Tritium pour la fusion
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Tritium pour la fusion



  1. #1
    Enthalpy

    Tritium pour la fusion


    ------

    Un des nombreux projets de réacteur à fusion d'hydrogène, celui-ci se termine :
    https://www.sciencedaily.com/release...1021133915.htm
    et une fois de plus, les chercheurs oublient de dire d'où devrait provenir le tritium pour alimenter la réaction à grande échelle.

    -----

  2. #2
    DAUDET78

    Re : Tritium pour la fusion

    Tu as les lettres J i c u e o b m n et r sur ton clavier ?
    J'aime pas le Grec

  3. #3
    Enthalpy

    Re : Tritium pour la fusion

    Bonjour,

    actuellement, le tritium en toute petite quantité pour les réacteurs expérimentaux provient de la fission de l'uranium. Si la fusion D-T doit la remplacer un jour, ou même fonctionner à grande échelle, il faudra une meilleure source.

    Sans cela, tout effort pour faire fonctionner les réacteurs à fusion est vain et peut s'économiser d'emblée. Merci à celui qui trouvera un moyen crédible pour produire ce tritium !

  4. #4
    SK69202

    Re : Tritium pour la fusion

    Pour l'instant le tritium viendra des réacteurs type Candu, ensuite si Iter démarre, ça fera l'objet de recherche dans Iter, voir le site officiel d'Iter. Ne pas être trop pressé.
    Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite07941352

    Re : Tritium pour la fusion

    Bonjour ,
    A terme , disons à plus ou moins long terme ..., le tritium est produit dans la couverture du réacteur à fusion à partir du Lithium6 ..... par la réaction :
    6Li + neutron > T +alpha + 4.6 MeV
    Les ressources faciles en Lithium sont suffisantes pour quelques décennies .

  7. #6
    Enthalpy

    Re : Tritium pour la fusion

    Oui, le tritium est actuellement produit par les réacteurs à uranium et eau lourde Candu. Si les Candu s'arrêtent, du lithium ajouté dans les réacteurs à uranium et eau légère produira aussi assez de tritium pour les petits besoins actuels.

    Mais si la fusion doit un jour produire l'électricité du pays ou de l'Humanité, les réacteurs à uranium ne leur fourniront pas assez de tritium. D'où les essais de couvertures tritigènes sur ITER, oui.

    Jusque là, c'est ce que les partisans des réacteurs à fusion veulent bien dire quand on les questionne. Sinon, ils s'arrêtent à "océan plein d'hydrogène".

    Sauf que le lithium seul ne peut régénérer le tritium, parce qu'il nécessite un neutron pour produire un atome de tritium dont la réaction de fusion ne crée qu'un seul neutron, et il y a les pertes.

    La parade est d'ajouter dans les couvertures tritigènes un multiplicateur de neutrons. C'est un élément qui est brisé par les neutrons à 14MeV issus de la fusion et émet alors plusieurs neutrons.

    Premier problème : jusqu'à présent, les calculs ne laissent pas espérer la régénération du tritium. En ingénierie générale, on trouve des solutions inespérées en investissant de la cervelle, mais en neutronique on a très peu de moyens d'action, parce que ce sont les nucléides qui décident plutôt que les molécules. En outre, les calculs de régénération supposent que les autres contraintes de conception du réacteur s'effacent devant celles de la régénération, ce qui est très faux.

    Deuxième problème : la multiplication des neutrons est très polluante. Les restes des noyaux ayant émis des neutrons sont radioactifs. Chacun pollue moins que des produits de fission de l'uranium, mais il y en a plus : un noyau pour 20MeV produits contre deux produits de fission pour 200MeV. Une estimation rapide dit qu'alors, la fusion évite les polluants comme le plutonium et les actinides, mais produit autant de déchets de quelques années ou décennies de demi-vie que les réacteurs à uranium.

    Les moyens pour éviter ces problèmes semblent manquer.
    - La deuxième fusion la plus facile, D-D, est inaccessible aux tokamaks dans tout avenir prévisible.
    - L'hélium-3 serait une meilleure cible que le lithium, mais les quantités sur Terre sont minuscules, et l'exploitation des infimes concentrations sur la Lune est aujourd'hui de la science-fiction. 3He aiderait la régénération mais n'épargnerait pas le multiplicateur de neutrons.
    - Hormis le plomb, d'autres éléments lourds multiplieraient les neutrons, mais en polluant autant. Parmi les éléments légers, seul le béryllium semble pouvoir multiplier assez les neutrons pour régénérer le tritium, mais il n'y a pas assez de béryllium sur Terre.

    Face à ces problèmes, je n'ai pas envie de "faire confiance aux spécialistes", parce que :
    - Il cachent ce problème de pollution qui est connu depuis des décennies. Et même, ils cachent l'absence de tritium naturel quand le public y croit. C'est malhonnête.
    - Si la régénération du tritium fonctionne un jour, sa pollution rendra les réacteurs à fusion inintéressants.
    - L'Humanité a déjà dépensé des dizaines de milliards dans la fusion nucléaire et prévoit de continuer avec ITER et d'autres. Sans résoudre ce problème, c'est un gaspillage intégral.
    - Les projets de réacteurs à fusion ronronnent et évitent d'insister sur ce problème peut-être insoluble qui menace très concrètement leur viabilité.

    Je ne trouverai pas la solution. Si quelqu'un veut en chercher une (une vraie bonne solution), merci à lui !

  8. #7
    Enthalpy

    Re : Tritium pour la fusion

    Une source de données pour la radioactivité induite par les neutrons à 14MeV de la fusion :
    "Peter Reimer" "Inaugural-Dissertation"
    (thèse de doctorat, en 2002 déjà)
    http://kups.ub.uni-koeln.de/420/1/11v4360.pdf

    L'élément envisagé pour multiplier les neutrons est le plomb naturel (la présentation des couvertures tritigènes par Poitevin existe peut-être encore sur Internet).

    204Pb compose 1,4% du plomb naturel. Il double efficacement (2,1b sur 5,3b à 14MeV) le nombre de neutrons et laisse du 203Pb qui décroît en 2,2 jours par capture électronique avec émission d'un gamma.

    206Pb compose 24% du plomb naturel. Touché par un neutron de 14MeV, il peut (0,7mb sur 5,3b) émettre un alpha et laisser du 203Hg qui décroît en 47 jours par émission beta accompagnée d'un gamma de 0,28MeV.

    Pour comparaison, 235U crée 131I dans 2,8% des fissions et 137Cs dans 6,1% - mais une fission produit quelques 200MeV contre 25MeV pour une fusion avec régénération du tritium.

    En combinant les chiffres à puissance produite identique, les couvertures tritigènes de la fusion créent autant de 203Pb que la fission de l'uranium crée de 131I.

    Ôter 204Pb et 206Pb du plomb naturel serait coûteux et ne peut pas se faire complètement. En outre, l'exemple ci-dessus ne considère même pas l'absorption de deux neutrons, laquelle rend vaine tout tentative d'éviter les nucléides les plus polluants. Remplacer le plomb par un autre élément lourd n'améliore rien non plus.

    Si quelqu'un veut chercher une solution, merci à lui ! Mais on ne dispose que d'un petit millier de nucléides, et à mon avis, la solution n'existe pas. Dans le meilleur des cas, la régénération du tritium pourrait être rendue 10 ou 100 fois moins polluante que la fission de l'uranium, c'est-à-dire très sale. Cela rend les réacteurs à fusion inintéressants.

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