Hello
Voici une superbe histoire Belge; étant Belge moi-même, j'ai moralement le droit de la raconter, d'autant plus qu'elle est authentique.
Ainsi, beaucoup d'entre vous seront surpris d'apprendre que la Belgique est probablement (je l'espère) le seul pays au monde où les avions sont obligés d'affronter des vents dominants défavorables afin de pouvoir survoler les zones les plus densément peuplées de la capitale et de son agglomération.
Cela peut paraître typiquement..... belge, comme de marcher sur la tête, mais en fait, c'est très finement pensé: l'aéroport de Bruxelles-national est situé à Zaventem, et son implantation est telle, que les pistes principales, celles qui permettent le décollage et l'atterrissage le plus facile la plus grande partie de l'année, font survoler aux avions des zones rurales et des petits villages.
Tout est donc bien me direz-vous? Non, car les nuisances sont concentrées sur un relativement petit nombre de personnes, et sont donc particulièrement insupportables.
Deux brillants théoriciens, Anciaux et Landuyt, titulaires des chaires de patacoustique aux départements de pataphysique appliquée des instituts de Oost-Vlanderen et Vlaams-Brabant, ont donc établi une intéréssante théorie, celle de la "dispersion des nuisances".
Voici un aperçu succinct de cette théorie:
L'intensité d'une nuisance sonore est inversément proportionelle au nombre de paires d'oreilles qui y sont exposées; par exemple, si un avion est perçu comme émettant 100dB lorsqu'il survole un auditeur, ce même avion produira 97dB si deux personnes sont présentes, 94dB si 4 sont présentes, etc, etc.
Il est donc très clair qu'il faut maximiser le nombre de personnes survolées afin de rendre les nuisances négligeables.
Le seul problème avec cette théorie, c'est qu'elle ne marche pas en pratique. Heureusement, nos deux théoriciens ont compris pourquoi elle était inapplicable: en fait, contrairement aux lois classiques des puissances qui se basent sur des logarithmes en base 10, il est dans ce cas nécéssaire d'employer une base variable pour pouvoir coller à la réalité, et c'est là que les professeurs Anciaux et Landuyt ont eu un éclair de génie: ils ont compris que la base à utiliser dépendait de la langue de l'auditeur auquel la paire d'oreille appartenait.
Ainsi, pour des auditeurs francophones, cette base est minimale, ce qui rend la théorie de la dispersion intéréssante à utiliser en pratique, alors que pour des néérlandophones, cet exposant est au contraire maximal. Pour les cas intermédiaires, appelés en langage technique "allochtones", cette base prend des valeurs intermédiaires, dépendant de l'origine de l'allochtone (allochtone peut se traduire librement par bougnoule par exemple).
Donc, en résumé, il suffit pour rendre la théorie applicable en pratique, de répartir les nuisances sur un nombre maximal de personnes francophones et éventuellement allochtones, en évitant bien sur les néérlandophones.
Or, l'aéroport de Zaventem comporte en plus des pistes principales, des pistes secondaires qui servent normalement lorsque les vents ne soufflent pas dans les directions dominantes; les couloirs aériens menant à ces pistes survolent des zones très peuplées, riches en allochtones et en francophones, mais comparativement pauvres en néérlandophones. Elles réunissent donc les conditions parfaites.
Il reste un petit détail: les avions n'aiment pas atterrir ou décoller par vent travers, mais heureusement, les avions modernes sont capables de tolérer des conditions défavorables, au prix il est vrai d'une dégradation de la sécurité, mais c'est un bien faible prix à payer en regard de la satisfaction obtenue.
Désormais, ce sont donc exclusivement les pistes secondaires qui sont utilisées, excepté lorsque les conditions météo sont telles qu'il est absolument impossible de le faire.
Pour ceux qui douteraient de l'authenticité de cete histoire, voici un petit peu de lecture:
http://www.senate.be/www/?MIval=/Reg...&LEG=3&LANG=fr
http://www.milledecibels.be/START%204.htm
http://old.rtbf.be/rtbf_2000/bin/vie...taille.SP.BELG
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