Hyperactivité - Page 6
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Hyperactivité



  1. #151
    QuébecEcho

    Re : hyperactivité


    ------

    Bonjour tfeArmand,
    Je puis toujours tenter de vous donner un aperçu de l'expérience que mon épouse et moi avons eu avec nos jumeaux hyperactifs. La naissance fut délicate, ils vinrent au monde prématurés de 2 mois, ils pesaient 1.4 et 1.8 Kg, l'un deux avait un score d'apgar de 3. Ils durent rester environ un mois en couveuse à l'hôpital.

    Alors que les enfants avaient près de 3 ans et demi nous avons consulté un orthophoniste car ils ne parlaient toujours pas et avaient des retards marqués sur bien d'autres plans. La ronde des batteries de tests s'engagea. Un an plus tard, ils furent diagnostiqués hyperactifs à un degré exceptionnellement élevé.

    Nous avons essayé toutes sortes d'approches différentes mais rien n'y faisait. De son côté le psychiatre hésitait à leur donner du ritalin à un si jeune âge. Mais finalement nous dûmes nous résoudre à ce traitement. Ce fut tout simplement miraculeux ! Dès la première prise de médicament, l'un d'eux compléta son premier casse-tête. Il faut comprendre que jusqu'alors, le temps maximum (chronométré) de concentration sur le même sujet était de trente secondes… Pour une fois la possibilité de les voir accéder à une école "normale" semblait à portée de main.

    Un suivi médical serré fut engagé. Courbes de croissance, prise de poids, tics nerveux, comportement social, résultats scolaires bien des paramètres furent contrôlés. Il faut dire que l'hyperactivité était nouvelle et mal comprise. Ainsi, en plus de devoir composer avec des enfants épuisants (littéralement !) nous avons dû, plus souvent qu'à notre tour, attraper notre bâton de pèlerin pour défendre nos positions auprès d'intervenants auprès de nos enfants -alors qu'on aurait eu plutôt besoin d'aide. Pourtant leur développement allait bon train et, dès le début de leurs études secondaires (lorsqu'âgés d'environ 12 ans), ils furent inscrits dans un groupe enrichi (programme international) au sein d'un collège privé.

    À l'adolescence, les traitements furent arrêtés. L'excellent psychiatre avec qui nous avions cheminé durant près de douze ans, venait de prendre sa retraite. Les deux jeunes psychiatres qui prirent la relève décidèrent de traiter chaque enfant séparément. Ils balayèrent d'un revers de main méprisant tout ce qui avait été fait jusqu'alors. Sans tenir compte de nos suggestions ils voulurent entreprendre de tout recommencer à zéro selon une méthode unilatéralement décidée par eux seuls. Nous étions bien trop épuisés pour recommencer le ballet infernal juste pour faire plaisir à deux jeunes docteurs pontifiants qui n'avaient pas encore compris une notion aussi élémentaire que "le bien être des enfants passe par celui des parents". Le lien de confiance n'ayant pu s'établir, nous avons donc cessé les traitements au début des vacances d'été. Si à la prochaine année scolaire les choses dérapaient, on avisera à ce moment là…

    Ce fut une erreur coûteuse pour nos enfants. Jusqu'alors, un des indicateurs les plus précieux qui nous permettait d'ajuster finement le dosage du ritalin était la performance scolaire. Cette année là, ils commençaient leur formation collégiale (ce sont deux années de préparation pour l'université). Mon épouse et moi ne nous sommes pas méfiés lorsque nos enfants exprimèrent leur désir de n'avoir plus l'obligation de nous montrer leurs résultats scolaires. Nous avons donc agréé à leur désir au nom du principe plein de bon sens qui veut que "si on désire qu'ils deviennent des hommes un jour, ils faut arrêter de les traiter en enfants". Dans les faits, ils avaient des résultats épouvantables et avaient honte de nous les montrer. Un vilain cercle vicieux se mit en place. De notre point de vue, l'arrêt du médicament n'avait rien changé puisque jusqu'alors, lorsque les enfants revenaient de l'école, l'effet du ritalin était terminé. Du côté des enfants, plus le temps passait, plus ils s'enfonçaient dans les échecs scolaires. Ils nous mentirent. Ça n'était jamais arrivé auparavant, la loyauté, la confiance, la franchise, ces valeurs avaient toujours eu cours chez nous. Inévitablement, au bout d'environ trois ans de ce petit jeu, le chat est sorti du sac.

    Ça prit environ deux ans à recoller les pots cassés. Restaurer une confiance mutuelle, ça ne se fait en deux coup de cuillère à pot. Rétablir une image de soi dont les enfants pouvaient être fiers, ne fut pas non plus un défi aisé à relever. Finalement, cet épisode coûta environ cinq ans "d'errance" à nos enfants. Avec tous ces échecs au collégial l'université n'était pas très accueillante…

    Aujourd'hui, ils ont 30 ans et chacun de nos deux "p'tits v'limeux" sont sur le point de terminer leur formation universitaire au niveau maîtrise (je ne sais pas à quoi ça équivaut en France mais ça représente environ six ans d'études universitaire, c'est le dernier stade avant le doctorat). L'un deux a décider de reprendre du ritalin alors que l'autre a plutôt préféré développer diverses méthodes et disciplines pour contourner les effets handicapants de l'hyperactivité.

    Quand je pense qu'il a fallu se battre contre les doctes conseillers pédagogiques qui voulaient à toute force les placer en "classe spéciale" (formation allégée pour les enfants mentalement désavantagés) "pour leur propre bien". Peuh !

    Amicalement
    André

    -----
    Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. (Beaumarchais)

  2. #152
    invite6687f3bd

    Re : hyperactivité

    Bonjour,
    Je voulais simplement vous inciter à poursuivre ce site des Hyper anonyme. Je suis français, le TDAH est mal connu, et votre site a permis à mon psychiatre de trouver mon TDAH.
    Merci encore;

    J'en profite pour vos signaler le site que nous avons construit avec quelques patients europeens TDAH ADULTE.C'est un site d'information scientifique sur l'usage possible des cannabinoides pour le TDAH : http://mcforadhd.free.fr

  3. #153
    inviteea7a1313

    Re : hyperactivité

    Bonjour tout le monde,
    J'ai été diagnostiquée hyperactive il y a quelques mois (à propos : j'ai 50 ans !) et la psy m'a prescrit de la Ritaline qui m'a fait un bien extraordinaire. Pour la première fois de ma vie, j'ai l'espoir de sortir la tête de l'eau et de mener une vie presque normale.
    J'ai regardé rapidement plusieurs discussions sur l'hyperactivité et l'usage de la Ritaline et je n'arrive toujours pas à comprendre :
    -Pourquoi l'usage de la Ritaline est davantage stigmatisé que l'usage de drogues bien plus fortes qui sont couramment prescrites à des personnes non gravement malade. Les benzodiazépines, en particulier, dont j'ai usé et abusé dans ma jeunesse (pour arriver à survivre, tout simplement) ne font pas l'objet de toutes ces attaques, le Tercian non plus (ça assomme, je n'ai pu le prendre que trois jours, sinon je devenais un légume).
    Je voudrais que ceux qui critiquent l'usage de la Ritaline soient cohérents et critiques également l'usage de tous les psychotropes. Sinon, ça n'a pas de sens.
    -Pourquoi nie-t-on l'existence de l'hyperactivité comme souffrance ? L'image du TDAH "bien dans sa peau" et "joyeux malgré son handicap" est peut-être rassurante, mais ce n'est pas le reflet de la réalité.

  4. #154
    Edelweiss68

    Re : hyperactivité

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Gorky Voir le message
    -Pourquoi nie-t-on l'existence de l'hyperactivité comme souffrance ? L'image du TDAH "bien dans sa peau" et "joyeux malgré son handicap" est peut-être rassurante, mais ce n'est pas le reflet de la réalité.
    On ne le nie pas. Ce diagnostic ne doit cependant pas être posé à la légère, son traitement n'est pas sans conséquences surtout lorsqu'il est instauré dès l'enfance. Il faut donc peser le pour et le contre et cela peut prendre du temps et nécessiter l'avis de plusieurs professionnels.
    H u m a n i t y

  5. #155
    inviteea7a1313

    Re : hyperactivité

    Oui, certes. Il faut toujours être prudent et prendre plusieurs avis quand il s'agit de vous "coller une étiquette pour la vie" et de prendre un traitement censément pour toute sa vie également. Lorsque l'on est adulte, on peut se fier à son "intime conviction" mais l'on doit être encore plus prudent si l'on prend des décisions cruciales pour l'avenir de son enfant.
    La mesure d'évaluation d'une intervention efficace concernant un problème particulier est ici le bonheur ou le mal-être de l'enfant.

  6. #156
    invitef0c99235

    Re : Hyperactivité

    Citation Envoyé par Gorky Voir le message
    J'ai regardé rapidement plusieurs discussions sur l'hyperactivité et l'usage de la Ritaline et je n'arrive toujours pas à comprendre :
    -Pourquoi l'usage de la Ritaline est davantage stigmatisé que l'usage de drogues bien plus fortes qui sont couramment prescrites à des personnes non gravement malade. Les benzodiazépines, en particulier, dont j'ai usé et abusé dans ma jeunesse (pour arriver à survivre, tout simplement) ne font pas l'objet de toutes ces attaques, le Tercian non plus (ça assomme, je n'ai pu le prendre que trois jours, sinon je devenais un légume).
    Je voudrais que ceux qui critiquent l'usage de la Ritaline soient cohérents et critiques également l'usage de tous les psychotropes. Sinon, ça n'a pas de sens.
    Bonjour. Vous avez tout a fait raison en ce qui concerne les autres medicaments, bien qu'il ne faille pas non plus demoniser leur utilisation de maniere generale.

    Le probleme du Ritalin, est sa dynamique juvenile. Du coup ce n'est pas tant la molecule qui est remise en question, sinon sa prescription massive...prescription qui decoule peut-etre dans certains cas d'un diagnostic trop rapide et surtout trop subjectif; voire d'une solution rapide, preferee a d'autres possibilites. C'est la a mon humble avis le probleme.

    -Pourquoi nie-t-on l'existence de l'hyperactivité comme souffrance ? L'image du TDAH "bien dans sa peau" et "joyeux malgré son handicap" est peut-être rassurante, mais ce n'est pas le reflet de la réalité.
    Peut-etre pas "nier", mais a tout le moins "ignorer", c'est vrai. D'ailleurs, l'une des raisons de la consultation decoule de l'exasperation de ceux qui cotoient l'hyperactif: les parents, les professeurs, meme le chat, sont a bout de nerfs. Et l'hyperactif avec le temps se rend bien compte qu'il "derange", il se le fera probablement dire en pleine face meme. Cela m'amene a penser que dans le fond, l'hyperactif qui souffre, souffre peut-etre davantage par la pression qu'il exerce sur son environnement social...et vice et versa.

    Si on fait abstraction du besoin de sociabilite de tout individu, est-ce qu'un enfant hyperactif qu'on laisse libre dans la foret, ou il peut avoir toutes sortes de distractions, sera malheureux? Je ne pense pas.

    A la base, le systeme d'education puis, plus tard la plupart des environnements professionnels, tolerent tres mal les hyperactifs. D'ou une bonne partie de la souffrance. Pendant ce temps on fabrique partout des acces pour fauteuils roulants, certes. Mais personne ne pense a un systeme d'education ou les hypers pourraient bien evoluer et etre heureux.

    Une personne dont le cerveau fonctionne de maniere differente, est reellement aimee lorsque cette difference est acceptee.

  7. #157
    inviteea7a1313

    Smile Re : Hyperactivité

    Je suis entièrement d'accord sur le fait qu'il faille être très prudent pour prescrire non seulement de la Ritaline, mais des psychotropes aux enfants. Car les enfants sont un cas particulier : ils n'ont pas fini leur croissance et il faut être absolument certains que les avantages de la prise de Ritaline sont bien plus importants que les éventuels risques ou problèmes encourus. Enfin, jusque là, apparemment, la Ritaline n'a jamais provoqué de séquelles psychiques. Il y a un risque au niveau cardiaque et il faut surveiller cela et ne pas en donner aux enfants et aux adultes qui ont des facteurs de risque de ce point de vue, ça c'est certain.
    Je crois que lorsque la pression sociale ne va pas dans le sens de donner de la Ritaline à tort et à travers, les parents français, le plus souvent, d'après ce que j'ai pu lire sur internet, se résolvent à donner cela à leur enfant, pour les voir plus heureux à l'école, à la maison et dans la société en général, mais certainement pas pour en faire des champions dopés du système scolaire.
    Il est certain que j'aurais voulu que l'on me soigne étant enfant, ne serait-ce que parce qu'on m'aurait reconnu un handicap au lieu de me "houspiller" sans arrêt. Même maintenant que je suis adulte, le fait de souffrir d'un handicap non seulement invisible, mais non reconnu est très pénible.
    Sur la nécessité d'un dépistage prudent, d'une "prescription automatique" et sur le fait de "réserver" l'usage de la Ritaline aux enfants vraiment très handicapés, nous sommes entièrement d'accord. Il faudrait d'ailleurs être prudent également avec les autres psychotropes. La Ritaline ne me semble pas si terrible : elle est CLASSEE dans les stupéfiants, alors que lorsqu'on en prend, croyez-moi, on a une expérience différente. Pour se "doper", par exemple, la codéïne (en vente libre dans les pharmacies françaises) me paraît bien plus dangereuse.
    Il y a les enfants qui souffrent du fait que l'on s'occupe "trop" d'eux : on veut qu'ils soient "performants", parfaits, mais il y a aussi beaucoup d'enfants de milieu défavorisé principalement, qui souffrent du fait qu'on les laisse à l'abandon : ils peuvent avoir des symptômes monstrueux, on ne les amènera jamais voir un psy ou un neurologue. Il faudrait trouver une moyenne raisonnable.
    On a une encore une idée stéréotypée du TDAH : le gosse qui "saute partout" et qui "crève tout le monde", mais il y a beaucoup de TDAH, particulièrement des filles, qui n'ont "que" des problèmes de confusion mentales, de la nervosité "passive", des difficultés d'apprentissage et de socialisation, et ne sont pas physiquement hyperactifs. Ils y a des hyperactifs (dont j'étais) qui ne gênent pas les autres et c'est d'eux dont on se préoccupe le moins.
    Bien sûr, si la société acceptait les hyperactifs, il y aurait moins besoin de traitement lourd. Mais les hyperactifs comme moi ne veulent pas seulement s'adapter, mais bien pouvoir maîtriser leur esprit avec autant d'efficience que les autres. Je veux dire que, même quand je suis seule, je me sens mieux avec ma médication. Même seule, j'ai une tranquillité et une paix intérieure que je n'avais jamais connu.
    L'hyperactivité n'est pas un caractère, mais bien un disfonctionnement et on le sent bien lorsqu'on est concerné et qu'on vit cela de l'intérieur.
    Enfin bon, c'est plutôt positif de pouvoir débattre avec des gens sur ce sujet polémique sans faire assaut de mauvaise foi et d'agressivité. Merci !

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