Je propose (tentative, critiques bienvenues) une analogie pour essayer de faire comprendre comment on peut combiner une expansion et des atomes d'hydrogène de taille invariante (pris comme exemple de tous les cas liés de manière non gravitationnelle).
Il s'agit de géométrie, illustrant (comme très souvent) la géométrie non euclidienne de l'espace-temps par un cas bien plus simple, celui d'une surface.
Prenons une sphère et mettons dessus des tas de points «matériels» en nombre extrêmement grand et répartis plus ou moins «au hasard», avec une uniformité statitique. La distance moyenne entre points proches est donc très faible comparé au rayon de la sphère (par rapport à l'inverse de la courbure, donc).
Maintenant, remplaçons la surface par l'enveloppe convexe des points. La surface est alors composée d'un très grand nombre de zones plates, de courbure nulle. En termes mathématiques la courbure est concentrée sur les points. La courbure n'est pas uniforme à petite échelle, il y des zones concentrant la courbure (autour d'un point) et des zones plates.
À très petite échelle, on est presque partout dans une zone plate: pour des objets ne faisant pas un circuit autour d'un point il n'y a aucun effet de courbure, aucune «force» qui serait liée à cette courbure. Non seulement le monde local leur paraît plat, mais il est plat. C'est ce qui va être le cas de notre atome d'hydrogène: il est dans une zone plate (ou quasi plate).
Maintenant si on veut étudier la surface à grande échelle, le modèle simplificateur le plus évident est d'y voir une sphère, avec une courbure uniforme. Pour des figures (des mouvements, des trajectoires) à une échelle de l'ordre de grandeur du rayon, l'étude la plus simple est de les voir sur cette sphère uniforme, qui n'est qu'une approximation à grande échelle de la surface réelle, celle formée de tas de facettes plates.
Si cette image est comprise, faut par imagination la transporter à l'espace-temps. La présence de matière (lumineuse ou sombre), de rayonnement, d'énergie sombre, donne une courbure à grande échelle dont un effet à grande échelle est l'expansion ; mais cela ne veut pas dire qu'à petite échelle cette courbure soit présente. Dans un univers dominé par la matière, entre les étoiles, entre les galaxies à petite distance, c'est en première approximation plat ; car ce sont (selon l'échelle) les étoiles ou les galaxie qui "concentrent" la courbure. Ce n'est que l'effet cumulé des galaxies qui donne une courbure moyenne à grande échelle. Donc pour le petit atome d'hydrogène perdu dans une vaste zone plate, la courbure moyenne à très grande échelle n'existe pas.
L'énergie sombre a un effet différent, parce qu'elle est supposée être partout, elle ne correspond pas à des «concentrations locales de courbure». C'est pourquoi je l'avais citée comme exemple pour «vaincre» l'attraction entre atomes d'hydrogène si la «densité d'énergie sombre» devient très grande (et d'abord dans un premier temps «étirer» l'atome) ; c'est possible parce que l'énergie noire est «partout», tout autour de l'atome. Mais ce n'est pas à voir somme un «effet de l'expansion», mais comme un effet de l'énergie sombre, comme un cas particulier du principe général qu'in fine ce qui se passe est l'effet gravitationnel du contenu de l'Univers, et non un «effet de l'expansion».
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