seuil cette synthèse est renforcée.

Les hommes ne sont pas censés ovuler, donc leur taux d'oestrogène reste normalement bas -- avec rétro-inhibition par-dessus.

[Meiosis]

Merci pour la réponse.

Mais après la parturition nous avons vu que la femelle produisait du lait car il y avait chute brutale d'oestrogène/progestérone : autrement dit à ce moment-là on est dans la même configuration que l'homme (peu de progestérone et peu d'oestrogène) et pourtant un homme ne produit pas du lait en continu.

Mon problème se situait plus à ce niveau là finalement.

Et sinon tu dis à faible dose l'oestrogène inhibe la synthèse d'oestrogène (en abaissant le taux de LH/FSH) mais du coup à faible dose l'oestrogène inhibe aussi la synthèse de prolactine ?

[Meiosis]

Si j'ai bien compris à forte dose l'oestrogène active la sécrétion de n'importe quoi et à faible dose inhibe la sécrétion de n'importe quoi.

[A voir en vidéo sur Futura]

[noir_ecaille]

Si j'ai bien compris à forte dose l'oestrogène active la sécrétion de n'importe quoi et à faible dose inhibe la sécrétion de n'importe quoi.

Non

À faible dose, les œstrogènes restent des activateurs pour la synthèse de prolactine. Il n'y a pas d'effet de seuil concernant la relation spécifiquement œstrogènes-prolactine -- à ne pas confondre avec l'effet de seuil spécifique de la synthèse d'œstrogène avec rétro-inhibition puis rétro-activation. Ce sont deux cascades différentes.


Pour la lactation, il faut aussi prendre en compte l'action de l'ocytocine et les stimulations mécaniques. On a eu un forumeur un peu... particulier une fois.

[Meiosis]

Hum... ok j'ai bien fait de demander.

Donc au final l'oestrogène a un double rétrocontrôle (inhibition si faible concentration et activation si haute concentration) uniquement sur les neurones à GnRH ?

[noir_ecaille]

uniquement sur les neurones à GnRH ?

Non... mais c'est trop vaste pour en faire une liste exhaustive à la volée ^^; Autre exemple d'inhibition œstrogènes-dépendante mais qui n'a plus trop à voir avec les questions sur la prolactine.

Les hormones ont rarement un effet "unique". C'est ce qu'il faut garder en tête.

[Meiosis]

Ok je vois, donc je vais retenir que pour la prolactine c'est toujours une activation (via canaux calciques de type T) et le double-rétrocontrôle pour les neurones à GnRH mais aussi d'autres neurones.

Par contre pour le double rétrocontrôle j'ai vu que l'inhibition était due à la potentialisation de l'activité de canaux K ATP déjà ouverts (donc sortie de K+). À faible concentration l'oestrogène activerait des canaux calciques de type T mais pas assez de telle façon que le système K ATP soit dominant et vice-versa pour les grandes concentrations, est-ce ça ?

Si oui ça voudrait dire que les neurones où l'effet est unique (comme les neurones synthétisant la prolactine) n'ont que les canaux calciques et pas les K ATP, d'où le fait que l'effet soit toujours activateur, même en basses concentrations.

C'est plus pour expliquer au niveau moléculaire comment ça se passe en fait.

[noir_ecaille]

Je n'ai pas regardé pour les canaux calciques, par contre j'ai aperçu que l'expression génétiques des canaux potassiques dépend d'un "peptide Kiss" et des concentrations d'œstradiol. Y'a pas mal de voies entrecroisées, notamment avec l'impplication d'une glucokinase dans certains neurones.

[Meiosis]

D'accord je te remercie.