systématique du genre Taraxacum
Bonjour à tous,
je suis en train de constituer un herbier, pour identifier les espèces récoltées j'utilise la nouvelle fore du G.-D. du Luxembourg, de la Belgique et du nord de la France. Toutefois elle ne me permet pas de déterminer avec précision l'espèce dans quelques genre comme Taraxacum.
Malgré plusieurs recherches sur le net, je n'ai pas trouvé d'ouvrages consacrés à la systématique du genre taraxacum.
Si vous connaissez une telle référence, merci de la partager.
Il y a les travaux de je sais plus quel botaniste nordique qui a démembré ce genre assez complexe du point de vue taxonomique (multitude d'espèces apomictiques). De plus une étude récente (que je n'ai pas) de biomol a montré que la taxonomie moléculaire et la taxonomie classique était décorrélée (i.e ce qu'on obtient en déterminant morphologiquement les plantes ne correspond pas du tout à ce que nous indique la génétique)
La taxonomie classique s'appuie notamment sur la forme des bractées de l'involucre (présence ou absence d'un cornicule, i.e une petite expansion en forme de bec au bout des bractées, se voit bien par exemple chez T. obovatum) sur la forme des bractées de l'involucre après anthèse (réfléchies ou dressées contre le capitule). LA présence ou non des feuilles à la floraison peut être importante ainsi que la période de floraison principale (printemps ou automne)
D'une manière générale, 90% (voire plus) des pissenlits trouvés en France (hors Alpes et méditerranée) appartiennent à la section Ruderalia dont le représentant classiquement cité est Taraxacum officinale auct. non Webber; en fait le vrai T. officinale Webber est absent de France (taxon nordique).
Tenter de déterminer de manière analytique (c'est-à-dire au rang de la microespèce) un pissenlit n'a pas vraiment d'intérêt (sauf si on se place dans le cas de l'étude ci-dessus pour essayer de piger où est le bazar entre biomol et taxinomie conventionnelle). Mieux vaut s'en tenir à la section et tout appeler T. officinale auct. (quand c'est une section Ruderalia)
Si on veut vraiment jouer je pense que Flora Europaea ou les suppléments de Coste doivent avoir une approche analytique
Cordialement
Christophe
J'ai une petite question: c'est quoi "auct."?
auct. = auctores
Je vais essayer d'expliquer :
un auteur décrit une plante, on accole à côté du nom de la plante (le binôme) le nom de cet auteur, en abrégé (par exemple Plantago coronopus L.)
Il peut arriver que plusieurs auteurs aient donné le même nom (sous forme de description) à des plantes différentes, le fait d'apposer le nom de l'auteur à côté du binôme latin permet de s'y retrouver
Ce qui peut se produire, c'est qu'une espèce aie bien été décrite (par ex: Taraxacum officinale (L.) Webb., par L., recombiné (placé dans le bon genre) par Webb.), en l'occurence sur des échantillons nordiques, puis que les auteurs de France par exemple aient cru reconnaître cette espèce en France. Ils ont donc appelé les pissenlits de France Taraxacum officinale. Le problème c'est qu'on s'est rendu compte après coup que ce n'était pas le vrai Taraxacum officinale (L.) Webb.
Pour montrer qu'il existe une différence (pas la même espèce) entre les "deux" Taraxacum officinale, on accole
souvent : auct., non
un exemple chez les Boraginacées (famille du Myosotis, de la Bourrache)
Nonea pulla auct.gall., non (L.) DC. (auteurs français) correspond à Nonea erecta; le vrai Nonea pulla (L.) DC. est absent de France
Cordialement
Christophe
Merci pour ces éclaircissements
