Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération
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Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération



  1. #1
    invite02ff802c

    Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération


    ------

    Bonjour à tous

    Libé publie cette semaine une série de 6 articles de Sylvestre Huet (excellent journaliste scientifique) sur les perspectives des vols habités avec un petit rappel historique. On n’apprend rien de nouveau… c’est surtout pour ceux qui rêvent de conquête voire de tourisme spatial au long cours. Les cosmonautes ont de quoi avoir le blues concernant leur avenir.

    Je n’en ai trouvé que 4 en ligne aujourd’hui :
    http://www.liberation.fr/culture/010...-fin-du-voyage
    http://www.liberation.fr/culture/010...sion-asteroide
    http://www.liberation.fr/culture/010...saint-glinglin
    http://www.liberation.fr/culture/010...ands-vaisseaux

    Il faudra attendre quelques jours sans doute pour les suivants.

    ND

    -----

  2. #2
    Moinsdewatt

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Merci bien pour ces liens.

    Sylvestre Huet à bien compris la situation.

  3. #3
    invitef904670e

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Merci !
    Les réactions sont intéressantes aussi (et assez rares...)

  4. #4
    Geb

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Il faudra attendre quelques jours sans doute pour les suivants.
    Voir ici : Ça plane pour eux
    Et là : Robonaute

    Le contenu reste intéressant, bien qu'on dirait une longue plainte adressée aux ingénieurs qui n'ont pas su diminuer le coût d'accès à l'espace depuis 1957.

    1) Les vols spatiaux habités coûtent chers et restent dangereux,
    2) On aimerait bien qu'ils soient moins chers et plus sûrs,
    3) On ne sait pas comment faire alors, en attendant, on envoie des sondes automatiques.

    C'est vrai après tout, si une station orbitale de 24 places était construite sous contrat par le secteur privé pour 1 milliard de dollars, ça ne chagrinerait personne (Skylon ! Skylon ! ).

    Ce que j'ai apprécié, c'est que ces articles défendent aussi le caractère hautement stratégique de la préservation des emplois dans le secteur spatial (beaucoup d'ingénieurs de haut vol impliqués) et attire l'attention sur son caractère ambivalent (fusée = missile balistique).

    Cordialement

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite02ff802c

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Merci pour ces références. J’avais cherché deux ou trois fois et je n’avais pas trouvé.
    Il est très intelligent : il est d’accord avec moi.

    Il brocarde aussi bien les projets de missions habitées que ceux de tourisme spatial. J’aime ça.
    Je suis tout à fait d’accord sur l’analyse concernant le tourisme spatial ou pseudo-spatial : « réserver aux plus riches les loisirs les plus chers et les plus polluants. » On en a déjà discuté : je trouve que cette forme de tourisme devrait être interdite au nom de la préservation de l’environnement.

    Pour moi une mesure sage, vu la situation de transition où se trouve la NASA, serait de la scinder en deux entités.
    L’une s’occuperait de lancements ou ce qu’il en reste sous sa responsabilité (Cape Kennedy, etc.) et de l’ISS. Elle aurait la responsabilité des Ares et d’Orion. Ce serait l’aspect logistique. Elle continuerait aussi les multiples programmes de recherches technologiques, entre autres en aéronautique. Elle aurait également les éventuelles missions habitées de type Constellation.
    L’autre ne s’occuperait que de recherche spatiale scientifique pure : les sondes, les observatoires, etc.

    Elles auraient chacune leur budget. Ça éviterait, je l’espère, que les missions scientifiques se voient tondre la laine sur le dos par des projets imbéciles comme Constellation qui accaparent les financements.

    ND

  7. #6
    invite555cdd43

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    une mesure sage, vu la situation de transition où se trouve la NASA, serait de la scinder en deux entités.
    L’une s’occuperait de lancements ou ce qu’il en reste sous sa responsabilité (Cape Kennedy, etc.) et de l’ISS. Elle aurait la responsabilité des Ares et d’Orion. Ce serait l’aspect logistique. Elle continuerait aussi les multiples programmes de recherches technologiques, entre autres en aéronautique. Elle aurait également les éventuelles missions habitées de type Constellation.
    L’autre ne s’occuperait que de recherche spatiale scientifique pure : les sondes, les observatoires, etc.

    Elles auraient chacune leur budget. Ça éviterait, je l’espère, que les missions scientifiques se voient tondre la laine sur le dos par des projets imbéciles comme Constellation qui accaparent les financements.

    ND
    Scinder la NASA en deux entités augmentera les coûts de fonctionnement : deux directeurs, deux bureaux d'études, deux sièges, etc... Sans parler du gâchis de ressources scientifiques, du genre : l'entité 1 développe une technologie que pourrait utiliser l'entité 2, mais celle-ci n'est même pas au courant et essaie de la développer dans son coin.

    On pourrait reconcilier la chèvre et le chou via une stratégie intelligente et cohérente, incluant l'attribution de budgets exclusivement aux projets productifs et de bon sens. Plus précisément : cesser de gaspiller des fonds pour de fantasmagoriques et pharaoniques projets de bases lunaires et d'expéditions habitées vers Mars, et allouer l'argent aux projets de sondes et autres stations automatiques.

  8. #7
    invite02ff802c

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Citation Envoyé par Andrei2010 Voir le message
    Scinder la NASA en deux entités augmentera les coûts de fonctionnement : deux directeurs, deux bureaux d'études, deux sièges, etc... Sans parler du gâchis de ressources scientifiques, du genre : l'entité 1 développe une technologie que pourrait utiliser l'entité 2, mais celle-ci n'est même pas au courant et essaie de la développer dans son coin.
    On pourrait reconcilier la chèvre et le chou via une stratégie intelligente et cohérente, incluant l'attribution de budgets exclusivement aux projets productifs et de bon sens. Plus précisément : cesser de gaspiller des fonds pour de fantasmagoriques et pharaoniques projets de bases lunaires et d'expéditions habitées vers Mars, et allouer l'argent aux projets de sondes et autres stations automatiques.
    Tu as dû rater des épisodes de la grande saga « Comment gaspiller l’argent du contribuable dans des projets à la con conduits par des incapables ». Il y a non seulement l’énorme bureaucratie complètement pétérisée de la NASA elle-même mais aussi le panier de crabe washingtonien où se jouent l’avenir des projets et leur financement. Tout contribue aux fiascos dispendieux de ces dernières décennies.
    Tu as quand même suivi les péripéties du programme Constellation.
    En terme de gâchis on peut difficilement faire pire : la NASA se retrouve aujourd’hui sans lanceur pour les tâches courante, même sur la planche à dessin.
    La situation ne peut pas être pire.

    Pour moi s’il n’y avait pas l’activité scientifique (les sondes) je donnerais la NASA pour morte. Elle est née pour les projets pharaoniques et c’est ce qui la ronge de l’intérieur aujourd’hui.
    Ma proposition serait de couper la branche saine pour éviter qu’elle soit pourrie par le reste.

    ND

  9. #8
    Geb

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Bonsoir,

    Pour ma part, malgré ce qu'en dit Mr Huet, je continue à croire que les missions spatiales habitées et les sondes automatiques ne sont pas incompatibles. Elle on un problème en commun et qu'il nous faudra résoudre : le coût de l'accès à l'orbite.

    En outre, les sondes ne "servent" pas les missions habitées. Dans le sens que elles utilisent des moyens différents : RTG et panneaux solaires pour les uns, véritables réacteurs nucléaires pour les autres. Si les sondes comme les missions habitées utilisaient de concert la propulsion nucléo-électrique, on mettrait en place un cercle vertueux. Des sondes automatiques avec un propulseur et son générateur de, disons 100 kWe dans un premier temps. Puis des grappes de propulseurs une fois celui-ci développé. Puis pourquoi pas passer au MW de puissance électrique, et enfin jusqu'à 10 MW (un voyage habité vers Mars devient envisageable).

    Que pourrait-on faire avec une sonde automatique équipé d'un propulseur de 10 MW ? Sûrement bien plus que ce qu'on fait actuellement. Si on parvenait à développer des propulseurs et des générateurs électriques spatiaux beaucoup plus puissants, ça rendrait les missions habitées possibles et les missions automatiques beaucoup plus rapides, plus lointaines (le cas échéant) et avec une masse d'instruments scientifiques embarquée beaucoup plus importante.

    Cordialement

  10. #9
    invite02ff802c

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Sylvestre Huet fait un constat, comme moi, selon lequel, quelles que soient les opinions qu’on peut avoir sur la questions, les programmes habités sont sérieusement compromis par toute une série de facteurs ou plutôt de contraintes.
    Je n’ai rien contre les missions habitées en soi si je fais abstraction des questions budgétaires. Si les ressources étaient infinies le problème ne se poserait pas.
    Je ne suis donc pas d’accord avec toi : les missions habitées et les sondes automatiques sont incompatibles en ce sens que les ressources pour les premières seront forcément prises sur les deuxièmes alors que celles-ci sont déjà souvent à la diète. Pour une mission martienne à 1.000 G$ combien de projets à moins de 1 G$ se retrouveront retoqués ?
    Comme en plus les sondes font plus et mieux que les humains c’est pour moi du gâchis d’envoyer des humains.
    ND

  11. #10
    invite333943ff

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Je lis Huet régulièrement sur son site {sciences}2. Là, je vois qu'il publie "ailleurs" un peu plus vite que sur son site. La 6ième tranche de sa série n'est pas encore disponible sur son site (au moment d'écrire le présent message).

    Pour ce qui est de l'avenir de l'exploration spatiale, il est illusoire de rêver à une NASA purement et simplement scientifique. Je vois plutôt la NASA comme un moyen de développement de technologie civile en contrepartie des énormes moyens militaires dont dispose les États-Unis. Dans un cas (la NASA) comme dans l'autre (le militaire), la dépense est à sens unique, sans retour sur l'investissement à espérer, du moins dans un horizon qui soit compatible avec la vie d'un homme... Faut pas être pressé.

    Le tourisme spatial et le programme de navette privée. Selon moi, deux excellentes initiatives! Le bénéfice est à moyen terme en permettant à la NASA de réserver ses budgets pour le développement de nouvelles technologies et prendre des risques biens calculés. Les fonds seront sans doute plus faciles à obtenir car si les américains ne sont pas dans une période particulièrement favorable à l'intrusion des fonds publiques dans ce qui peut fort bien être fait par le privé, ils dépenseront volontiers là où il y a un gain à faire pour leur prestige nationale et internationale.

    Cordialement,

    Pierre

  12. #11
    Geb

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    les missions habitées et les sondes automatiques sont incompatibles en ce sens que les ressources pour les premières seront forcément prises sur les deuxièmes alors que celles-ci sont déjà souvent à la diète. Pour une mission martienne à 1.000 G$ combien de projets à moins de 1 G$ se retrouveront retoqués ?

    Dans la prospective que je développe, je voudrais citer l’exemple du projet de sonde automatique JIMO (pour Jupiter Icy Moons Orbiter).

    JIMO (ou Prometheus) était un projet estimé à 16 milliards de dollars en 2005 (18,1 milliards de 2011). Pour comparaison, le programme Apollo aurait coûté l’équivalent de 200 milliards de dollars de 2011.

    En juillet 2005, JIMO était décrite comme une sonde de 36 tonnes embarquant 1500 kg d’instruments scientifiques et 12 tonnes de propulsif (du xénon).

    Le lancement aurait eu lieu en 2017, par la Delta 4 Heavy avec une coiffe modifiée (26 m de long pour 4,6 m de diamètre).

    Elle comportait un réacteur nucléaire de 104 kWe alimentant outre les instruments scientifiques (dont un RADAR de 5 kWe et un système de transmission de données à large bande passante de 1 kWe), 8 propulseurs ioniques (4 en fonction, 4 de rechange) à grille (comme celui de Deep Space 1) avec une Isp appréciable (les 2 démonstrateurs HiPEP et NEXIS ont atteint plus de 6000 s) . Une fois les 532 m2 de radiateurs à gouttelettes (du NaK sous forme liquide) déployés, la sonde aurait dû faire près de 60 m de long.

    Ce projet concentrait toutes les innovations qui selon moi devraient voir le jour pour enfin faire de "véritables" missions automatiques dignes du XXIe siècle :

    - un réacteur nucléaire qualifié pour le spatial,
    - couplé à des propulseurs ioniques en grappe,
    - des radiateurs à gouttelettes.

    Toutes ces innovations profiteraient d'abord aux missions automatiques, mais aussi, si leur développement est poursuivi à une plus large échelle, aux futurs missions habitées.

    Maintenant, tu pourrais rétorquer qu’une seule sonde à 16 milliards de dollars (hors dépassement de budget) est aussi peu souhaitable qu’un mégaprojet habité à 1000 milliards de dollars. J'avoue que rien ne sert de les développées toutes de front comme pour JIMO, et/ou de penser d'emblée à une mission aussi ambitieuse (interplanétaire et directement 100 kWe).

    Hors, dans la prospective que je développe, il y a un pas immense entre un premier générateur de 100 kWe, qui réduirait sérieusement les temps de trajet de sondes automatiques, et les premiers qualifiables pour le vol humain (10 MWe). Donc, même dans cette optique, il reste énormément à faire avec des sondes automatiques avant de penser au premier voyage habité vers Mars.

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 06/08/2011 à 07h55.

  13. #12
    invite02ff802c

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Dans la prospective que je développe, je voudrais citer l’exemple du projet de sonde automatique JIMO (pour Jupiter Icy Moons Orbiter).
    Voilà typiquement une victime collatérale du programme Constellation.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Maintenant, tu pourrais rétorquer qu’une seule sonde à 16 milliards de dollars (hors dépassement de budget) est aussi peu souhaitable qu’un mégaprojet habité à 1000 milliards de dollars.
    Non, ce que je regarde c’est le ratio du retour sur investissement (retour scientifique bien entendu). Une mission martienne habitée qui séjourne environ un an à raison de quelques sorties par semaine (on ne peut pas imaginer faire sortir les personnels quotidiennement) ne peut pas rivaliser avec un robot qui travaille 24h/24 pendant plusieurs années et coute 1000 fois moins cher sans mettre la santé ou même la vie de quiconque en péril.

    JIMO en particulier était peut-être un peu ambitieux et certains points auraient été à reconsidérer. Mais si l’on veut utiliser un radar puissant il faut bien de la puissance… Idem pour effectuer des changements de trajectoires et des mises en orbite autour des satellites. Or l’exploration radar donnerait certainement des résultats intéressants.
    Donc un réacteur à fission est sans doute incontournable.

    Je trouve pourtant que tu t’intéresses essentiellement à l’aspect technologique de ces projets. Pour moi ce n’est qu’un moyen au service d’une fin qui est exclusivement le progrès des connaissances. Si une sonde est propulsée par un moteur de 2CV, ça me convient aussi bien.
    Je suis aussi totalement indifférent à l’argument « développement technologique » du spatial. Que l’industrie spatiale soit un facteur de progrès technique est indéniable, bien que ce soit peut-être moins vrai maintenant qu’à ses débuts. Mais cela non plus ne doit pas être une fin en soi à mes yeux. Je serais même pour la standardisation des propulseurs, des instruments, des systèmes de communication, etc., pour ne pas avoir à réinventer la roue à chaque mission et pour faire baisser les couts.

    Autrement dit, les détails techniques de ces projets m’intéressent mais la seule chose vraiement importante c’est les objectifs scientifiques et les connaissances qu’on espère en retirer.

    ND

  14. #13
    invite02ff802c

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Citation Envoyé par Pierre de Québec Voir le message
    il est illusoire de rêver à une NASA purement et simplement scientifique.
    Je suis conscient que c’est une vue de l’esprit. Cela la période serait favorable à une réorganisation drastique de cette agence dont des pans entiers sont totalement dysfonctionnels.

    Citation Envoyé par Pierre de Québec Voir le message
    Je vois plutôt la NASA comme un moyen de développement de technologie civile en contrepartie des énormes moyens militaires dont dispose les États-Unis. Dans un cas (la NASA) comme dans l'autre (le militaire), la dépense est à sens unique, sans retour sur l'investissement à espérer, du moins dans un horizon qui soit compatible avec la vie d'un homme... Faut pas être pressé.
    Je fais la même réflexion qu’à Geb. Je constate toujours ce penchant semble-t-il naturel chez l’homme de prendre les moyens pour les fins. La technologie devient donc un but en soi alors qu’elle n’est qu’un moyen.
    C’est pour ça que j’aimerais voir des agence purement scientifiques qui, dégagées des influences diverses, ne feraient que de la science indépendamment de toute recherche technologique.
    Pour faire un parallèle : est-ce qu’on se soucie à ce point des questions technologiques à propos de la construction des observatoires de l’ESO par exemple ? Il n’y a pratiquement aucune discussion sur ce point sur ce site. Or ces observatoires contribuent aussi aux progrès des connaissances de l’univers. Ce qui les rend moins « populaires » c’est qu’ils sont moins spectaculaires, voire pas du tout. Et pourtant ils font aussi appel à des technologies de pointe. Mais un observatoire terrestre ne fait pas rêver comme une mission habitée sur Mars.

    J’aimerais donc voir des agences des recherche spatiale dégagées non seulement de problèmes de recherche technologique mais surtout de préoccupations de prestige et de domination nationale. Est-ce que ça a une quelconque importance qu’Einstein soit allemand ou américain ?

    ND

  15. #14
    Geb

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Voilà typiquement une victime collatérale du programme Constellation.
    Nous sommes d'accord sur ce point.

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Je suis aussi totalement indifférent à l’argument « développement technologique » du spatial. Que l’industrie spatiale soit un facteur de progrès technique est indéniable, bien que ce soit peut-être moins vrai maintenant qu’à ses débuts. Mais cela non plus ne doit pas être une fin en soi à mes yeux. Je serais même pour la standardisation des propulseurs, des instruments, des systèmes de communication, etc., pour ne pas avoir à réinventer la roue à chaque mission et pour faire baisser les couts.

    Autrement dit, les détails techniques de ces projets m’intéressent mais la seule chose vraiement importante c’est les objectifs scientifiques et les connaissances qu’on espère en retirer.
    Je ne vois pas en quoi diminuer le temps de transit interplanétaire (actuellement près de 1 an par unité astronomique de distance suivant l'objectif) et/ou augmenter le nombre d'instruments aussi bien que la qualité de l’instrumentation scientifique de chaque mission nuirait au progrès des connaissances.

    Précisément, les 3 innovations que je viens d'évoquer (générateur électriques, propulseurs électriques, radiateurs performants) seraient justement les moyens les plus puissants de participer aux progrès des connaissances.

    Je suis également consterné par le fait que le développement d’une seule et unique mission occupe une équipe de scientifiques entre 15 et 20 ans d’affilée de la conception à la sonde proprement dite, autant que par le fait qu’obtenir un lancement avec une fusée commerciale comme Ariane 5 nécessite toute une procédure qui dure généralement entre 2 et 3 ans.

    Mais c'est au niveau des lanceurs eux-mêmes qu'il faudrait changer les choses pour remédier à cette situation. J'ai mon candidat favori.

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 06/08/2011 à 16h11.

  16. #15
    invite02ff802c

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Précisément, les 3 innovations que je viens d'évoquer (générateur électriques, propulseurs électriques, radiateurs performants) seraient justement les moyens les plus puissants de participer aux progrès des connaissances.
    Je suis tout à fait d’accord. Tu ne m’as pas bien compris : tout ce qui peut améliorer les temps de transit et/ou augmenter le nombre d'instruments aussi bien que la qualité de l’instrumentation scientifique de chaque mission sert tout à fait le progrès des connaissances. Le point sur lequel j’insiste c’est l’objectif ultime de ces missions : ce progrès-là et non celui de la technologie.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Je suis également consterné par le fait que le développement d’une seule et unique mission occupe une équipe de scientifiques entre 15 et 20 ans d’affilée de la conception à la sonde proprement dite, autant que par le fait qu’obtenir un lancement avec une fusée commerciale comme Ariane 5 nécessite toute une procédure qui dure généralement entre 2 et 3 ans.
    Il y a à la NASA beaucoup trop de bureaucratie laquelle est beaucoup trop dépendante d’influences politiques et des caprices budgétaires de Washington.
    C’est pour ça que je pense qu’une agence très dégraissée, n’ayant pour finalité que de mettre sur pied les missions d’exploration robotisée (à l’exclusion par statut des missions habitées), ayant un budget à long terme avec un conseil de surveillance uniquement scientifique, pourrait avoir un programme lisible et cohérent. Elle ne serait pas soumise aux aléas politiques.
    Pour l’instant elle reste sous la dépendance du fait du prince : Bush décide en se rasant le matin d’envoyer des hommes sur Mars et tout est chamboulé à la NASA, des missions intéressantes sont annulées, on se met à dépenser des fortunes dans des projets sans lendemains (les Ares), bref c’est le bordel.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Mais c'est au niveau des lanceurs eux-mêmes qu'il faudrait changer les choses pour remédier à cette situation. J'ai mon candidat favori.
    Je te vois venir avec tes gros sabots…

    ND

  17. #16
    Geb

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Bonsoir,

    Pour en revenir au premier texte de la série, je tiens à signaler que je suis en désaccord avec ce passage :

    [...] Pour le comprendre, il suffit de revenir aux sources du vol spatial.

    Aux vraies sources. Car il en existe de fausses. Celles qui chantent la curiosité de l’homme, du bébé à l’astronaute. Celles qui racontent la belle histoire de l’homme explorateur, dont le destin inéluctable serait de «quitter son berceau», dixit le père de l’astronautique, le Russe Tsiolkovski. Certes, on peut retrouver ces motivations chez des cosmonautes. De la tête brûlée Gagarine à l’ingénieur méticuleux Armstrong, en passant par tous les profils psychologiques possibles, y compris ceux qui n’ont pas supporté le retour sur Terre et se perdent dans la quête de l’Arche de Noé ou la prise de cachets en surnombre.

    Reste l’essentiel : leurs motivations ne sont pour rien dans le budget qui a permis d’acheter leur billet. Il a été acquitté et décidé par des responsables politiques dont l’ambition était toute terrestre, politique, idéologique, militaire, diplomatique et économique.

    Khrouchtchev voulait son homme-sandwich porteur du projet soviétique ; Kennedy voulait son équivalent défenseur du système capitaliste en guerre contre son ennemi. Les deux ont engagé une course de prestige où le premier à partir fut le dernier à la fin. C’était la poursuite de la guerre froide par d’autres moyens que les missiles nucléaires. Moyens d’ailleurs beaucoup moins cons, moins dangereux, et moins coûteux. [...]
    Les "vraies sources" du vol spatial ne sont en aucun cas la bataille idéologique américano-soviétique.

    Les "vraies" sources c'est la volonté de réarmement du régime nazi dans l'entre deux guerres et le vide juridique en matière de réarmement laissé par le traité de Versailles (qui ne prenait pas en compte les fusées).

    Voir par exemple cet article : La fusée, l'arme oubliée.

    Aussi, les vraies sources du vol spatial émanent bien de "l'homme explorateur" puisque cette volonté d'explorer notre satellite naturel ou le système solaire interne précède de plusieurs millénaires la bataille idéologique précédemment évoquée.

    Ce qui s'est passé, c'est plutôt l'inverse. À l'occasion de la guerre froide, les idéologies se sont greffées à cette volonté exploratrice pour fédérer les opinions et débloquer les budgets faramineux pour faire en 12 ans (de Spoutnik à Apollo 11) ce qu'une époque moins troublée aurait pu faire en 50 ou 100 ans.

    Aussi, c'est un peu un hasard si le premier missile balistique intercontinental pouvait également atteindre la vitesse de libération. Puisque du côté soviétique, l'aspect militaire du programme était clairement privilégié, tout comme du côté américain au moins jusqu'au missile Atlas. Des missiles à plus longues portés se sont finalement révélés aptes à transporter également des êtres humains.

    C'est un peu le principe de l'énorme véhicule automatique, dont le générateur se révèlerait à partir d'un certain point (au-delà de 10 MWe) apte à soutenir un voyage habité vers Mars. Mais à ce niveau de puissance, on parlerait sans doute d'un remorqueur ionique pour les gros transferts LEO - GEO.

    Cordialement

  18. #17
    invite02ff802c

    Re : Série d’articles sur les perspectives spatiales dans Libération

    Tu joues un peu sur les mots. Il ne s’agit pas de l’histoire du vol spatial en général, depuis les origines jusqu’à nos jours mais de la course à la Lune des années 60.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Aussi, c'est un peu un hasard si le premier missile balistique intercontinental pouvait également atteindre la vitesse de libération. Puisque du côté soviétique, l'aspect militaire du programme était clairement privilégié, tout comme du côté américain au moins jusqu'au missile Atlas. Des missiles à plus longues portés se sont finalement révélés aptes à transporter également des êtres humains.
    Il y a surtout le fait que les premières bombes atomiques étaient énormes, non seulement parce qu’on n’avait encore trouvé les moyens de les miniaturiser mais aussi parce que les vecteurs étant très imprécis on comptait sur leur puissance pour détruire la cible même si la bombe était tombée assez loin. Aussi les premiers missiles américains comme soviétiques étaient gigantesques par rapports aux missiles actuels. Avec la miniaturisation des bombes les militaires se sont désintéressés de ces fusées qui ont été converties pour donner les familles de lanceurs dont certains sont toujours opérationnels aujourd’hui.

    Il faut dire aussi que des deux côtés les militaires envisageaient d’utiliser l’espace en mettant en orbites des stations spatiales munies de postes d’observation et de canons, voire même d’installer des bases sur la Lune. Ils sont revenus de ces lubies bien évidemment.

    En tout cas, suite aux développements allemands, la technologie des premiers lanceurs doit tout aux matériels militaires.
    On ne le répètera jamais assez : la guerre est un facteur de progrès prodigieux. Regarde le Zippo, le t-shirt, les Rangers, la Jeep, sans parler bien entendu des V2 et autres joyeusetés.

    ND

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