Bonjour tout le monde,

Je m'appelle Clémence, c'est la première fois que je m'inscris sur un forum...
Je suis actuellement à la fin de mes études pour devenir infirmière. J'ai donc du faire un mémoire cette année, et j'ai choisi comme thème l'amputation. Je trouve ce sujet passionnant et j'ai vécu une expérience très enrichissante en stage en soignant un patient venant d'être amputé, ce qui m'a donné envie d'en parler.
Pour être plus précise, mon mémoire concerne la perturbation de l'image du corps après l'amputation, c'est à dire toute la souffrance psychologique causée par l'amputation, la perte de l'estime de soi, le syndrome dépressif qui arrive souvent juste après l'opératoire, la difficulté à accepter (qui se rapproche d'un processus de deuil).
D'ailleurs, je centre mon sujet sur la période post-opératoire et l'aide que peut apporter l'infirmière pour réconcilier le patient avec son nouveau corps.
J'ai donc interrogée des infirmières soignant des patients amputés, le plus souvent dans des services de chirurgie vasculaire.
Ce qui en est ressorti sont les points suivants:
- la souffrance psychologique est négligée en phase post-opératoire à cause des autres problèmes de santé qui sont prioritaires: le risque infectieux, hémorragique, la douleur...
- il manque des psychologues dans ces services, et les médecins négligent la dépression car trop centrés sur la technique chirurgicale
- l'infirmière à son niveau aide le patient psychologiquement en utilisant les temps de pansement pour du relationnel, met en place une relation d'aide pour faire verbaliser le patient
- la capacité à accepter dépend de la personne, de son entourage, de son âge
- le processus d'acceptation ne s'enclenche qu'au moment de l'appareillage, où le patient découvre qu'il peut retrouver de l'autonomie et la marche
- la capacité à accepter dépend de la raison d'amputation (raison vasculaire: l'amputation est une libération compte tenu de la douleur insupportable auparavant, raison traumatique ou cancéreuse: l'amputation est plus traumatisante, violente, chez des sujets jeunes, donc l'acceptation est plus difficile)

J'ai donc besoin de vous. Le 20 juin je passe ma soutenance de mémoire, et je voudrais aller au-delà dans ma recherche, et interroger les personnes qui ont subit une amputation.
Je voudrais donc vous demander à tous ceux qui l'ont vécu s'ils pourraient me raconter leur vécu de la phase post-opératoire. Avez-vous eu du mal à accepter? Avez-vous commencé à accepter dès la phase post-op? Si oui, grâce à quelles aides? Avez-vous trouvé que l'infirmière vous a aidé dans votre souffrance psycho? Qu'a-t-elle pu faire pour vous?

Je vous remercie de votre aide, j'espère que tout va bien pour vous!