Bonjour
Amateur de sciences humaines en générale, j’ai appris qu’on était en phase de pouvoir rendre compte des phénomènes de la pensée humaine en termes non plus seulement philosophiques (la culture, la morale etc) ou psychologiques(clinique des comportements) mais désormais biochimiques, cellulaires voire moléculaires. Certains ont même la prétention de dire que nos états d’esprit sont réductibles à des intéractions chimiques au niveau du système nerveux – l’activité des fameux neurotransmetteurs.
Je m’interroge sur la question de la virilité à l’épreuve des neurosciences, si délicate et fuyante que puisse être cette notion. Pour contourner un peu la difficulté de la définir, vu le problème de sa relativité – elle est fonction du temps et de la culture sur lesquels on se base – j’essaierais de poser le problème en prenant un exemple concret : celui de l’enfant né « efféminé » dans un cadre qui ne l’a, a priori, pas « destiné » à cela.
Malgré toutes les précautions que je prendrai, j’espère que mon propos ne sera pas trop marqué idéologiquement, amenant certains à y voir un aspect normatif passablement stigmatisant pour ceux qui n’y sont pas conformes.
Partons du début. On sait que l’enfant construit sa personnalité sur la base de son environnement : la famille et plus généralement la société dans laquelle il grandit – laquelle peut-être segmentée, ce qui fait varier l’influence que chaque groupe exerce sur l’individu. Mettons qu’il intériorise les règles de conduite, les représentations, goûts etc. du groupe auquel il est le plus exposé. Il sera amené à les reproduire plus ou moins fidèlement au cours de sa socialisation, selon qu’il aura été amené à developper des moyens intellectuels propres à critiquer ces modèles et éventuellement s’en distancer.
J’en viens à la virilité du garçon. « Idéalement », entouré de figures masculines, il a vocation à tenir pour acquis la différenciation des sexes et adopter le rôle que lui assigne le sien. Ce fait a été longuement analysé en sociologie (théories du genre) et/en psychologie. Sans rentrer dans le détail des règles que l’enfant est censé intégrer (le mode d’être viril) , il peut y avoir, si je puis dire, une « anomalie » dans le conditionnement à cette virilité. Une famille relativement « stable », une présence masculine assurée par un père et une fratrie qui remplissent « régulièrement » leur fonction de relais dans la transmission des comportements…et un enfant dont le comportement s’écarte « naturellement » du modèle en vigueur dans la famille – a fortiori dans le groupe. Je pense aux individus « effeminés » et qui n’ont pas choisi ce comportement délibérément – par réaction/défiance à la pression du groupe. Sans rentrer dans le débat de la sexualité, la médecine « légale » a d’abord parlé de perversion avant que les mouvements de libérations sexuels aient eu raison de ce vocable, par trop stigmatisant. Toujours est-il qu’on constate de manière nette un « décalage » entre le comportement de l’enfant et ce qu’il devrait être eu égard à son é(les probabilités dans la reproduction des caractères virils communs dans la population ont, je pense, une valeur scientifique pour au moins attester de l’anomalie que constitue ce comportement effeminé, si singulier eu égard aux autres individus qui l’entourent).
Si on a mis au placard la question de l’explication de ce « décalage » en psychanalyse ou en biologie – on a pu aborder la piste de la génétique pour l’homosexualité, pourquoi ne pas l’appliquer ici a fortiori : un gène de l’ « effémination » qui se fût exprimé à la faveur d’un brassage chromosomique qui aurait tout à fait pu générer un individu « normal » par rapport au nombre des autres.
La question : qu’en est-il de la virilité du point de vue neuropsychologique ? Y a-t-il eu des recherches sur ce sujet ? Questionner la virilité à la lumière des « neurosciences sociales ».
Je serais heureux d’avoir vos avis sur la question et éventuellement des liens d’articles qui s’y intéressent. Merci d’avance
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