Bonsoir,
Maintenant que les lobbies verts et les industriels de l'électronique sont arrivés à leurs fins en interdisant les lampes à incandescence, il n'est pas inutile de lancer un "coup de sonde" pour vérifier si les arguments sur lesquels ils se sont fondés pour imposer leur point de vue tiennent la route.
Une réponse généralisée à toutes les objections levées par les adversaires de cette mesure est que "c'était valable pour les anciennes lampes, bon marché", les nouvelles étant parfaites.
J'ai donc fait un test sur une lampe de dernière génération, ayant tous les raffinements de sa classe: il s'agit d'une Varilux® Dimming On Random Switches, qui incorpore la fonction de gradateur avec un interrupteur standard.
J'ai mesuré les puissances électriques absorbées absolues et relatives en mode dimmer, ainsi que la puissance lumineuse relative (je n'ai malheureusement plus la possibilité de faire des mesures de flux total).
J'ai également essayé de corréler ces mesures avec les infos données sur le mode d'emploi et le carton d'emballage.
Il y a quatre intensités possibles: 100%, 66%, 33% et 5%. La puissance électrique correspondant à ces intensités n'est pas explicitement spécifiée, mais peut être déduite des chiffres d'économie annoncés par rapport à la lampe de 60W classique qu'elle est supposée remplacer: exemple, à 33%, 54W, d'où puissance consommée = 6W (la comparaison est boiteuse, puisque ce n'est pas une lampe de 60W qui devrait servir à la comparaison, mais de 20W, mais soit).
Les mesures ont été faites après les 5 minutes de chauffage conseillées dans le mode d'emploi (et qui au vu de l'évolution des valeurs sont effectivement nécéssaires), à une température ambiante de 22°C, et une tension secteur de 228V rms.
On constate que les chiffres de consommation sont optimistes, et il en est probablement de même pour la lumière émise (mais je ne peux pas donner de chiffres).Code:Pnominale Pelec Pelec% Plum. annoncée% Plum. mesurée% Effic. relative 11W 13.2W 100 100 100 1 8W 9.6W 72.7 66 66 0.908 6W 7.7W 58.3 33 41.5 0.711 4W 6W 45.4 5 18 0.396
Ce qui est très clair (sans jeu de mots), c'est qu'aux faibles puissances, les caractéristiques se dégradent: le rendement tombe, et ceux qui espéreraient naivement faire des économies substantielles à basse puissance en seront pour leurs frais.
De plus, la plage de dimming est beaucoup plus restreinte qu'annoncée. Ce qui est d'autant plus gênant que la perception de la luminosité est non-linéaire, et qu'il faudrait une diminution bien plus substantielle de puissance lumineuse pour ressentir une division par 20 de la luminosité.
D'autre part, la robustesse face à des pics de tension brefs, ou la pollution EM sont encore très loin de celles des lampes à incandescence, et le rendu de couleur, surtout à faible puissance, n'est pas non plus à la hauteur.
Il ne reste plus qu'à espérer que les éclairages à LED tiendront leurs promesses, et VITE!
Il y a aussi d'autres impacts auxquels les têtes pensantes (et pressées) n'ont pas beaucoup réfléchi: des charges résistives comme des lampes à incandescence amortissent le secteur dans toute la plage comprise entre 0 et 325V, alors que les CFL ne conduisent que vers 300V, et laissent la source à haute impédance dans toute la zone 0- +/-300V, ce qui constitue une jolie "plaine de jeu" pour les oscillations parasites et transitoires de toutes sortes.
Et il ne faut pas compter sur les CFP ou les moteurs pour prendre l'amortissement en charge: ils sont essentiellement inductifs.
Tout cela ajouté au cycle de vie, à la présence de mercure, brome, halophosphates et matériaux divers fait de ces lampes une icône de la pensée "verte" militante actuelle, basée sur l'idéologie et sans souci des faits réels.
A bientôt pour d'autres évaluations....
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