Le 17 mai 2005 à l'Académie des Sciences (entrée libre)
dans le cadre des Défis Scientifiques du XXIe siècle
Les plantes supérieures : divines et/ou diaboliques
Roland Douce, Membre de l'Académie des sciences
Conférence et débat de 16h30 à 18h15
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Les plantes supérieures, qui présentent une étonnante plasticité dans leur développement, ont conquis tous les biotopes terrestres. Elles confèrent aux paysages une grande diversité mêlée d'émotion esthétique.
Les plantes, en pompant l'eau du sol et en la vaporisant dans l'atmosphère, jouent un rôle déterminant dans le cycle de l'eau. L'eau circule d'une façon ininterrompue des racines aux feuilles au sein des éléments conducteurs du xylème armaturés par la lignine. Cette colonne d'eau, dont la hauteur est parfois considérable, est tirée par la transpiration qui s'établit au niveau des feuilles.
L'intérêt économique majeur des plantes supérieures tient à leur capacité d'utiliser l'énergie solaire pour réaliser la synthèse d'une multitude de composés complexes à partir de molécules très simples comme le gaz carbonique et l'eau. La plante délègue au saccharose pratiquement toute l'énergie solaire et le carbone captés au cours de la photosynthèse. En retour, cette molécule divine alimentera en carbone et en énergie la formidable usine chimique que constitue le végétal. L'autotrophie manifestée par les plantes constitue un tour de force que l'homme a su détourner à son profit en cultivant des plantes qu'il a toujours sélectionnées depuis la plus haute antiquité.
Les molécules les plus fascinantes que la plante fabrique, dérivent incontestablement du métabolisme secondaire alimenté par le saccharose. Ces molécules sont étroitement impliquées dans les interactions entre la plante et son environnement et en particulier pour se prémunir contre les agressions biotiques. Les composés phénoliques, les terpènes et les alcaloïdes constituent les trois familles majeures représentatives des produits de cette chimie d'une exquise complexité qui comprennent chacune individuellement une dizaine de milliers de structures différentes. La co-évolution plantes/agents biotiques sur des millions d'années a entraîné la multiplication de signatures chimiques qui permettent aux partenaires de s'approcher ou s'esquiver au cours de scenarii divins ou diaboliques.
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Institut de France - 23, quai de Conti - 75006 Paris

Cette conférence sera bientôt en ligne.
Vidéo réalisée en partenariat avec CNRS/ccsd-IN2P3
visualisable à l'aide du logiciel Real Player


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