rapport de l'académie des technologies
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rapport de l'académie des technologies



  1. #1
    verdifre

    rapport de l'académie des technologies


    ------

    bonjour,
    je vient de tomber sur ce rapport
    http://www.academie-technologies.fr/...ons/eolien.pdf
    un certain nombre des points qui y sont évoqués me semblent litigieux, qu'en pensez vous ?
    fred

    -----
    On ne vient pas de nulle part et il serait souhaitable qu'on n'aille pas n'importe où !

  2. #2
    Cécile

    Re : rapport de l'académie des technologies

    Je le trouve très biaisé, et surtout très très peu argumenté.
    Exemples :
    - ils disent page 4 "En France, en incluant l’éolien marin, un potentiel théorique de production de l’ordre de 100 TWh/an
    est cité" en s'appuyant sur un mémento sur l'énergie... du CEA en 2006. Je n'ai pas pu trouver ce mémento (celui de 2008 est dispo, pas celui de 2006), mais je ne vois pas quelle est la crédibilité du CEA en matière d'éolien et de réseau. Pourquoi n'ont-ils pas plutôt demandé à RTE ? Ou mieux, pourquoi ne font-ils pas leur propre estimation ? Lorsque j'avais interrogé un gars de RTE, il m'avait dit que l'Europe pouvait supporter 20 % d'électricité intermittente, et qu'un pays très bien relié à ses voisins comme la France pouvait en supporter bien plus !

    -j'aime aussi beaucoup cette phrase : "11. Le rapport RTE cité en 3 considère qu’en hiver, en France, ce rapport peut se rapprocher du facteur de charge annuel dans la
    mesure où il y a complémentarité entre les régimes de vent des régions du nord-ouest (Bretagne, Manche et Mer du Nord) et du
    Midi. Malgré cet avantage français de régimes de vents complémentaires, cette hypothèse demande à être vérifiée car l’expérience
    allemande est très différente : la semaine précédant Noël 2007, l’énergie éolienne a participé seulement pour 3% de sa capacité
    nominale, pendant 5 jours (cf. le site de l’Université de Kassel qui diffuse les données journalières de production éolienne)." Soit en gros : la situation allemande (1 seul régime de vent) est très différente de la situation française (3 régimes de vent indépendants), mais on prend quand même l'exemple allemand pour décrédibiliser l'éolien.

    - "La création de cette réserve renchérit le coût de l’éolien et atténue son caractère « vert » et « renouvelable »
    lorsque ce secours est apporté par des centrales thermiques ou des turbines à gaz. Ce handicap
    s’accroît lorsque la part de l’éolien dans le mix énergétique atteint un niveau tel que la compensation
    de l’intermittence ne peut plus être assurée par les équipements existants et oblige à investir dans de
    nouveaux équipements thermiques." J'aurais aimé plus que des "on dit" sur ce sujet crucial. Dans quelle mesure, en France, la production éolienne totale varie-t-elle ? Les creux sont-ils réellement palliés par des centrales thermiques, ou par l'hydroélectricité ? Quel est ce "niveua tel que la compensation de l'intermittence ne peut plus être assuré..." ? Bref, je trouve que l'Académie reprend de vieux arguments non prouvés... et ne les prouve pas plus.

    - "Les pays les plus dépendants de l’énergie éolienne (Allemagne, Danemark, etc.) pallient l’intermittence
    grâce à l’énergie thermique fossile qui constitue la part principale de leur production électrique et en
    important de l’électricité produite par d’autres pays." Là encore, ils comparent deux situations non comparables : des pays avec un seul régime de vent (et peu relié aux autres dans le cas du Danemark), et la France qui a trois régimes de vent.

    -"si des éoliennes s’insèrent dans un réseau où la production est déjà très majoritairement sans
    émission de CO2, comme en France continentale (90 à 95% nucléaire+hydraulique), il n’y a évidemment
    aucun intérêt à remplacer par de l’énergie éolienne plus coûteuse des énergies déjà propres et moins
    chères." Cela m'amuse toujours de voir qualifier le nucléaire d'énergie propre. Sans CO2, je suis d'accord, mais propre...

    Je pourrais relever comme ça des dizaines de phrases ambiguës ou carrément fausses, basées sur des hypothèses biaisées... Mais surtout, ce qui me dérange, c'est que l'Académie n'a pas fait son boulot : elle n'a pas enquêté, elle n'a pas fait de calculs, elle n'a pas interrogé les acteurs du secteur (notamment RTE, le seul qui connaisse vraiment les questions de réseau, et qui n'a pas de préférence à la base pour telle ou telle énergie). Elle a vaguement compilé les données qui arrangent son hypothèse de départ, à savoir que l'éolien est nul. C'est plutôt ce rapport qui est nul.

  3. #3
    Tilleul

    Re : rapport de l'académie des technologies

    C'est un travail de polémiste, pas un travail de scientifique.

    J'en profite pour donner une bonne adresse qui présentent des conférences en ligne sur les projets de l'UE sur les énergies propres...

    http://www.pressensave.eu/

    Il y a un certain nombre de projets qui traitent de l'intégrations des énergies variables et décentralisée dans le réseau électrique avec un peu plus d'objectivité et sutout un peu plus de compétence.
    Keep it in the Ground !

  4. #4
    verdifre

    Re : rapport de l'académie des technologies

    bonjour,
    ce qui me choque ce n'est pas tellement le contenu, c'est le contenu et sa provenance. Qu'une académie nationale cautionne des contre vérités flagrantes....
    fred
    On ne vient pas de nulle part et il serait souhaitable qu'on n'aille pas n'importe où !

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Cécile

    Re : rapport de l'académie des technologies

    Malheureusement, les Académies ne font pas souvent du travail à la hauteur de la réputation de leurs chercheurs. Ce rapport en est un exemple, puisqu'il est une compilation biaisée de "on-dit", sans aucun apport scientifique des Académiciens.
    Il me semble que c'est l'Académie de médecine qui avait commis un rapport sur les risques des infrasons dus aux éoliennes, non ? Et la même qui avait fait un plaidoyer en faveur du nucléaire (avec le grandiose raisonnement suivant : l'état sanitaires des populations dans un pays est proportionnel à la quantité d'électricité disponible dans ce pays, le nucléaire permet de produire de grandes quantités d'électricité, donc le nucléaire est bon pour améliorer la santé des gens )

  7. #6
    Tilleul

    Re : rapport de l'académie des technologies

    Il me semble que ce n'est pas un rapport qui engage l'académie de technologie mais une contribution personnelle.

    Le rapport de Bernard Tardieu d'il y a 4 ans est un peu plus en phase avec la réalité (même s'il commence à dater...).

    http://www.academie-technologies.fr/...%20Nov2005.pdf

    De toute façon c'est normal d'avoir pas mal d'imprécisions dans ce genre de structure, les personnes compétentes sur les ENR en France elles ne sont pas encore à la retraite donc on ne risque pas de les voir dans une académie.
    Keep it in the Ground !

  8. #7
    invite765432345678
    Invité

    Re : rapport de l'académie des technologies

    Citation Envoyé par Cécile Voir le message
    Je le trouve très biaisé, et surtout très très peu argumenté.
    Exemples :
    - ils disent page 4 "En France, en incluant l’éolien marin, un potentiel théorique de production de l’ordre de 100 TWh/an
    est cité" en s'appuyant sur un mémento sur l'énergie... du CEA en 2006. Je n'ai pas pu trouver ce mémento (celui de 2008 est dispo, pas celui de 2006), mais je ne vois pas quelle est la crédibilité du CEA en matière d'éolien et de réseau. Pourquoi n'ont-ils pas plutôt demandé à RTE ? Ou mieux, pourquoi ne font-ils pas leur propre estimation ? Lorsque j'avais interrogé un gars de RTE, il m'avait dit que l'Europe pouvait supporter 20 % d'électricité intermittente, et qu'un pays très bien relié à ses voisins comme la France pouvait en supporter bien plus !

    -j'aime aussi beaucoup cette phrase : "11. Le rapport RTE cité en 3 considère qu’en hiver, en France, ce rapport peut se rapprocher du facteur de charge annuel dans la
    mesure où il y a complémentarité entre les régimes de vent des régions du nord-ouest (Bretagne, Manche et Mer du Nord) et du
    Midi. Malgré cet avantage français de régimes de vents complémentaires, cette hypothèse demande à être vérifiée car l’expérience
    allemande est très différente : la semaine précédant Noël 2007, l’énergie éolienne a participé seulement pour 3% de sa capacité
    nominale, pendant 5 jours (cf. le site de l’Université de Kassel qui diffuse les données journalières de production éolienne)." Soit en gros : la situation allemande (1 seul régime de vent) est très différente de la situation française (3 régimes de vent indépendants), mais on prend quand même l'exemple allemand pour décrédibiliser l'éolien.

    - "La création de cette réserve renchérit le coût de l’éolien et atténue son caractère « vert » et « renouvelable »
    lorsque ce secours est apporté par des centrales thermiques ou des turbines à gaz. Ce handicap
    s’accroît lorsque la part de l’éolien dans le mix énergétique atteint un niveau tel que la compensation
    de l’intermittence ne peut plus être assurée par les équipements existants et oblige à investir dans de
    nouveaux équipements thermiques." J'aurais aimé plus que des "on dit" sur ce sujet crucial. Dans quelle mesure, en France, la production éolienne totale varie-t-elle ? Les creux sont-ils réellement palliés par des centrales thermiques, ou par l'hydroélectricité ? Quel est ce "niveua tel que la compensation de l'intermittence ne peut plus être assuré..." ? Bref, je trouve que l'Académie reprend de vieux arguments non prouvés... et ne les prouve pas plus.

    - "Les pays les plus dépendants de l’énergie éolienne (Allemagne, Danemark, etc.) pallient l’intermittence
    grâce à l’énergie thermique fossile qui constitue la part principale de leur production électrique et en
    important de l’électricité produite par d’autres pays." Là encore, ils comparent deux situations non comparables : des pays avec un seul régime de vent (et peu relié aux autres dans le cas du Danemark), et la France qui a trois régimes de vent.

    -"si des éoliennes s’insèrent dans un réseau où la production est déjà très majoritairement sans
    émission de CO2, comme en France continentale (90 à 95% nucléaire+hydraulique), il n’y a évidemment
    aucun intérêt à remplacer par de l’énergie éolienne plus coûteuse des énergies déjà propres et moins
    chères." Cela m'amuse toujours de voir qualifier le nucléaire d'énergie propre. Sans CO2, je suis d'accord, mais propre...

    Je pourrais relever comme ça des dizaines de phrases ambiguës ou carrément fausses, basées sur des hypothèses biaisées... Mais surtout, ce qui me dérange, c'est que l'Académie n'a pas fait son boulot : elle n'a pas enquêté, elle n'a pas fait de calculs, elle n'a pas interrogé les acteurs du secteur (notamment RTE, le seul qui connaisse vraiment les questions de réseau, et qui n'a pas de préférence à la base pour telle ou telle énergie). Elle a vaguement compilé les données qui arrangent son hypothèse de départ, à savoir que l'éolien est nul. C'est plutôt ce rapport qui est nul.
    Bonjour,

    Ne critiquez pas Gilbert RUELLE (78 ans) qui a été le ponte de la construction des alternateurs hydrauliques et des turboalternateurs des centrales nucléaires françaises. Accessoirement, il a été également mon chef. Un homme remarquable.

    Les éoliennes posent non seulement des problèmes de stockage d'énergie mais également de pollutions des réseaux. La sinusoide étant le résultat d'un hachage du courant continu.

    Un polytechnicien, spécialiste des barrages, a publié une étude dans laquelle il explique que la construction de bassins de stockage hydrauliques (Emerald Lakes) permettraient d'accroître d'une manière considérable le pourcentage acceptable d'énergies renouvelables (soleil + éolien).

    Il ne faudrait pas oublier que la régulation de puissance des centrales nucléaires est beaucoup moins souple que celle des centrales thermiques. Il faut donc réussir à stocker l'énergie (pompage-turbinage, volants d'inéertie, ....).

    Cordialement,

    RealWheel
    Dernière modification par JPL ; 07/09/2009 à 18h35. Motif: Citation in extenso inutile abrégée

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