Ajouter un gène implique t-il l'impossibilité de se croiser à l'original

[invitebdf515f4]

Bonsoir,

J'ai une question de compréhension sur la transgénèse.
Prenons une plante, par exemple un maïs.
Ajoutons un gène, par exemple un gène de résistance à un herbicide.

Ensuite, prenons deux brins de maïs en fleur, l'un du maïs original, l'autre du maïs génétiquement modifié.
Utilisons le pollen de l'un pour le mettre sur le pistil de l'autre.
Question : pourra-t-on obtenir des graines qui sont viables ?

A priori, dans ma compréhension très limitée, je pense que ça ne fonctionnera pas.
Car, vu le modèle -peut-être trop simple- que j'ai en tête, il me semble que les deux plantes doivent posséder exactement les mêmes gènes pour être interfécondables.

Me trompe-je ?
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[Enialix]

Bonsoir,

Oui tu te trompe
Le gène supplémentaire va bien se retrouver dans la seconde génération (F1), mais en un seul exemplaire (hétérozygote).
Ensuite, si tu croise 2 plants de maïs de génération F1, tu aura 25% de la génération F2 sans le gène supplémentaire (homozygote), 50% avec une seule copie (hétérozygote), et 25% avec 2 copies (homozygote).

Dit moi si tu veut plus de détails.
A+

[invitebdf515f4]

Merci beaucoup Enialix.

Je veux bien quelques explications supplémentaires.
En fait, ce que tu expliques, c'est exactement ce a quoi je m'attendrais si on modifie la séquence d'un gène existant (je crois qu'on parle d'allèle).
Mais, si j'ajoute un nouveau gène, il n'y aura pas le même nombre de gène (je crois qu'on dis plutôt "locus") sur les chromosomes venant des deux plantes qui doivent se croiser.
Autrement dit, il y aura un "locus" en plus sur un des chromosomes et pas sur l'autre.

Si je comprends bien ta réponse, le fait qu'il n'y ait pas le même nombre de "locus" sur deux chromosomes ne perturbe pas le croisement ?

Je dois avoir un mauvais modèle en tête, car je pensais que les locus des deux chromosomes étaient "appariés" pendant la méïose (pendant le crossing-over).
Je suis informaticien sans aucune base en bio, mais j'ai lu la page Wikipedia suivante http://fr.wikipedia.org/wiki/Enjambe...9n%C3%A9tique)
A un moment, il est dit que "chaque paire se rapprochent et se brisent au même niveau de la séquence génétique" et j'ai du mal à voir ce que signifie "même niveau de la séquence génétique" si les deux chromosomes ne portent pas le même nombre de gènes.

[invitebdf515f4]

En relisant, je crois finalement que mon allusion à la méïose est hors sujet.
Mais, j'ai l'impression que dans la cellule après fécondation, on va avoir des chromosomes "homologues" qui ne contiendront pas le même nombre de gènes.
Ca ne pose pas de problème ça ?

[A voir en vidéo sur Futura]

[invitebdf515f4]

Sur cette page
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chromosomes_homologues
il est indiqué que les chromosomes homologues "sont des chromosomes appartenant à la même paire, de même taille, possédant les mêmes gènes mais pas obligatoirement les mêmes allèles".

[Enialix]

Salut,

Le fait de rajouter un locus ne pose en effet aucun problème a ma connaissance.
Tu as raison, après fécondation, il y aura un chromosome qui comportera un gène de plus que sont chromosome homologue. En fait la définition du chromosome homologue que tu donne est vrai dans les conditions standards, pas quand on commence a ajouter des choses dedans . Mais ceci n'as pas d'importance, et l'organisme pourra grandir et se reproduire (si le nouveau gène apporté ne l’empêche pas bien sur).

En ce qui concerne la méiose, elle n'est pas empêchée par un gène supplémentaire, et des crossings over peuvent avoir lieu (pas dans le nouveau gène, ou alors avec une séquence d'un autre gène très similaire qui serait situé non loin dans le chromosome a la limite)

[invitebdf515f4]

Merci.
Si je comprend bien, la cellule semble faire preuve d'une certaine capacité d'adaptation par rapport à ces configurations de chromosomes un peu bizarres.

[Enialix]

Tout a fait, et c'est d'ailleurs cela qui permet l’évolution.

Si la cellule avait un système très rigide, les génomes auraient beaucoup de mal a évoluer. Mais heureusement pour nous, la plasticité du génome permet des mutations, des recombinaisons ... .