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De la vie très, très loin ailleurs...



  1. #31
    Carcharodon

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...


    ------

    Salut,

    Puisqu'on est sur le sous-sujet de l'oxygène, j'ai des questions :

    Les organismes pluricellulaires ont bien émergés après que les cyanobactéries aient injecté du dioxygène dans l'atmosphère non ?

    Il existe aujourd'hui des pluricellulaires anaérobies et je suppose que ceux-ci sont des descendants d'autres organismes anaérobies.
    Peut-on remonter jusqu'à leurs plus anciens ancêtres connus ?
    on connait un peu leur arbre phylogénétique ?
    Les fumeurs noirs par exemple ?

    En tout cas, il semble bien qu'il a fallu attendre d'avoir de l'oxygène dans l'air pour assister a une véritable explosion de diversité de la vie terrestre...
    Ce "poison" est un élément magique pour la vie telle que nous la connaissons.
    C'est en fait de l'énergie facile a extraire, très pratique pour le vivant terrestre, depuis qu'il a trouvé cette voie.
    Il suffit d'ailleurs de comparer la taille, la complexité et le "dynamisme" des organismes aérobies comparés aux anaérobies pour constater les avantages de l'exploitation de l'oxygène ...

    Le plus étrange, sur ce que je crois en comprendre, c'est qu'il a fallu un épisode sans oxygène avant que celui-ci ne prenne le relais pour faire exploser la biodiversité.
    Il n'est donc pas le carburant d'origine, mais c'est plus pareil, c'est bien plus riche, depuis qu'il a pris le relais.

    Peut-être le problème de la probabilité de la vie E.T. est-il conditionné par ça : la capacité d'une planète de fournir non seulement un environnement capable de faire émerger le vivant très basique, mais aussi ayant le potentiel de voir son environnement se modifier pour passer à la vitesse supérieure.

    Peut-être y a-t-il quantité de planètes capables d'arriver au premier stade sans jamais pouvoir atteindre le second, que ça soit avec de l'oxygène ou un autre élément, pour créer de la diversité biologique.

    En vertu de ce postulat, je reste assez convaincu que notre terre a bénéficié d'un concours de circonstances relativement extraordinaire et que la diversité du vivant terrestre est une véritable exception statistique.
    Que la vie ne doit pas être si rare que ça, quoique très rare quand même a notre échelle (il n'y en a pas partout, et a fortiori il n'y a aucune chance ou presque d'avoir deux foyers distincts dans le même système).
    Seuls quelques misérables pourcent des systèmes stellaires doivent posséder des planètes ayant des conditions acceptables a l'émergence du vivant, et parmi celles-ci seule une infime partie doit pouvoir permettre a la vie de passer aux stades supérieurs de l'évolution (telle que nous la considérons).

    Dès lors, quel intérêt, c'est vrai, de chercher a tout prix a trouver de la vie ET ... Ça va être cher et long... je pense TRÈS long.

    -----
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  2. #32
    invitebd2b1648

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Salut,

    Puisqu'on est sur le sous-sujet de l'oxygène, j'ai des questions :

    Les organismes pluricellulaires ont bien émergés après que les cyanobactéries aient injecté du dioxygène dans l'atmosphère non ?
    Oui car les organismes pluricellulaires ont besoin de collagène pour s'aggloméré ce qui demande de l'O2 ... !

    Cordialement,

    DarkOctani !!!

  3. #33
    Carcharodon

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par octanitrocubane Voir le message
    Oui car les organismes pluricellulaires ont besoin de collagène pour s'aggloméré ce qui demande de l'O2 ... !
    Q : ce qui voudrait dire que les fumeurs noirs ont eux aussi besoin d'oxygène ?
    Ils la puiserait dans l'eau ?
    Désolé, je suis pur noob en la matière.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  4. #34
    invitebd2b1648

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Q : ce qui voudrait dire que les fumeurs noirs ont eux aussi besoin d'oxygène ?
    Ils la puiserait dans l'eau ?
    Désolé, je suis pur noob en la matière.
    NAN, je pense que la chimie des fumeurs () noirs () se fait à base de SO2 donc sulfites voir sulfure d'hydrogène ... Mais là ce ne sont que des supputations chimiques !!!

    Cordialement,

    DarkOctani !

  5. #35
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Salut,

    Puisqu'on est sur le sous-sujet de l'oxygène, j'ai des questions :

    Les organismes pluricellulaires ont bien émergés après que les cyanobactéries aient injecté du dioxygène dans l'atmosphère non ?
    Oui, et une hypothèse sur l'apparition tardive des métazoaires serait qu'il a fallu attendre que la pression partielle de l'O2 deviennent suffisante pour pouvoir diffuser dans la masse des tissus (avant l'apparition d'un système de circulation sanguine).


    Il existe aujourd'hui des pluricellulaires anaérobies et je suppose que ceux-ci sont des descendants d'autres organismes anaérobies.
    Peut-on remonter jusqu'à leurs plus anciens ancêtres connus ?
    on connait un peu leur arbre phylogénétique ?
    Les fumeurs noirs par exemple ?
    Les fumeurs noirs ne sont pas des organismes mais des évents hydrothermaux, autours desquels se développe un type écosystèmique original.

    L'originalité de ces écosystèmes est que les producteurs primaire pratiquent la chimiosynthèse et non la photosynthèse. En ceci, ils présentent des caractéristiques métaboliques possiblement éclairante sur l'origine de la vie, qui ne pratiquait évidemment pas la photosynthèse à l'origine.

    Par contre, la faune inféodée n'est pas fondamentalement anaérobie.

    a+
    Parcours Etranges

  6. #36
    Alhec

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Existe-t-il des animaux anaérobies

  7. #37
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Alhec Voir le message
    Existe-t-il des animaux anaérobies
    Non.

    Il existe des eucaryotes anaérobies unicellulaires, mais il me semble que c'est toujours facultatif (toutes possèdent des mitochondries).

    a+
    Parcours Etranges

  8. #38
    Carcharodon

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    heuuu n'importe nawak les fumeurs noirs !!
    désolé !
    J'avais en tête les vers (donc animaux) qui vivent a proximité immédiate des fumeurs noirs, dans les eaux chaudes (~60 a 80 je crois, pour eux).
    savoir si on a un idée des ancêtres de ces trucs là.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  9. #39
    Carcharodon

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    ... sachant que ces vers sont pleins d'hémoglobine quand on les ouvre (souvenir d'un vieux reportage la dessus) et que donc ... leur métabolisme utilise le transport de l'oxygène.

    Donc si on résume (corrigez-moi si je deconne) : pas besoin d'oxygène pour former les premières formes de vie unicellulaires, mais pas de pluricellulaires sans oxygène.

    Sujet interessant !
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  10. #40
    Alhec

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    ... sachant que ces vers sont pleins d'hémoglobine quand on les ouvre (souvenir d'un vieux reportage la dessus) et que donc ... leur métabolisme utilise le transport de l'oxygène.

    Donc si on résume (corrigez-moi si je deconne) : pas besoin d'oxygène pour former les premières formes de vie unicellulaires, mais pas de pluricellulaires sans oxygène.

    Sujet interessant !
    Oui, mais pourquoi au fond? Hasard ou bien y a-t-il des raisons particulières qui font qu'un pluricellulaires ne pourrait pas utiliser autre chose que de l'O2?
    PS: Quand je parle de raisons particulières, je parle en terme de bioénergétique, par exemple, hein, pas d'arrière pensée là derrière
    Par exemple, d'un point de vue rendement énergétique, la respiration anaérobie se situe où par rapport à la respiration aérobie?

  11. #41
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Alhec Voir le message
    Oui, mais pourquoi au fond? Hasard ou bien y a-t-il des raisons particulières qui font qu'un pluricellulaires ne pourrait pas utiliser autre chose que de l'O2?
    PS: Quand je parle de raisons particulières, je parle en terme de bioénergétique, par exemple, hein, pas d'arrière pensée là derrière
    Par exemple, d'un point de vue rendement énergétique, la respiration anaérobie se situe où par rapport à la respiration aérobie?
    Une respiration, par définition c'est aérobie. Ou, si tu veux, une respiration anaérobie, c'est une fermentation.

    L'exemple classique, c'est la levure de bière : c'est un eucaryote qui respire normalement. Mais si de méchants brasseurs/vignerons la privent d'oxygène, elle parvient à survivre en fermentant.

    Dans ce cas, au lieu de transformer le glucose en carbone complètement oxydé (CO2) elle ne peut faire qu'une partie du boulot et arrête le processus d'oxydation à un stade où le carbone est encore réduit CH3CH2OH (éthanol), c'est la fermentation alcoolique.

    Bien entendu, la bestiole retire bien moins d'énergie en fermentant qu'en respirant (doit y'avoir un facteur 10 au niveau du rendement énergétique dans mon souvenir), donc dès qu'elle le peut, elle utilise ses mitochondries.

    a+
    Parcours Etranges

  12. #42
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Donc si on résume (corrigez-moi si je deconne) : pas besoin d'oxygène pour former les premières formes de vie unicellulaires, mais pas de pluricellulaires sans oxygène.

    Sujet interessant !
    Oui, et assez énigmatique au fond.

    Pour quelles raisons les procaryote et les archée n'ont jamais formé de tissus fonctionnels ? Il y a pourtant des exemple de fonctionnement communautaires chez les procaryote, par exemple les biofilms.

    Peut être que la paroi bactérienne est trop rigide pour leur permettre d'adopter les formes complexe des eucaryotes, qui n'ont qu'une membrane souple. Et que du coup, une eucaryote, relativement fragile, étant dépourvu de cette cuirasse de peptidoglycane, aurait développée une stratégie multicouche pour se protéger ?


    a+
    Parcours Etranges

  13. #43
    kamor

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Gilgamesh Voir le message
    Une respiration, par définition c'est aérobie. Ou, si tu veux, une respiration anaérobie, c'est une fermentation.
    Euh non. Enfin ça dépend. La définition que vous donnez est la définition du langage courant.
    Si on se place au niveau de la cellule,
    Une respiration est une chaîne de réactions d'oxydo-réduction dans laquelle l'accepteur final d'électrons est une substance minérale
    comme le dit si bien wikipedia.

    Ce que je voulais juste dire, c'est que je trouve extrêmement réducteur de dire que la vie ailleurs dans l'univers sera probablement basé sur les mêmes fondements que la notre.

  14. #44
    invitec7c23c92

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Il y a probablement quelques caractéristiques de la vie qui, pour des raisons physico-chimiques fondamentales (abondance des éléments dans l'univers, physique stellaire et planétaire), sont universelles :
    - chimie basée sur C, N, O, H.
    - solvant H2O

    Ensuite, la photosynthèse puis l'intérêt énergétique du dioxygène O2 paraissent une "suite logique", mais qui sait..?

  15. #45
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par kamor Voir le message
    Euh non. Enfin ça dépend. La définition que vous donnez est la définition du langage courant.
    Si on se place au niveau de la cellule,
    Citation:
    Une respiration est une chaîne de réactions d'oxydo-réduction dans laquelle l'accepteur final d'électrons est une substance minérale
    comme le dit si bien wikipedia.
    Au temps pour moi .

    La différence respiration / fermentation se situe en fait non pas sur l'accepteur final mais sur le site de la réaction.

    fermentation (wiki) : système de transfert d'électrons (à visée énergétique) ne mettant pas en jeu des complexes membranaires mais uniquement des partenaires solubles (en général des acides organiques ou leurs dérivés)



    Ce que je voulais juste dire, c'est que je trouve extrêmement réducteur de dire que la vie ailleurs dans l'univers sera probablement basé sur les mêmes fondements que la notre.
    C'est pourtant une prédiction assez argumentée. En tout état de cause, c'est la dessus qu'il faut se baser de prime abord pour rechercher des cibles potentielles et des signatures à distance.

    a+
    Parcours Etranges

  16. #46
    Alhec

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    C'est surtout que la respiration fait entrer un jeu un système de transport d'éléctrons membranaire. type cytochromes, quinones...
    Mais il existe tout à fait des respirations anaérobies. Il existe des organismes respirant du nitrate, du sulfate, du fumarate, du CO2 ( et oui )...

    Par contre, le coup de la fragilité supposée des eucaryotes, vu le paquet d'organismes eucaryotes unicellulaires qui existe, je n'y crois pas trop

  17. #47
    kamor

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Je suis d'accord, c'est ce qu'on cherche parce que c'est ce qu'on connait, donc on a plus de chance de l'identifier. Après les bases de la chimie...
    CHON, oui pour des raisons chimiques et aussi de composition de l'univers tel qu'on le connait.
    H2O : si on considère que la vie n'est possible qu'à nos températures oui. Mais si on estime que la vie pourrait exister à des températures inférieures ou supérieures, il va falloir en trouver un autre... Maintenant si vous me demandez des arguments prouvant la possibilité d'utilisation d'un autre solvant, je dois reconnaitre que vous me coincez, ça demande des connaissances en chimie que je suis loin d'avoir.

  18. #48
    invitec7c23c92

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    L'eau est omniprésente (l'hydrogène et l'oxygène sont les 1er et 3ème éléments les plus abondants.
    Une exoplanète couverte d'un autre solvant contiendrait a fortiori, pour ces raisons d'abondance, de l'eau (en masse, Titan est composée majoritairement d'eau et de roches)

    L'eau est aussi un solvant exceptionnel qui n'a pas vraiment d'équivalent. Sa constante diélectrique de 80 (intuitivement, les forces électriques des espèces dissoutes sont divisées par 80) est la plus grande de tous les solvants communs.

    L'eau peut exister l'état liquide au dessus de 100° et un peu en dessous de 0°, selon les conditions de pression. Toutefois, est-il probable que la vie évolue à très basse température (les réactions chimiques se trouvant trop ralenties) ou à très haute température (qui finit par casser les molécules) ?

  19. #49
    kamor

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par telchar Voir le message
    Toutefois, est-il probable que la vie évolue à très basse température (les réactions chimiques se trouvant trop ralenties) ou à très haute température (qui finit par casser les molécules) ?
    Réponse le fond des mers (ou le cercle antarctique) et le fond des mers (ou les sources chaudes).
    L'une parce que la température est basse, et que la vie arrive quand même à se développer, et le fond des mers au niveau des fumeurs noirs comme dit plus haut ou des sources d'eaux chaudes. Tous les biologistes moléculaires connaissent Thermus aquaticus, dont les protéines très résistantes à la chaleur ont permis la PCR.

    Quand à la respiration aérobie, on connait pas de système de production d'ATP ayant un aussi bon rendement.
    Pour une molécule de glucose (sucre) on obtient 36 (ou 38) ATP (molécule énergétique) par respiration aérobie.
    Par fermentation, c'est 2 ATP.
    La grosse différence tient à la qualité de la dégradation. La fermentation laisse des résidus, soit de l'alcool soit de l'acide lactique (mais si, les crampes),... alors que l'aérobie, on n'a à la fin que de l'eau et du CO2.

  20. #50
    invitec7c23c92

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par kamor Voir le message
    Réponse le fond des mers (ou le cercle antarctique) et le fond des mers (ou les sources chaudes).
    On ne descend donc jamais significativement en dessous de 0°C on on ne monte pas non plus au dessus de 100°C... C'est une plage étroite de températures pour la vie.

    Le fait que la plupart des psychrophiles soient des micro organismes illustre comment le froid est désavantageux pour la vie : un gros organisme préfère investir dans un système de chauffage plutôt qu'un métabolisme adapté au froid.

  21. #51
    kamor

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Les manchots et autres créatures vivant sur la banquise affrontent des températures bien inférieures à 0°C. y a aussi un peu de végétation, mais c'est rare faut bien l'avouer.
    Au dessus de 100°C... je crois pas que ce soit possible effectivement entre autre à cause de la structure de l'ADN.

  22. #52
    Carcharodon

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par telchar Voir le message
    On ne descend donc jamais significativement en dessous de 0°C on on ne monte pas non plus au dessus de 100°C... C'est une plage étroite de températures pour la vie.
    Absolument, et proche de 0 ou de 100, c'est uniquement le fait de quelques extrêmophiles qui se sont adaptés progressivement à l'environnement, dont les ancêtres viennent donc d'environnements moins contraignant que ceux-ci, ne l'oublions pas.
    Avant, donc, d'imaginer l'évolution possible d'espèces complexes dans des environnements extrêmes, il faut donc avoir a l'idée qu'il leur a forcément, en tout cas sur notre planète, fallu des ancêtres vivant des durées de temps géologiques, des centaines de millions d'années, dans des conditions plus clémentes.

    Les tardigrades qui résistent des millénaires dans la glace en état de stase (tout desséchés) avant de réussir a revenir a une "vie active" pour être capables de se reproduire de nouveau, ils ne sont pas sorti des premières briques du vivant mais d'une longue succession d'adaptations évolutives, parce que la planète leur en a laissé le temps et proposé l'opportunité (nouvel environnement a conquérir, avec des zones de transition en douceur).

    Dès lors il devient, a mon sens, abusif d'en déduire que la vie est capable d'émerger dans des environnement extrêmes qui seraient trop différentes des nôtres.
    D'une part parce que la chimie a des lois (exemple les qualités irremplaçables de l'eau comme solvant entre 273K et 373K, ce qui est un très faible domaine d'expression tout compte fait), d'autre part parce que les conditions d'évolution ne sont pas a mettre en relation avec les conditions d'apparition, qui sont, a mon avis (donc personnel), considérablement plus normées.

    Une fois le processus biologique lancé, une fois qu'il existe des organismes indépendants capables de se reproduire, alors seulement il devient quasi impossible de savoir ce qui va se passer.
    Mais je pense qu'on commence a avoir une bonne idée de ce qui se passe au départ et des conditions au moins nécessaires (mais pas forcément suffisantes) pour qu'un processus biologique puisse débuter.

    Donc, avant qu'on trouve une autre forme de vie, basée sur autre chose que "CHON", je ne vois pas comment il serait raisonnable d'y penser, car ceci ne répond apparemment pas aux exigences d'émergence de la vie, telle qu'on en a l'exemple foisonnant (mais certes conditionné a notre seul environnement) sous les yeux.
    C'est la science de la chimie développée par les hommes qui nous incite, de plus en plus en fonction de l'approfondissement des connaissances (qui restent tout a fait imparfaites mais qui sont les seuls indices qui nous permettent d'en discuter), a penser ça.

    Penser a une biologie basée sur d'autres briques que les nôtres ne présente donc aucun gage de sérieux scientifique, au moins pour l'instant.
    Et il faudrait de sacrées nouvelles découvertes pour que ça change.
    ... par exemple une exo avec de la vie basée sur autre chose.
    Donc on risque d'attendre longtemps, et ça ne sera pas de notre vivant que le débat sera réellement tranché, s'il l'est un jour.

    Mais en attendant, on ne peut raisonner qu'avec les éléments factuels a notre disposition. Et ceux ci incitent (de plus en plus fortement) à croire que ça fonctionne comme ça et pas autrement, tout au moins au début.

    Un autre exemple : vu la richesse des éléments terrestres, pourquoi n'aurions nous pas trouvé des indices de compétition entre différentes formes de vie (carbone /silicium par exemple) dans les fossiles examinés ?
    TOUS, sans ambiguïté, montrent un cheminement a partir d'ancêtres communs.
    Aucun exemple d'exception parallèle ayant avorté.
    Je ne parle pas des culs de sacs des arbres phylogénétiques, mais d'un arbre parallèle au notre, sans communication aussi loin que l'on remonte.

    Après, on peut argumenter que la vie en silicium, par exemple, ne pourrait émerger que dans des condition de pression / température / abondance particulière.
    Mais là, c'est véritablement du plan sur la comète ...
    Qu'on fasse des expériences un minimum concluantes avant d'émettre des hypothèses aussi gratuites en matière scientifiques.

    Au final, je ne vois pas comment on peut raisonnablement, scientifiquement, émettre l'hypothèse que la création du vivant puisse se faire avec d'autres éléments et dans d'autres conditions que ceux qui ont été les nôtres.
    Absolument aucun élément factuel ne prête à le penser.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  23. #53
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Absolument, et proche de 0 ou de 100, c'est uniquement le fait de quelques extrêmophiles qui se sont adaptés progressivement à l'environnement, dont les ancêtres viennent donc d'environnements moins contraignant que ceux-ci, ne l'oublions pas.
    (...)
    Tout à fait d'accord. L'hypothèse d'une vie physico-chimiquement exotique, c'est assez gratuit pour l'instant.

    a+
    Parcours Etranges

  24. #54
    Paminode

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Gilgamesh Voir le message
    L'hypothèse d'une vie physico-chimiquement exotique, c'est assez gratuit pour l'instant.
    C'est peut-être gratuit, mais qu'est-ce que ça fait couler comme encre et comme salive. Même sur FS, il y a une rubrique spéciale au même titre que Physique, Chimie, Biologie ou Mathématiques.
    Psychologiquement parlant, ce ne doit pas être si gratuit que cela.

    Paminode

  25. #55
    Geb

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Bonjour Carcharodon,

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Dès lors il devient, a mon sens, abusif d'en déduire que la vie est capable d'émerger dans des environnement extrêmes qui seraient trop différentes des nôtres.
    D'une part parce que la chimie a des lois (exemple les qualités irremplaçables de l'eau comme solvant entre 273K et 373K, ce qui est un très faible domaine d'expression tout compte fait), d'autre part parce que les conditions d'évolution ne sont pas a mettre en relation avec les conditions d'apparition, qui sont, a mon avis (donc personnel), considérablement plus normées.
    Je me permet de repartir de ton intervention. Je voudrais ajouter qu'on a avancé à pas de géants entre 1995 et jusqu'à tout récemment (2009). Je parle de l'identification de ces conditions d'apparition que tu considères bornées.

    Pour qu’un processus biologique puisse débuter, il faut vraisemblablement 4 choses :

    - les acides aminés, le ribose et le groupement phosphate (composants des nucléotides, à la base de l’ARN),
    - des peptides (à la base des protéines),
    - des rudiments de membranes cellulaires (composées de phospholipides),
    - des molécules énergétiques, pour maintenir un semblant de métabolisme (déséquilibre thermodynamique).

    1) Pour les acides aminés à la base de l’ARN, on a fait des progrès significatifs, avec la cosmochimie du milieu interstellaire, qui explique merveilleusement l’homochiralité. L’analyse des chondrites carbonées (de Murchinson, d’Allende…) a permis de reconnaître le rôle prédominant du bombardement météoritique dans l’apport de molécules organiques (notamment les acides aminés et le phosphore, peut-être même l’adénine de l’ADN). On s’est même demandé si le Late Heavy Bombardment (expliqué par le modèle de Nice) n’était pas une condition sine qua non à l’apparition de la vie [Booth et al., 2009].

    Des découvertes récentes, permettent également d’établir un cycle plus précis, limité pour l’heure à la synthèse de 2 des 4 nucléotides de l’ARN, à base de ribocytidine et de ribouridine [Sutherland et al., 2009]. Ce mécanisme est plus efficient dans une eau chaude (optimum vers 60°C) et en présence d’un rayonnement UV intense.

    2) On a trouvé également une recette pour la synthèse de peptides dans les conditions prébiotiques [Commeyras et al., 1996]. Pour former ces petites protéines, il faut :

    - du formaldéhyde, de l’acide cyanhydrique et de l’ammoniac, tout cela dans un milieu aqueux légèrement basique (pH voisin de 8), et dans de bonnes proportions,
    - l’alternance de phases humides et sèches, d’où l’existence de continents émergés,
    - une atmosphère composée d’une composante importante en dioxyde de carbone (supérieure à 1 bar de pression partielle) et de traces de monoxyde d’azote et d’oxygène,
    - un rayonnement UV important.

    3) Les rudiments de membranes sont obtenus spontanément depuis très longtemps déjà (coacervats d’Oparin, microsphères de Fox…).

    4) L’équipe d'Auguste Commeyras, en se basant sur son cycle susmentionné, a émis l’hypothèse que les nitriles (et la fermentation de composés nitrés) auraient pu jouer un rôle prépondérant en tant que molécules énergétiques utilisées par les premiers embryons de vie.


    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 23/03/2010 à 15h12.

  26. #56
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Paminode Voir le message
    C'est peut-être gratuit, mais qu'est-ce que ça fait couler comme encre et comme salive. Même sur FS, il y a une rubrique spéciale au même titre que Physique, Chimie, Biologie ou Mathématiques.
    Psychologiquement parlant, ce ne doit pas être si gratuit que cela.

    Paminode
    C'ets peut être justement parce que ce n'est pas encore (complètement) contraint par la science que ça fait rêver


    a+
    Parcours Etranges

  27. #57
    Tawahi-Kiwi
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    On s’est même demandé si le Late Heavy Bombardment n’était pas une condition sine qua non à l’apparition de la vie [Booth et al., 2009].
    Salut,

    Pour cela, je reste tres dubitatif, En terme de geochimie planetaire, le bombardement tardif a decape literallement la Terre de ces elements volatiles et enrichis la protocroute en elements appauvris lors de la differentiation planetaire. Alors, oui, les CI ont apporte une multitude d'elements sur Terre lors du LHB, mais ces elements etaient deja present lors de l'accretion initiale de la Terre pour etre ensuite expulse par ce meme evenement qui aurait lui-meme enrichi la Terre.... La seule exception qui me semble tenir plus la route serait l'apport cometaire du LHB / VLHB.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    le Late Heavy Bombardment (expliqué par le modèle de Nice)
    Le modele de Nice en est un, il en existe de nombreux autres et au final, le LHB pourrait etre une evolution tout a fait normale d'un systeme stellaire.

    T-K
    If you open your mind too much, your brain will fall out (T.Minchin)

  28. #58
    invite765432345678
    Invité

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Les scientifiques débordent d'imagination ! Sur une période relativement courte, ils ont réussi à expliquer le monde proche qui nous entoure.

    Là où le bas blesse, c'est qu'il faudrait maintenant explorer des régions très éloignées pour savoir si la vie existe ailleurs.

    Avant celà, il faudra trouver la solution pour allonger d'une manière importante notre courte vie terrestre.

    Dans le cas contraire, les astronautes n'auront pas le temps matériel de nous raconter leur long voyage. A moins qu'ils se reproduisent dans le vaisseau spatial !

    Statistiquement, la vie devrait exister ailleurs sans prouver que cet événement s'est concrétisé. Il s pourait que l'homme ne puisse jamais avoir accès à cette information.

    Désolé de casser un peu votre maison et votre rêve !

  29. #59
    invitebd2b1648

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par RedDwarf Voir le message
    Les scientifiques débordent d'imagination ! Sur une période relativement courte, ils ont réussi à expliquer le monde proche qui nous entoure.

    Là où le bas blesse, c'est qu'il faudrait maintenant explorer des régions très éloignées pour savoir si la vie existe ailleurs.

    Avant celà, il faudra trouver la solution pour allonger d'une manière importante notre courte vie terrestre.

    Dans le cas contraire, les astronautes n'auront pas le temps matériel de nous raconter leur long voyage. A moins qu'ils se reproduisent dans le vaisseau spatial !

    Statistiquement, la vie devrait exister ailleurs sans prouver que cet événement s'est concrétisé. Il s pourait que l'homme ne puisse jamais avoir accès à cette information.

    Désolé de casser un peu votre maison et votre rêve !
    A moins qu'on arrive à l'hibernation prolongée ... !

    DarkOctani !!!

  30. #60
    Tawahi-Kiwi
    Modérateur

    Re : De la vie très, très loin ailleurs...

    Citation Envoyé par RedDwarf Voir le message
    Statistiquement, la vie devrait exister ailleurs sans prouver que cet événement s'est concrétisé.
    Statistiquement, non, pas du tout. Logiquement, oui.

    Citation Envoyé par RedDwarf Voir le message
    Désolé de casser un peu votre maison et votre rêve !
    Je ne vois pas vraiment ce que tu casses. La recherche scientifique n'est pas uniquement (et la plupart du temps ne l'est pas), de la recherche in situ. On explique en effet le monde qui nous entoure, a notre echelle, a une echelle microscopique et a une echelle macroscopique (autant que faire se peut). On constate que certaines lois sont invariables et qu'elles peuvent extrapolees (ou tout du moins, exportees) dans d'autres milieux. Comme cela a ete expose dans les messages precedents, sur des bases de ce type, on pourrait eventuellement detecter la vie dans l'atmosphere d'autres planetes, sans avoir le besoin absolu d'aller sur place.

    T-K
    If you open your mind too much, your brain will fall out (T.Minchin)

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