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....Ou sans savoir comment le mesurer.
Hello,
Je vais vous présenter une étude systématique des condensateurs de découplage, plus précisément des condensateurs électrolytiques, et plus précisément encore de leur association avec des condensateurs non-polarisés.
C'est un sujet particulièrement controversé, qui a déjà fait l'objet de nombreux débats, et sur lequel circulent toutes sortes de légendes, en particulier dans les milieux audiophiles.
Résumons la question en une ligne:
Faut-il, ou ne faut-il pas doubler les condensateurs chimiques de forte valeur par un condensateur plastique ou céramique, pour "améliorer et compléter le découplage aux hautes fréquences"?
Si oui, quelle valeur devrait-il avoir?
Bien que le sujet ait déjà été débattu et rebattu, on ne trouve que peu d'éléments concrets dans le dossier.
C'est cette lacune que je vais tenter de combler ici.
J'ai effectué un test systématique sur un échantillonnage de condensateurs couvrant toutes les valeurs courantes, en radial et axial, seuls ou en association avec des condensateurs céramique de 100pF, 1nF, 10nF et 100nF.
Les résultats sont, comme nous allons le voir plus loin .... surprenants, et vont à l'encontre de pas mal de mythes.
Cette introduction étant bouclée, voyons comment les mesures ont été effectuées, et comment les interpréter.
L'appareil utilisé pour ces mesures est un VNA (Vector Network Analyser) de type HP8702 d'Agilent. C'est le type d'outil standard pour ce genre de mesure.
Normalement, les mesures sont basées sur le paramètre s11, de façon à extraire les composantes d'impédance du DUT (Device Under Test).
Ici cependant, j'ai fait preuve d'une certaine créativité, et je me suis éloigné des techniques habituelles: la mesure a été faite en deux ports, en se basant sur le s21 (en transmission).
La raison de cet "écart" est qu'il permet d'effectuer une mesure en 4 fils physiques, en plus du 4 fils virtuel procuré par la calibration. Cette façon de procéder permet de descendre le plancher de mesure à des valeurs assez exceptionnelles, comme on le voit sur l'image (réalisé sans trucage!).
La bande de fréquence choisie pour l'analyse va de 300KHz à 100MHz. Les 300KHz sont imposés par l'appareil, qui est d'un modèle assez ancien (près de 25 ans!) et ne descend pas très bas. C'est cependant plus que suffisant, les choses "intéréssantes" ne commençant que bien au-dessus de 1MHz.
J'ai estimé que 100MHz était largement suffisant comme limite supérieure: au-delà, on est largement dans les VHF, et en dehors du labo, rien ne serait reproductible et donc applicable à des situations réelles.
Le set-up de test:
Il s'agit d'un morceau de PCB divisé en trois plages: la zone de masse, la plus importante, et les zones d'entrées et de sortie, plus petites et symétriques, reliées entre elles par un pont.
C'est au niveau de celui-ci que va être soudé le CUT. L'autre terminaison du CUT se fait sur le plan de masse, en vis-à-vis à 5.08mm. Cette valeur correspond à l'entraxe de référence pour les CUT. Certains auront une valeur différente, mais le set-up est calibré pour ces conditions.
Le plan de référence est perpendiculaire au PCB et passe par ces deux points
Le set-up est calibré, y compris en isolation, avec un fil de court-circuit de 0.8mm entre les points de référence. Ce pontage est fait directement côté cuivre.
Ce que l'on va mesurer est donc ce que le CUT apporte en plus comme inductance et résistance par rapport à ce pontage. Aller plus loin n'aurait pas de sens, car il est physiquement impossible au condensateur d'avoir une inductance inférieure à celle qui correspond à son entraxe.
Le condensateur électrolytique est monté normalement, côté composants, et le condensateur d'appoint est mis directement côté cuivre, sur les pattes du condensateur principal, au plus court.
La trace que l'on obtient est représentative du module de l'impédance du DUT pour des valeurs suffisamment faibles (<-20dB). Avec le return-loss bridge et le set-up utilisé, le 0dB correspondrait à 37.5ohms.
Une valeur de -40dB équivaudrait ainsi à 375milliohms.
On voit cela mis en pratique dans l'exemple:
C'est un condensateur de marque "Sprague", type 515D. on le voit d'abord seul, et ensuite associé à un condensateur de 10nF.
A suivre.......
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