Tabous, Manichéisme et Éthique.
Depuis la nuit des temps, les hommes ont défini des limites à leurs actes. Cette définition était basée sur les torts que certaines actions d'individus ou de groupes pouvaient causer à la communauté ou à d'autres individus. Elle s'exprimait et s'exprime toujours par des interdits, appelés d'abord tabous, puis lois morales. Pour leur donner plus de poids, on avait pris l'habitude de leur attribuer une source divine. A cause de cela certaines lois religieuses persistent, alors qu'elles ont perdu toute justification, souvent d'origine hygiénique. (J'essaie de faire court). Toujours dans le souci de rendre leur emprise encore plus contraignante, les Manichéens leur ont attribué les notions de bien, quand on les respectait et de mal quand on les enfreignait.
Avec la perte d'influence des religions en Occident, on a ressenti le besoin de continuer à discriminer les bonnes et mauvaises actions et à remplacer les interdits religieux par des règles de bonne conduite : les comités d'éthique étaient nés.
Avec l'accélération des conquêtes scientifiques et les changements rapides dans les comportements sociaux, beaucoup des interdits jusque là intangibles se sont révélés dépassés, ce dont les législateurs ont tiré, avec quelque retard, les conclusions qui s'imposaient. Un seul exemple: l'interruption volontaire de la grossesse qui d'avortement criminel est devenu (quoique toujours combattu par certains) un acte chirurgical banal, légèrement encadré.
Au cours de notre siècle, l'évolution des règles de bonne conduite va probablement s'accélérer pour trois raisons:
- l'obligation d'endiguer la prolifération humaine et de limiter le nombre d'hommes à un maximum à ne pas dépasser;
- la nécessité de trouver un substitut à la sélection naturelle qui a forgé l'homme tel qu'il est maintenant, avec ses immenses qualités et ses énormes défauts, et qui ne semble plus faire son office;
- la possibilité offerte par la science de modifier le génome humain, d'abord pour des raisons de santé et ensuite pour lui conférer des caractéristiques plus performantes et plus spécialisées.
Je sais que ceci paraît être de la science-fiction et sujet à discussion, mais justement ce forum est là pour ça.
Il faut se dire que le temps est venu où l'homme peut, s'il le veut, maîtriser son destin, mais doit pour cela abandonner beaucoup d'interdits et en créer d'autres, sous peine de disparaître.
Il est essentiel dès maintenant de commencer à définir les droits, mais surtout les devoirs de l'homme à l'encontre de l'espèce humaine pour assurer la pérennité de celle-ci, ainsi qu'à l'encontre de sa biosphère avec laquelle son interdépendance est totale. L'avenir de l'homme en dépend.
Amicalement paulb.
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