Bonjour,
C'est simplement parce que je ne cherchais pas à attirer ton attention sur ces deux articles en eux-mêmes mais plutôt sur les définitions proprement dites, que j'ai d'ailleurs cité. Je tenais à ce que nous soyons d'accord sur les définitions, afin qu'il n'y ait pas de mal entendu.
En ce qui me concerne, la composition de l'atmosphère importe peu. Dans la théorie de Russell, il faut simplement un taux supérieur à ~1 bar de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, afin que le pH de l'océan reste inférieur ou égale à 6. En outre, l'idée qu'il y avait une quantité supérieure d'eau à la surface de la Terre très tôt dans son histoire (~4,4 Ga dans la théorie de Russell) est en parfaite adéquation avec les derniers modèles de formation des planètes telluriques dans le système solaire, dont le modèle du "Grand Tack" (lire la section 9 page 14 de Morbidelli et al., 2010).
Donc, a priori, avec une terre océan (je maintiens) pas de "bordure d'océan", pas de "côtes" avec de "massifs stocks de polyphosphates" "périodiquement recouverts par les marées".
Quant au "bien supérieurs en quantité à ce qui aurait bien pu se former aux abords de fumeurs noir ou blanc", l'argument de la quantité est tout relatif : dans l'absolu, une cellule bactérienne actuelle consomme quelque chose comme 1 picojoule par seconde d'énergie.
Une source hydrothermale alcaline dans l'océan anoxique, légèrement acide et riche en métaux dissous (particulièrement le fer) au début de l'Hadéen, est un véritable réacteur chimique qui a beaucoup de ressemblances avec les organismes procaryotes actuels. Il y a notamment, un flux continu de réactifs en solution aqueuse, des surfaces minérales et des nanocristaux en solution dont les propriétés catalytiques sont avérées, un gradient de température, de pH et donc de protons et un gradient rédox.
C'est une source phénoménale et extrêmement diversifiée d'énergie, qui me semble bien plus propice à la complexification des molécules organiques (notion d'évolution chimique) que ne pourrait l'être n'importe quel autre milieu. L'avantage de l'hypothèse de la source hydrothermale alcaline c'est que tout est là, au même endroit.
À mon sens, la vie est apparue lorsque la température de l’océan planétaire d’il y a ~4,4 milliards d’années à baisser suffisamment au niveau du plancher océanique.
Dans le cadre de la théorie de Russell, le passage de l’inerte au vivant a pris un temps inférieur à la durée de vie moyenne d’une source alcaline hydrothermale à l’époque. De nos jours, on sait qu’elles peuvent durer au moins ~30000 ans.
J’ai beaucoup de mal à concevoir pourquoi il t’est si difficile d’intégrer dans ton monde à ARN, des proto-enzymes et des peptides formés de manière abiotique et qui auraient précédé la synthèse (difficile) du premier ribozyme. Après tout, il semble relativement facile de former des peptides en conditions abiotiques et les propriétés biocatalytiques des sulfures métalliques minéraux ne sont plus à démontrer.
Cordialement.
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