Rentabilité des logiciels "élitistes"
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Rentabilité des logiciels "élitistes"



  1. #1
    invite58238e9a

    Rentabilité des logiciels "élitistes"


    ------

    Je comprends pas trop pourquoi les logiciels "pros" sont vendus si cher ...

    Si un tarif plus abordable permettait de le vendre en plus grosse quantité ce serait aussi interessant pour l'éditeur,non?

    Qu'en pensez vous?

    -----

  2. #2
    Coincoin

    Re : Rentabilité des logiciels "élitistes"

    Salut,
    Tout simplement parce que le marché visé n'est pas celui du particulier mais celui des entreprises, qui peuvent se permettre d'acheter des licences à plusieurs milliers d'euros. Et diminuer le prix ne ferait pas augmenter suffisamment le nombre de clients pour que cela soit intéressant...
    Encore une victoire de Canard !

  3. #3
    invitea0046ad4

    Re : Rentabilité des logiciels "élitistes"

    Citation Envoyé par Fred
    Je comprends pas trop pourquoi les logiciels "pros" sont vendus si cher ...

    Si un tarif plus abordable permettait de le vendre en plus grosse quantité ce serait aussi interessant pour l'éditeur,non?

    Qu'en pensez vous?
    L'explication dépend du domaine d'activité, mais pour les logiciels scientifiques et de conception, ces explications sont les suivantes :
    - le logiciel est parfois tellement spécialisé que le marché se limite à quelques centaines ou milliers de clients au niveau mondial. Une entreprise ne peut pas fonctionner en vendant un logiciel à 100 Euros dans ces conditions. La loi d'élasticité prix/quantité n'a aucun sens dans ce cas, contrairement aux produits grand public
    - du fait même que le marché est international, les frais commerciaux sont très importants (pub, salons, etc.) et peuvent représenter indirectement plus de la moitié du prix, et souvent plus
    - sur un logiciel scientifique très pointu, les frais de R&D sont aussi très lourds. Il faut parfois des années de développement pour amener sur le marché un tel logiciel
    - la fiabilité doit être supérieure à celle d'un produit grand public. Surtout la fiabilité de la partie proprement scientifique. Il faut également gérer une certaine continuité dans le temps, un support technique, etc. Pour une application professionnelle, le support technique est critique, et il faut bien payer les gens qui fournissent ce service

    L'idée que "c'est cher parce que les entreprises peuvent payer" est fausse. Les entreprises achètent de la sécurité et de la fiabilité.

    Liste non exhaustive...

  4. #4
    invite3f53d719

    Re : Rentabilité des logiciels "élitistes"

    Citation Envoyé par Lambda0
    L'idée que "c'est cher parce que les entreprises peuvent payer" est fausse. Les entreprises achètent de la sécurité et de la fiabilité.
    Elle est tout de même assez vrai Je m'explique: Un jeu comme Warcraft 3, Final Fantasy, ou même le système d'exploitation Windows (comme MacOS) demandent des années de developpement, avec des dizaines de developpeurs, plus les graphistes, etc... Les jeux sont vendus autours de 50€, 150€ pour les OS. Ensuite, prends un logiciel comme mathématica, vendu autours de 3000€, je ne pense pas que le rapport de 30 soit justifié par le cout de developpement. Je pense même pouvoir dire sans m'avancer trop que le prix de developpement de Windows est de très très loins supérieur à celui de mathématica.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invitea0046ad4

    Re : Rentabilité des logiciels "élitistes"

    Je m'étais restreint aux logiciels scientifiques ou de conception, donc en excluant les OS, jeux, etc. qui suivent une logique différente.
    Pour ce qui est de Mathematica, je pense au contraire que le prix est très justifié. D'ailleurs, s'il ne l'était pas, pourquoi n'y aurait-il pas plus de concurrence à ce niveau ?

  7. #6
    invite441ba8b9

    Re : Rentabilité des logiciels "élitistes"

    L'orientation des éditeurs vers le secteur des entreprises doit être également du à l'augmentation des pratiques liées au P2P non?

  8. #7
    invite3f53d719

    Re : Rentabilité des logiciels "élitistes"

    Citation Envoyé par Lambda0
    Je m'étais restreint aux logiciels scientifiques ou de conception, donc en excluant les OS, jeux, etc. qui suivent une logique différente.
    Pour ce qui est de Mathematica, je pense au contraire que le prix est très justifié. D'ailleurs, s'il ne l'était pas, pourquoi n'y aurait-il pas plus de concurrence à ce niveau ?
    Je ne dis pas que le prix n'est pas justifié, mais juste que c'est bien parcequ'il cible de manière tout à fait évidente les entreprises, qui peuvent se payer ce logiciel, et produire beaucoup d'argent grace à lui. Ce que je voulais dire, c'est que la qualité d'un logiciel n'a pas grand chose à voir avec sa qualité ou sa complexité. Le prix est juste fixé en fonction de la clientelle: pour les entreprises, on vent très chère, mais pas beaucoup; pour le grand publique, pas chère et beaucoup.

  9. #8
    invitea0046ad4

    Re : Rentabilité des logiciels "élitistes"

    Ah, Ok, j'ai compris ce que tu voulais dire.
    Mais le prix n'est pas uniquement fixé "comme ça" en fonction de la clientèle. Il dépend de nombreuses variables.

    Explication avec les mains :
    On fait un calcul très grossier.
    Prendre le nombre d'ingénieurs et chercheurs des entreprises développant ces logiciels. Ce sont assez souvent des PME de quelques dizaines de personnes, à part quelques gros éditeurs de CAO.
    Multiplier par 120000 Euros par an, ce qui inclut salaire+charges sociales, mais aussi tout le support administratif et commercial autour (donc également le salaire de la secrétaire, du comptable, etc.), les frais de fonctionnement de l'entreprise. Valeur moyenne entre l'Europe et les Etats-Unis. (Un ingénieur qui gagne, mettons, 30000 Euros en salaire net par an coûte déjà directement 60000 Euros en salaire en France, si on inclut les charges sociales, c'est donc ce chiffre de 60000 Euros qui est pertinent).
    Exemple : 25 ingénieurs travaillant sur un logiciel vendu 3000 Euros.
    Tous calculs faits, il faut en vendre 1000 par an pour atteindre le point d'équilibre.
    Et 1000 licenses par an, pour un logiciel scientifique de haut niveau et spécialisé, c'est déjà beaucoup. Sans compter que ces sociétés accordent des remises aux universités, et diffusent parfois des versions bridées pour les étudiants, moins chères, et qui en fait ne rapportent rien, voire coûtent de l'argent à court terme. La vente aux universités est le plus souvent de la vente à perte (bien que beaucoup de chercheurs et professeurs, ignorant tout du fonctionnement d'une entreprise soient persuadés du contraire).
    Certains vendeurs de CAO annoncent avoir plusieurs dizaines de milliers de licenses en service, mais il ne faut pas s'y tromper : beaucoup sont des multi-licenses vendues à un prix inférieur au prix unitaire.

    Contrairement à une idée répandue, on ne s'en met pas plein les poches en vendant des logiciels à 3000 Euros. Suivant la taille du marché, c'est même parfois le minimum vital.
    Et il y a des logiciels très spécialisés qui ne se vendent qu'à quelques dizaines d'exemplaires par an, dans le monde entier. Avec le prix en conséquence : 100000 Euros par license ou plus.

    Aussi bien par la R&D, le niveau scientifique et technique requis, que par la nature du marché ou les méthodes de ventes, il s'agit bien d'une problématique qui n'a vraiment rien à voir avec les OS, les jeux, ou la bureautique. Une simple comparaison de prix n'a aucun sens.
    Il faut penser qu'un prix ne peut être durablement déconnecté de la réalité, sauf en situation de monopole.

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